C'est un artiste en état de grâce que nous avons retrouvé ce soir au
périscope.
Jean Kapsa qui participe à plusieurs projets en groupes, avec le
trio Sphère ou le quartet Festen par exemple, se présente seul au piano ce soir.
L'air un peu grave au début, on
comprend que le moment de livrer pour la première fois ses
dernières compositions personnelles est important.
Il prend possession de son instrument et nous voilà partis pour un
fabuleux voyage immobile, où les morceaux s'enchainent, toujours très mélodieux, très denses, parsemés des digressions lumineuses et de coups de folie.
Cette musique pourrait être la bande originale de films,
- une poursuite amoureuse .... attends-moi j'arrive !
- un vol d'aigle au dessus d'une chaîne montagneuse
- un voyage sinueux en train
... chacun va y calquer sa propre imagerie certainement.
Mais la musique a aussi l'énorme pouvoir de décrire l'indicible: un sentiment, un état émotionnel.
Ici Jean Kapsa nous livre son état d'esprit pendant une période où il a du surmonter une épreuve.
Aussi le choix d'une formation en solo, n'est ni un défi, ni un calcul dans une carrière, ce choix s'est imposé à lui comme une évidence pour ces compositions, en guise, peut être, de thérapie.
Douleur et créativité, c'est une association vénéneuse à laquelle nombre d'Artistes sont confrontés.
Un exemple fabuleux dans le monde de la musique c'est Elliott Smith, auteur, compositeur et interprète Pop/rock, artiste torturé s'il en est, écorché vif qui a payé le prix fort sa créativité.
Et c'est à cet artiste, que je vénère, auquel Jean Kapsa fait référence pour cette création.
Dans un petit document, à l'entrée du club, il présente sobrement
son projet, il écrit qu'il a baigné dans la musique d'Eliott Smith pendant cette période de sa vie, et que le morceau "Son of Sam" qui tournait en boucle a été une grande source d'inspiration. D'ailleurs tous les titres de ce répertoire sont extraits des paroles de "Son of Sam" : " Something's happening" ,"Clouded Mind", "Idon't Know what I am"...
Le temps est passé très vite, trop ! En guise de rappel, moi, j'aurais bien aimé un "bis repetita" intégral, ...
mais ça n'a pas été possible.
L'artiste nous a régalé, quand même, avec une reprise entremêlée de deux morceaux "Mother nature" des Beatles et "Wonderwall" d'Oasis et avec l'interprétation d'un morceau de Nick Drake "River man" que Brad Meldhau avait repris lui aussi.
Le résumé du concert : Une tonne de talent et beaucoup, beaucoup de travail
Pour le revoir sur scène ? vous avez une seconde chance dans la région et ce sera le 7 novembre à Vienne dans la belle salle du " Trente "
...et puis on attendra le disque.
JaZZmarc
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lundi 16 septembre 2013
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