Le mercredi 16 mars à A Vaux Rap
Peut être que je ne suis pas le bon candidat pour en parler, moi qui ne goutte guère le rap à quelques rares exceptions ;
cependant j'ai découvert Saul Williams à la sortie de son précédent
album " Volcanic Sunlight" en 2011 et j'étais resté en arrêt à l'écoute
d'une émission sur France Inter (Feu "le pont des artistes") devant
l'énergie "brute" dégagée par cet artiste.
C'est un touche-à-tout insatiable, poète, acteur, compositeur, chanteur,
percussionniste et j'en oublie sûrement. Il vient de New york, et
séjourne de temps en temps à Paris.
Pourquoi Paris ? Pour la liberté de création, dit il, pour créer sans être enfermé dans un genre.
Effectivement on trouve dans sa musique du hip-hop, du rock, de la soul,
du funk et il paraît même une pointe de jazz (je cherche encore).
Outre le côté avant-gardiste de sa musique patchwork, Saul William met
toute son énergie et sa colère pour défendre les injustices qui
perdurent qu'elles soient raciales ou sociales : du "protest song" du
21ème ce qui est somme toute fort louable ;
quand certains rappeurs du showbizz gesticulent en faisant dandiner des filles légèrement vêtues.
Première surprise en entrant dans la salle, la scène est vide ! Un
simple micro au premier plan attend son maître, des images énigmatiques
avec des textes qui le sont encore plus défilent en arrière-plan.
Bientôt un moine cagoulé au visage caché s'avance, une musique
enregistrée commence à monter en puissance, le moine ânonne puis se
découvre et balance sa charge.
C'est parti pour un "concert-spectacle" sans musicien, plus proche de la
performance scénique que d'un concert traditionnel. Sans nul doute les
spectateurs sont pris par l'énergie déployée et la somme d'informations
émises, cependant au bout de quelques morceaux l'exercice de style est
un peu répétitif.
Le son est très bon, très fort aussi.
Saul Williams est un vrai créateur bouillonnant adepte des nouvelles
tendances de l'art contemporain, il y a du fond : sa poésie, ses
messages mais aussi du décorum un peu vain destiné à l'emballage
postmoderne.
Il y a dans sa prestation un vrai courage physique, il descend au sein du public et chante un moment parmi nous.
Bon on se le dit : Nous sommes aux antipodes du jazz !
D'ailleurs le paradoxe de la soirée c'est que l'artiste n'a pas en face
de lui son public habituel, déjà clairsemé il est composé en parti
d'habitués et d'abonnés de A Vaulx Jazz qui encaissent le coup et
restent un peu à distance.
Je suis parmi ceux là et donc c'est vrai je ne suis pas le meilleur
candidat pour en parler, pourtant je suis resté jusqu'à la fin et je
suis très satisfait de constater que des artistes brouillent les pistes
et inventent de nouveaux chemins musicaux à destination du cœur et ce
même en dehors du jazz.
Le dernier album de Saul Williams "Martyr loser King" vient de sortir il constituait majoritairement le répertoire du soir.
JaZZmarc
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