Sans la musique, la vie serait une erreur. (F. Nietzsche)


lundi 25 mars 2013

Francesco Bearzatti quartet: Monk'N Roll

Le 21 Mars A Vaulx Jazz

En mars 2010 pendant le même festival d'A Vaulx Jazz j'avais pris une claque en découvrant Francesco Bearzatti qui présentait “Suite for Tina Modotti” un très bel album que je m'étais empressé d'acheter. Voir ici.
J'étais donc très enthousiaste à l'idée de découvrir son nouveau projet.: "Monk 'n Roll"

Cet album se devait absolument de figurer sur ce blog à plus d'un titre.
Le projet de Bearzatti est de calquer sur un même morceau un standard de la pop/rock avec un standard de Thelonious Monk et c'est incroyable comment la superposition des deux compositions fonctionne bien. Et il ne s'agit pas de juxtaposition mais bien de superposition.
Sur scène le quartet dégage une énergie incroyable; les deux soufflants sont les piliers du groupe  Francesco Bearzatti au saxophone et à la clarinette et Giovanni Falzone  à la trompette;  ils illustrent eux aussi  une étonnante complicité. A la rythmique Danilo Gallo à la basse et Zeno De Rossi à la batterie assurent façon tout-terrain les ambiances Swing, Rock, Pop...
Bearzatti nous confie qu'il n'est pas sûr de jouer du Jazz mais confirme qu'il a été bien bercé par le rock pendant toute sa jeunesse.
Et donc voici l'association de"Shine on you crasy diamond" des Pink Floyd avec "Misterioso" de Monk ou encore "Under Presure" de Bowie et Queen avec "Brilliant Corners": C'est troublant.
On redécouvre des morceaux qu'on reconnait à la 3 ème note ( peut être même avant) sous un autre angle, et on découvre ceux de Monk qui sont largement moins connus mais qui gagnent à l'être.
Certains sont plus efficaces que d'autres, je trouve que " Walking on the moon" de Police avec "Round midnigth" est carrément bluffant, comme l'est tout autant "Billy Jean" de Michael avec "In walked bud".

Et mon ptit chouchou c'est  "Imigrant song" de led Zep avec "I mean you" ils ont osé ces fous de Ritals.

Le son du sax est souvent délicieusement traficoté, façon guitare électrique quelques fois; cette liberté là m'a fait penser au projet de Guillaume Perret avec son Electric epic. Le jazz nous réserve encore bien des surprises.
    
Si vous aimez ce blog courrez découvrir cet album.
 JaZZmarc
Une autre billet sur ce concert de Gérard Brunel  sur Jazz Rhône Alpes.com avec toutes les autres chroniques de la semaine


Vincent Peirani & Emile Parisien: A Vaulx Jazz

Le 21 Mars A Vaulx Jazz
Un saxophone et un accordéon sur scène... Seulement ?

C'est un duo rare que  Vincent Peirani à l'accordéon et Emile Parisien au saxophone soprano ont décidé de mettre au point.
Ce sont deux virtuoses maintes fois reconnus par leur pairs qui ont mis déjà leur talent respectif au service de nombreuses personnalités du Jazz international.

 Parmi leur nombreux projets personnels ils en ont un en commun celui du quartet de Daniel Humair. Aussi ils se connaissent fort bien et même si ce duo était encore inédit sur scène à ce jour leur conversation fusionnelle est impressionnante.
Vincent Peirani  a joué avec Michel Portal notamment, et nous aurions pu l'applaudir au récent concert de Youn Sun Nah puisque c'est lui qui donne sa pulsation vitale dans le dernier album de la chanteuse : Lento (voir ici)
A son talent de musicien s'ajoute une esthétique de l'accordéoniste sur scène; les deux musiciens ont une gestuelle très esthétisante, mais ce soufflet qui s'ouvre et se referme tel la roue du paon : c'est particulièrement beau. Incontestablement Vincent Peirani représente un des renouveaux de l'accordéon jazz . Quel vitalité ce jazz français !
Emile Parisien Lauréat du Prix Django Reinhardt 2012 a été récemment aux côtés de pianistes comme Yaron Hermann ou Jacky Terrasson, sa virtuosité associée a un entêtement du respect de la mélodie et de l'harmonie en fait un partenaire hors pair.
Au menu ce soir des compositions des deux artistes, propices aux voyages. C'est comme s'ils nous proposaient les bandes originales de films inédits; une ritournelle qui aurait pu accompagner Amélie Poulain dans ses péripéties; une valse qui aurait pu faire danser les invités d'un mariage champêtre pendant un "été meurtrier"; une musique aux accents tzigane qu'Emir Kusturica n'aurait pas renié pour bercer "le temps des gitans".
Deux instruments seulement sur scène, mais des tonnes de possibilités, le saxophone peut percuter, l'accordéon peut assurer la rythmique ou la participation d'un séquenceur; et tous les deux  nous entrainent  vers des voyages enchantés avec leur solos enivrants. 

Deux instruments seulement mais un monde offert à nos oreilles.
En fin de concert nous entendrons une reprise de Thelonious Monk " I mean you" et une pièce classique de Robert Schumann - Un monde je vous dis !
JaZZmarc
Sur Jazz-rhone-alpes.com ce billet et les autres chroniques de la semaine.

          

samedi 23 mars 2013

The place beyond the pines: Sprinsteen et Cianfrance

 
Il y a longtemps que je n'avais pris autant de plaisir à réécouter "Dancer in the dark" du boss . C'était sur une scène de braquage, dans un film noir à souhait de Derek Cianfrance, qui vient de sortir sur les écrans.

Cianfrance est capable comme Hitchcock de faire mourir sa vedette (Ryan Gosling) au bout de cinquante minutes d'un film qui dure deux heures. La caméra revient deux fois sur le corps désarticulé du "bandit" comme si elle ne croyait pas ce qui vient d'arriver.

De plus Cianfrance mélange les genres en les enchainant, passant d'un film de braqueurs à une dénonciation de la corruption policière, puis n'hésitant pas à faire une ellipse de quinze ans pour évoquer un secret de famille et la quête d'une identité.
Ce faisant il maintient notre attention en éveil et nous surprend à chaque tournant de l'histoire.Mike Patton, chanteur du groupe hard "Faith no more",en soutient musicalement le rythme .

Certains trouveront peut-être qu'il abuse des gros plans, mais a-t-on vu filmer la poursuite d'une moto par une voiture de police avec autant de virtuosité ? Et dans un cimetière en plus, ce qui est prémonitoire.
Le casting est parfait : Bradley Cooper et Ray Liotta sont à leur place. Quant à Eva Mendes, qui a tourné avec James Gray, elle n'a pas accepté son rôle à la légère: elle avait sûrement deviné, en lisant le scénario, que "The place beyond the pines" deviendrait un classique.

François Filmbôf

jeudi 21 mars 2013

Jazz à Vienne 2013: le Programme

Il est là le programme :
Du jazz ... mais pas que, même Neil le toujours Jeune sera de la fête.
 et maintenant jasons sur le programme avant de jazzer cette été.
 
Pour voir le programme plus nettement cliquez sur l'affiche
JaZZmarc


lundi 18 mars 2013

Youn Sun Nah : A Vaulx Jazz

Jeudi 14 Mars A Vaulx Jazz,
Grande soirée pour une grande dame du jazz vocal désormais: Youn Sun Nah
La critique est unanime à son sujet, elle croule déjà sous les prix et distinctions en tout genre, aussi je vais donc ajouter ma contribution à cette avalanche de louanges.
D'origine coréenne cette artiste a vraiment éclatée avec ces trois derniers albums, depuis qu'elle a rencontré son mentor le guitariste suédois Ulf Wakenius.

Ce soir ils ne sont que tous les deux sur scène, mais avec tant de talents concentrés le public ne peut qu'être comblé. Ces deux là ont déjà pas mal sillonnés les scènes d'Europe, d'Asie et d'Amérique du nord,et leur complicité est palpable.
Ce concert à "A Vaulx Jazz" est la première date d'une longue nouvelle tournée destinée à présenter le dernier album de Youn Sun Nah : Lento. ( meilleure vente de jazz du moment et dixième toutes catégories confondues).
Cet album vient tout juste de sortir, il a été enregistré en une seule prise avec quelques autres musiciens d'exception Lars Danielsson à la contrebasse, Vincent Peirani à l'accordéon et Xavier Dessandre-Navarre aux percussions.
Il me semble qu'avec ce nouvel opus Youn Sun Nah prend une autre dimension, elle prend plus d'assurance et se révèle à son public et à elle même. A elle même aussi,  car dans les interviews qu'elle donne elle est tellement pétrie d'humilité qu'elle semble ne pas se rendre compte complètement de l'effet qu'elle produit.
 Quand elle ne chante pas, elle est toute timide, toute fragile, d'aucuns diraient qu'elle minaude, mais dès qu'elle se met à chanter alors là, elle est une autre, toute en nuances, tantôt en douceur et tantôt toute en puissance contrôlée.
 Le concert fait la part belle aux compostions du dernier album écrites pour certaines par la chanteuse elle même et pour d'autres par ses musiciens; beaucoup n'avaient jamais été interprétées sur scène.
Pour les plus marquantes on retiendra par exemple une composition de  Ulf Wakenius "Momento magico", qui porte bien son nom, et qui nous laisse, nous, sur le cul après la démonstration de scat de la dame qui nous a fait passer par tous les coins du ring et par toutes les émotions, d'un seul jet sans respiration ou si peu. Wouff !!

"Lament" est aussi une très belle composition de Youn Sun Nah qui illustre son changement de registre ,  elle prend une voix plus grave, et elle monte en puissance tout doucement en scandant des " I 'm not ready to..."
She is not ready to give up : Alors tant mieux !
Comme dans tous ses albums, figure dans "lento" un chant traditionnel Coréen particulièrement envoutant celui là  "Arirang" qu'elle nous interprète ce soir avec beaucoup d'émotion, et on se dit qu'on n'a bien des choses à partager avec tous les peuples du monde, et que la musique est certainement le meilleur vecteur de partage.
Si tous les obscurantistes se mettaient à aimer la musique alors le monde en serait apaisé...mais je m'égare.

On a entendu et vu, aussi un exercice de style particulièrement surprenant, Youn Sun Nah  imitant de Tom Waits avec "Jockey full of bourbon" il fallait oser.

Lors du premier rappel, elle fait plaisir à son public français en interprétant un des monuments de la chanson française et de bien belle manière: "Avec le temps". Et les silences c'est aussi de l'art.
 
"Ouais, encore un chroniqueur qui est sous le charme, et qui a perdu son impartialité !"
OK j'avoue, et je signe
JaZZmarc
Sur Jazz-rhone-alpes.com ce billet et les autres chroniques de la semaine. 








dimanche 10 mars 2013

Alvin Lee : Dans mon panthéon personnel.

j'ai appris ce matin la mort du troisième musicien de mon panthéon personnel: après Rory Gallagher (mon n°1) , puis Lee Brilleaux (mon n°2), voilà qu'Alvin Lee est parti rejoindre Hendrix , Morrisson , Lennon et les autres.

Alvin Lee était le guitariste de Ten Years After, l'auteur du fabuleux solo sur "I'm going home" à Woodstock, le premier morceau que j'ai personnellement enregistré, à l'époque avec un magnétophone à bandes sans prise directe.Alvin Lee a enregistré au moins deux live excellents avec TYA ("Recorded live" et "Live at the Fillmore East"). Il a commis aussi de trés bons disques solos, le premier intitulé "In flight" en 1974, péchu et en public. Je le suivais, de loin en loin, ayant récemment acquis son dernier CD, "Still on the road to freedom",qui rappelait un disque célèbre qu'il avait fait avec Mylon Lefevre il y a quarante ans et que j'écoute encore en vynil. Alors aujourd'hui je suis
triste et la guitare d'Alvin pleure sur ma chaîne stéréo.

 François Oldfanbôf



lundi 4 mars 2013

FESTEN: Family Tree

Il est  enfin disponible! (comme dans les pubs)  :
Le quartet Festen, dès la fin 2011, nous avait présenté sur les scènes de la région quelques morceaux qui devaient constituer la matière de leur deuxième album ( voir ici) et enfin il est là : Family Tree.
Et la promesse entrevue sur scène est bien au rendez vous.
Festen est un groupe compact, qui livre un jazz moderne, nerveux,  pétri par les musiques actuelles qu'elles soient  rock ou electro.
Il s'est fait attendre mais au final la production de l'album y est léchée et les morceaux complètement aboutis après les avoir perfectionnés au fil des concerts. 
 - 9 plages dont 2 reprises constituent la dernière livraison: 
"Slowless" le premier morceau donne le tempo, des lenteurs il y en aura mais nous avons à faire plutôt à une musique pêchue où la cohésion des musiciens est palpable.
Pour "Alone with the driver"  que nous avions déjà entendu sur scène en instrumental uniquement, la chanteuse Alison Galea a écrit des textes et a posé sa voix pour l'enregistrement studio, au final c'est une chanson habitée, bien ficelée qui n'empêche pas les belles envolées du piano de Jean Kapsa.

Pour les reprises il s'agit de "All Apologies" de Nirvana  et "In motion" un morceau électro de Trent Reznor. Je trouve ce dernier particulièrement réussi, avec l'introduction de sons électroniques et une montée en puissance vers l'apothéose en forme d'improvisation déjantée du pianiste.
C'est une direction de leur musique que je trouve très prometteuse.    

On n'est loin du jazz académique, mais c'est bien ce qui fait que le jazz est une musique toujours  bien vivante, car elle s’enrichit de tous les métissages. 
La musique de Festen est sur une branche de cet immense arbre généalogique de l'histoire de la musique ("Family tree")  où on aura trouvé avant : John Lennon, Mozart, Eric Clapton, Gainsgbourg, Miles Davis, EST...et bien d'autres

"Family tree" est sorti le 18 février au format digital sur toutes les plateformes habituelles (Qobuz, Amazon, Deezer, MusicMe, iTunes…), mais ne sera distribué en album physique (Amazon et Fnac) qu'autour du 8 mai 2013

Damien Fleau (saxophone), Jean Kapsa (piano), Oliver Degabriele (double bass), Maxime Fleau (drums), Alison Galea (voice) on "Alone With The Driver". 

JaZZmarc
Ce billet sur Jazz-rhone-alpes.com et les autres chroniques de la semaine