Sans la musique, la vie serait une erreur. (F. Nietzsche)


mardi 22 mars 2016

Saul Wiliams à A Vaux Jazz ou A Vaux Rap

 Le mercredi 16 mars à A Vaux Rap
 Peut être que je ne suis pas le bon candidat pour en parler, moi qui ne goutte guère le rap à quelques rares exceptions ;
cependant j'ai découvert Saul Williams à la sortie de son précédent album " Volcanic Sunlight" en 2011 et j'étais resté en arrêt à l'écoute d'une émission sur France Inter (Feu "le pont des artistes") devant l'énergie "brute" dégagée par cet artiste.
C'est un touche-à-tout insatiable, poète, acteur, compositeur, chanteur, percussionniste et j'en oublie sûrement. Il vient de New york, et séjourne de temps en temps à Paris.
Pourquoi Paris ? Pour la liberté de création, dit il, pour créer sans être enfermé dans un genre.
Effectivement on trouve dans sa musique du hip-hop, du rock, de la soul, du funk et il paraît même une pointe de jazz (je cherche encore).

Outre le côté avant-gardiste de sa musique patchwork, Saul William met toute son énergie et sa colère pour défendre les injustices qui perdurent qu'elles soient raciales ou sociales : du "protest song" du 21ème ce qui est somme toute fort louable ;
quand certains rappeurs du showbizz gesticulent en faisant dandiner des filles légèrement vêtues.

Première surprise en entrant dans la salle, la scène est vide ! Un simple micro au premier plan attend son maître, des images énigmatiques avec des textes qui le sont encore plus défilent en arrière-plan.
Bientôt un moine cagoulé au visage caché s'avance, une musique enregistrée commence à monter en puissance, le moine ânonne puis se découvre et balance sa charge.
C'est parti pour un "concert-spectacle" sans musicien, plus proche de la performance scénique que d'un concert traditionnel. Sans nul doute les spectateurs sont pris par l'énergie déployée et la somme d'informations émises, cependant au bout de quelques morceaux l'exercice de style est un peu répétitif.
Le son est très bon, très fort aussi.

Saul Williams est un vrai créateur bouillonnant adepte des nouvelles tendances de l'art contemporain, il y a du fond : sa poésie, ses messages mais aussi du décorum un peu vain destiné à l'emballage postmoderne.
Il y a dans sa prestation un vrai courage physique, il descend au sein du public et chante un moment parmi nous.
Bon on se le dit : Nous sommes aux antipodes du jazz !
D'ailleurs le paradoxe de la soirée c'est que l'artiste n'a pas en face de lui son public habituel, déjà clairsemé il est composé en parti d'habitués et d'abonnés de A Vaulx Jazz qui encaissent le coup et restent un peu à distance.
Je suis parmi ceux là et donc c'est vrai je ne suis pas le meilleur candidat pour en parler, pourtant je suis resté jusqu'à la fin et je suis très satisfait de constater que des artistes brouillent les pistes et inventent de nouveaux chemins musicaux à destination du cœur et ce même en dehors du jazz.

Le dernier album de Saul Williams "Martyr loser King" vient de sortir il constituait majoritairement le répertoire du soir.

JaZZmarc


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