Sans la musique, la vie serait une erreur. (F. Nietzsche)


samedi 22 décembre 2018

Bohemian Rhapsody, biopic du groupe Queen par Bryan Singer


Rapidement, puisqu'à l'heure actuelle, vous avez sans doute tous vu ce film musical.Bryan Singer, réalisateur d'"Usual suspects" et de plusieurs X-men, s'y est collé.

Le contrat est rempli :la principale qualité de ce film est d'entendre les grands succès du groupe Queen et de réaliser la créativité des quatre musiciens qui le composaient.Citons entre autres les hymnes "We will rock you", "We are the champions" et "Another One Bites the Dust".

 Seconde qualité: ne pas tomber dans le pathos à propos de la fin tragique de Freddy Mercury (le S.I.D.A. étant juste suggéré par quelques gouttes de sang crachées dans une serviette de bain et la confession que fit le chanteur aux autres membres du groupe avant le Live Aid, concert gigantesque organisé par Bob Geldof au bénéfice de l'Afrique affamée en 1985).

Troisième atout:le mimétisme des acteurs qui incarnent les quatre musiciens: Rami Malek (dans le rôle de Freddy Mercury),Gwilym Lee (Brian May),Ben Hardy(Roger Taylor) et Joseph Mazzello (John Deacon).Le générique de fin présentant des images d'archives nous confirme ces ressemblances ahurissantes.

 De plus, quelques anecdotes savoureuses comme celle du producteur (Trident, label de la maison E.M.I.) qui se fâche avec le groupe à l'aube de son explosion parce qu'il refuse de sortir en 45 tours la chanson "Bohemian Rhapsody", trop longue (6 minutes) pour les radios américaines.
Astuce ultime: le film se termine sur la reconstitution du set de Queen au Live Aid de Wembley qui donne envie de se lever et d'applaudir (ce que ne manquèrent pas de faire certaines salles lors de la diffusion du film).
 Bref ! Un bon moment dans les salles obscures...

                                                   François Rockbôf

mardi 18 décembre 2018

jazz en hiver à Evian : le festival de la Grange au lac 2018

La grange à Evian les 14 et 15 décembre 
Programme riche que celui de ces 14, 15 et 16 décembre 2018 à Evian, dans une magnifique salle dont nous avions déjà parlé sur ce site. En l’occurrence une collaboration exceptionnelle d'Avishaï Cohen avec l'orchestre Sinfonia de la Grange au lac (17 musiciens -violon, alto, violoncelle et contrebasse-), ensemble à cordes qui va épater le bassiste israélien en adaptant l'un de ses morceaux écrit pour piano. Accompagné d'Elchin Shirinov au piano et d'Itamar Doari aux percussions, Avishaï nous fait entrer dans un monde oriental qu'il affectionne, chante et nous fait danser à l'issue de son deuxième set et remplit largement son contrat d'artiste innovateur et chaleureux.

  Que dire alors de la prestation du lendemain soir, celle du Shai Maestro Trio (l'ancien pianiste d'Avishai se faisant accompagner de Jorge Roder à la contrebasse et d'Ofri Nehemya aux percussions). Car Shai commence à vingt-heures quinze en trio et nous montre son talent de pianiste aux lisières du jazz et du classique, se refusant à nous donner sa set list et annonçant que son illustre invité arrivera en seconde partie. Puis c'est l'entracte, inévitable dans cette soirée organisée par le Royal Hotel,ses vins et son champagne sur canapés.

  Mais à la reprise,notre trio accueille celui que Shai considère comme un maestro, celui qui lui a même donné envie de jouer du saxo avant de passer au piano, cet invité tant attendu qui entre sur scène un peu avec la démarche de la panthère rose .Ce saxophoniste , c'est Joshua Redman et le morceau qui va tous nous envoyer au Nirvana, c'est "Zarafah". Et à partir de là, le concert ne sera plus le même, Joshua et ses complices nous entrainant dans leurs univers sonores, captant notre esprit par des notes que même au jardin d'Eden on ne dut pas connaitre. Impossible de vous citer les morceaux joués tant ils étaient transcendés par le quartet magique que nous avions devant nous et qui joua une bonne heure et demie.Fantastique ! Et tout cela avec une bonne humeur communicative.A vingt-trois heures quinze, repus de rythmes et de mélodies, les yeux brillants de bonheur, nous sortimes de cette Grange magnifique. Le lendemain, à quinze heures, devait encore officier l'Amazing Keystone Big Band sur le Carnaval des Animaux conté par Denis Podalydès. Pour notre part, nous nous arrêtions là, récupérant notre carosse dans une mini tempête de neige qui montrait bien que quelque chose s'était passé ce soir !

                                                      François Jazzbôf




Zarafah !



mercredi 12 décembre 2018

Un film russe pour amateurs de rock : Leto


  Si vous avez envie de redécouvrir le pouvoir subversif de la chanson "Psychokiller" des Talking Heads (un vrai film dans le film avec coloriages et gribouillages à la fois), mais aussi de découvrir la scène rock en U.R.S.S à la fin de l'ère Brejnev, courez voir l'excellent long métrage de Kirill Serebrennikov :"Leto".


Le choix du noir et blanc évoque bien ce qu'a du être cette époque pour la jeunesse soviétique. Ces clubs de rock surveillés par le pouvoir où les spectateurs assis en rang d'oignon doivent rester le plus calmes possible relèvent du supplice de Tantale.
Le réalisateur a d'ailleurs la bonne idée de représenter une sorte de conteur(un peu comme Kenneth Branagh dans "Henry V) qui introduit les scènes rétablissant ce qu'aurait dû être la réalité.

  Découverte aussi de l'influence du glam rock ( T.Rex , Lou Reed, David Bowie ) sur les musicos soviétiques du début des années 80 et des moyens de fortune dont ils disposaient pour écouter la musique qu'ils aimaient.
Touchante histoire d'un ménage à trois ( le rocker reconnu, sa femme séduisante et le nouveau rocker ) où l'amour de l'art l'emporte chez le premier sur l'amour tout court mais où la femme se révèle plus subtile que l'Eve biblique devant l'arbre de la tentation.

Quant à la bande-son, elle est excellente. Rentré chez moi, je consulte le Net et apprend sur le site de Telerama que c'est l'histoire de " Viktor Tsoï, Eurasien à la gueule d’ange ténébreux,[qui] n’est pas encore le chanteur du groupe new wave Kino, dont le tube "Changement !" a servi d’hymne à la perestroïka."
Décidément, on en apprend tous les jours .Serebrennikov est en résidence surveillée dans la Russie d'aujourd'hui tant la transparence n'est plus de mise chez Poutine.

                                           François Rockbôf

samedi 8 décembre 2018

Neneh Cherry : Broken Politics

Voilà un album qui ne me quitte pas depuis quelques jours,
il passe et repasse sur mon lecteur deezer où que je sois alors on en parle!

La musique d'abord: une fusion Pop/rock/Hiphop/Electro/ Triphop  très léchée.
Souvent se sont des boucles à la harpes au piano ou au synthé, associé à une rythmique très riches : des petites clochette délicates ou une basse electro lourde  et Neneh Cherry qui déroule avec une voix tantôt mélancolique et tantôt grave en protest song.

Ce disque et un constat de sa désillusion de la politique, ses textes évoques par exemple les migrants dans "Kong" ou de la prolifération des armes "Shot Gun Stack"  

Utile donc mais aussi carrément bon!
Cet album me fait penser à  l'univers de Brian Eno  lors notamment de sa collaboration avec  les Talking Head de "Remain in ligth" : Captivant et enivrant.


 A écouter donc de toute urgence, dans cette période tourmentée ! pour avancer les yeux bien ouverts ! 
JaZZmarc


"De pouvoir réunir toutes les pièces de mon parcours, du jazz au hiphop et j’ai l’impression que oui, tout y est. Le disque est très organique, on l’a enregistré en cinq jours seulement et ça s’est fait très naturellement. Et oui, je l’aime beaucoup." Neneh Cherry interview pour FIP










mercredi 5 décembre 2018

Kyle Eastwood à la Chapelle Sainte Trinité

Le vendredi 30 novembre à la chapelle Saint Trinité.

L'endroit est splendide le plateau annoncé l'est tout autant.
Kyle Eastwood , le beau gosse du jazz vient nous présenter son 8 ème album "in transit" dans cette magnifique chapelle du 17 ème siècle de la presqu'ile de Lyon: La Sainte Trinité.

Une fois l'effet Whaou passé, je ne m'en lasse pas de cet endroit, notre cowboy apparaît dans l'autel, il entre en scène quoi, avec son quintet haut de gamme   !
Kyle Eastwood c'est le respect de la  tradition de jazz, la modernité d'un musicien de son temps, dans le style guitar héro,  et l'évocation des grands espaces cinématographiques.
Pour la tradition les deux premiers morceaux d'influence bebop respectent le modèle bien rodé du lancement d'un thème qui laisse place à une succession de soli des différentes protagonistes. Avec le niveau du quintet du soir il est, dans tous les cas, impossible de s'ennuyer: du haut de gamme dans la virtuosité et l'inspiration.

On se rend compte très vite, et c'est une déception, qu'une chapelle n'a pas été conçue pour du son amplifié. Les sons graves, la basse surtout, en fait les frais, ce qui pour ce soir est un comble avec un contre bassiste en leader.
Pour la modernité, au troisième morceau Kyle Eastwood lance un séquenceur et prend sa guitare basse pour "Swamp to an oasis" du dernier album, le son ne s'arrange pas pour autant pour lui, mais le morceau bien enlevé  nous fait frétiller sur notre chaise.

Suit une version somptueuse de "Marrakech" de l'album "Paris Blue", mélodie implacable, ligne de basse entêtante et un solo de Brandon Allen au saxophone soprano de toute beauté.
Pour la partie cinématographique nous avons droit ce soir à une reprise de la bande originale de "Cinéma Paradisio" d'Enio Morricone : de la douceur en plan large.

Côté hommage nous avons entendu ce soir le morceau "Jarreau" composé par le très bon pianiste présent sur scène Andrew McCormack, et une reprise du fameux  « Boogie Stop Shuffle » de  Charlie Mingus.
Le son de basse s'est arrangé en fin de concert, il paraît que notre cerveau s'habitue et corrige la qualité du son perçu selon l'ingé son du soir ( Il est modeste me semble t'il)

Le dernier Album "in transit" est le résultat d'un vrai projet de groupe, il est constitué essentiellement de compositions de plusieurs membres du groupe, la restitution sur scène est alors d'une grande fluidité et cohérence, un vrai bon moment de jazz.
Le public s'est révélé bien sage au final, nous n'avons eu droit qu'à un rappel avec le très bon "Movin" 
Souhaitons bon voyage à cette tournée "in transit" qui devrait faire quelques heureux.

JazzMarc    

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Kyle Eastwood contrebasse, basses / Andrew McCormack piano / Chris Higginbottom batterie/ Quentin Collins trompette, bugle/ saxophones




Et la vision de François JaZZbof
Entre nous, on l'appelle Kyle ,tout court, sans Eastwood, tellement il nous est devenu familier. Nous l'avions déjà vu et écouté deux fois à Marciac, avec bonheur. Ce soir, il est présenté dans un écrin baroque, la chapelle de la Trinité enchassée dans le lycée Ampère à Lyon.C'est peut-être la seule erreur: car une chapelle baroque, ce n'est pas vraiment prévu pour du jazz et nous constaterons dès le premier morceau que les basses souffrent d'une réverbération qui les étouffe.C'est vrai pour le piano (mais il lui reste les aigus).C'est vrai surtout pour la contrebasse, ce qui est,reconnaissez-le, bien dommage.
  Car Kyle progresse à chaque concert, il joue sans cesse, il pousse un maximum. "Rockin' Ronnie's" ou  "Jarreau" ,compositions du dernier CD In transit, nous semblent déjà familières. "Marrakech" est enlevé de preste manière.On verse une larme sur "Cinema Paradiso"d'Ennio Morricone."Boogie Stop Shuffle" (si ma mémoire est bonne, mais je peux me tromper), de Charlie Mingus , est transcendé Et "Movin', le rappel, est une réussite.
  Or Kyle n'a que cinquante ans et reste toujours aussi fringuant (demandez à ma belle-soeur, elle en est fan). Que va-t-il nous pondre la prochaine fois? En tout cas, les musiciens dont il s'entoure ( Andrew McCormack  au piano , Brandon Allen au saxophones, Chris Higginbottom à la batterie et Quentin Collins à la trompette)  peuvent encore l'aider à aller plus loin.

                                        François Jazzbôf


samedi 10 novembre 2018

Robben Ford au Ninkao


Le dimanche 4 novembre au Ninkao.

Le lendemain de Nashville Pussy, me voilà propulsé au Ninkao à 18 heures trente. Et c'est la veille à l'envers. La première partie, assurée par un guitariste acoustique seul en scène , entre Neil Young et Cat Stevens, un certain Logar, mérite l'estime du public tant il est concentré sur son sujet.

 Puis la vedette du jour entre en scène.
Line up de Robben Ford :
- Robben Ford : chant, guitare, en jean et chemise claire;
- Casey Wasner : guitare, chant,un peu en retrait, lunettes,cheveux en bataille;
- Ryan Madora :  petit bout de bonne femme avec une énorme basse bleu-électrique;
- Derrek Phillips : batterie qui vient de terminer une tournée avec Robert Cray.

  Le son est plus propre que ma salle de bain après un nettoyage de ma femme (infirmière). Le répertoire puise aux meilleures sonorités du blues, du jazz et du rock. On pense à BB King, à Stevie( Ray Vaughan), à Kenny (Wayne Shepherd), à Larry (Carlton). L'ensemble est précis, harmonieux, inventif.
Seul reproche: que le guitariste rythmique ne joue que le rôle du bourdon. Le temps passe à toute vitesse. Aucun larsen, un nombre de décibels mesuré, nul besoin de bouchons d'oreille. Robben s'efforce même de parler en français à son public (qui compte de nombreux musiciens amateurs).

Deux mots pourraient caractériser ce concert: technique et sérénité.
Ce qui n'empêche pas qu'il y ait du rythme et de l'émotion jusqu'au bout !
  Il est 21 heures .La salle se vide.
Décidément les soirées se suivent et ne se ressemblent pas, sauf sur un point: j'ai encore pris mon pied.

                          François Jazz & Blues Bôf



Nashville Pussy au CCO : Not yet dead

 Samedi 3 novembre 2018, C.C.O. de Villeurbanne,

retour des fous furieux de Nashville Pussy.
Le public est comme d'habitude haut en couleur, même si certains cheveux longs ont blanchi et les silhouettes sont moins sveltes qu'avant.
Le merchandising est en place (T.shirts, CD, peaux de batterie dédicacées), le vendeur nous interroge sur nos groupes préférés (il nous parle même de P.F.M., rendez-vous compte) et la bière coule à flots.


  Je ne m'étendrai pas sur le groupe métal de la première partie, Y Blues, qui m'a saoulé.
Passons au plat de résistance: Nashville Pussy (je ne traduis pas). Sur la musique de "Stranglehold" de Ted Nugent, les quatre membres du groupe se pointent.
Ben Thomas, tout en muscle et cheveux, le dernier batteur en date, donne une image de puissance. Bonnie Buitrago, toute en cuir noir tendu sur ses rondeurs, qui officie depuis cinq ans à la guitare basse,reste campée sur la gauche de la scène.
 Et le couple infernal,Blaine Cartwright et sa moustache à la Lemmy, sa casquette à visière ou son chapeau à la Ronnie Van Zandt d'un côté , et Ruyters Suys, sa tignasse blonde, son décolleté de barmaid, son short en jeans et ses bas résille, de l'autre. Question look, on m'avait prévenu que je ne serais pas déçu.
  Mais là où ça se corse, c'est question musique. J'étais arrivé plein de préjugés: ouais c'est fun mais, bon, c'est plus du cirque que du vrai concert. Erreur sur toute la ligne! D'un coup de cymbales, Ben coupe la chique à Ted et le quatuor attaque "Kicked in the teeth" d'AC/DC canal historique. Putain que ça dépote et que ça fait du bien, cette voix éraillée et ces envolées de guitare sur rythmique d'enfer. Le groupe est bien en place,les éclairages rouge et or et d'emblée, le public est dedans.

  Pendant une heure et demie,les Nashville Pussy vont aligner les rocks (à un blues près).Ceux de leur composition (entre autres le fameux "Go motherfucker go !") et ceux d'autres champions :quel plaisir d'écouter "First I look at the purse" plus fort encore que celui du J.Geils Band sur leur fameux disque live !.Pas de strip-tease, quelques rasades de bourbon (du Jack, bien sûr) suivies de projections buccales, mais avant tout des guitares chauffées à blanc et des futs qui résonnent. Du vrai rock quoi ! Le public en raffole et en redemande. Bien sûr il y aura un rappel, bien entendu ils enchaîneront au moins trois morceaux et comme prévu joueront les prolongations (un peu à la Status Quo ).Ruyters y cassera même ses cordes de guitare, à l'ancienne.

 Alors ! Qui a dit que le rock'n roll était mort ?

                                                   François Southernrock Bôf

PS: le samedi 22 décembre, rebelote avec Molly Hatchet qui fêtera son quarantième anniversaire !

vendredi 19 octobre 2018

Kristle Warren à Genilac pour Rhino Jazz(s)

Photo: Jean-Pierre Jacquot
Le Dimanche 14 octobre à Genilac

C'est à Génilac un village suspendu au bord du parc du Pilat,
dans une église au style néo classique ;
que le Rhino Jazz(s) a eu la bonne idée de programmer Kristle Warren ce dimanche.

C'est une artiste atypique d'origine américaine, qui fait montre dès l'entame du concert d'une formidable puissance vocale tout en maitrise.
Cette force tranquille, qu'on a vu côtoyer quelques jazz men de ce côté de l'atlantique, qui a même participé au concert Bowie Symphonic quelques jours auparavant pour le même festival Rhino Jazz(s)  se présente ici seule à la guitare acoustique telle une folk-singer du fin fond des States.  

Le silence se fait rapidement religieux devant la grande technique vocale de l'artiste et son sens du rythme.

Le look androgyne de Kristtle Warren est désormais accentué par son crane rasé, décidément après Anne Sila la veille à Veauche j'ai peur d'une épidémie. 

Dans son cas Kristle Warren déroule une suite de compositions personnelles avec une grande aisance, elle fera participer le public tel un chef de cœur qui lance ses différents pupitres avant de partir elle même dans une improvisation vocale.

C'est une artiste rare, femme orchestre qui écrit ces propres poèmes chantés.

Elle fera une exception dans son répertoire du jour en reprenant Eleanor Rigby des Beatlles, une version singulière à la façon d'un protest song.

La difficulté d'un concert minimaliste de ce genre, une guitare / une voix sur des textes pas forcément accessibles facilement c'est de paraitre un peu uniforme;
mais bon je vais me mettre à la poésie ricaine! 
   
 JazzMarc
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mardi 9 octobre 2018

Lalo chante Joni Michell à l'esplanade Saint Vincent

Le vendredi 5 octobre à l'Esplanade Saint Vincent

Il y a des périodes où votre chroniqueur dévoué manque d'entrain,

pourquoi écrirait-il un énième billet élogieux à propos d'un artiste qu'il a lui même déjà chroniqué ?
en quoi servirait il la cause un écrivant un billet assassin ou insipide à propos d'un spectacle qu'il n'a pas aimé ?

il devient alors un chroniqueur aquoiboniste par alternance, ( j'en connais d'autres)

Et puis, et puis  il y a d'autres moments où la passion revient où les plateaux proposés par le Rhino Jazz's(s) ou l'amphi jazz par exemple sont enthousiasmants et se percutent même.
"Y en a qui ont des problèmes" :-) 

Vendredi soir justement un choix déchirant m'a fait raté Papanosh à l'amphi Jazz pour aller écouter Joni Mitchell à l'esplanade Saint-Vincent à Vienne.

 Je suis un fan absolu de Joni Mitchell, auteure, compositrice, chanteuse, musicienne canadienne qui a 74 ans aujourd'hui et qui accompagne ma vie depuis ...longtemps.
Alors l'affiche proposée par l'association de L'esplanade Saint-Vincent: Lalo chante Joni Mitchell, m'a mis en mouvement.
Non ce n'était pas Joni Mitchell elle même que j'allais voir, c'est un regret de ne pas l'avoir vu sur scène; mais le concert que lui a consacré la chanteuse Lalo (Geneviève Laloy) qui m'a complètement ravis.
Elle a attendu quelques années avant de se lancer dans ce projet nous dit elle; attendu de bien connaitre l’œuvre de l'artiste, et de pouvoir l’interpréter avec ses fils Noé à la basse et Paul Berne à la batterie (Groupe Uptake notamment)
Il faut oser s'attaquer au répertoire de la grande dame;
d'autres grandes voix s'y sont essayées avec bonheur comme Diana Krall ou Madeleine Peyroux mais avec parcimonie, en éparpillant ça et là quelques reprises dans leur discographie.

Un tour de chant uniquement consacré à ce monument est une prouesse me semble t'il : richesses harmoniques, changements de rythmes et de tonalités continuels, longueur des morceaux et des textes à retenir.
Lalo s'en sort haut la main sans choisir la facilité.
En effet les chansons choisies ne sont pas des plus faciles, le concert commence notamment par "All I want" qui ouvre l'album "Blue" sacrément périlleux pour assurer les montagnes russes en tonalités.
Les deux sets proposés vont alors dérouler une partie de la discographie de la star, une partie seulement hélas mais elle est tellement vaste que la nuit n'y aurait pas suffit.
Lalo s'avère une grande spécialiste de Joni Mitchell, elle précise tout au long du spectacle le contexte de chaque morceau, ce qui m'a permis d'apprendre pas mal de choses alors que je venais de finir la très bonne biographie que lui a consacré Edouard Graham " Songs are like tattoos" aux éditions " Le mot et le reste".
Le parti pris de Lalo pour ce projet est de restituer au mieux l'interprétation qu'en faisait Joni Mitchell elle même avec simplement quelques digressions en vocalises ou en soli.
Même le son de la guitare est parfaitement restitué par  Eliot Weingand, diablement efficace et précieux tout au long du concert.
Alors on ferme les yeux et on s'y croit "little green", " Don't interrupt the sorrow", " Court and Spark", "Coyote"  ...
Bien sûr j'ai des regrets;  j'aurais voulu entendre "river" ou "A case of you" ou encore ....bien d'autres

Il faut absolument que Lalo tourne avec ce projet , qu'elle maitrise déjà parfaitement, qu'elle le développe;
elle est tellement enthousiaste et si bien accompagnée.

JazzMarc
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Bowie acoustic pour le Rhino Jazz(s)

Le jeudi 4 au FIL à Saint Étienne

Bien sûr la curiosité !
celle de l'association Bowie et Jazz qui la suscité!

David Bowie l'étoile noire,  icône rock s'il en est, a quitté notre scène en 2016 déjà;

Bowie n'a jamais était frontalement dans le jazz, pourtant nombreux sont les musiciens de jazz qui ont repris ces compositions, lui même en a embarqués quelques uns dans ces différents projets. Pour le dernier d'entre eux " Black star" il s'était entouré de Jason Lindner aux claviers, Donny McCaslin au saxophone, Mark Guiliana à la batterie et Tim Lefebvre à la basse excusez du peu ...de jazz !
Désormais ce groupe se produit sur scène sous le nom de Donny McCaslin Blackstar Band et prolonge l'esprit de cette album fusion, et la lumière de l'étoile Bowie.

La curiosité donc quand le festival Rhino Jazz(s) propose pour la deuxième année des créations autour de l'artiste aux yeux vairons.
Avant le "Bowie symphonic" du samedi 6 octobre ce soir c'est le "Bowie acoustic".
Le projet est porté à la direction artistique par Daniel Yvinec dont la volonté affirmée est de proposer l’œuvre de Bowie selon un point de vue original avec de nouvelles couleurs.

Effectivement nous avons eu ce soir à une création inédite construite autour de quelques morceaux  choisis de la star, loin des rythmes rock mais à distance également du jazz.
Le parti pris est la lenteur et le minimaliste, ce qui au début est fort déroutant.  On devine quelques fois avec difficulté les chansons métamorphosées! "Ashes to Ashes",  "Space oddity" , "heroes", "Life on mars"

Le groupe réunis pour ce projet est organisé autour de la chanteuse Sandra Nkaké , (Révélation au victoires du jazz 2012), qui s'est entouré d'un de ses partenaires de longue date Jî Drû  à la  Flûte traversière, de Guillaume Latil au Violoncelle et plus étonnant de Babx au piano qui n'est pas un habitué des scènes jazz.

C'est la première fois qu'était donné ce spectacle et il m'a semblé percevoir quelques hésitations voir  de l'intimidation à s'attaquer à ce monument de Bowie.
Les meilleurs moments pour moi ont été lorsque Sandra Nkaké s'est  lâchée en laissant apercevoir toute la puissance qu'elle a sous le pied, ou encore les séquences où Babx nous l'a joue pianiste/chanteur décadent à la Tom Waits

Pour finir le groupe propose une version  des plus étonnantes d'un morceau que tout le monde connait; qui commence comme ça "Put on your red shoes and dance the blues" mais tellement ralenti qu'il a fallu  un peu de temps pour reconnaitre le fameux "Lets dance" ici peu propice à la danse.
Déroutant c'est certain à la première écoute  mais diablement bien travaillé

Au delà de la curiosité désormais, on aurait envie de réécouter ces versions originales pour mieux les capter après l'effet de surprise et se les approprier.
Pour ce faire souhaitons que ce projet ne reste pas une création éphémère et qu'il ait l'occasion de se déployer.

JaZZmarc

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Sur Culture Box un petit aperçu

Donny McCaslin et Bowie




dimanche 7 octobre 2018

Terez Montcalm au St Georges pour le 5e anniversaire du club

le vendredi 5 octobre 2018 au St Georges pour le 5e anniversaire du club

Le St Georges affiche complet ce soir, Terez Montcalm se produit devant 50 privilégiés à 19h et fera un 2e set devant 50 autres veinards à 21h. Roger s'est mis sur son 31, Jazz Rhône-Alpes a dépéché un envoyé spécial et Benjamin Tanguy himself (le directeur des programmes de Jazz à Vienne) s'est déplacé. Il faut dire que l'affiche vaut le coup.

La chanteuse canadienne au délicieux accent du Québec est entourée de Jean-Marie Ecay à la guitare, Christophe Walemme à la basse électrique et Pierre Alain Tocanier à la batterie. Hasard du calendrier: Charles Aznavour a eu droit aux honneurs de la République le matin même et Terez tient à commencer son concert par une chanson du maître.Elle chante l'amour à merveille.Puis elle alterne "les compos et les covers", comme elle le dit elle-même après nous avoir annoncé qu'elle allait nous livrer le contenu de son futur CD prévu pour l'année prochaine.
Exemple de ces paires gagnantes: une compo enlevée sur la Grosse Pomme ("Drive to New-York") suivie par le "Black Trombone" de Serge Gainsbourg dans lequel elle fait passer l'émotion de sa voix inimitable. Jean-Marie Ecay tourne des soli de qualité pendant que la rythmique tourne comme une montre. Le public ne peut pas résister non plus au charisme de la Canadienne, passée maîtresse dans l'humour et le clin d'oeil.

Elle ira jusqu'à nous avouer qu'elle se sent seule au milieu de tous ces Français mais qu'elle apprécie notre bonne compagnie. Un seul regret: celui que le concert fût trop court. D'autant que
la chanteuse nous a expliqué que le meilleur restait à venir, au second set !

                                                     François Jazzbôf

Le billet de Christian Ferreboeuf sur Jazz Rhône Alpes

En 2016 ça donnait déjà ça

jeudi 30 août 2018

Concerts d'été en Drôme provençale

 Pendant que certains hantent les sites grandioses du Far-West , d'autres se contentent de découvrir de nouveaux groupes musicaux sur les places de France.

Cette année fut en ce domaine fertile.
Le Jessica Rock Trio avec la jeune Jessica au piano, accompagnée de Maurizio Congiu à la contrebasse et Thomas Domene à la batterie nous interprète son CD "A 1550", titre d'un morceau éponyme assez réussi pour être cité (beau solo à l'archet) et qui n'est pas le seul (refrain entêtant sur une autre compo, "Rouge" ). Le paradigme E.S.T. est évident même si le fruit n'est pas encore tout à fait mûr.

 Dans un genre différent (folk), un autre trio se distingue sur les routes de l'été: les Picky Banshees, soit Samuel Chaffange qui chante et joue de la guitare (rock ou folk), Aurélien Le Bihan à la basse et à la contrebasse et Cindy Ladakis au chant et aux percussions. Les trois compères nous transportent sans l'aide d'Airbus ni de Boeing sur les pistes que nos amis sont en train de visiter. Là encore il s'agit de compos du groupe qui montrent que les Grenoblois ont acquis ce truc qui nous fait penser à Lone justice ou à Linda Ronstadt.

  Autre guitariste doté d'une chaude voix soul, le brésilien Clebson capable de passer de "My girl" des Temptations à "Thriller" de qui vous savez. Excellent guitariste aussi comme en témoigne son solo sur "Supersticious" de Stevie Wonder. Mais le morceau qui emporte l'adhésion de tous est celui de Paul Young "Everytime you go away" auquel la voix de Clebson colle à merveille.

  A part ça, il nous est possible de revenir en Drôme sur des valeurs sûres avec le festival Parfum de jazz. Pour ma part, je suis allé écouter l'expérimentée Michèle Hendicks,une pro du scat, ne serait-ce que pour avoir le plaisir d'écouter les soli ravageurs d'Olivier Temime qui, tel un Chateauneuf-du-pape,devient de plus en plus goûteux à chaque année qui passe.

  Bref ! L'été fut caniculaire mais la chaleur profita à la musique, aux musiciens et aux mélomanes.

                               François Jazzbôf

 

Road trip au Far west

Après un road trip de 3 semaines au Far west cet été quel pourrait être mon billet musical ?


Nous avons été câliné au son d'une radio thématique dans la Chevrolet grand format du type "classic Rock" qui passait tous les standards qui ont réjouis notre adolescence soit en vrac ! Eagles, Neil Young, Styx ( je l'ai avaient oubliés ceux là), les Who, Beatles, Elo et j'en passe et du très bon on a même entendu Yes. Nous étions déjà dans le film, au moins dans les décors somptueux de l'ouest américain et avions la bande son qui allait bien avec. Nous avons même trouvé l'hotel California au cœur de Death Valley  ...but you can never leave !


Nous avons bien été dans le très chouette club de jazz à San Francisco le " Boom, Boom, Boom"  voir un bon groupe de rock groove dont j'ai oublié le nom;
mais c'est dans la rue que nous avons eu nos plus beaux coups de cœur; à Page notamment dans l'Arizona , the place to be pour la musique, avec un groupe qui jouait tous les standards de rocks/Folk des années 60 sans complexe ni prétention pour ceux à qui il restait des oreilles en mangeant des Ribs bien grasses et bien bourratives;


nous avons été scotchés aussi à la terrasse du bowling de Page où se produisait un groupe de hard bien gras lui aussi et tout à fait réjouissant.

Mais c'est à San Francisco dans le quartier de Union Square que nous avons été arrêtés net par un groupe, qui s'y produit régulièrement ( je l'ai appris plus tard) The Backyard Party Kings un ensemble plutôt funk, jazz, R'nB à la géométrie très variable accompagné cette fois par la chanteuse Parris Lane : Whaou ! quelle voix et quel sens magnifique de l'impro.

Voici un petit aperçu  



JazzMarcBackFromUs

vendredi 27 juillet 2018

Endangered Blood au Péristyle

Lundi 23 juillet au Péristyle de Lyon

Du jazz new-yorkais au Peristyle ce soir, le groupe Endangered Blood y pose ses valises pour 3 jours, alors on y court pour gouter à l'avant garde de la planète jazz , c'est du moins ce que j'avais en tête en arrivant.
Les deux premiers morceaux sont plutôt classiques, un swing tourmenté puis une musique de fanfare entrainante; ce qui surprend surtout à l'entame du concert c'est le batteur Jim Black.
Il a un nom qui claque comme un musicos de rock et effectivement il frappe fort, très fort. C'est peut être ça alors le côté avant-gardiste ?
Passé ce moment de surprise et d’appréhension pour mes oreilles, le groupe s'est révélés avec des morceaux plus élaborés;  les 2 saxophonistes se complétant à merveille, Alto pour Oscar Noriega et Tenor pour Chris Speed ( encore un nom prédestiné).
Quand ce dernier décide de s'occuper de sa clarinette basse et que le contre-bassite , Trevor Dunn déroule sa partition à l'archet le groupe démontre de grandes qualités dans les compositions et dans les arrangements. On est en bonne compagnie dans un club de New-York où d'ailleurs de toutes façon on a décollé on ne sait plus où on est.
 Retour au peristyle, Jim Black nous rappelle à l'ordre, il est finalement très affuté et en osmose complète avec le groupe mais décidément c'est souvent trop fort à mon goût... Ok je me recule

Au set de 22 heures ils sont encore plus détendus, ils attaques des morceaux plus déstructurés, on ne parle plus de l'abstraction de la mélodie mais de l'abstraction de l'abstraction heureusement que la bière à fait son effet.   

Le groupe a publier deux albums dont le dernier "Work Your Magic" est paru en 2013, leur complicité et leur plaisir à jouer ensemble est palpable alors ça devrait durer.

 Jean-Marc Aguirre

mardi 24 juillet 2018

Hearing Things au peristyle

Le Jeudi 19 au Peristyle de Lyon

La bande originale d'un film de David Lynch au péristyle ce soir : vintage à souhait, un tantinet décalée et diablement attachante.
Matt Bauder saxophoniste et compositeur new-yorkais est programmé sur la scène du Peristyle pour 3 jours avec son projet Hearing Things: Un objet musical inclassable
Les musiciens outre atlantique sont, semble t'il, moins cloisonnés qu'ici; ainsi Matt Bauder qui intervient aussi sur la scène jazz propose avec ce projet une musique oscillant entre rock des années 60/70, ethio-jazz et pop.
Le son de l'orgue Hammond sous le contrôle de JP Schlegelmilch participe grandement à cette ambiance vintage  à la manière d'un Ray Manzarek des Doors.
Le look est lui aussi daté, le groupe est en costume blanc à bords noirs; excepté Ava Mendoza à la guitare électrique, seul élément féminin du groupe, qui est, elle, en noir : certainement en signe d'une confrontation sexiste.     
Ce soir là j'avais juste l'intention de passer une tête au Peristyle et j'ai finalement assister aux 3 sets. Cette musique hybride qui embarque des rythmes rock cinglants, des mélodies chaloupées entêtantes et des échanges solides et inspirés entre les solistes est décidément captivante.

A la fin des sets; et à l'heure de la dématérialisation généralisée,  le groupe propose à la vente leur dernier ...45 tours: Un tantinet décalée non ? 

La nouvelle programmation du Péristyle portée cette année par Olivier Conan élargie la scène à d'autres horizons musicaux et géographiques; les amoureux du jazz pourraient s'en désoler, mais ils sont, pour beaucoup, surtout sensibles à la bonne musique, le jazz en étant un des vecteurs,  alors amis jazzeux jugeons sur pièce et profitons de cette belle scène.

Jean-Marc Aguirre

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saxophones :Matt Bauder / guitare: Ava Mendoza / orgue : JP Schlegelmilch / batterie: Vinnie Sperrazza

lundi 16 juillet 2018

Thomas de Pourquery et son Supersonic à Jazz à Vienne

Le mercredi 11 juillet au Théâtre antique de Vienne

Un idéal de cohésion d'équipe, meilleur encore qu'un 11 de France;
Thomas de Pourquery, auréolé de sa victoire de la musique Jazz 2017, débarque à Jazz à Vienne pour la soirée "French Touch" avec son Supersonic, un groupe de rêve dont le seul objectif ce soir est de gagner la coupe du bonheur jazzistique du théâtre antique.
Allez les jazzeux!
Le public est venu nombreux quand même,  pour une soirée certainement  moins "facile" que d'autres, peut être sont ils venus se reposer d'un trop plein de ballon rond au goût Russe.
Jazz à Vienne est une première pour cette équipe, qui ne boude pas sont bonheur, d'être là.
Ils avaient sillonnés la France dès 2014 pour présenter l'heure premier album  " Supersonic play Sun Ra" un projet déjà délirant, album de l'année aux victoires du Jazz 2014  quand même. Les voilà  sur une des plus belles scène du monde, tout à fait à leur place après la sortie de leur 2ème album " Sons of love".
Thomas de Pourquery raconte qu'il avait envie de proposer de nouveaux "terrains de jeux" à ses camarades avec ce nouveau projet.
Et sa démarre à fond de cale, façon Jazz Métal Punk, l'énergie déployée est digne d'un groupe de rock au stade de France. Edward Perraud à la batterie toujours très spectaculaire n'a pas besoin de préambule pour être à fond les manettes dans une chorégraphie à la manière d'un clown blanc.
A chacune de leur prestations je suis étonné par leur jeu collectif qui tient pour un non musicien du surnaturel.
Le leader du soir s'adresse au peuple du soleil et de la rocaille, que nous sommes avec le soleil en face sur les pierres chaudes du théâtre :" Le passé a disparu, le futur n'existe pas encore, seul le présent est éternel"   oui il est perché le monsieur, mais toujours avec un humour décalé ravageur.

Du show je retiens notamment ,outre les moments de délire communicatifs, un duo du trompettiste Fabrice Martinez, le sage de l'équipe en cravate et de Frederick Galiay à l'archer sur guitare basse pour un moment digne d'un ascenseur pour Miles           
Thomas de Pourquery entraine le public de Vienne à chanter avec lui "Simple forces" du dernier album,et ça fonctionne assez bien, effectivement le groupe n'hésite pas à chanter et même à faire quelques enchainements chorégraphiques.
 "Révolutions" le dernier morceau de l'album et du concert commence doucement par une mélodie mélancolique et finit en mode pompier façon péplum très efficace pour susciter les rappels.
Que nénni, de nouveau morceau il n'y aura pas , ils reviendront sur scène pour faire simplement une photo dos au public, pour un plaisir égocentré qui cède à la selfimania.

Ça sera la fausse note de la soirée,
 pour le reste  la coupe à été remportée haut la main.

JazzMarc
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Thomas de Pourquery (Saxophone et voix), Arnaud Roulin, (clavier), Fabrice, Martinez (trompette), Laurent Bardainne (Sax ténor), Edward Perraud (batterie), Frederick Galiay (Basse), Arnaud Pichard (son)

       

samedi 14 juillet 2018

Avishai Cohen 1970 à Jazz à Vienne

Le jeudi 5 Juillet à Jazz à Vienne

J'adore cet artiste...
et pourtant j'y suis venu à reculons ce soir.
Avishai Cohen est vrai artiste qui se renouvelle à chaque nouveau projet avec une grande fraicheur;
il est là où on ne l'attend pas . Du trio jazz moderne il passe à un groupe oriental puis à un ensemble incluant un quatuor à cordes en gardant toujours sa singularité.


Ce soir il nous présente son tour de chant?!  oui lui le contrebassiste de jazz flamboyant s'est transformé en chanteur pop à l'occasion de son dernier album "1970" sorti l'année dernière.
Cet album est déroutant pour quelques-uns de ces fans, dont je suis, car là où jusqu'à présent
sa voix se limitait à quelques vocalises et quelques rares chansons parsemées dans sa production il en fait ici la vocation première du projet.

"1970" est une collection de compositions personnelles et pas mal de reprises sans grande originalité dans les arrangements et leur interprétation. "For no one" des Beatles  et "Motherless child" relèvent même de la maltraitance à mon sens.
Alors ce serait ça Avishai Cohen 2018: un chanteur un tantinet jazzy qui souhaiterait élargir son public?

Absolument pas!
Sur scène ce soir c'est à une toute autre réalité à laquelle nous avons droit pour notre plus grand bonheur.
En effet nous assistons à un vrai concert/spectacle digne du vrai showman qu'il a toujours été.
En live les musiciens ont plus d'espace, la musique est en liberté conformément au fondamentaux du jazz. Les quelques morceaux de l'album du soir sont magnifiés, notamment le "It's been so long" qui dans une version allongée m'a complètement emballé. Avishai nous présente aussi quelques nouvelles créations enthousiasmantes comme "When I am falling".
Il est, pour cette longue tournée européenne, accompagné par un groupe au son plutôt rock. Noam David  à la batterie, Marc Kakon à la guitare et Shai Bachar aux claviers en sont l'illustration.
La très belle voix de la fidèle Karen Malka préserve l'ambiance orientale et accompagne le maestro qui chante de mieux en mieux il faut le reconnaitre.
La créativité est toujours en œuvre avec Avishai, il joue les Marcus Miller en se promenant avec sa guitare basse en mode slap, Marc Kakon, lui, se transforme l'espace d'un morceau en rappeur, en français, très convainquant.
Au premier rappel , un magnifique morceau de 2005 qu'on avait presque oublié "remenbering",
il enchaine avec le très festif " Vamonos Pa'l Monte" propice à faire lever les foules ... et ça marche.
Au deuxième rappel, oui il reste fidèle à "Alfonsina y el mar" seul à la contre-basse comme il en a l'habitude et ça fait toujours mouche.

Avishai nous a dit que Vienne était la plus belle scène du monde et nous en a envie d'y croire, et de le revoir très vite avec un autre projet qui nous étonnera encore.
J'adore cet artiste...

 JazzMarc  
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Soirée New génération à Jazz à Vienne

Le mercredi 4 juillet au théâtre antique de Vienne

Moins de quinqua-sexagénaires que d'habitude à Vienne ce mercredi 4 juillet 2018 pour accueillir la " New Generation" , ceux qui mâtinent leur jazz d'hip-hop et d'électro.



Comme ces diables de Canadiens de Badbadnotgood ( keyboardist Matthew Tavares, bassist Chester Hansen, saxophonist Leland Whitty, and drummer Alexander Sowinski ). Le sax peut sonner comme Dick Parry ou comme Brandford Marsalis, le clavier rappelle Chick Corea, le batteur parle au public et frappe sec, le bassiste a le groove.
La musique évolue entre mélodie style musique de film et rythmes urbains très contemporains. Des sonorités nouvelles, c'est toujours bon à prendre.
Et le public commence à danser à l'appel du batteur.

Moins cependant que pour le deuxième groupe de la soirée, franchement funky, qui met le feu à la salle avec une réinterprétation musclée des Bee Gees , "Staying alive", ça vous rappelle quelque chose ? Mais avec Cory Henry, ex-membre de Snarky Puppy, à l'orgue Hammond, et son band des "Funky Apostoles" qui déménage derrière, c'est autre chose qu'avec la bande à Gibb.
Mention spéciale pour les deux choristes (et danseuses) Denise Stoudmire moulée dans un body noir, et Tiffany Stevenson en short blanc , rappel aux anciens des Ikettes, et qui peuvent se flatter d'avoir aussi un beau brin de voix.
Alors sur "Proud Mary", vous comprenez ce que ça peut sonner. Le public danse encore davantage et l'ambiance  réchauffe l'air de cette soirée où le vent annonce la pluie.

Celle-ci n'arrivera qu'avec le troisième groupe, celui de Robert Glasper,"R+R = Now" qui avec les changements de plateau, ne commence qu'à vingt-trois heures vingt-cinq.

Je n'en écouterai donc qu'un morceau avant de lâchement capituler face aux éléments. Mais prometteur. Je reviendrai les voir une autre fois ! J'ai calculé tout à l'heure que ça fait 24 ans que je fréquente ce festival ...

                                      François Jazzbôf

dimanche 3 juin 2018

un fabuleux pianiste: Richie Beirach


Le numéro de mai de Jazz magazine attirait l'attention sur un enregistrement de Richie Beirach (un pianiste new-yorkais) avec les frères Brecker, intitulé "Inborn".

Cela fait plusieurs jours que je cherche ce double CD (Gibert, Fnac) sans le trouver (il faut dire que je me refuse à faire travailler Amazon).

Par hasard, je viens de tomber sur un enregistrement de 2012 de Richie Beirach avec Randy Brecker mais sans son frère Michael (malheureusement emporté par une leucémie en 2007).
Curieux de découvrir ce concert donné au Birdland de N.Y. Je l'ai donc acheté et c'est un vrai bonheur.
Richard Beirach est un pianiste fin et émouvant qui joue ici avec un violoniste très intéressant,
Le Fameux "Inborn"
Gregor Huebner.

Les autres membres du groupe, outre Randy Brecker, sont George Mraz (basse) et Billy Hart (batterie). Richie et Gregor composent trois morceaux sur six, arrangent "la Siciliana" de Bach sur un quatrième, et reprennent "Gene" de Paul et John Coltrane pour les deux derniers.

Un vrai régal qui me renforce dans l'envie d'écouter cet enregistrement de 1989 avec le saxophoniste prodige, Michael Brecker.
Si vous le trouvez, n'hésitez pas ! C'est un bon investissement culturel.

                             François Jazzbôf

mardi 22 mai 2018

Stracho Temelkovski Quartet à l'Amphi

Le jeudi 17 ami à l'Amphi Jazz 

A quoi reconnait on un artiste, un vrai ?
sans doute au fait qu'il trimballe son propre univers !?
 
L'univers musical de Stracho Temelkovski, en résidence à l'AmphiJazz cette semaine,  est baigné d'abord par la culture des Balkans, région de son enfance, il est aussi traversé par tellement d'influences qu'il en devient un objet totalement singulier.

Ce soir il pourrait s'agir d'un concert de "musiques du monde" catégorie un peu facile en guise de fourre-tout, pourtant j'aime assez cette idée dans le cas de Stracho Temelkovski tant il invente la musique d'un monde fantasmé, d'un monde idéal qui aurait vu fraterniser l'Europe, l'Orient et l'Afrique; avec le jazz comme principale vecteur de fraternisation.     

Stracho est un insatiable homme orchestre. Il est tantôt aux percussions tantôt à la  guitare basse ou à la viola voir tout à la fois. Pourquoi se limiter à un instrument quand on a 2 mains, 2 pieds et une bouche. Quand les mains sont prises par les 2 guitares, il peut faire les "percus" avec sa bouche et ses pieds. What else ?
Malgré son talent l'exercice de style pourrait tourner à la démonstration s'il ne s'était entouré de trois pointures qui ne se font nullement oublier.
Ashraf Sharif Khan est le musicien le plus exotique du quartet venu du Pakistan avec sa sitar; quelques notes de son étrange instrument suffisent à nous transporter vers son ailleurs, la fusion avec les autres semblant étonnamment naturelle.
Le duo de choc, locaux de l'étape, Jean-François Baëz à l' accordéon et Jean-Charles Richard aux  saxophones complète l'ensemble démontrant à chacune de leur interventions une entente qui tient elle du surnaturel.

Nous avons entendu ce soir des fanfares Balkanes, des musiques de mariages et des mélodies plus mélancoliques qui pourraient évoquer la nostalgie et l’exil; ainsi le voyage onirique côtoie d'autres voyages plus douloureux.
"Le miel de la vie" composition de Stracho évoque justement le fait que la vie n'a pas toujours le goût du miel, ce morceau en particulier se termine dans un délire collectif... un délicieux chaos.

Ce quartet a ravi un public clairsemé, quelques chanceux sortis les yeux encore brillants de contentement.
Stracho annonce le concert prometteur du lendemain "The Sound Braka", où le quartet devient sextet : est ce bien raisonnable? non ! alors tant mieux! 

 JaZZmarc
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mardi 1 mai 2018

Suzanne Abbuehl à L'amphi Jazz: Le monde selon Abbuehl

Le samedi 28 avril 2018 à l'Amphi

Le monde selon Abbuehl n'est que douceur, légèreté et volupté!

Pour son troisième jour de résidence à l'Amphi Suzanne Abbuehl nous propose de visiter son dernier album paru en 2017 : Princess


Dans le monde d'Abbuehl la voix n'est que chuchotement, douce mélopée et scat susurré; le public de l'amphi en est resté coi! Comme la qualité des silences a un rôle central dans l’atmosphère que pose l'artiste, ici associée à une sonorisation exceptionnelle, les conditions d'écoute sont ce soir  irréprochables.


Dans le monde d'Abbuehl  le batteur ne frappe pas les peaux, il les caresse, les effleure  et parfois même il se contente de les frôler. Øyvind Hegg-Lunde, d'origine norvégienne, plus percussionniste que batteur nous a bluffé dans cette approche singulière de son rôle. Point de baguette seules des balais voir des maillets avec beaucoup de feutre ont droit de cité ici. Des sources de son différenciés sont multiple:  des clochettes et autres petites soucoupes de métal; un vrai festival de douces percussions.
Nous avons même eu droit à un solo de batterie uniquement avec des balais: Rarissime !

Pour l'album "Princess" Suzanne Abbuhel reprend à son compte des compositions de Jimmy Giuffre, Don Cherry, Keith Jarrett et Stephan Oliva superbe pianiste complétant le trio du soir.
Un pianiste délicat qui évite les excès de virtuosité, jouant avec précision les notes absolument indispensables. “La perfection est atteinte, non pas lorsqu'il n'y a plus rien à ajouter, mais lorsqu'il n'y a plus rien à retirer.” Antoine de Saint Exupery

Parmi les perles que nous ont offert le trio, j'ai retenu la belle reprise de Keith Jarrett  " Great Bird", une version infiniment mélancolique de "What a Wonderful World" la plus triste qu'il m'est donné d'entendre à ce jour, et un échange Batterie/voix délicieux sur "Mosquito Dance" de Don Cherry.

Au premier rappel  une gourmandise qu'est "Ida Lupino" du premier album "April"  qu'elle avait déjà chanté ici même il y a une dizaine d'années.   

Suzanne Abbuehl est une grande dans le monde réel du jazz, elle est sur un chemin de crête loin des hurleuses et des standards rabâchés, elle fait son chemin en toute sincérité et singularité.

Alors ne la ratez pas !

Jazz-Marc
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samedi 7 avril 2018

Jacques l'a dit


Il le savait bien qu'il n'était "qu'un grain de poussière". Et aujourd'hui il est parti "dans le désert de la solitude d'où jamais nul ne revient".


 Il nous avait appris à
planer ("Paris-New York, New York Paris"),

rugir ("moi je veux plonger mon poing dans ta gueule ouverte"),

espérer ("qu'est-ce que j'donnerais pas pour être au chaud dans les bras de cette fille de Saint-Malo"),

déclarer notre amour ("tu es la beauté que j'adore car elle m'a appris à aimer"),

avouer nos échecs ("je ne peux plus dire je t'aime,sans donner ma langue à couper").




Aujourd'hui qu'il n'est plus "sur la terre , face aux dieux,tête en l'air".
Mais il est encore parmi nous .
"Izia,le vois-tu,l'homme oiseau, te saluer d'en haut?".

Il nous a légué "le courage de vivre" car "quoiqu'il arrive (nous dit-il) je serai toujours avec toi"

                              François Jazzbôf
                              "Hommage à Higelin"

J'suis qu'un grain de poussière


L'homme oiseau



mardi 13 mars 2018

SURYA avec Didier Lockwood en 1977

Enregistré en août 1977, le LP (comme on disait alors) de Surya est celui d'un super groupe de jazz-fusion comprenant outre Didier Lockwood au violon, son frère Francis aux claviers ,Sylvain Marc à la basse, Jean-My Truong à la batterie , Luc Plouton au synthé et Jean-Claude Agostini à la guitare.

Enregistré au studio Damiens de Boulogne par Luis Clos-Garcia, ce disque renferme plusieurs pépites jazz-rock et même une trilogie funky de cinq minutes en fin de face deux.

   Sa pochette est on ne peut plus simple: un cercle d'or sur fond blanc surmonté du nom du groupe en capitales d'imprimerie. Quelle bonne surprise de tomber dessus en fouillant les bacs de la convention du disque qui s'est tenue ce dimanche 11 mars 2018, à l'Espace Tête d'Or à Lyon.

   Signalons au passage l'amélioration de l'organisation de l'événement (davantage de place,la présence d'une célébrité - en l'occurrence Philippe Manoeuvre venu dédicacer son dernier guide et qui ne dédaigne pas chiner avec les collectionneurs ).Précisons aussi que le disquaire qui m'a vendu l'objet à un tarif raisonnable (15 euros) vu son excellent état (à peine une demi trace de doigt) est un local,puisqu'il s'agit de Music Avenue qui est établi aux Puces du Canal tous les dimanche de 9h30 à 14h30.

    Mais revenons à notre disque. Quasiment quarante ans après sa sortie, il reste d'une modernité étonnante.Sans aucun doute un tel groupe serait l'une des attractions majeures de n'importe quel festival actuel.Malheureusement,sa reformation ne pourra jamais avoir lieu comme vous le savez tous. Ecoutons donc ce vinyle magique à défaut de l'entendre en live.

                               François Jazzbôf

Théo Ceccaldi et Freaks au périscope Monstreux !

Le 9 mars au Périscope.
Monstrueux !
Oui, Freaks,  le nouveau groupe du violoniste Théo Ceccaldi est tout simplement monstrueux, même s'il faut prononcer "freuacs" s'il on en croit son leader.

Sur scène en effet c'est une entité hybride entre un groupe de Heavy Métal et un sextet de jazz raffiné. 
Un déluge de son s'abat dès l'entame du concert; un gros son produit par une bande de doux dingues bourrés de talent et d'énergie.

Le batteur Etienne Ziemniak participe grandement à cette apocalypse maitrisée, c'est un vrai batteur de rock façon John Bonham le regretté batteur de  Led Zeppelin tout en puissance et en groove, et ça frappe dure, mais que c'est bon !
C'est peut être un plaisir régressif, pourquoi pas ?! en tout cas c'est un vrai contentement de sentir ce bouillonnement de créativité et d'engagement.


Théo Ceccaldi a obtenu une victoire de la musique jazz comme révélation de l'année 2017; il participe à l'Orchestre National de Jazz, pour autant, loin de se reposer sur cette reconnaissance le voilà qui vient nous secouer dans nos certitudes sur l'ordre établi:
"tchou tchou , train train... bienvenue dans ta boite en sapin"

"Tchou tchou" c'est le premier morceau de leur  album "Amanda Dakota" sorti en février  qu'ils présentent ce soir: après ça les oreilles sont biens dégagées merci!
Les premiers moments de surprises passés, on se détend, de toute façon on sait désormais que tout peut arriver n'importe quand !
Le morceau " Coquette Rocket" arrive en fondu enchaîné comme pour nous achever avec un solo remarquable du saxophoniste Quentin Biardeau.

Le tout est d'une maitrise au cordeau comme si tout ça n'était que facilité et légèreté.
Il y a eu quelques moments d'anthologie avec des explications musclées entre  saxophone, celui de  Benjamin Dousteyssier cette fois, et batterie ou entre violon et batterie:  des vrais performances où l'économie d’énergie n'est pas une option.  

Le Périscope nous a gâté pour fêter ses dix ans, ce choix illustre bien ces dix ans de défenses de talents iconoclastes et de prises de risques.

De là haut Didier Lockwood doit être ravi de voir que des talents reprennent le flambeau du Violon jazz et abordent de nouveaux horizons comme lui n'a cessé de le faire.

JazzMarc
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Théo Ceccaldi (violon, claviers, voix), Benjamin Dousteyssier (saxophones alto & baryton), Quentin Biardeau (saxophone ténor, claviers), Giani Caserotto (guitare électrique), Etienne Ziemniak (batterie), Valentin Ceccaldi (violoncelle, horizoncelle)


mardi 6 mars 2018

Fred Nardin à l'Amphi Jazz

















 Le Samedi 3 Mars 2018 à l'Amphi jazz de Lyon

 Fred Nardin, on le suit depuis dix ans, depuis qu'il s'est produit à la Clef de voûte avec son acolyte Jon Boutellier au saxo. Fred est pianiste, comme vous le savez tous, et maîtrise à la fois la mélodie et le swing. C'est même un virtuose.

 Ce samedi 3 mars 2018, il rassemble autour de lui ses"friends".Lequel va nous étonner le plus ? Le batteur Leon Parker qui pratique"l'embodirythm" (je n'invente pas, c'est sur la pochette de leur CD,"Opening"), c'est à dire qu'il rythme non seulement avec ses caisses et sa cymbale, mais aussi avec sa voix, ses paumes et sa poitrine. 


Le percussionniste Inor Sotolongo, son parfait complice.Le bassiste  new-yorkais Or Bareket, qui semble jouer sans forcer, naturellement.
La saxophoniste Sophie Alour, que nous suivons elle aussi depuis dix ans, et dont l'élégance se manifeste autant dans son allure  que dans le phrasé de son jeu. 
Ou enfin la chanteuse Raphaëlle Brochet, tantôt à l'oeuvre en portugais sur des musiques brésiliennes, tantôt éructant onomatopées et syllabes, quand elle ne vocalise pas sur une mélopée orientale.

C'est peut être cette dernière qui remporte la palme quand elle répond au défi de Leon Parker dans un fascinant dialogue improvisé en scat,par lequel se révèle l'universalité de la phonétique et toute la créativité d'une musique vivante.En fait, on avait décollé au premier morceau du set, mais là on arrive à 8000 pieds d'altitude.

 Fred n'a que trente ans.Il a l'air très jeune comme ça. Mais quand on l'écoute,il est indubitable qu'il a déjà presque tout compris. Il dédicace le premier titre de son dernier album,intitulé "the Giant", à Mulgrew Miller,preuve qu'il respecte ses prédécesseurs. Mais il est de plus en plus actif avec ses contemporains dans l'Amazing Keystone Big Band. C'est un homme à ne pas lâcher d'une semelle.La suite de sa carrière promet d'être encore plus belle.
                            François Jazzbôf 


Un autre billet sur Jazz Rhône Alpes.com ici

samedi 3 mars 2018

Didier Lockwood :L'âme d'un violon s'est brisée

 

















L'âme d'un violon s'est brisée.
Sol Ré La Mi quatre cordes ont lâché.

Dans l'indifférence médiatique générale, Didier Lockwood, un de nos plus grands musiciens s'en est allé rejoindre Petrucciani et Grappelli. De lui on ne parlera pas de son héritage... pourtant si grand.


Nous avions échangé quelques mots à la sortie d'un concert, Il m'avait dédicacé Storyboard, nous étions de la même année.
Il s'est endormi sur sa pédale Loop et son violon tourne en boucle dans ma tête à tout jamais.

JC JazzBof






  Il n'en restait qu'un exemplaire à la FNAC République en ce début d'après-midi. Je l'ai acheté. Quoi ? Le dernier CD de Didier Lockwood, enregistré avec Antonio Farao (piano), Darryl Hall (basse) et Dédé Cerarelli (batterie).

  Nous l'avions écouté pour la dernière fois en live le 13 janvier 2017 à l'AmphiOpéra de Lyon. Une sacrée soirée ! Et je le retrouve,là, sur ma chaîne alors qu'il est au Paradis. Certes il jamme avec du beau monde (je ne vous rappellerai pas tous ces musicos qui nous ont quitté l'an passé, et avant).

Mais j'ai quand même du mal à imaginer que nous ne le reverrons jamais "en live".Il était si "vivant", plein d'humour et d'énergie ce soir-là,en totale connivence avec le reste du groupe et avec son public.
  On l'avait vu à Chassieu en 2000 et  à Vienne pour ses trente ans de scène en 2004. Il faisait partie de notre panthéon.On l'avait écouté avec Magma et Surya. J'avais acheté des vinyles de lui dans les années quatre-vingt.Et je concluerai en reprenant le titre du 11e morceau de son dernier album: "now, I really got the blues".

François Jazzbôf




Comment ça parti ?
Il m'a accompagné sur le chemin du jazz depuis quasiment le début,
la première fois sur scène c'était à Jazz à Vienne fin des années 80 avec Uzeb, je me faisais une fête de les voir réunis en live et quand ils sont rentrés sur scène un déluge de pluie s'est abattu sur le théâtre antique m'obligeant à battre retraite. Je me suis rattrapé depuis à Vienne et ailleurs avec à chaque fois  le même plaisir de se laisser charmer par ses improvisations.
J'ai adoré la période du DLG Didier Lockwood Group dans les années 90 très jazz Rock et puis il a abordé avec son violon voyageur des tas de paysages sonores que nous suivions avec bonheur.
Partis ? surement pas ! il m'accompagnera encore... avec un brin de jazz nostalgie désormais
JazzMarc

  

mardi 13 février 2018

L'album Freaks de Théo Ceccaldi


Pour vous inciter à aller les voir en concert, plutôt que de faire une chronique post concert qui j'en suis sûr va vous  donner des regrets, voici quelques mots de l'album "Freaks" que le groupe présentera le 9 mars au périscope.

Freaks c'est le projet mené par Théo Ceccaldi violoniste et compositeur, qui a déjà pas mal sévi sur la scène jazz, il fait parti notamment de l'actuel ONJ (Orchestre National de Jazz), nous l'avons écouté par ailleurs récemment avec son alter ego au piano Roberto Negro.

Pour le projet Freaks Théo Ceccaldi s'est entouré de joyeux doux dingues pour une musique qui pourrait être du Rock progressif, Jazz déstructuré: ça donne envie! non?

Alors de continue ;
Voici le jazz Frit, c'est gars là sont effectivement complètement frits, leur musique fait penser forcément à celle de Franck Zappa, pensant du coq à l'âne sans somation mais avec une grande rigueur : d'un air Hawaïen à du Heavy métal par exemple.

C'est la confrontation cette folie furieuse associée à une grosse maitrise technique qui fait de ce projet une franche réussite.

Encore des empêcheurs de jazzer en rond qui participent à donner un coup de neuf à notre musique préférée.

Le dernier argument il ne peut être que musical, aller écouter "Coquette Rocket" sur les plate-formes de streaming et prenez votre billet.

JazzMarc

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Pierrick Pédron en résidence à l'amphi de Lyon

Le  Jeudi 8 Février l'Amphi.

Des standards de Thelonious Monk repris par des musiciens de jazz en concert c'est plus qu'habituel,
il doit exister autant de versions de " 'Round Midnight" que de musiciens de jazz dans le monde; le standard des standards du grand Monk.

Pianiste et compositeur considéré comme le fondateur du Bebop, Monk compte une pléthore d'adorateurs qui triturent ses thèmes et improvisent jusqu'à satiété.

Ce soir pour sa première soirée de résidence à l'amphi Pierrick Pédron, saxophoniste alto très exposé de la scène française, propose un hommage à Monk.
Comme il lui a consacré un album en 2012 "Kubic's Monk" il déroule une partie des morceaux qu'il avait réarrangés pour l'occasion.

C'est un trio peu commun qui nous est proposé , Contrebasse, batterie et Sax Alto;  mais l'équipée est d'un sacré calibre Thomas Bramerie complice de longue date à la contrebasse et le jeune Elie Martin-Charrière à la batterie qui démontre un sacré tempérament dès qu'on lui lâche la bride.

Pour Pierrick Pédron se confronter au maître c'est comme un retour aux bases, retour aux fondamentaux.
Cet exercice se révèle parfois ardu, surtout en début du set, pour le gentil spectateur qui après sa journée de labeur n'est pas tout à fait concentré, et se surprend à rêvasser alors qu'il a complètement perdu le fil du petit argument de départ, mélodique ou rythmique, après les multiples digressions de l'artiste.
 Pour moi ça c'est arrangé au fur et à mesure du concert, les ballades plus accessibles m'ont préparées à vivre une fin de concert mémorable.
Tout d'abord avec une interprétation de " 'round midnight" remarquable de Pierrick Pédron seul au sax, complètement inspiré sur une relecture tout à fait originale qui a fait vibrer le public.
 Il avait fait l'impasse de ce morceau dans l'album; jugé certainement trop connu,  il nous l'offre sur scène pour notre plus grand plaisir et pour le sien aussi visiblement.
Et puis il y a eu  "We See" le dernier morceau avant le rappel où là ils se sont lâchés les bandits, une rythmique d'enfer une énergie fabuleuse, le batteur sur un volcan... là ça pouvait durer!
Hélas après un dernier thème très connu "Who Knows" c'était bien fini alors que étions à peine chauds.

Nous nous sommes retrouvés aux portes de l'opéra déjà en Monk.

JazzMarc

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Très belle reprise de Depeche Mode mais ça c'était le lendemain à l'Amphi 


  

mercredi 7 février 2018

Steven Wilson au Transbordeur

 Le mardi 6 Février au Transbordeur

Steven Wilson, le guitariste britannique aux pieds nus, le leader du groupe Porcupine Tree, c'est d'abord le son, puissant mais maîtrisé, truffé de mélodies familières et de déluges rythmiques crimsoniens type "Red", un son qui capte l'attention et ne la lâche plus.




Mais c'est aussi une mise en scène parfaite: un rideau de tulle transparent tendu devant les musiciens permet de projeter des images en premier plan comme cette choriste (Ninet Tayeb ?)ou cette danseuse démultipliée. Un autre écran en fond de scène prend le relais: y défilent des images surréalistes, ou des explosions de couleurs psychédéliques, ou encore des films de famille en super-8 quand ce ne sont pas des courts métrages d'animation.
Le spectacle est total.

  Steven Wilson, c'est aussi un citoyen du monde, qui n'hésite pas à vilipender le terrorisme religieux et à déplorer la mort des migrants (ah! La délicatesse de ces images d'une mer agitée et d'une plage jonchée d'objets familiers, une photo, un manteau,une paire de lunettes,etc).
C'est un être humain qui s'interroge sur la société où il vit, la solitude des citadins, l'angoisse de la mort.
  
Tous les musiciens sont à la hauteur du projet de leur leader. Il ne cite leur nom qu'une seule et unique fois, ce qui m'a empêché de les retenir. Les deux morceau du rappel sont magnifiques: "Harmony Korine" (le premier titre d'Insurgentes ) et "The Raven that refused to sing"(titre phare du CD eponyme).

On se retrouve sur le trottoir, ivre de musique et de lumière malgré la nuit.
                            François Progbôf

lundi 15 janvier 2018

Résidence Roberto Negro à l'amphi jazz

Le vendredi 12 janvier à L'amphi Jazz de Lyon.

"Y avait comme un goût amer en nous, comme un goût de poussière dans tout..."
pourtant l'appel de l'amphi jazz était trop fort ce soir ... Évidemment !

Mais qui est l'inconscient qui a donné une carte de blanche à Roberto Negro ?
ce pianiste est complètement barré on vous avez pourtant prévenu !
Lors d'une résidence ici même, il y a quelques années,  il nous avait déjà mis la tête à l'envers avec sa création "Loving suite pour Birdy so" qui embarquait avec bonheur la chanteuse Elise Caron.
Ce soir lors du premier set accompagné de son acolyte Théo Ceccaldi au violon il nous propose "Danse de salon".
Comme ils l'avaient fait, tous les deux déjà, autour du prétexte "Mozart"dans une précédente création,
de danse de salon, ici, il n'en est question qu'à l’extrême marge.
Oui çà et là  on entend bien un bout de menuet, de valse voir de danse country; mais la ficelle est grosse Messieurs! tout ça n'est que prétexte pour nous prendre en apnée au début du morceau et nous laisser une heure après ébahis, j'en convient, après nous avoir entrainés dans un voyage musical ahurissant.
Deux enfants turbulents qui prennent un plaisir jubilatoire de leurs fantaisies voilà ce que nous avons vu ce soir. Il sont bourrés de talent les bougres et font preuve en plus, en toute simplicité, d'une grande rigueur.
Est ce du jazz? certainement; de la musique contemporaine ? pourquoi pas, qui embraquerait alors   beaucoup d'autres styles musicaux : du rock, du folklore entre autre.
Ces garnements se sont nourris de toutes ces musiques pour nous délivrer une matière ébouriffante qui nous laisse béats.
J'aime beaucoup, pour ma part,  les musiques qui ne sont pas prévisibles qui sont capables de nous surprendre à chaque instant; nous voilà servis; ici on n'a pas bien le temps de rêvasser : Tout est possible tout le temps !
 Au deuxième set Vincent Courtois au violoncelle et Julian Sartorius à la batterie les ont rejoints pour une splendide déambulation d'environ trois quart d'heure aussi. Deux nouveaux musiciens d'exception, tout autant fantaisistes, faisant de ce quartet une fantastique source de créativité instantanée 
Les enchainements se révèlent quelquefois plus mélancoliques dans cette deuxième partie; de belles séquences de musiques répétitives y sont également introduites. Le tout emballe le public qui les ovationne en fin de set et obtient un rappel magnifique d'une composition tout en progression vers un pur moment d'apothéose.
"Si le bonheur existe, c'est une épreuve d'artiste" Michel Berger
JaZZmarc

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