Sans la musique, la vie serait une erreur. (F. Nietzsche)


samedi 22 décembre 2018

Bohemian Rhapsody, biopic du groupe Queen par Bryan Singer


Rapidement, puisqu'à l'heure actuelle, vous avez sans doute tous vu ce film musical.Bryan Singer, réalisateur d'"Usual suspects" et de plusieurs X-men, s'y est collé.

Le contrat est rempli :la principale qualité de ce film est d'entendre les grands succès du groupe Queen et de réaliser la créativité des quatre musiciens qui le composaient.Citons entre autres les hymnes "We will rock you", "We are the champions" et "Another One Bites the Dust".

 Seconde qualité: ne pas tomber dans le pathos à propos de la fin tragique de Freddy Mercury (le S.I.D.A. étant juste suggéré par quelques gouttes de sang crachées dans une serviette de bain et la confession que fit le chanteur aux autres membres du groupe avant le Live Aid, concert gigantesque organisé par Bob Geldof au bénéfice de l'Afrique affamée en 1985).

Troisième atout:le mimétisme des acteurs qui incarnent les quatre musiciens: Rami Malek (dans le rôle de Freddy Mercury),Gwilym Lee (Brian May),Ben Hardy(Roger Taylor) et Joseph Mazzello (John Deacon).Le générique de fin présentant des images d'archives nous confirme ces ressemblances ahurissantes.

 De plus, quelques anecdotes savoureuses comme celle du producteur (Trident, label de la maison E.M.I.) qui se fâche avec le groupe à l'aube de son explosion parce qu'il refuse de sortir en 45 tours la chanson "Bohemian Rhapsody", trop longue (6 minutes) pour les radios américaines.
Astuce ultime: le film se termine sur la reconstitution du set de Queen au Live Aid de Wembley qui donne envie de se lever et d'applaudir (ce que ne manquèrent pas de faire certaines salles lors de la diffusion du film).
 Bref ! Un bon moment dans les salles obscures...

                                                   François Rockbôf

mardi 18 décembre 2018

jazz en hiver à Evian : le festival de la Grange au lac 2018

La grange à Evian les 14 et 15 décembre 
Programme riche que celui de ces 14, 15 et 16 décembre 2018 à Evian, dans une magnifique salle dont nous avions déjà parlé sur ce site. En l’occurrence une collaboration exceptionnelle d'Avishaï Cohen avec l'orchestre Sinfonia de la Grange au lac (17 musiciens -violon, alto, violoncelle et contrebasse-), ensemble à cordes qui va épater le bassiste israélien en adaptant l'un de ses morceaux écrit pour piano. Accompagné d'Elchin Shirinov au piano et d'Itamar Doari aux percussions, Avishaï nous fait entrer dans un monde oriental qu'il affectionne, chante et nous fait danser à l'issue de son deuxième set et remplit largement son contrat d'artiste innovateur et chaleureux.

  Que dire alors de la prestation du lendemain soir, celle du Shai Maestro Trio (l'ancien pianiste d'Avishai se faisant accompagner de Jorge Roder à la contrebasse et d'Ofri Nehemya aux percussions). Car Shai commence à vingt-heures quinze en trio et nous montre son talent de pianiste aux lisières du jazz et du classique, se refusant à nous donner sa set list et annonçant que son illustre invité arrivera en seconde partie. Puis c'est l'entracte, inévitable dans cette soirée organisée par le Royal Hotel,ses vins et son champagne sur canapés.

  Mais à la reprise,notre trio accueille celui que Shai considère comme un maestro, celui qui lui a même donné envie de jouer du saxo avant de passer au piano, cet invité tant attendu qui entre sur scène un peu avec la démarche de la panthère rose .Ce saxophoniste , c'est Joshua Redman et le morceau qui va tous nous envoyer au Nirvana, c'est "Zarafah". Et à partir de là, le concert ne sera plus le même, Joshua et ses complices nous entrainant dans leurs univers sonores, captant notre esprit par des notes que même au jardin d'Eden on ne dut pas connaitre. Impossible de vous citer les morceaux joués tant ils étaient transcendés par le quartet magique que nous avions devant nous et qui joua une bonne heure et demie.Fantastique ! Et tout cela avec une bonne humeur communicative.A vingt-trois heures quinze, repus de rythmes et de mélodies, les yeux brillants de bonheur, nous sortimes de cette Grange magnifique. Le lendemain, à quinze heures, devait encore officier l'Amazing Keystone Big Band sur le Carnaval des Animaux conté par Denis Podalydès. Pour notre part, nous nous arrêtions là, récupérant notre carosse dans une mini tempête de neige qui montrait bien que quelque chose s'était passé ce soir !

                                                      François Jazzbôf




Zarafah !



mercredi 12 décembre 2018

Un film russe pour amateurs de rock : Leto


  Si vous avez envie de redécouvrir le pouvoir subversif de la chanson "Psychokiller" des Talking Heads (un vrai film dans le film avec coloriages et gribouillages à la fois), mais aussi de découvrir la scène rock en U.R.S.S à la fin de l'ère Brejnev, courez voir l'excellent long métrage de Kirill Serebrennikov :"Leto".


Le choix du noir et blanc évoque bien ce qu'a du être cette époque pour la jeunesse soviétique. Ces clubs de rock surveillés par le pouvoir où les spectateurs assis en rang d'oignon doivent rester le plus calmes possible relèvent du supplice de Tantale.
Le réalisateur a d'ailleurs la bonne idée de représenter une sorte de conteur(un peu comme Kenneth Branagh dans "Henry V) qui introduit les scènes rétablissant ce qu'aurait dû être la réalité.

  Découverte aussi de l'influence du glam rock ( T.Rex , Lou Reed, David Bowie ) sur les musicos soviétiques du début des années 80 et des moyens de fortune dont ils disposaient pour écouter la musique qu'ils aimaient.
Touchante histoire d'un ménage à trois ( le rocker reconnu, sa femme séduisante et le nouveau rocker ) où l'amour de l'art l'emporte chez le premier sur l'amour tout court mais où la femme se révèle plus subtile que l'Eve biblique devant l'arbre de la tentation.

Quant à la bande-son, elle est excellente. Rentré chez moi, je consulte le Net et apprend sur le site de Telerama que c'est l'histoire de " Viktor Tsoï, Eurasien à la gueule d’ange ténébreux,[qui] n’est pas encore le chanteur du groupe new wave Kino, dont le tube "Changement !" a servi d’hymne à la perestroïka."
Décidément, on en apprend tous les jours .Serebrennikov est en résidence surveillée dans la Russie d'aujourd'hui tant la transparence n'est plus de mise chez Poutine.

                                           François Rockbôf

samedi 8 décembre 2018

Neneh Cherry : Broken Politics

Voilà un album qui ne me quitte pas depuis quelques jours,
il passe et repasse sur mon lecteur deezer où que je sois alors on en parle!

La musique d'abord: une fusion Pop/rock/Hiphop/Electro/ Triphop  très léchée.
Souvent se sont des boucles à la harpes au piano ou au synthé, associé à une rythmique très riches : des petites clochette délicates ou une basse electro lourde  et Neneh Cherry qui déroule avec une voix tantôt mélancolique et tantôt grave en protest song.

Ce disque et un constat de sa désillusion de la politique, ses textes évoques par exemple les migrants dans "Kong" ou de la prolifération des armes "Shot Gun Stack"  

Utile donc mais aussi carrément bon!
Cet album me fait penser à  l'univers de Brian Eno  lors notamment de sa collaboration avec  les Talking Head de "Remain in ligth" : Captivant et enivrant.


 A écouter donc de toute urgence, dans cette période tourmentée ! pour avancer les yeux bien ouverts ! 
JaZZmarc


"De pouvoir réunir toutes les pièces de mon parcours, du jazz au hiphop et j’ai l’impression que oui, tout y est. Le disque est très organique, on l’a enregistré en cinq jours seulement et ça s’est fait très naturellement. Et oui, je l’aime beaucoup." Neneh Cherry interview pour FIP










mercredi 5 décembre 2018

Kyle Eastwood à la Chapelle Sainte Trinité

Le vendredi 30 novembre à la chapelle Saint Trinité.

L'endroit est splendide le plateau annoncé l'est tout autant.
Kyle Eastwood , le beau gosse du jazz vient nous présenter son 8 ème album "in transit" dans cette magnifique chapelle du 17 ème siècle de la presqu'ile de Lyon: La Sainte Trinité.

Une fois l'effet Whaou passé, je ne m'en lasse pas de cet endroit, notre cowboy apparaît dans l'autel, il entre en scène quoi, avec son quintet haut de gamme   !
Kyle Eastwood c'est le respect de la  tradition de jazz, la modernité d'un musicien de son temps, dans le style guitar héro,  et l'évocation des grands espaces cinématographiques.
Pour la tradition les deux premiers morceaux d'influence bebop respectent le modèle bien rodé du lancement d'un thème qui laisse place à une succession de soli des différentes protagonistes. Avec le niveau du quintet du soir il est, dans tous les cas, impossible de s'ennuyer: du haut de gamme dans la virtuosité et l'inspiration.

On se rend compte très vite, et c'est une déception, qu'une chapelle n'a pas été conçue pour du son amplifié. Les sons graves, la basse surtout, en fait les frais, ce qui pour ce soir est un comble avec un contre bassiste en leader.
Pour la modernité, au troisième morceau Kyle Eastwood lance un séquenceur et prend sa guitare basse pour "Swamp to an oasis" du dernier album, le son ne s'arrange pas pour autant pour lui, mais le morceau bien enlevé  nous fait frétiller sur notre chaise.

Suit une version somptueuse de "Marrakech" de l'album "Paris Blue", mélodie implacable, ligne de basse entêtante et un solo de Brandon Allen au saxophone soprano de toute beauté.
Pour la partie cinématographique nous avons droit ce soir à une reprise de la bande originale de "Cinéma Paradisio" d'Enio Morricone : de la douceur en plan large.

Côté hommage nous avons entendu ce soir le morceau "Jarreau" composé par le très bon pianiste présent sur scène Andrew McCormack, et une reprise du fameux  « Boogie Stop Shuffle » de  Charlie Mingus.
Le son de basse s'est arrangé en fin de concert, il paraît que notre cerveau s'habitue et corrige la qualité du son perçu selon l'ingé son du soir ( Il est modeste me semble t'il)

Le dernier Album "in transit" est le résultat d'un vrai projet de groupe, il est constitué essentiellement de compositions de plusieurs membres du groupe, la restitution sur scène est alors d'une grande fluidité et cohérence, un vrai bon moment de jazz.
Le public s'est révélé bien sage au final, nous n'avons eu droit qu'à un rappel avec le très bon "Movin" 
Souhaitons bon voyage à cette tournée "in transit" qui devrait faire quelques heureux.

JazzMarc    

Sur Jazzrhonealpes.com cette chronique et les autres news de la semaine 
 
Kyle Eastwood contrebasse, basses / Andrew McCormack piano / Chris Higginbottom batterie/ Quentin Collins trompette, bugle/ saxophones




Et la vision de François JaZZbof
Entre nous, on l'appelle Kyle ,tout court, sans Eastwood, tellement il nous est devenu familier. Nous l'avions déjà vu et écouté deux fois à Marciac, avec bonheur. Ce soir, il est présenté dans un écrin baroque, la chapelle de la Trinité enchassée dans le lycée Ampère à Lyon.C'est peut-être la seule erreur: car une chapelle baroque, ce n'est pas vraiment prévu pour du jazz et nous constaterons dès le premier morceau que les basses souffrent d'une réverbération qui les étouffe.C'est vrai pour le piano (mais il lui reste les aigus).C'est vrai surtout pour la contrebasse, ce qui est,reconnaissez-le, bien dommage.
  Car Kyle progresse à chaque concert, il joue sans cesse, il pousse un maximum. "Rockin' Ronnie's" ou  "Jarreau" ,compositions du dernier CD In transit, nous semblent déjà familières. "Marrakech" est enlevé de preste manière.On verse une larme sur "Cinema Paradiso"d'Ennio Morricone."Boogie Stop Shuffle" (si ma mémoire est bonne, mais je peux me tromper), de Charlie Mingus , est transcendé Et "Movin', le rappel, est une réussite.
  Or Kyle n'a que cinquante ans et reste toujours aussi fringuant (demandez à ma belle-soeur, elle en est fan). Que va-t-il nous pondre la prochaine fois? En tout cas, les musiciens dont il s'entoure ( Andrew McCormack  au piano , Brandon Allen au saxophones, Chris Higginbottom à la batterie et Quentin Collins à la trompette)  peuvent encore l'aider à aller plus loin.

                                        François Jazzbôf