Sans la musique, la vie serait une erreur. (F. Nietzsche)


samedi 28 septembre 2013

une légende du jazz à la clef de voute : Benny Golson

Hier soir, vendredi 27 septembre, nous avons feuilleté le livre d'histoire du hard-bop avec un jeune homme de 84 ans à qui la pratique du sax tenor conserve à la fois une excellente mémoire et ,semble-t-il, une tendresse toujours renouvelée pour la gent féminine ( j'en veux pour preuve sa compagne tirée à quatre épingles à qui il envoyait des baisers depuis la scène).

Cet homme, c'est Benny Golson, qui a fait ses gammes avec Coltrane, composé pour Art Blakey et Miles Davis, joué avec Dizzy Gillespie et Art Farmer.Benny commence son premier set à 20h30 par "whisper not", et finit le second set à minuit moins le quart par "Blues March" ( les connaisseurs apprécieront).

 Entre ces deux standards, Benny s'improvise conteur,parlant de son apprentissage du saxo à l'âge de 14 ans,de ses jams à Philadelphie avec des jeunots devenus depuis des célébrités, expliquant la genèse de chacun des morceaux qu'il a composés.

La plus émouvante de ses anecdotes est sans doute la naissance du titre "I remember Clifford" (Brown), suite à l'accident de la route qui couta la vie au trompettiste.

 Benny s'est entouré d'excellents musiciens : Fabien MARY( Trompette), Laurent de WILDE (Piano), Pierre - Yves SORIN ( Contrebasse)et John BETSCH (Batterie).

Certes il n'a plus autant de souffle qu'avant, mais il a gardé la souplesse et l'élégance de jeu qui le caractérisent.Je garderai précieusement l'autographe qu'il ma laissé, un simple "Thank you"  (sic !)signé Benny Golson.

FrançoisJaZZbof



lundi 23 septembre 2013

Latina Team à Jazz au sommet: La randonnée Jazz

Le 22 septembre au crêt de Chaussitre
Le festival "Jazz au sommet" clôturait dimanche sa 7 ème édition par une "Randonnée Jazz"; une belle idée et quelle belle association.
Une petite demi heure de randonnée pour se retrouver sur le site magnifique  du Crêt de Chaussitre au coeur du parc du Pilat qui offre une vue panoramique sur les environs : Monts du Forez, Monts du Velay, Monts du Vivaray...
Les organisateurs bénévoles et enthousiastes de ce Festival ont été comblés par la météo en ce premier jour de l'automne, c'était une belle journée ensoleillé baignée par une belle lumière douce.
Posée dans ce cadre champêtre, on trouvait ce dimanche une scène dotée d'une sonorisation parfaitement réglée, et sur cette scène un quintet de Jazz Latino:  "Latina Team"  mené par un local de l'étape le saxophoniste stéphanois Michel Goutagny.
Le groupe déroule pendant la première partie du set des standards dans des arrangements cubains : "les feuilles mortes", "the girl from Ipanema" ou encore "Around midnigth" c'est un jazz festif pour un public large. Pour la version de "Is'nt she Lovely" de Stevy Wonder façon" thé dansant", j'ai eu un peu de mal mais incontestablement c'était la bonne heure.
Pour la deuxième partie du set le groupe à fait lever le public, et s'est lancer dans des musiques encore plus entrainantes pour faire danser les randonneurs du dimanche : cha-cha-cha, boléro... et ils ont tout à fait réussis dans cet exercice, avec la contribution très active du percussionnistes et surtout chanteur Aymel Gomez qui a montré tout son talent.
 La fête était tout à fait réussie dans un cadre grandiose.
 La randonnée et le jazz : je remettrais bien ça l'année prochaine

Michel GOUTAGNY (sax. ténor, chœur) Bruno MORI (basse, chœur), Christophe BLOND (piano),
Isel RASUA VALL-LLOSERA (Batterie, chœur), Aymel GOMEZ MANCRIFFE (percussions,chant)

  JazzMarc
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C'était un peu Woodstock quoi !



Les grosses guitares 2013

Le 21 septembre à Vaugneray
Les Grosses guitares à Vaugneray, c'est une ambiance bon enfant ( une association locale , des frites artisanales et de la bière, un tampon bleu sur le poignet comme au bal )et un gros son de guitare.Le spectacle ouvre à 18 heures, mais j'arrive toujours comme les hallebardiers, à 20 heures.

Le groupe qui officie, les Doods, rassemble quelques rescapés de la scène rock lyonnaise ( Kildo, Ganaf) et ose, parmi ses reprises, du Gallagher.  Une panne d'électricité temporaire n'a pas affecté leur fougue, mais retardé le début du set suivant. Il s'agit d'un groupe de jeunes Stéphanois , nommé "Back to the seventies" qui balance aussi bien du Led Zep que du Kinks, du Deep Purple que du Stones.
Dommage que le chanteur ne respecte pas toujours le texte des chansons, mais, bon ... Entendre des soli endiablés de gratte, c'est pour ça qu'on est là, et ils s'y entendent.
C'est hard et c'est bon.

Et puis, à 11h arrive le "Band of friends":amis de qui ? De Rory Gallagher, le lutin irlandais.Et pas n'importe lesquels : le bassiste Gerry Mac Avoy et le batteur Ted Mac Kenna. La lourde tâche de jouer de la guitare incombe ce soir à Philippe Ménard, qui, Gerry le dira plus tard, remplace au pied levé un certain Marcel.
C'est difficile de faire oublier le maître, mais Philippe s'emploie à nous faire revivre les succès de Rory, de Wayward child à Laundromat. C'est Gerry qui est à la baguette et encourage le guitariste solo à avancer vers le public.
Et rien que ça, c'est émouvant.
Repose en paix , Rory : ton pote Gerry veille "against the grain".

FrançoisHardBof

mercredi 18 septembre 2013

Tedeschi Trucks Band "Made up mind": Un CD Roots

Vous aimez le rock sudiste,genre Allman Bros ou Lynyrd Skynyrd, les voix féminines à la Sheryl Crow ou à la Stevie Nicks.

Alors, plongez la tête la première dans le Tedeschi Trucks Band.Sur la photo intérieure de la pochette du dernier CD, "Made up mind", on voit dix musiciens, noirs et blancs.

 Au centre, Susan Tedeschi, une blonde (eh oui, il faut vous y faire !), la voix. Elle pose la main sur l'épaule de Derek Trucks,le soliste, qui utilise des guitares de chez Gibson, une bonne maison.Sur la couverture de la pochette, un bison qui fonce dans une loco à vapeur. La musique a été enregistrée au Swamp Raga Studios de Jacksonville, Floride.

Et c'est un pur bonheur pour les amateurs de ce genre de rock. Ecoutez le solo de " The Storm ", l'avant-dernier morceau du CD, et vous m'en direz des nouvelles. L'autre soir, on parlait d'un voyage musical aux States, de la Nouvelle-orléans à New-York, en passant par Memphis et Chicago.

Faudra-t-il ajouter une étape à Jacksonville ? En tout cas, "Made up mind" fait du bien : l'herbe repousse là où il passe.

François Southrockbôf


PS: n'oubliez pas d'écouter leur double live "Everybody's talkin'" (ceux qui les ont vus à Vienne en ont encore des frissons )

lundi 16 septembre 2013

Jean Kapsa en solo au Periscope : Clouded Mind

C'est un  artiste en état de grâce que nous avons retrouvé ce soir au périscope.
Jean Kapsa qui participe à plusieurs projets en groupes, avec le trio Sphère ou le quartet Festen par exemple, se présente seul au piano ce soir.
L'air un peu grave au début, on comprend que le moment de livrer pour la première fois ses dernières compositions personnelles est important.

Il prend possession de son instrument et nous voilà partis pour un fabuleux voyage immobile, où les morceaux s'enchainent, toujours très mélodieux, très denses, parsemés des digressions lumineuses et de coups de folie.

 Cette musique pourrait être la bande originale de films,
- une poursuite amoureuse .... attends-moi j'arrive !
- un vol d'aigle au dessus  d'une chaîne montagneuse
- un voyage sinueux en train
... chacun va y calquer sa propre imagerie certainement.

Mais la musique a aussi l'énorme pouvoir de décrire l'indicible: un sentiment, un état émotionnel.
Ici Jean Kapsa nous livre son état d'esprit pendant une période où il a du surmonter une épreuve. 
 Aussi le choix d'une formation en solo, n'est ni un défi, ni un calcul dans une carrière, ce choix s'est imposé à lui comme une évidence pour ces compositions, en guise, peut être, de thérapie.

Douleur et créativité, c'est une association vénéneuse à laquelle nombre d'Artistes sont confrontés.
Un exemple fabuleux dans le monde de la musique c'est Elliott Smith, auteur, compositeur et interprète Pop/rock,  artiste torturé s'il en est, écorché vif qui a payé le prix fort sa créativité.
Et c'est à cet artiste, que je vénère, auquel Jean Kapsa fait référence pour cette création.
Dans un petit document, à l'entrée du club, il présente sobrement son projet, il écrit qu'il a baigné dans la musique d'Eliott Smith pendant cette période de sa vie, et que le morceau "Son of Sam" qui tournait en boucle a été une grande source d'inspiration. D'ailleurs tous les titres de ce répertoire sont extraits des paroles de "Son of Sam" : " Something's happening" ,"Clouded Mind", "Idon't Know what I am"...

Le temps est passé très vite, trop ! En guise de rappel, moi, j'aurais bien aimé un "bis repetita" intégral, ...
mais ça n'a pas été possible.
L'artiste nous a régalé, quand même,  avec une reprise entremêlée de deux morceaux "Mother nature" des Beatles et "Wonderwall" d'Oasis et avec l'interprétation d'un morceau de Nick Drake  "River man" que  Brad Meldhau avait repris lui aussi.

Le résumé du concert : Une tonne de talent et beaucoup, beaucoup de travail

Pour le revoir sur scène ? vous avez une seconde chance dans la région et ce sera  le 7 novembre à Vienne  dans la belle salle du " Trente "
 ...et puis on attendra le disque.
JaZZmarc
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mercredi 4 septembre 2013

Défoulement avec Vincent Baguian: Petite chanson courte...

J'en ai soupé de votre incompétence
Mais je suis ravi qu'un mot laid vous qualifie
Un con pétant plus haut que ses fesses en l'occurrence
Dont le cul rance est resté trop longtemps assis

C'est sur les bancs qu'on apprend l'ignorance
En apprenant à répéter ce qu'on a appris
Et que bardé de diplômes et de connaissances
On dit je sais au lieu de dire je réfléchis

J'ai du respect pour les êtres qui pensent
Sans se regarder ni le nombril ni le Q.I.
Et qui oubliant toutes leurs références
Peuvent parler de musique ou bien de poésie

En attendant que votre intelligence
Ait intégré les valeurs de la modestie
Je vous conchie avec concupiscence
Et je vous emmerderais bien un peu aussi.

"Petite chanson courte au titre un peu long à fredonner aux emmerdeurs cultivés lorsqu'ils se mettent en position de mériter qu'on la leur chante" Extrait de l'album "Pas mal"

C'est bien balancé comme souvent avec Baguian, Y'a des jours,vraiment ...ce serait bon de se défouler.
 JM
à écouter ici 

Il a fait ça aussi: "Ce soir c'est moi qui fait la fille"

samedi 24 août 2013

ERO: Joachim Expert au Peristyle

Un Expert au Peristyle : jeudi 22 Aout 2013

Bon ben voilà, c’est la rentré. J’ai retrouvé ma p’tite auto, mon p'tit bureau et mon gros boulot, la déprime quoi ! Que faire sinon écouter du Jazz et consulter un expert.
Ca tombe bien y’en avait un au Péristyle ce jeudi soir. Joachim Expert (écouté maintes fois sur Lyon) est venu nous remonter le moral flanqué d’une belle paire de bronzés partout (y compris dans leur musique), le Cubain Miguel Olmo Hernandez au congas et le Brésilien Zaza (et oui je croyais qu’il y en avait qu’une) Desiderio (quel joli nom) à la batterie. Le reste est plus classique si l’on peut dire Hugo Reydet à la contrebasse et Benoît Baud au saxophone. Le groupe s’appelle ERO (pour Expert, Reydet et Olmo je pense)

Pour ce deuxième set nous avons eu en apéritif un petit Gershwin encore bien vert et floral, puis au menu un traditionnel cubain où Miguel Olmo a montré  toute sa maîtrise des Congas et sa belle voix forte, la température est montée tout d’un coup et le public s’est mis a ondulé, enfin il me semble ; ont suivi dans la foulée un morceau dont j’ai oublié le nom et en dessert une reprise d’Horace Silver : room 608 (non c’est pas celle de GSK) sur  laquelle bien sûr Joachim Expert a pu faire admirer sa technique, mais nous avons eu droit aussi à un très beau chorus de Benoît Baud au phrasé limpide, comme cela est agréable…bien épaulé par Hugo Reydet, quant a Zaza, quel élégant batteur, un vrai jazzeux, au jeu varié qui vous propulse ses acolytes sur orbite comme seuls les grands savent le faire. Quatre petits tours et puis s’en vont, bon c’est pas remboursé (ça le devrait) par la sécu mais ça va beaucoup mieux. Merci au Péristyle (au fait les musiciens ont retrouvés leur estrade …)

JC JazzBôf

Rémi Vignolo au Duc des Lombards

Le Mardi 20 Août au Duc des Lombards

C'est désormais une habitude, votre serviteur fait une escapade estivale au Duc des Lombards .
Cette fois, c'est Remi Vignolo qui a rassemblé autour de lui une brochette de musiciens aussi jeunes que prometteurs. Et en particulier, ce guitariste qui accompagne Eric Le Lann sur le CD "Remember Chet",que je rêvais d'entendre en live : je veux parler de Nelson Veras. Fine silhouette à la frange en bataille, concentré derrière ses lunettes, Nelson montre une virtuosité digne d'un Pat Metheny et une créativité impressionnante. Les autres musiciens sont le saxophoniste Max Pinto, un brin démonstratif, et le blond Victor Nyberg à la contrebasse, qui va révéler tout son talent dans des rythmiques africanoïdes. Remi Vignolo, quant à lui, cogne furieusement sur ses peaux, les tendons saillants et le front en sueur.Des morceaux je n'ai malheureusement retenu que deux titres : "Olinda" et "la foule".
 Les sets sont enlevés. Des spectateurs subjugués par le punch de la formation en oublient de boire leur Bourgueil ou leur Champagne . Par contre, il applaudissent à tout rompre et présentent leurs "congratulations" au leader du groupe à l'issue du deuxième set. Max lui-même est étonné de l'énergie qui vient de s'exprimer. Nous sortons dans la chaleur nocturne de Paris au mois d'août et le rythme du dernier morceau nous accompagne dans le métro jusqu'aux Gobelins, jusqu'à l'appartement, jusqu'à l'entrée du rêve de cette nuit exceptionnelle.
                                                     François Jazzbôf

mardi 20 août 2013

GMT Trio au Peristyle

Samedi 17 août au Peristyle.
Jour de chance: le temps est radieux, une ambiance sereine de vacances remplit la ville, et le Peristyle affiche complet pour accueillir le Trio GMT, et quelle chance la musique y est divine.
Le trio GMT c'est d'abord un vrai trio dans sa formation reine du jazz, piano/basse/batterie,  Camille Thouvenot est au piano, Gauvain Gamon à la contrebasse et  Marc Michel à la batterie. Ces trois la produisent un jazz moderne ouvert aux autres musiques modernes, le rock notamment.
Pour cette résidence au Peristyle Romian Cuoq saxophoniste bien connu dans la région les a rejoint, et la cohésion de l'ensemble y est totale.
Le groupe déroule des morceaux de leur dernier Album " Timeless" sorti en novembre 2012:  "June", " Sahara", "Elipse", " Améthyste"... où chaque membre du trio a participé aux compositions.
Les mélodies semblent évidentes, comme si on les connaissait déjà, et le traitement qu'ils ont font est original et ambitieux.
Le public ne s'y trompe pas, il semble particulièrement attentif et ce n'est pas toujours le cas en fin d'après midi au péristyle: quelle chance !  
 Lors des deux sets auxquels j'ai assisté nous avons aussi entendus des reprises, j'en retiendrais deux particulièrement réussies, celle du pianiste Aaron Parks "Nemessis" : magnifique, et plus loin de leur registre un  morceau du groupe de trip hop Massive Attack  "Teardrop".
Bonne pioche donc, pour la soirée, ... mais concernant le succès du groupe rien à voir avec la chance : Du talent et du travail.
A bientôt dans les clubs.
JaZZmarc

samedi 17 août 2013

Hymne à la vie : Chaplin / Truffaz

 " J'ai pardonné des erreurs presque impardonnables...j'ai essayé de remplacer des personnes irremplaçables et oublier des personnes inoubliables...j'ai agi par impulsion, j'ai été déçu par des gens que j'en croyais incapables, mais j'ai déçu des gens aussi...j'ai tenu quelqu'un dans mes bras pour le protéger...j'ai ri quand il ne fallait pas...je me suis fait des amis éternels...j'ai aimé et l'ai été en retour...mais j'ai aussi été repoussé...j'ai été aimé et je n'ai pas su aimer...j'ai crié et sauté de tant de joie, j'ai vécu d'amour et fait des promesses éternelles, mais je me suis brisé le cœur tant de fois...j'ai pleuré en écoutant de la musique ou en regardant des photos...j'ai téléphoné juste pour entendre une voix, je suis déjà tombé amoureux d'un sourire...j'ai déjà cru mourir par tant de nostalgie et...j'ai eu peur de perdre quelqu'un de très spécial (que j'ai fini par perdre)...mais j'ai survécu....et je vis encore! et la vie, je ne m'en passe pas...Et toi non plus tu ne devrais pas t'en passer...Vis! Ce qui est vraiment bon, c'est de se battre avec persuasion, embrasser la vie et vivre avec passion, perdre avec classe et vaincre en osant...parce que le monde appartient à celui qui ose. Et La Vie c'est beaucoup trop pour être insignifiante. "
Charlie Chaplin
L'hymne à la vie selon Chaplin, j'adore, et j'écouterais bien la version musicale d'Erik Truffaz.

JM