Sans la musique, la vie serait une erreur. (F. Nietzsche)


mardi 2 octobre 2012

L'ONJ et "Anatomy of a murder" à l"amphi Jazz

Le Samedi 29 septembre à L'AmphiJazz.

Du jazz à 16 heures à l'amphi jazz c'est inhabituel, mais il fallait commencer tôt car le programme de l'Orchestre National de Jazz, invité du week-end , était chargé : soit 4 sets entre 16 h et minuit avec 4 répertoires différents.
L'ONJ à priori ça ne me faisait pas rêver,  un orchestre de jazz subventionné par le ministère de la culture, ça véhicule un vieil à priori d'académisme et de déficit de créativité. Les projets annoncés étaient cependant très originaux alors au diable les a priori.
La volonté de Daniel Yvinec, directeur artistique de l'ONJ est de proposer des sujets à ses musiciens  en petites formations, pour faciliter leur représentation dans des petites salles. Avec l'AmphiJazz les conditions sont idéales.

A 16 heures donc le premier de ces projets était la reprise sur scène de l' album " Anatomy of a murder" de Duke Elington, album qu'il a composé pour la bande originale du film du même nom d'Otto Preminger sorti en 1959.
Le Jazz et le Polar fricotaient déjà pas mal à cette époque, Miles Davis et Louis Malle avaient, un an plus tôt pris l'"ascenseur pour l'échafaud".
Pour "Anatomy of murder" le grand Duke avait frappé fort, et il apparait même à l'écran tout sourire avec son grand orchestre aux côtés du non moins grand James Stewart.
Daniel Yvinec prévient en début de concert, le défit de ce projet est de faire revivre ces compositions écrites pour grand orchestre avec seulement 4 musiciens: 3 soufflants et un batteur.  Allez les gars...Jouez !
Le Challenge fut relevé haut la main par ce jeune quartet de grand talent !
Cette contrainte a obligé le groupe a faire preuve d'un trésor de créativité dans les arrangements et les force, lors de l'interprétation, à changer d'instrument très souvent au cours d'un même morceau pour élargir la palette de sonorités. La valse des saxophones, clarinettes et flûtes s'opère avec fluidité pour notre plus grand plaisir.
La musique très écrite est exigeante elle nécessite une maitrise et une cohérence parfaite entre les musiciens, le tout se révèle plein d'harmonie et de fantaisie.
Un moment fort de ce concert fut l'interprétation d'un morceau très enlevé; la scène du film correspondante se situe dans un club de jazz où les gens dansent, et oui le jazz se dansait à cette époque.
Ce fut alors l'occasion pour le batteur de prendre le leadership et nous montrer avec un son très années 50 l'étendu de son talent et la grande cohésion du groupe: Splendide.

Au final qui d'autre que l'ONJ aurait pu se plier à cet exercice de style, et nous le livrer avec autant de bonheur ?   

Rémi Dumoulin, saxophones, clarinettes/ Sylvain Bardiau, trompette, trombone,bugle / Matthieu Metzger, saxophones, samples / Yoann Serra, batterie, glockenspiel, flûte

JaZZmarc
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