Sans la musique, la vie serait une erreur. (F. Nietzsche)


mardi 31 mai 2016

Airelle Besson: Radio One

Coup de cœur du moment !
Tout le bien que l'on pensait de la Trompettiste Airelle Besson se confirme avec ce formidable projet: "Radio One" album sortie le 13 mai.

Airelle Besson fait visiblement l’unanimité de la profession cette année avec le prix Django Reinhardt (Meilleur musicien français de l’année) de l’Académie du Jazz et la Victoire du Jazz, catégorie révélation : Tout va bien pour elle.
Et pour nous aussi:  Créativité, prise de risques, sensibilité, sens de la mélodie...
c'est à toutes ces qualités auxquelles on pense en écoutant ces neuf compositions.

Et cette voix, une fois de plus ici nous n'avons pas à faire à une chanteuse avec Isabel Sorling mais à une VOIX. Tel un instrument de haute précision elle établi une conversation d'égal à égal avec les autres musiciens avec un avantage décisif cependant: la voix est bien l'instrument le plus sensuel! 
Les paroles n'ont que peu de place dans ces compositions, elles sont juste propice a des vocalises, des chuchotements, des mélopées, des envolées mystiques.    
Isabelle Sorling est le frissons nordique du projet, artiste suédoise elle participe à de nombreux projet dans son pays notamment avec le pianiste Paul Lay ( Que le monde du jazz est petit finalement) elle  est aussi très présente en France.
Après le morceau titre "Radio One" qui ouvre l'album, très nerveux et saccadé, "All I want" est une invitation à un voyage onirique, on s'envole avec les vocalises et les déambulations très inspirées de la trompette d'Airelle Besson. A partir de là l'auditeur est conquis il peut dérouler sans risque sauf celui de rester scotché à cette musique.
 Ce projet me fait penser notamment à celui du clarinettiste Matthieu Donarier accompagné de Poline Renou à la voix dans l'album "Kindergarten"en 2010.

Dommage Airelle Besson ne présente pas ces compositions sur les scènes de la région, elle sera quand même à  Vienne le 29 juin à la soirée consacré au projet "Autour de Chet"

Tout va bien.

JazzMarc
Sur jazz-rhone-alpes.com ce billet et les autres chroniques de la semaine

Isabel Sorling: voice, Benjamin Moussay: piano, keyboards, Fender Rhodes, Fabrice Moreau: drums
Airelle Besson : trumpet


et si vous doutez encore écoutez "All I want" après ça la cause sera perdue...
http://www.deezer.com/track/121917566



samedi 28 mai 2016

Paul Lay Trio à l'Amphi de l'opéra de Lyon

Le Vendredi 27 mai à L'Amphi Jazz de Lyon
 
Avis aux amateurs de Thelonius Monk et de jazz nordique (E.S.T., Gustavsen et consorts), le pianiste Paul Lay, primé en 2014 et 2015, reprend le flambeau de la création.

Associé au bassiste Clemens Van Der Feen, dont le talent à l'archet est plus qu'évident, et du batteur Dré Pallemaerts, dont le jeu est à la fois tout en finesse et rond comme un vieux Saint-Emilion, le jeune prodige nous a offert hier soir, vendredi 28 mai 2016, un de ces concerts pour lesquels l'Amphi est réputé.

Un feu d'artifice de compositions personnelles (Letter for all,Cosas part 1 & 2,Fantasy, Promenade, Point ligne, Dance for 3) émaillé de standards revisités (comme How deep is the ocean).
Certes il ne faut pas être dérouté par l'art de la dissonance, les ruptures de rythme, les instruments indiens comme le (ou la) kenjera (sur lequel est bâti un morceau entier). Mais si on aime la créativité, les mélodies romantiques, les effets de crescendo musical suivi d'un silence ou d'une note résiliente, il faut aller écouter ce trio.
 Un seul regret: le manque d'enthousiasme du public, certes attentif, applaudissant à la fin de chaque pièce, rappelant poliment le trio,mais n'encourageant pas assez les musiciens après chaque solo,ne poussant aucun cri et partant trop vite après la fin du concert.Finalement, si la qualité acoustique reste le point fort de
l'Amphi, l'ambiance ,elle, est dans les petits clubs nichés dans les caves ou les salles improbables.

                           JAZZBOF FROM X ROUSSE

samedi 14 mai 2016

Fred Nardin-Jon Boutellier quartet à la Clef de Voûte

Le vendredi 13 mai à la clef de voute
Vendredi 13 (mai), jour de chance : ce soir, nous allons vivre une grande expérience. Sous les yeux de son père et d'une salle pleine, le saxophoniste Jon Boutellier nous présente son album commis avec son fidèle complice le pianiste Fred Nardin.

Le premier morceau sert à se chauffer, et à vérifier la connivence avec Patrick Maradan (basse) et Romain Saron (batterie). J'en ai oublié le titre.

Mais dès le deuxième,"Round Twenty Blues", le groupe s'envole. Chabada rapide aux balais de Romain, vélocité et précision de Jon, rythme métronomique de Patrick.
Fred enchaîne un long solo au piano,bougeant les lèvres autant que les doigts.
Break aux drums, reprise au clavier, puis au sax. La machine est bien rôdée et nous sommes déjà à 3000 pieds.
Welcome to Heaven, guys !!
Au troisième titre,"Born to be blue",un trompettiste (Thierry), un tromboniste (Thibaud) et une chanteuse (Celia Kameni) rejoignent le quartet.
Elle, black,fuselée,sensuelle avec ses dreads, son short de cuir et son corsage éclatant de couleurs, possède une voix riche et complexe, entre Billie et Ella.
Elle enchainera sur "East of the sun", un standard : Fred est virtuose, Thierry fait un excellent solo de bugle.

Puis c'est "Hope" , méditatif, dédié à Joe Temperley, un musicien du grand Duke mort tout récemment. Le premier set s'achève sur "Invitation",tempo rapide, attaque franche du sax.Et le second sera à la hauteur du premier.Le public est jeune, enthousiaste, à l'image de Thibaud qui nous gratifiera de deux excellents soli. Le jazz a de l'avenir !      

Jzbx+



lundi 2 mai 2016

Dead again: Hubert Mounier

"La nuit / Elle ne reviendra pas /Des larmes sur un air de rumba Car jamais elle ne mentira /La nuit /Il est trop tard c'est la nuit"

De qui sont ces paroles ? D'un groupe qui fit danser nos soirées dans les années quatre-vingt, un de ces groupes lyonnais qui agitait la scène française dans les années Mitterrand, avec un leader qui crayonnait aussi des bandes dessinées comme celui de Starshooter.

 Ce combo magique,c'était l'Affaire Louis'Trio. Et le disparu d'aujourd'hui s'appelait Hubert Mounier, alias Cleet Boris.

Il connut le succès avec une victoire de la musique et un Olympia, la rupture aussi avec le deuxième membre du groupe,son propre frère, et même la mort il y a huit ans du troisième de l'Affaire,François Lebleu, alias Bronco Junior. A l'énoncé de cette triste nouvelle m'est revenu le refrain de l'un de ses succès : "non, non, tout mais pas ça!"




                  François le Roc Français



Amis terriens! Amies terriennes ANH ANH  
J'adorais ce mec mais "succès de larmes" c'est la perle que je préfère
oui c'est triste



Et celle ci " Loin"
j'aime bien les chanson triste en fait.



 "Au fil des nuits où j'ai refait le monde
En m'éloignant du tien
J'ai oublié qu'on était bien"


Marcus


dimanche 1 mai 2016

Ulrich Drechsler Quartet with Tord Gustavsen: Humans & Places

Comment une musique aussi triste peut elle procurer autant de joie ?

L'album Humans & Places m'accompagne depuis quelques semaines et c'est un véritable plaisir de baigner dans cette atmosphère mélancolique et ouatée.


La mélancolie c'est le plaisir d'être triste disait Victor Hugo, alors en plus ce n'est pas la peine de culpabiliser.

C'est en suivant Tord Gustavsen que j'ai découvert cette album, où mon pianiste scandinave chouchou a rencontré Ulrich Drechsler un saxophoniste allemand qui ici excelle à la clarinette basse. C'était en 2006; depuis les deux compères ont menés bien des  projets très différents.
Mais pour ce projet, qui m'avait échappé jusqu'alors:  je sens comme un état de grâce.
     
La lenteur mélancolique de Tord Gustavsen est omniprésente, son influence est très forte sur cet album,
cependant Ulrich Drechsler est incontestablement le leader de ce projet,
ses compositions et ses arrangements sont d'une simplicité et d'une efficacité déconcertantes.
L'attaque de la note est un aspect remarquable de ce musicien, la note n'existait pas et puis elle est là , évidente,  comme si elle elle l'avait toujours était.

Cette musique est un pansement de l'âme,
... un coup de mou, une période difficile a passer appuyer sur Play :
"wombat's love song"   "two boys" "First Step" ... se seront vos amis fidèles.

JaZZmarc