Sans la musique, la vie serait une erreur. (F. Nietzsche)


vendredi 11 avril 2014

Quai du Polar 2014 : Conférence – Polar Boite à rythme.

 Quai du Polar 2014- Amphi Jazz 6 Avril 2014

La musique dans le polar n’apporte-t-elle qu’un décor, une ambiance ? Duke Ellington disait (de mémoire) qu’elle tapisse les murs de nos maisons. Et bien non, pas seulement.

Pour Cathi Unsworth (auteur britannique ex critique musical ) elle donne une « nouvelle dimension à l’œuvre ».
Pour Georges Pelecanos (USA) elle est essentielle à l’écriture pour vérifier « ce qui fonctionne ou pas », pour son dernier polar  qui se passe en partie dans le milieu du Reggae «  le Double portrait » il a du « s’éduquer au Reggae » pour créer ses personnages et écrire les dialogues, avouant au passage que le Reggae est « un bon rythme pour faire l’amour… ».
Marcus Malte

Pour Marcus Malte cela va plus loin encore, il considère la musique en tant qu’écriture. « Tout est son et rythme dans l’écriture ». Son polar « Harmoniques » (billet sur ce site) en est bien sûr la démonstration, il est invité pour ce polar et s’en agace: « chaque fois que l’on parle musique dans le polar, c’est moi qui m’y colle… ». Le pied trépigne, pressé d’en finir. Dommage pour nous. Dans Harmoniques le nombre de chapitres correspond au nombre de mesures d’un morceau de Jazz, au milieu du roman le nombre de mesures correspond à celles du blues. « tant que je n’ai pas le ton, je n’ai pas l’histoire » nous confie-t-il. Mais cela marche aussi avec du Classique ou du Rock nous dit-il.
On le croyait Jazz, en fait non, il avoue même qu’il aurait voulu être Joe Dassin…

Paul Colize (auteur belge) quant à lui aurait voulu être Georges Harrison (ce qui me rapproche de lui) mais quand je vous dirais qu’il a cité les Who dans cette conférence, vous comprendrez mon émoi. Je me précipiterai acheter son dernier Polar «  Back Up » bourré d’anecdotes et références au Rock  Ce mec me plait, il faut dit-il « aller voir ailleurs pour comprendre les liens entre les musiques » et de citer Jack Bruce : « les lignes de basse les plus belles ont été écrites par JS Bach… », Marcus Miller a bien repris la Sonate au clair de lune de Ludwig…
Ace Atkins (auteur de séries américaines vivant dans le Mississipi) raconte avoir été contacté par un groupe Rock pour écrire un texte, la première phrase a donné : « J’ai bu une bouteille de Jack Daniels… »

Les auteurs de polar écoutent-ils de la musique pendant l’écriture ?

C’est oui pour la britannique Cathi Unsworth , la musique lui permet de « visualiser », c’est oui pour Pélécanos mais uniquement de la musique de film (les paroles le perturbent), c’est non pour Colize qui bien qu’écoutant du Rockn’Roll en permanence sur la radio belge Classic 21 a besoin du silence absolu pour l’écriture. C’est oui  pour Ace Atkins qui doit « s’imprégner », « à chaque série son tempo », pour sa série Mississipi par exemple, il a écouté du blues et les paroles de Muddy Waters l’ont inspiré, elles expriment « les blessures du cœur, du corps et la violence », la musique l’aide par exemple à raccourcir les dialogues et faire des phrases « trop courtes » pour donner du rythme.

Ils terminent cette belle conférence dans ce bel amphi Jazz en donnant quelques coups de cœur, alors écoutons…
-  Pour Marcus Malte : Virginie Teychené (une française qui chante du Jazz, à Marciac cette année)  et nous conseille de réécouter Cabrel…
-  Pour Colize : Machiavel (un groupe belge qui fait du Rock progressif) et les Rival Sons (un groupe Californien) qui  «sonne comme Led Zep »


JC JazzAndPolarBof
Rival Sons

Virginie Teychené

Marcus Miler "Moonligth sonata



2 commentaires:

  1. Réponses
    1. De rien, le plaisir était pour nous. Espérant vous revoir à Lyon pour une dédicace du Back Up... Bonne continuation.
      JC JazzBof

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