Sans la musique, la vie serait une erreur. (F. Nietzsche)


vendredi 19 octobre 2018

Kristle Warren à Genilac pour Rhino Jazz(s)

Photo: Jean-Pierre Jacquot
Le Dimanche 14 octobre à Genilac

C'est à Génilac un village suspendu au bord du parc du Pilat,
dans une église au style néo classique ;
que le Rhino Jazz(s) a eu la bonne idée de programmer Kristle Warren ce dimanche.

C'est une artiste atypique d'origine américaine, qui fait montre dès l'entame du concert d'une formidable puissance vocale tout en maitrise.
Cette force tranquille, qu'on a vu côtoyer quelques jazz men de ce côté de l'atlantique, qui a même participé au concert Bowie Symphonic quelques jours auparavant pour le même festival Rhino Jazz(s)  se présente ici seule à la guitare acoustique telle une folk-singer du fin fond des States.  

Le silence se fait rapidement religieux devant la grande technique vocale de l'artiste et son sens du rythme.

Le look androgyne de Kristtle Warren est désormais accentué par son crane rasé, décidément après Anne Sila la veille à Veauche j'ai peur d'une épidémie. 

Dans son cas Kristle Warren déroule une suite de compositions personnelles avec une grande aisance, elle fera participer le public tel un chef de cœur qui lance ses différents pupitres avant de partir elle même dans une improvisation vocale.

C'est une artiste rare, femme orchestre qui écrit ces propres poèmes chantés.

Elle fera une exception dans son répertoire du jour en reprenant Eleanor Rigby des Beatlles, une version singulière à la façon d'un protest song.

La difficulté d'un concert minimaliste de ce genre, une guitare / une voix sur des textes pas forcément accessibles facilement c'est de paraitre un peu uniforme;
mais bon je vais me mettre à la poésie ricaine! 
   
 JazzMarc
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mardi 9 octobre 2018

Lalo chante Joni Michell à l'esplanade Saint Vincent

Le vendredi 5 octobre à l'Esplanade Saint Vincent

Il y a des périodes où votre chroniqueur dévoué manque d'entrain,

pourquoi écrirait-il un énième billet élogieux à propos d'un artiste qu'il a lui même déjà chroniqué ?
en quoi servirait il la cause un écrivant un billet assassin ou insipide à propos d'un spectacle qu'il n'a pas aimé ?

il devient alors un chroniqueur aquoiboniste par alternance, ( j'en connais d'autres)

Et puis, et puis  il y a d'autres moments où la passion revient où les plateaux proposés par le Rhino Jazz's(s) ou l'amphi jazz par exemple sont enthousiasmants et se percutent même.
"Y en a qui ont des problèmes" :-) 

Vendredi soir justement un choix déchirant m'a fait raté Papanosh à l'amphi Jazz pour aller écouter Joni Mitchell à l'esplanade Saint-Vincent à Vienne.

 Je suis un fan absolu de Joni Mitchell, auteure, compositrice, chanteuse, musicienne canadienne qui a 74 ans aujourd'hui et qui accompagne ma vie depuis ...longtemps.
Alors l'affiche proposée par l'association de L'esplanade Saint-Vincent: Lalo chante Joni Mitchell, m'a mis en mouvement.
Non ce n'était pas Joni Mitchell elle même que j'allais voir, c'est un regret de ne pas l'avoir vu sur scène; mais le concert que lui a consacré la chanteuse Lalo (Geneviève Laloy) qui m'a complètement ravis.
Elle a attendu quelques années avant de se lancer dans ce projet nous dit elle; attendu de bien connaitre l’œuvre de l'artiste, et de pouvoir l’interpréter avec ses fils Noé à la basse et Paul Berne à la batterie (Groupe Uptake notamment)
Il faut oser s'attaquer au répertoire de la grande dame;
d'autres grandes voix s'y sont essayées avec bonheur comme Diana Krall ou Madeleine Peyroux mais avec parcimonie, en éparpillant ça et là quelques reprises dans leur discographie.

Un tour de chant uniquement consacré à ce monument est une prouesse me semble t'il : richesses harmoniques, changements de rythmes et de tonalités continuels, longueur des morceaux et des textes à retenir.
Lalo s'en sort haut la main sans choisir la facilité.
En effet les chansons choisies ne sont pas des plus faciles, le concert commence notamment par "All I want" qui ouvre l'album "Blue" sacrément périlleux pour assurer les montagnes russes en tonalités.
Les deux sets proposés vont alors dérouler une partie de la discographie de la star, une partie seulement hélas mais elle est tellement vaste que la nuit n'y aurait pas suffit.
Lalo s'avère une grande spécialiste de Joni Mitchell, elle précise tout au long du spectacle le contexte de chaque morceau, ce qui m'a permis d'apprendre pas mal de choses alors que je venais de finir la très bonne biographie que lui a consacré Edouard Graham " Songs are like tattoos" aux éditions " Le mot et le reste".
Le parti pris de Lalo pour ce projet est de restituer au mieux l'interprétation qu'en faisait Joni Mitchell elle même avec simplement quelques digressions en vocalises ou en soli.
Même le son de la guitare est parfaitement restitué par  Eliot Weingand, diablement efficace et précieux tout au long du concert.
Alors on ferme les yeux et on s'y croit "little green", " Don't interrupt the sorrow", " Court and Spark", "Coyote"  ...
Bien sûr j'ai des regrets;  j'aurais voulu entendre "river" ou "A case of you" ou encore ....bien d'autres

Il faut absolument que Lalo tourne avec ce projet , qu'elle maitrise déjà parfaitement, qu'elle le développe;
elle est tellement enthousiaste et si bien accompagnée.

JazzMarc
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Bowie acoustic pour le Rhino Jazz(s)

Le jeudi 4 au FIL à Saint Étienne

Bien sûr la curiosité !
celle de l'association Bowie et Jazz qui la suscité!

David Bowie l'étoile noire,  icône rock s'il en est, a quitté notre scène en 2016 déjà;

Bowie n'a jamais était frontalement dans le jazz, pourtant nombreux sont les musiciens de jazz qui ont repris ces compositions, lui même en a embarqués quelques uns dans ces différents projets. Pour le dernier d'entre eux " Black star" il s'était entouré de Jason Lindner aux claviers, Donny McCaslin au saxophone, Mark Guiliana à la batterie et Tim Lefebvre à la basse excusez du peu ...de jazz !
Désormais ce groupe se produit sur scène sous le nom de Donny McCaslin Blackstar Band et prolonge l'esprit de cette album fusion, et la lumière de l'étoile Bowie.

La curiosité donc quand le festival Rhino Jazz(s) propose pour la deuxième année des créations autour de l'artiste aux yeux vairons.
Avant le "Bowie symphonic" du samedi 6 octobre ce soir c'est le "Bowie acoustic".
Le projet est porté à la direction artistique par Daniel Yvinec dont la volonté affirmée est de proposer l’œuvre de Bowie selon un point de vue original avec de nouvelles couleurs.

Effectivement nous avons eu ce soir à une création inédite construite autour de quelques morceaux  choisis de la star, loin des rythmes rock mais à distance également du jazz.
Le parti pris est la lenteur et le minimaliste, ce qui au début est fort déroutant.  On devine quelques fois avec difficulté les chansons métamorphosées! "Ashes to Ashes",  "Space oddity" , "heroes", "Life on mars"

Le groupe réunis pour ce projet est organisé autour de la chanteuse Sandra Nkaké , (Révélation au victoires du jazz 2012), qui s'est entouré d'un de ses partenaires de longue date Jî Drû  à la  Flûte traversière, de Guillaume Latil au Violoncelle et plus étonnant de Babx au piano qui n'est pas un habitué des scènes jazz.

C'est la première fois qu'était donné ce spectacle et il m'a semblé percevoir quelques hésitations voir  de l'intimidation à s'attaquer à ce monument de Bowie.
Les meilleurs moments pour moi ont été lorsque Sandra Nkaké s'est  lâchée en laissant apercevoir toute la puissance qu'elle a sous le pied, ou encore les séquences où Babx nous l'a joue pianiste/chanteur décadent à la Tom Waits

Pour finir le groupe propose une version  des plus étonnantes d'un morceau que tout le monde connait; qui commence comme ça "Put on your red shoes and dance the blues" mais tellement ralenti qu'il a fallu  un peu de temps pour reconnaitre le fameux "Lets dance" ici peu propice à la danse.
Déroutant c'est certain à la première écoute  mais diablement bien travaillé

Au delà de la curiosité désormais, on aurait envie de réécouter ces versions originales pour mieux les capter après l'effet de surprise et se les approprier.
Pour ce faire souhaitons que ce projet ne reste pas une création éphémère et qu'il ait l'occasion de se déployer.

JaZZmarc

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Sur Culture Box un petit aperçu

Donny McCaslin et Bowie




dimanche 7 octobre 2018

Terez Montcalm au St Georges pour le 5e anniversaire du club

le vendredi 5 octobre 2018 au St Georges pour le 5e anniversaire du club

Le St Georges affiche complet ce soir, Terez Montcalm se produit devant 50 privilégiés à 19h et fera un 2e set devant 50 autres veinards à 21h. Roger s'est mis sur son 31, Jazz Rhône-Alpes a dépéché un envoyé spécial et Benjamin Tanguy himself (le directeur des programmes de Jazz à Vienne) s'est déplacé. Il faut dire que l'affiche vaut le coup.

La chanteuse canadienne au délicieux accent du Québec est entourée de Jean-Marie Ecay à la guitare, Christophe Walemme à la basse électrique et Pierre Alain Tocanier à la batterie. Hasard du calendrier: Charles Aznavour a eu droit aux honneurs de la République le matin même et Terez tient à commencer son concert par une chanson du maître.Elle chante l'amour à merveille.Puis elle alterne "les compos et les covers", comme elle le dit elle-même après nous avoir annoncé qu'elle allait nous livrer le contenu de son futur CD prévu pour l'année prochaine.
Exemple de ces paires gagnantes: une compo enlevée sur la Grosse Pomme ("Drive to New-York") suivie par le "Black Trombone" de Serge Gainsbourg dans lequel elle fait passer l'émotion de sa voix inimitable. Jean-Marie Ecay tourne des soli de qualité pendant que la rythmique tourne comme une montre. Le public ne peut pas résister non plus au charisme de la Canadienne, passée maîtresse dans l'humour et le clin d'oeil.

Elle ira jusqu'à nous avouer qu'elle se sent seule au milieu de tous ces Français mais qu'elle apprécie notre bonne compagnie. Un seul regret: celui que le concert fût trop court. D'autant que
la chanteuse nous a expliqué que le meilleur restait à venir, au second set !

                                                     François Jazzbôf

Le billet de Christian Ferreboeuf sur Jazz Rhône Alpes

En 2016 ça donnait déjà ça