Avis aux amateurs de polars Jazz , Marcus Malte vient de sortir une perle certainement la meilleure du moment.
Extrait " Bob essaya de se concentrer sur la musique. Nat Adderley était en plein chorus. Un tempo à filer des crampes, mais ça n'avait pas l'air de le gêner. Il déboulait trompette en tête et si ça dérape tant pis.Tant mieux.C'était le principe même de l'improvisation: à l'intérieur d'un cadre donné, tout remettre en question. Tout chambouler. Tout recréer. Une fraction de seconde avant d'être lâchées à l'air libre, les notes n'existaient pas encore. Leur histoire n'était pas écrite. Et une fois libérées, leur tracé ne pouvait suivre que sa propre logique, au fur et à mesure. En dehors de la pure technique instrumentale, cet exercice requérait spontanéité et sensibilité, ainsi qu'une bonne dose d'inconscience. Aucune espèce d'élément rationnel ne pouvait rivaliser avec ça."
Marcus Malte écrivain français né en 1967, a derrière lui déjà quelques publications de polar et de roman de jeunesse. Il écrit, tout simplement, très bien, il pourrait écrire dans n'importe quel genre; il a adopté le polar car c'est dans ce genre qu'il a été le plus entendu ( c'est lui qui le dit). Il a obtenu notamment, avec son précédent roman le fabuleux " Garden of love" le premier prix au festival Sang d'encre à Vienne.
Je me surprend à relire plusieurs fois un passage par pur plaisir de la musique de la phrase et de l'émotion qui s'en dégage (Comme le jazz)
Marcus aime le jazz et il en parle comme personne.
Extrait d'un dialogue ou les protagonistes doivent choisir un musicien de jazz à écouter: "- Il va de soit qu'il s'agit là de la différence entre le beau et le sublime. Entre l'éphémère et l'éternel. Tu me suis?
- De loin."
"Les Harmoniques" raconte une enquête, comme tout polar, mais c'est aussi une quête pour comprendre un amour perdu, une réflexion sur la création artistique, une évocation poignante de la guerre en Ex Yougoslavie, sur le désenchantement vis à vis de la nature humaine et sur l'innocence balayée.
Le tout baigne dans une ambiance constante de Jazz; pour exemple, pratiquement tout un chapitre est consacré à choisir la bonne version à écouter de " Every time we say goodbye" de Cole Porter à cet instant de l'histoire.
L'art de la construction de son roman et un point essentiel de la qualité de son projet, c'est vrai pour chaque chapitre et pour l'ensemble du roman.Il commence dans la candeur et la beauté et petit à petit la menace d'un corbeau de malheur se fait plus présente et finit par prendre toute la place.
"Bye bye BlackBird"
JaZZmarc
Roman à écouter ici
Le site de Marcus Malte ici
Sur jazz-rhone-alpes.com ce billet et les autres chroniques sur les concerts de la semaine.
mardi 2 août 2011
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