Sans la musique, la vie serait une erreur. (F. Nietzsche)


mardi 24 juillet 2012

Le Trio Sphère au Péristyle

Le Jeudi 28 juillet Au péristyle

Le tumulte de Vienne est retombé, et l'été semblant vouloir s'installer il fait bon être sous les arcades de l'opéra:  la  bière est bonne, les filles sont jolies sous le soleil et en plus on peut assister à un ou deux sets de jazz: Merci la vie !
Ce soir c'est le trio Sphère qui déroule ses trois sets, un trio parisien bien connu de la scène locale, son leader le pianiste Jean Kapsa ayant des origines dans la région.
Et ça commence...au début c'est à peine un petit sentier au piano qui musarde, puis prend doucement de l'ampleur, gronde quand la rythmique entre dans le jeu, se radoucit , part dans d'autres directions, vagabonde, se perd un peu et revient renforcé sur un terrain connu pour un final où tout le monde se retrouve avec les applaudissements de contentement pour cette agréable voyage.
Sphere produit un jazz moderne, toujours à la recherche des limites du trio jazz type : Piano/Contrebasse/Batterie. C'est une démarche que Brad Melhdau a exploré avant eux notamment avec sa série "The Art of the Trio", et d'ailleurs leur travail n'est pas sans rappeler la production de cet illustre musicien américain.
Le jeu de Maxime Fléau est très diversifié, ambiance swing ou électro, il est souvent à l'origine des changements de rythmes ou d'intermèdes en solo musclés,  Antoine Reininger varie lui aussi ses effets avec ou sans archet. Au final c'est un vrai groupe, cohérent; ces trois là se connaissent depuis longtemps ils étudiaient déjà ensemble au Centre des Musiques Didier Lockwood et ça se voit et s'entend.
Le répertoire du jour ? des morceaux de leur album "Parhélie" sorti en avril 2011 et d'autres qu'ils rodent en préparation d'un prochain enregistrement. Et c'est pour ....bientôt.
Les morceaux sont souvent assez longs et foisonnants et à 20 heures la qualité de l'écoute n'est pas toujours au rendez-vous au péristyle, c'est un sacré exercice pour le groupe, Maxime Fleau lui a un truc, il  ferme les yeux pour bien rester dans son trip. A 22 heures les bruits de la ville se sont un peu apaisés alors on peut se perdre plus facilement avec délice dans les méandres de leur musique.
A revoir en club!
JaZZmarc
Sur jazz-rhone-alpes.com ce billet et les autres chroniques sur les concerts de la semaine
Le site de Jean Kapsa


lundi 16 juillet 2012

Un petit clin d'oeil aux Francos et à la famille: Mathias Malzieu

Aux Francos de la Rochelle ce 12 juillet, le chanteur du groupe Dionysos, Mathias Malzieu, a donné une prestation qui devrait rester dans les annales du festival.
 Mais il a aussi livré une autre facette de son talent, l'écriture de romans.

 Mais... Qui est rapide comme l'éclair ( à la fin de la vidéo) quand Mathias emporte un ampli de retour ?
et oui C'est Clem le JC JazzBof 'son...
JC JaZZbof

samedi 14 juillet 2012

Liberetto et Electric Epic: Jazz à Vienne

Le jeudi 5 juillet 
Il y a des nuits à Jazz à Vienne...
à côté du théâtre antique et de ses plateaux prestigieux et des Euros qui vont avec, une multitudes d'autres scènes ouvertes, entendez gratuites, nous sont proposées et la qualité y est telle que des arbitrages sont même nécessaires.
Choisir c'est renoncer, disait André Gide, et c'est bien ce que j'ai du faire ce soir là.

Au club de minuit; oui ça commence et c'est déjà la nuit, Lars Danielsson, bassiste scandinave, présentait son projet "Liberetto" avec quelques prestigieux sideman  Tigran Hamasyan , au piano et co-compositeur, qu'on ne présente plus ici, Magnus Öström  batteur fabuleux qui envoyait jadis sa pulsation magique au sein du regretté Trio EST (Esbjörn Svensson Trio) , et John Parricelli à la guitare.  Excusez du peu!
 Liberetto est un superbe album, déjà chroniqué ici, sorti en début d'année; et l'écouter dans des conditions optimum, au sec ( oui au théâtre antique il pleuvait), pour 100 personnes à tout casser dans la salle : c'est bon, c'est très bon.
 Tigran semble tout à fait à l'aise, plus "liberetto" que la veille sur la grande scène où on avait senti que l'enjeux lui avait mis un peu la pression.
Le jeu du leader à la basse dans ce projet se révèle vraiment sur scène, il est mélodieux avec un son toujours clair et précis.

Liberretto : Lars Danielson, Tigran Hamasyan and Co

Le tout aurait pu durer longtemps, longtemps, ... mais non il faut choisir et la concurrence est sévère.
Aussi sans attendre les derniers morceaux je fonce au JazzMix qui commence à 0h45, c'est un peu rude comme horaire, mais ce projet vaut le déplacement.

C'est Guillaume Perret et son groupe Electric Epic qui étaient à l'affiche et après avoir écouté leur dernier album déjà chroniqué ici mes oreilles étaient en alerte.
De la bombe atomique : Guillaume Perret dans une ambiance électrique nous a livré son jazz, que l'on pourrait qualifier de : Metal Electro Jazz . Là je me suis lancé pour définir un nouveau genre.
Guillaume Perret sort de son sax des sons inédits en jouant sur une série de pédales, quelques fois en pense à Truffaz dans les moments calmes, ils sont rares. Le plus souvent c'est un déluge de sons parfaitement maitrisés et les improvisations sont bien de la partie aussi.
Le dernier album constitue le répertoire, chic j'étais venu pour ça.
Le quartet outre le saxophone, c'est à la guitare électrique Jim Grandcamp,  à la basse électrique Philippe Bussonet , et à la batterie Yoann Serra, et Alice Perret au clavier : plutôt Rock comme accompagnement.
La cerise sur le pompon: à la fin du set, Nat Wood le batteur du quintet de Tigran Hamasyan, et Linley Marthe le bassiste qui tourne en ce moment avec NGuyen vu récemment à Francheville, prennent la place de leur homologues du Electric Epic pour un morceau plein d'improvisation très fin de nuit Electro/syncopé. Et puis pour couronner la cerise et le pompon le groupe entame " Circe" à deux batteries et deux basses. Au delà du gros son ça s'appelle comment ? : Atomique.
Choisir c'est toujours renoncer, à 2h30 je me suis quand même rentré sans attendre le rappel. Ouf c'est dur de choisir.
... il y a vraiment des nuits à Jazz à Vienne Mémorables.
JaZZmarc

Guillaume Perret, Electric Epic :Extrait de Circe Au JazzMIX

Impro avec la dream team
 

On s’arrêterait plus voici Massacra au JazzMix ( merci MrSteffraise pour les videos)

mercredi 11 juillet 2012

Bad plus et Joshua Redman: Théatre antique de Vienne

Ce 10 juillet 2012 , 
je venais écouter Joshua Redman pour la cinquième fois depuis 1999.Je l'avais entendu à Vienne et à Lyon comme leader, en quartet et en trio,mais aussi comme sideman aux côtés du cultissime guitariste Kurt Rosenwinkel ( avec au piano Brad Meldhau ). Bref,pas des débutants.
 Mais là, il devait mêler ses chorus à la musique d'un trio que je rêvais de voir depuis 2004,des Américains aussi, pratiquant un jazz pêchu et parfois expérimental : je veux parler du groupe Bad Plus. Et je ne fus pas déçu, n'en déplaise à l'esprit chagrin de notre rédac'chef. Certes Reid Anderson (contrebasse) est plus grisonnant que prévu,ce qui n'enlève rien à sa créativité, ni à son souci de présenter en français musiciens et titres. Ethan Iverson(piano) a la classe et David King (batterie) a un faux air de Keith Moon quand il frappe ses peaux et ses cymbales.Et la musique, la musique ... Elle oscille entre des ballades maîtrisées d'une profonde sensibilité et des morceaux très rythmés, limite free, où Redman explose littéralement son saxo.C'est puissant,tonique, émouvant, rageur, bref tout pour ne pas vous laisser indifférent.Un seul regret: qu'Ethan Iverson ait raccourci "And here we test our powers of observation" en rappel, probablement pour des raisons de timing.
La fin de ce morceau est si belle !

François JaZZbof

Jazz in Agde :Susanna Sheiman

A l’heure où les grosses cylindrées tournent à plein régime (Vienne) ou font des tours de chauffe (Marciac), des petits festivals Jazz portés par des passionnés illuminent de centaines de feux d’artifices nos nuits d’été. Ce fut le cas ce 7 juillet à Agde (Château de Laurens au bord de l’Hérault), où l’association Jazzinade  pour sa 11ème édition (sans une goutte de pluie) invitait  la chanteuse Madrilène Susanna Sheiman et son quartet (premier album Swing Appel enregistré à Barcelone cette année) et le Trio du guitariste manouche Sammy Daussat avec en invité le violoniste Lionel Nitescu.
Nous sommes donc d’abord tombés sous le charme dès le premier morceau de cette nouvelle diva. Sa voix et sa présence pleine de chaleur du sud transportent selon les vents l’émotion ou la fierté, la voix descend parfois dans les graves comme le faisait si bien Ella  Fitzgerald, et son vibrato est mélodieux, jamais forcé.

Comme le dit joliment sur la dédicace de l’album Pere Pons ( le Jazz Magazine espagnol) elle apporte avec ce premier album une nouvelle vie au swing et porte en elle l’embryon et le tube à essai d’un jazz éternel. Deux ou trois instants de grâce durant ce concert : une belle version de Gentle Rain où la trompette et la voix s’unissent dans le ciel bleu pour mourir d’un cri de mouette. Le  swinguant I don’t mean a thing (sa préférée) du Duke, doo wap, doo wap, doo wap !….et enfin une reprise originale en rappel du célèbre Besame Mucho, enroulée dans son châle elle s’est envolée une dernière fois.

En deuxième partie le trio Sammy Daussat (déjà vu en off à Marciac avec David Reinhardt si ma mémoire est bonne) avait invité le  violoniste Lionel Nitescu (il fut premier violon à l’orchestre de Bucarest) pour un répertoire/hommage  comme on pouvait s’y attendre à Django et Grappelli. Et ces deux là ont la carrure pour endosser le costume sans complexe. Nous avons swingué avec eux jusqu’aux Nuages…
Une nuit pareille pour une vingtaine d’euros avec Apero Jazz, Jazz Parade et Paella, on en redemande (bon y’avait un peu d’eau de mer dans le vin et quelques hippocampes…clin d’oeil à  Sylvie et Michel)
JC jAZZbOF

Susanna Sheiman quartet : Serge Casero (sax) Cedric Chauveau (piano) Michel Altier (contrebasse) Michael Santanastasia (drum) et un trompettiste invité surprise Michel MARRE (Merci Guy pour le nom)
Sammy Daussat Trio avec David Gastine dit bouclette (à l’ingrate mais essentielle guitare rythmique)  et le très expressif Dupont à la contrebasse.



lundi 9 juillet 2012

Tigran trio : Au théatre Antique de Vienne


Le Mercredi 4 Juillet Jazz à Vienne:

Tigran Hamasyan le pianiste prodige d'origine arménienne est l'artiste résident de cette 32 ème édition de Jazz à Vienne, et il était ce soir là pour la première fois sur la scène du théâtre antique: Un évènement pour lui et pour le festival.
C'est en trio qu'il se présente ici, alors qu'il est le plus souvent, soit en solo, soit avec son quintet "Aratta Rebirth".  Nate Wood à la batterie et Sam Minaie à la basse, ses deux compères du quintet, l'accompagnent.
L'adhésion du public, il la gagne rapidement, sa virtuosité, son univers oriental, sa créativité emballe tout le monde c'était presque gagné d'avance.
Il a 25 ans et déjà il cherche à se renouveler constamment, on la vu ce soir utiliser plus d'électronique, et tenter des séquences uniquement vocales, pas toujours convaincantes d'ailleurs.
Le répertoire est essentiellement constitué de pièces de son magnifique album solo "A Fable", et ça commence avec  "Légende of moon" et "the spinner"

Rapidement j'ai ressentis une situation d'"entre deux", ce n'est pas un concert solo, et ce n'est pas non plus une soirée Jazz Rock Ethnique, genre qu'il affectionne avec son quintet.
Les morceaux prévus en solo sont rallongés avec des séquences plus rythmée et les compositions extraites du futur album en quintet n'ont pas le relief que nous avions entendu à Francheville pendant le festival Fort en jazz il y a quelques semaines. Tigran interpète notamment une berceuse traditionnelle arménienne qui a fait un peu flop à Vienne alors qu'avec le quintet j'étais prêt à me prosterner devant la beauté de la voix de la chanteuse du groupe: Arena Agbadia    

Tigran nous a tout de même enchanté ce soir, il nous a offert notamment une autre version de "Someday my prince will come" plus rythmée, où il a vagabondé abondamment avec boulimie. 

Avec "nouvel, nouvel" nom toujours provisoire d'un morceau du futur album du quintet, le groupe se lâche complétement,  Nate Wood démontre encore toute son efficacité avec ses rythmes syncopés à la batterie au plus grand plaisir du public qui en redemande.

Il y a des soirées mémorables à Vienne,
...où un artiste confirme que la scène Jazz devra désormais compter avec lui.

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JaZZmarc

Pat Metheny Unity: Théatre Antique de Vienne

Le Mercredi 4 Juillet Jazz à Vienne:

Après le petit nouveau Tigran, place au dieu vivant de la guitare jazz j'ai nommé  l'américain Pat Metheny.
C'est son dixième passage à Vienne : et alors même pas peur.
Lui aussi est rassurant, car malgré son expérience et sa notoriété, il cherche toujours, de nouveaux sons, de nouveaux musiciens, de nouvelles expériences.
Il commence le concert en solo avec un intrument bizaroïde, une guitare appelée Pikasso à 42 cordes fabriquée spécialement pour lui par un luthier canadien ( Linda Manzer ), et ce n'est pas seulement spectaculaire c'est beau !
Et puis le concert se tourne vers le nouveau projet de Pat Metheny  "Unity". C'est un album récement sorti et c'est aussi un groupe d'exception , avec Cris Porter ilustre saxophoniste,
 Ben William à basse et Antonio Sanchez à la baterie.
Pas de problème ça tourne bien, c'est un show bien rodé avec de superbes techniciens à tous les étages, et des compositions léchées. Alors quoi ? Moi j'ai trouvé que c'était ... un peu froid, Pat Metheny la majorité du temps est tourné vers les musiciens pour une tambouille bien réglée.
Bon ça c'est pour les réserves.
La où j'ai vraiment décolé c'est quand l'artiste dévoile sa machinerie issu d'un précedent projet « orchestrion »: Un ensemble hétéroclite de bouteilles, baterie, xylophone et j'en passe actionné par la guitare et des pédales. Une séquence est lancée et c'est partie pour un voyage inédit au pays de Pat Le Grand, et tout ça accompagné par ces musiciens d'expeption c'est juste Blufant.
 Pat Metheny est généreux, il fait un clin d'oeil à Michael Breaker en repernant un de ses titres, puis il reviendra 4 fois aux rappels, avec notamment un morceau superbe de Pat Metheny Group " Are you going with me ?" qui nous ammène au bonheur en montée progressive et pour finir seul à la guitare acoutique "This is not América" reprise de David Bowie. ( Pat doit être un habitué du blog c'est sûr, voir la video ici)

Vivement une onzième fois ici pour un nouveau projet !
JaZZmarc

Voir une autre chronique sur JazzRhoneAlpes.com

samedi 7 juillet 2012

Bobby Mac Ferrin/Chick Corea et Richard Bona : Jazz à Vienne


Vendredi 29 juin Jazz à Vienne
Bobby Mac Ferrin et Chick Corea Duet. Soit LE pianiste absolu - et l'écoute de ce qu'il fait sur le dernier Roy Haynes m'en a convaincu une fois de plus - et le chanteur le plus célèbre de la planète jazz. Chick est toujours aussi agile de ses doigts sur un clavier et aussi chaleureux - je l'inviterais bien à mon anniversaire- et Bobby , filiforme ( je sais de quoi je parle), affiche une tête de vieux rasta. 80% de son tour de chant est du scat, dont je concède qu'il est le roi, mais j'avoue qu'au bout de trente minutes, j'ai ma dose. Certes, ça permet de faire participer le public de Vienne ou d'ailleurs, que Bobby invite à reprendre ses onomatopées, la voix jongle avec les notes du piano, c'est virtuose... mais je ne dois pas être assez jazz, ou encore trop rock. Bref ! Au premier rappel, j'en profite pour descendre aux toilettes avant que la foule ne s'ébranle . Un urinoir, comme l'a montré Duchamp,c'est une oeuvre d'art que je vais contempler ( et utiliser) sur les dernières notes de cette première partie de concert.

François Jazzbôf ( nom pleinement assumé)















 
Pendant que François JazzBof, vaquait à ses occupations, sur les derniers accords de Chick et les dernières vocalises de Bobby, je m’imprégnai de la chaleur de la pierre en me disant que ces instants étaient bons et qu’il fallait les emmagasiner pour l’hiver. Et puis Richard Bona est arrivé et alors…alors je boycotte, a l’instar des vraix-tographes, cette chronique. ( Voir la chronique de Jazz Rhone Alpes)
Richard Bona voulait nous faire danser mais le parterre devant la scène est désormais à jamais encombré de chaises destinées au cul immobile des privilégiés qui peuvent arriver tard ou s’abonner. Et le carré VIP progresse d’années en années refoulant aux confins de l’amphithéâtre le peuple qui s’agite. Bon allez... c’était chaud, ce Mandekan Cubano au rythme afro-cubain nous a fait du bien, les cuivres étaient de feu, les percussions de feu, le pianiste de feu (osmandy Paredes déjà présent sur le CD Tiki que j’aimai bien), la basse de Richard discrète (trop) au service du collectif et sa voix douce, comme son âme j’en suis sûr.

JC jAZZbOF