Le mardi 19 février au Théâtre de Vienne.
Il fait froid dans les rues de Vienne et les rares piétons que je croise, en allant au théâtre, sont pressés de rentrer retrouver une température plus clémente.
Nous sommes bien loin des chaleurs estivales, et des foules joyeuses et oisives qui trainent dans les rues de la ville aux sons des orchestres de tout poil pendant le Festival d'été.
Bon nous sommes en février et c'est quand même Jazz à Vienne, Stéphane Kochoyan le directeur du festival nous le confirme, en préambule du concert du soir, la volonté du festival est de proposer désormais des rendez-vous jazz tout au long de l'année en collaboration notamment avec le théâtre de Vienne.
Vienne LA ville du jazz dans la région ça nous va très bien: Heureuse initiative Messieurs, surtout si vous nous proposez des plateaux comme ce soir.
En effet à l'affiche le pianiste français surdoué Baptiste Trotignon qui invite Jeanne Added chanteuse montante parmi la nouvelle génération du jazz vocal.
La promesse de ce concert était excitante, Baptiste Trotignon ayant sorti en fin d'année dernière un album flamboyant "Song, song, song" dont nous avons déjà parlé ici. Il a réunis pour ce projet en forme d'hommage à la chanson, française en particulier, des voix tel que celle de Christophe Miossec, de Mélody Gardot ou de Jeanne Added justement, présente sur 3 chansons de l'album.
Mais les artistes les vrais ont plus d'un tour dans leur sac et ils nous amènent là où il veulent, là où on ne les attend pas forcément.
Et ça commence en trio jazz pur sucre, avec Thomas Bramerie à la contrebasse et Dré Pallemaerts à la batterie (un batteur qui suit ses partitions j'avais encore jamais vu) et deux nouvelles compositions très animées pleines de notes bleues, où déjà Baptiste Trotignon vocalise avec assurance. Tout va déjà très bien donc, c'est alors que Jeanne Added fait son entrée avec un morceau qui sent les champs de coton sous un soleil torride, ça suinte le blues rocailleux :"Dazed and Confuse" reprise de Led Zeppelin où l'interprétation fait plus penser à Janis Joplin qu'à Robert Plant. En voilà une gifle en guise d'entame de concert.
Jeanne Added est une artiste exigeante, elle est concentrée, ne sourit pas beaucoup mais prend tous les risques sur scène, elle attaque chaque chanson comme un défit qu'elle transforme haut la main.
Du dernier album, le groupe reprend les deux compositions interprétées à l'origine par Jeanne Added "Awake" et "End of the gig" avec de très belles digressions en forme d'improvisations qui font tout l'intérêt de venir en concert. Ils abordent, bien heureusement, le morceau phare du CD ( dixit le compositeur) " Gone", j'adore ce titre, elle (ou il) est peut être parti mais ça donne une musique enlevée, légère, aérienne, un hymne à la renaissance.
Mais l'artiste ne se contente pas d'interpréter des œuvres déjà publiées; comme si nous étions dans son atelier il nous sort de toutes nouvelles créations de derrières les fagots comme s'il nous disait " tient et puis j'ai ça aussi..." Nous voilà rassurés, l'inspiration ne manquera pas tout de suite.
Jeanne Added nous lance, elle, un cri d'amour déchirant avec sa composition " I carry your heart" accompagnée au piano, c'est juste beau. Au rappel, pour nous achever ce sera "Du bist di ruh", dernier titre de l'album "song,song,song", qui nous rappelle que Jeanne Added à commencer l’apprentissage de la musique par le chant lyrique.
En fait il a fait très beau le temps d'une soirée sous le ciel de ce théâtre à l'italienne à l'acoustique irréprochable, je ne vais pas attendre l'été pour revenir.
JaZZmarc
Sur Jazz-rhone-alpes.com ce billet et les autres chroniques de la semaine.
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