Sans la musique, la vie serait une erreur. (F. Nietzsche)


lundi 27 février 2012

Q-Biq: Celeste

Le groupe Q-Biq confirme, avec ce deuxième album, "Celeste", tout le bien que l'on pensait d'eux après leur prestation lors du festival "un Doua de jazz" où ils avaient assuré de belle manière la première partie de Jason Lindner en octobre dernier.( Voir ici)
Ces quatre là ont tous une solide formation musicale classique et/ou jazz et se sont réunis pour un projet ambitieux.
Leur musique est résolument JazzRock, elle embarque leurs multiples passions musicales. Sur cette album ils pourraient même réconcilier les jazzeux, les blueseux et les rockeux, ce qui n'est pas gagné d'avance.

"Agathe the blues" ouvre l'album comme un standard du jazzrock digne des meilleurs moments d'Uzeb célèbre groupe canadien emblématique de ce genre de musique. C'est bon, ça tourne bien et "Agathe the blues" c'est rigolo ( mitou)
Avec un morceau comme "Frédéric", c'est une ballade jazzistique autour du concerto N°1 de Chopin qu'ils nous proposent: ils n'ont donc peur de rien!
Avec "Quarks" nous sommes notamment dans une sonorité de guitare et de voix à la Georges Benson avec un petit clin d'œil à Herbie Hancock et à "Rockit", ben voyons.
L'ambition du projet et le refus de la facilité est notable, avec par exemple une recherche permanente de sonorités différentes, ou avec des thèmes multiples qui s'enchevêtrent sur des morceaux longs. La trilogie qui clos l'album en est l'illustration manifeste; trois morceaux qui se répondent avec brio pour créer au final une plage musicale très riche un peu comme le faisait les adeptes du rock progressif: Serions nous alors en présence d'un JazzRock Progressif?:)
A noter aussi la participation superbe de la chanteuse Françoise Mazza qui vocalise à merveille sur cette trilogie.
Celeste est un album dense, sans baisse de régime, qui dénote d'une vrai démarche personnelle même si ça et là les hommages, les clins d’œil et les influences sont assumés.
Ne boudons pas notre plaisir, ce groupe est Lyonnais, alors précipitons nous pour reconnaitre leur talent,et allons le voir dans les clubs de la région qui nous le souhaitons les accueilleront très vite.

Antonin Néel: Claviers / Julien Fromont: Guitares / David Depassiot: Basse / Emmanuel Pastor: Batterie
Pour ce donner une idée voir leur page facebook
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JaZZmarc

dimanche 26 février 2012

Chansongs: Du "Nouga" en Beaujolais

Le Samedi 25 février à Anse,

Une jolie formule que nous proposent les viticulteurs et musiciens Yves et Paule Bonnet, dans leur propriété à Anse. Ils organisent des soirées spectacles, dans une salle spécialement aménagée, pour faire partager leurs passions: la musique et les mots.
Alors on commence par partager un moment de convivialité autour d'une assiette campagnarde et un verre de beaujolais, avant d'assister au concert qu'ils ont sélectionné : Ce soir c'est "Chansongs" le spectacle monté par cinq passionnés des chansons de Claude Nougaro et de jazz. La chanteuse Géraldine Lefrêne reprend à son compte quelques perles du répertoire de ce "Motsicien" parmi les très connues: "le cinema" , "Bidonville", "Toulouse"; et d'autres beaucoup moins, à découvrir: " Les mots", "il y avait une ville".
Elle est entourée de musiciens "haut de gamme" de la scène régionale dont David Bressat à l'orgue. Quelques moments forts dans ce spectacle : Un "a bout de souffle" en instrumental à couper... le souffle, un "je suis soul" vécu par Géraldine Lefrêne comme si on y était ( rôle de composition bien sûr)
La chanteuse nous livre quelques phrases ou poèmes de Claude, des morceaux de "nouga" dit elle : Si j'étais paysan tu serais "pays âme".
Un très bon spectacle, bien rodé, qui va tourner encore dans la région et ailleurs, alors, surveillez l'agenda sur jazz-rhone-alpes.com.

Voix : Géraldine Lefrêne / Orgue : David Bressat / Piano: Clélia Bressat / Batterie : Rémi Kaprielan / Basse&Guitare : Maurade Méniri
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JaZZmarc



http://www.myspace.com/chansong

Jim Jones Revue: burning the Clacson down.

Le samedi 25 Février au Clacson.

Le Jim Jones Revue nous invite sur leur dernier album (Burning your house down) à brûler complètement notre maison, nous étions donc venu chercher le feu au Clacson d’Oullins ce samedi soir. Et nous l’avons trouvé après avoir bien sûr négocié le passage avec les hommes des cavernes (Cavemen), en première partie.

Jim Jones nous a donc déversé sa lave brûlante de sa voix forcée et pleine de cailloux accompagné des ses acolytes Rupert Orton à la guitare, cheveux gominés et longues jambes en cuir, Gavin Jay à la basse, très basse, puisqu’il la porte au niveau des genoux, Nick Jones aux drums et Henri Herbert (donc)au piano, à mon avis l’âme musicale du groupe.Dos tourné à ses compères il orchestre néanmoins, jambes écartées dans la pure tradition Rockabilly des pianistes de l’époque (Jerry Lee lewis) Le concert se termine sur Hey Hey Hey (Little Richard) la filiation est claire.

Mon test au feu s’arrête là, je regagne en sueur le bar où m’attend le François RockBof qui sait comment éteindre la braise…Nous voulions nous décirer les tympans et se reconnecter les neurones, mission accomplie, merci les gars pour votre énergie. Pour le reste, quelques concerts Jazz se profilant à l’horizon devraient remettre un peu d’ordre dans la maison. Et que vive le Rockn’roll.

JC JazzBof

samedi 18 février 2012

Thin Lizzy: Au Transbordeur

Grande soirée au Transbo ce vendredi 17 février 2012, avec le retour de Thin Lizzy, groupe mythique à moitié décapité ( le chanteur a invoqué les mânes de Phil Lynott, le fondateur, et de Gary Moore, l'un de ses illustres guitaristes, avant de conclure le show). Restaient quand même le guitariste Scott Gorham qui a troqué son ancien look à la Peter Frampton contre un nouveau plus proche des Trois mousquetaires,le clavieriste Darren Wharton et , cheveux courts et visage marqué, l'excellent batteur Brian Downey. Avec eux, la relève, un Irlandais de Belfast au chant (Ricky Warwick),un bassiste râblé et musclé (Marco Mendoza) et un fantastique soliste à la seconde guitare (Damon Johnson). La musique est au niveau, sono bien réglée, mélodies restituées à l'identique, soli dépoussiérés si nécessaire. La voix manque un peu de la chaleur qui caractérisait Lynott, tout au moins au début: il faut qu'elle se rôde, qu'elle s'approfondisse peu à peu, qu'elle fasse oublier le père fondateur.Le répertoire est celui du groupe, surtout celui du premier LP live, mais pas seulement ( "Don't believe a word" en 3e morceau me laisse groggy , "Black Rose" en rappel nous rappelle la celtitude de certains soli ). Bref, c'est avec des classiques comme "Cowboy song" ou "Emerald", et je ne parle pas de "Suicide", que Thin Lizzy nous rappelle l'inventivité des groupes de hard quand ils ne s'appelaient pas encore metal.Et je n'oublie pas la version incendiaire de "Whisky in the jar" ni l'émotion de "Still in love with you" ...



FrançoisJaZZbof

samedi 4 février 2012

Torg Gustavsen -The Well: La mélancolie Scandinave

Le 3 Février à L'Hexagone Meylan.
A l'extérieur un froid digne des pays nordiques - 9°,
à l'intérieur, l'Hexagone à Meylan a eu la bonne idée d'inviter Tord Gustavsen pianiste Norgégien atypique qui est très rare en France. Son passage en France se limite, pour cette tournée, à Meylan puis 2 jours au Sunside à Paris.
Cette tournée est destinée a présenter son tout dernier Album "the well" en quartet.
Miles Davis disait que "la véritable musique est le silence et toutes les notes ne font qu'encadrer ce silence", alors nous avons trouvé un dompteur de silences. Tord Gustavsen est un adepte de la lenteur, il impose un rythme paisible. C'est un virtuose mais, il privilégie l'émotion. Ses mélodies semblent évidentes, comme si on les connaissaient déjà, ses musiques ne sont que douceurs et voluptés alors attention lorsqu'on tombe dedans on peut en devenir accroc ( J'en connais).
Ce soir il est un quartet. Il est accompagné de Jarle Vespestad à la batterie, compagnon de longue date, il connait par cœur l'univers de son leader, il effleure les peaux avec ses balais délicatement, il lui arrive même de simplement battre dans l' air comme s'il gardait le rythme sans aucun bruit. Tore Brunborg est au saxophone, c'est lui qui a accompagné Manu Katche dans son dernier album, il est très agréable et me fait penser à chaque fois au son de Jan Garbarek un autre norvégien et Mats Eilertsen est à la contrebasse.
Tord Gustavssen a longtemps joué en trio, il a produit 3 albums dans cette formation, dont le magnifique "Changing Places", pour son précédent album "Restored return" il avait déjà intégré un saxophone et la voix de Kristin Asbjornsen: Envoutant!.
Avec "the well" peut être ajoute-t-il une dose de spiritualité; celle ci est revendiquée, puisqu'il fait lui même le lien avec la musique d'église dans ses interviews :" Dans cette optique percevoir le déroulement d'un concert ou d'un album comme une sorte de voyage liturgique prend tout son sens"
Tord Gustavsen fait l'effort et tente de parler français,sa voix, elle aussi est calme et douce, je ne sais pas ce qu'il prend mais j'essayerais bien pour rester dans son monde de mélancolie extrême et de zénitude.

Il se plie avec beaucoup de simplicité aux rappels par trois fois. Après le concert il ira admirer les dessins que les élèves de 6 à 15 ans de l'école de Montessori ont réalisés en écoutant sa musique: quelle belle idée!
Bon il nous fallait bien la chaleur du jazz norvégien pour retourner affronter nos températures scandinaves.

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JaZZmarc