Charlie Parker est devenu le saxophoniste que l’on connaît parce que Jo
Jones le batteur lui a balancé une cymbale à la tête pendant un
concert. Il ne faisait pas le « Good Job ». Humilié Bird revint sur
scène plus tard, après avoir bossé, la rage au cœur.
C’est le thème du
film. Peut-on devenir un Charlie Parker sans souffrir, sans être poussé
hors de soi et de ses limites. Il existe plein d’exemples bien sûr dans
d’autres domaines que la musique pour le démontrer. En tout cas Fletcher
(J.F. Simmons) y croit, il dirige un Jazz Band et fait germer (en tout
cas le croit-il) dans la sueur et le sang des futurs grands du Jazz. De
son côté le jeune Andrew (Miles Teller) rêve de devenir batteur. Le
duel ou plutôt combat qui s’installe entre ces deux là est assez
vertigineux et tourne vite au thriller. Les séances de répétitions dans
un décor sombre improbable sont assez extraordinaires, JF Simmons,
magnifique en T-shirt noir, mène d’un bras musclé les jeunes musiciens,
les humiliant tour à tour. Son jeu d’acteur est indéchiffrable, à la
fois pervers et paternel. Le jeune Andrews lui se pose des questions,
doit-il suivre les conseils de ses proches où la notion de réussite est
différente ? Finalement il préfère se poser des sparadraps sur les
doigts comme un boxeur des bandes sur les mains, et de monter sur le
ring.
Mais qui sortira vraiment vainqueur de ce combat ? Le lieutenant
Fletcher ou le soldat Andrew ? si au cours de la dernière scène,
mémorable, au son du fameux «Caravan » cela semble évident, cela le
devient moins pendant que le morceau se termine, qui prend vraiment la
main ? Puis on se retrouve dans la rue et là on a l’impression que
Fletcher ricane en coulisse dans notre dos.
Damien Chazelle le réalisateur voulait être batteur et s’est inspiré de
son expérience, Miles Teller a bossé la gestuelle du batteur pendant des
mois et son travail est remarquable, même si c’est un pro sur la bande
son on y croit vraiment à l'image (ce qui n’est pas toujours le cas) et
tous les autres musiciens sont des « vrais », étudiants pour la plupart.
Le montage est bien sûr très rythmé et les gros plans sur les
instruments et musiciens très évocateurs.
Bref un régal, et pour les oreilles aussi.
JC JazzBof
Morale du film : "Si tu ne travailles pas tu finiras dans un groupe de rock !"
Caravan avec Jo jones
dimanche 28 décembre 2014
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