Jeudi 14 Mars A Vaulx Jazz,
Grande soirée pour une grande dame du jazz vocal désormais: Youn Sun Nah
La critique est unanime à son sujet, elle croule déjà sous les prix et distinctions en tout genre, aussi je vais donc ajouter ma contribution à cette avalanche de louanges.
D'origine coréenne cette artiste a vraiment éclatée avec ces trois derniers albums, depuis qu'elle a rencontré son mentor le guitariste suédois Ulf Wakenius.
Ce soir ils ne sont que tous les deux sur scène, mais avec tant de talents concentrés le public ne peut qu'être comblé. Ces deux là ont déjà pas mal sillonnés les scènes d'Europe, d'Asie et d'Amérique du nord,et leur complicité est palpable.
Ce concert à "A Vaulx Jazz" est la première date d'une longue nouvelle tournée destinée à présenter le dernier album de Youn Sun Nah : Lento. ( meilleure vente de jazz du moment et dixième toutes catégories confondues).
Cet album vient tout juste de sortir, il a été enregistré en une seule prise avec quelques autres musiciens d'exception Lars Danielsson à la contrebasse, Vincent Peirani à l'accordéon et Xavier Dessandre-Navarre aux percussions.
Il me semble qu'avec ce nouvel opus Youn Sun Nah prend une autre dimension, elle prend plus d'assurance et se révèle à son public et à elle même. A elle même aussi, car dans les interviews qu'elle donne elle est tellement pétrie d'humilité qu'elle semble ne pas se rendre compte complètement de l'effet qu'elle produit.
Quand elle ne chante pas, elle est toute timide, toute fragile, d'aucuns diraient qu'elle minaude, mais dès qu'elle se met à chanter alors là, elle est une autre, toute en nuances, tantôt en douceur et tantôt toute en puissance contrôlée.
Le concert fait la part belle aux compostions du dernier album écrites pour certaines par la chanteuse elle même et pour d'autres par ses musiciens; beaucoup n'avaient jamais été interprétées sur scène.
Pour les plus marquantes on retiendra par exemple une composition de Ulf Wakenius "Momento magico", qui porte bien son nom, et qui nous laisse, nous, sur le cul après la démonstration de scat de la dame qui nous a fait passer par tous les coins du ring et par toutes les émotions, d'un seul jet sans respiration ou si peu. Wouff !!
"Lament" est aussi une très belle composition de Youn Sun Nah qui illustre son changement de registre , elle prend une voix plus grave, et elle monte en puissance tout doucement en scandant des " I 'm not ready to..."
She is not ready to give up : Alors tant mieux !
Comme dans tous ses albums, figure dans "lento" un chant traditionnel Coréen particulièrement envoutant celui là "Arirang" qu'elle nous interprète ce soir avec beaucoup d'émotion, et on se dit qu'on n'a bien des choses à partager avec tous les peuples du monde, et que la musique est certainement le meilleur vecteur de partage.
Si tous les obscurantistes se mettaient à aimer la musique alors le monde en serait apaisé...mais je m'égare.
On a entendu et vu, aussi un exercice de style particulièrement surprenant, Youn Sun Nah imitant de Tom Waits avec "Jockey full of bourbon" il fallait oser.
Lors du premier rappel, elle fait plaisir à son public français en interprétant un des monuments de la chanson française et de bien belle manière: "Avec le temps". Et les silences c'est aussi de l'art.
"Ouais, encore un chroniqueur qui est sous le charme, et qui a perdu son impartialité !"
OK j'avoue, et je signe
JaZZmarc
Sur Jazz-rhone-alpes.com ce billet et les autres chroniques de la semaine.
lundi 18 mars 2013
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire