Sans la musique, la vie serait une erreur. (F. Nietzsche)


dimanche 9 mars 2014

Paco de Lucia

Paco de Lucia,
Ton nom c'était déjà un voyage et ta guitare fiévreuse avait chauffé au rouge une nuit de Fourvière en juillet 2006.

Les JazzBof  1 et 2 étaient là. Dans un précédent billet on discutait d'albums qui nous ont marqué, celui -ci tourne encore dans ma tête.

Une pochette noire et  trois noms magiques. Un chef-d'oeuvre. Laissons un musicien parler de toi,  j'ai bien aimé les mots de ce guitariste américain (article Télérama de cette semaine) .


Hasta luego.
JC JazzBof

La Réponse de Larry Coryel 
 "Quand on s'est produit à Madrid en février 1979 grâce à tous les fans de Paco, il y avait là plus de spectateurs que pour un concert des Rolling Stones ! Nous avons conclu notre deuxième tournée au Royal Albert Hall, à Londres : ce concert a fait du clic sur YouTube pendant un paquet d’années.
Je l'avais rencontré quelques mois plus tôt à Paris, chez John McLaughin. Très ouvert, très humble Paco m'avait dit avoir peur de ne pas être capable de jouer du jazz.. Or, dès qu'on a empoigné nos guitares, il s'est adapté au style de John et du mien. De notre côté, John et moi avons hispanisé notre phrasé à son contact, on a appris à jouer plus flamenco. Nos racines musicales semblaient destinées à s'épanouir sous l'influence de l'esprit ibérique.

Quelques années plus tard, après que j’ai quitté le trio, j’ai recroisé Paco sur des festivals en Europe, où j’ai eu le bonheur de le voir en spectateur. Je me souviens surtout d’un concert à Pau : il était seul sur la scène et, en l’écoutant, j’ai réalisé que son jeu me rappelait celui de l’immense pianiste de jazz américain Bill Evans. Paco avait élevé son degré de créativité à un niveau où l'expression et sa connaissance pure du flamenco rejoignaient la dextérité, la puissance et la transcendance de géants du jazz comme Evans ou Chick Corea – que Paco aimait beaucoup. Ce concert restera gravé comme la performance de guitare la plus incroyablement pure que j'ai jamais entendue – et que je n'entendrai jamais plus de ma vie. Son art était l'expression magique d'une fierté faite d'émotion, mariée à cette portée universelle, indéfinissable, qui caractérise le génie. John, Paco et moi nous sommes retrouvés à nouveau dans les années 90, à Séville, lors des “Légendes de la guitare”. Le soir du concert de Paco, j’ai eu le privilège et l’immense fierté de le présenter sur scène: “L'ame de l'Espagne”, est le terme qui m'est venu. Il l'était vraiment et le restera… siempre" Propos recueillis par Anne Berthod


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