Sans la musique, la vie serait une erreur. (F. Nietzsche)


lundi 23 novembre 2015

David Enhco Quatuor à Lamphi Jazz

Vendredi 20 novembre à l'Amphi Jazz : J+7

Face à l'indicible...la musique !

La musique pas plus que les mots n’arrêtera les balles, mais elle nous aide à soigner nos plaies et à vaincre nos peurs.

Ce vendredi, une semaine après l'horreur, nous avons retrouvé le chemin de l'amphi jazz, la gorge serrée; les crispations étaient palpables au sein de personnel d'accueil et des nouveaux intervenants de sécurité de l'Opéra.

On va y arriver! reprenons notre vie de liberté, allons écouter de la musique de "dépravés" en buvant des bières, montrons leur qu'ils ne gagneront pas.
La salle est pleine ce soir, les résistants sont venus nombreux, pour écouter et voir la première soirée de résidence à l'amphi Jazz de Lyon du trompettiste David Enhco. Il a réuni autour de lui pour l'occasion un Quatuor pour un projet où le jazz invite la musique classique et les musiques traditionnelles. Pas de chapelles, non, juste l'envie de partager l'enthousiasme de jouer de la musique ensemble. Il s'agit bien alors d'un quatuor et pas d'un quartet qui serait uniquement jazz. 
Deux instruments à vent et deux plus percussifs constituent ce quatuor, Adrien Sanchez au saxophone ténor complète la première catégorie, Thomas Enhco, le frère chéri, est au piano et Vassiilena Serafimova est au Marimba qui est comme chacun sait un instrument à percussion.
 Ah non, tout le mode ne le sait pas ? Bon j'avoue que moi non plus j'ignorais son existence avant ce concert. Il s'agit d'une déclinaison du Xylophone plus répandu dans les pays de l'Amérique latine. En voilà une fille qui percute, d'origine Bulgare, Vassiilena avec son instrument percute tantôt la ligne de basse, tantôt la mélodie, quelques fois elle percute simplement pour percuter et à d'autre moment encore elle percute en toute liberté en improvisation. Le Marimba apporte à l'ensemble une ambiance "exotique" qui souvent donne la couleur à un morceau.
 C'est la première fois que ce quatuor ce donne sur scène pour présenter ce répertoire, ou chacun à participé aux compositions.
"Looking for the Moose" de Thomas Enhco permet d'apprécier toute l'élégance du pianiste et donne l'occasion d'un dialogue réjouissant entre les deux soufflants, ils sont à l'unisson, puis se répondent, se perdent chacun dans un entêtement réciproque puis reviennent à la raison de l'unisson pour un final en toute fraternité avec le groupe.
"Interlude 2608" de David Enhco   est un morceau plus vaporeux, le Marimba pose une ambiance onirique, la trompette de David alors déambule, torturée avec une sensibilité à fleur de peau, le piano poursuit d'abord aérien puis complétement dégingandé.

J'ai retenu aussi le morceau fleuve de Thomas sur fond de massacre historique contre les indiens d'Amérique au 19 ème siècle "The Sand Creek Song". Il le joue en solo sur son dernier album "Feathers". Mais ce soir en quatuor dans le contexte du moment  il prend une résonance toute particulière.
Il pourrait s'agir d'une musique de film, une caravane d'indien s'achemine vers son camp, joyeuse et insouciante, le rythme et l'ambiance sont donnés par le Marimba et le piano; puis la part belle est donnée à la trompette qui progresse vers une envolée spectaculaire voir violente, c'est la bataille. Après le massacre tout semble mort la musique se fait rare. Enfin la vie reprend doucement, la caravane reprend progressivement son rythme qui devient plus assuré encore.
Après ce morceau le groupe proposera une minute de silence tout à fait à propos, avant d'enchainer par une musique pleine d'espoir, un chant d'amour traditionnel Bulgare. Un beau moment de communion.  
 
La musique est belle, elle était encore très belle ce soir,
Ariane Mnouchkine  a écrit " S'il y a un Dieu, je pense que la musique est son expression".
elle est un rempart contre la barbarie disait encore Thomas Enhco ce soir lors du concert.
Moi j'ai toujours l'impression qu'elle me grandit, qu'elle me rapproche du divin alors partageons là...vite.

Jazz will never die

JazzMarc
Sur Jazz-Rhônes-Alpes.com ce billet et les autres chroniques de la semaine  


          

vendredi 20 novembre 2015

Yaron Herman: Every Day

J+7
Même s'il cela semble dérisoire et un peu déplacé au regard de ce qui nous a frappé il y 7 jours,
j'ai toujours envie de partager mes coups de cœur musicaux du moment.

Peut être  que des voyous analphabètes et armés, manipulés par des mafieux sans humanité  seront un jour touchés par la grâce musicale avant de passer à l'acte. on peut rêver !

Le dernier album de Yaron Herman est pour moi un enchantement. "Everyday"
Il y a beaucoup de pianistes talentueux que j'écoute avec bienveillance, et il y en certains à qui je confis mes oreilles avec une confiance aveugle.
Avant un randonnée à pied ou en vélo je mets mes écouteurs et adieu le monde réel.

Everyday est une vrai réussite peut être un aboutissement dans la démarche de Yaron Herman,

Pour cette album il est essentiellement accompagné du batteur Ziv Ravitz qui apporte énormément aux arrangements dynamiques de l'ensemble. 
Beaucoup plus qu'un batteur qui donnerait le rythme il est le partenaire créatif du pianiste avec son propre cheminement pour un projet global commun, c'est étonnant d'ailleurs que son nom n'apparaisse pas sur la pochette.
Tout est bon, c'est difficile de choisir,  mais bon si vous écouter "City lights" et que ça vous laisse indifférent laissez tomber, ...et allez consulter...un copain qui aime!    
Le morceau commence par un thème qui devient vite entêtant, qui se précise, on commence à s'y habitué alors l'autre côté du cerveau du pianiste part dans une vagabondage improvisé  délicieux , c'est bon! Comme si c'était une suite le morceau 18:26 enchaine et nous achève, c'est le dernier morceau de l'album mais on entend " I will come back, I will come back"  ... J'espère bien.

JaZZmarc

Jeff Buckley au Bataclan: Hallelujah

J+7


Pas mieux;
et vive la France!