Sans la musique, la vie serait une erreur. (F. Nietzsche)


lundi 20 août 2012

Jazz "In Marciac" ou "à Vienne"

C'est un petit village, un trou paumé du Gers, qui se trouve être le centre de toutes les attentions du monde jazz pendant une quinzaine de jours début août: Marciac "la Mecque du Jazz" comme Manu Katché l'a surnommée pendant son concert. Et ça fait 35 ans que ça dure. Aussi n'écoutant que son courage une équipe d'envoyés spéciaux se sont délocalisés pour nous rapporter quelques sensations de cet évènement.   
Immanquablement pour des fidèles de "Jazz à Vienne", il nous semblait intéressant en premier lieu d'avoir un regard croisé entre ces 2 festivals et pointer les singularités de ces deux poids lourds du jazz en France.
Marciac un site de vacances:
C'est une grosse différence; les gens, et spectateurs potentiels, sont sur site quelques jours, plus détendus, pour profiter de la région, de toutes les animations et des concerts.
Le village de 1000 habitants en temps normal se transforme en une immense foire, des échoppes éphémères en tout genre vous proposent des articles autour de la musique, mais pas que. Une rue entière de restaurants, éphémères eux aussi, vous proposeront des spécialités du monde ( antillais, chinois, corse du sud,...).
Certains puristes disent que d'année en année l’évènement est gagné par les "vendeurs de saucisses", et perd son âme.
Jazz à Vienne crée l'adhésion autour des nombreux commerçants existants toute l'année. Le contexte du festival en est fondamentalement différent. 
A Marciac le matin , un objectif après la piscine, trouver le journal du festival " Jazz à cœur" qui est un 4 pages monochrome qui relate les concerts de la veille et annonce le programme du jour. Des interviews d'artistes y sont proposés. Il fait état aussi de potins de la veille, et zoom sur des sujets régionaux le tout est très  fédérateur pour l'adhésion de tous à la manifestation. C'est effectivement le pendant de la Newsletter de  Jazz-Rhône-Alpes.com qui lui adresse une population citadine, encore en période de travail et connectée au net.
Marciac est toute tournée vers le jazz, elle dispose d'un musée du Jazz " Territoire du jazz" qui déroule en quelques espaces bien sonorisés les différentes étapes du jazz et l'histoire de "Jazz In Marciac" (JIM).
Une statue de Wynton Marsalis, célèbre trompettiste américain qui à grandement participé au développement de JIM, a même été érigée. Elle est déguisée de façon différente tous les jours pendant le festival : Un K-Way, habillée de journaux, Chapeau  ...

La scène principale : Un chapiteau
La scène principale à Marciac est un énorme chapiteau de 5000 places. Elle est principalement à plat, posée sur un terrain de Rugby, et le son pour moi y est médiocre, pour un évènement de ce type et compte tenu des prix des places : entre 34 et 54€! il y a régulièrement de la réverbération.    
Aussi on regarde les écrans, un central et deux latéraux.
 Et là le théâtre antique de Vienne est juste un écrin incomparable, pour la qualité du son,  la visibilité qu'il offre et du cadre exceptionnel qui nous est offert. Ils sont fous ces romains!

Les deux points très positifs de cette scène sans âme de Marciac sont:
- que les places y sont numérotées et que malgré le monde ont n'est jamais stressé pour avoir une bonne place et on n'attend jamais. La petite dérive du modèle c'est que beaucoup de gens arrivent en retard et gênent ( oui j'aurais pu dire "font ch..")
- et que le public est protégé de la pluie, c'est juste un détail, mais pour le spectacle de Marcus Miller et Kyle Eastwood cette année, dehors, en même temps, c'était le déluge. Et là je me rappelle du dernier concert de "Return to Forever" en 2011 à Vienne où j'ai du opéré un repli stratégique "return to la maison" trempé jusqu'au os.
Un contact du public avec les artistes est organisé tout les soirs, un lieu est prévu pour les autographes et se révèle très simple, les artistes jouent le jeu de bon cœur au moins pour ceux que j'ai pu voir.

Côté programmation Marciac comme Vienne, pour leur scène principale, invitent des valeurs sûr d'ailleurs cette année beaucoup d'artistes ce sont produit sur les deux scènes : Melody Gardot, Bobby MvFerrin, Bad Plus et Joshua Reman, Avishia Cohen, Ibrahim Maalouf  et j'en passe, pas beaucoup de risque donc. 

L'Astrada et Le Off
Aussi c'est ailleurs que l'on pourra faire des découvertes.
Marciac a inauguré il y a un an une nouvelle salle de 500 places "L'Astrada", d'une architecture moderne mais inscrite dans le patrimoine locale. Elle accueille  pendant le festival des artistes moins "bankable"comme Bojan Z, Philip Catherine ou Emile Parisien qu'on a pu voir cette année pour 25 €. 
Et puis il y a Le Off , plusieurs scènes lui sont destinées:
- La place principale du village  avec des concerts à partir de 10H30, sous des bâches harmonieusement disposées ( Photo du haut). C'est un endroit formidable, on peut y déguster un Tariquet ( vin blanc local) en se faisant bercer par la trompette de Julien Alour et sous la lumière douce du soleil du Sud Ouest..
- Mais aussi, Au bord du Lac, à la péniche, au club de 20h et d'autres bars ou restaurants dans le village.
Chaque artiste invité passe au moins 2 ou 3 fois dans la ville en variant les lieux. 
On aura pu voir cette année sur ces scènes des artistes comme: Le trio Sphere de Jean Kapsa, Guillaume Perret, Jean Michel Proust.
Point d'équivalent de tremplin Rezzo ni de  "Club de minuit" ou de " Jazzmix" après les concert du chapiteau il n'y pas vraiment de concert à part dans les bars où on n'écoute pas uniquement du jazz:. Bon alors on se fait violence :-)


Les envoyés spéciaux

Marciac est une superbe destination estivale, et la région a beaucoup d’attraits, alors si en plus du foie gras  le jazz y est bien servi ne boudons surtout pas notre plaisir.
Le festival Jazz à Vienne lui reste unique, peut être avec une pointe d'exigence supplémentaire dictée par son public. 
Hélas, c'est fini pour cette année, il faut maintenant attendre l'année prochaine pour comparer encore : et je suis partant.
JaZZmarc
Sur jazz-rhone-alpes.com ce billet et les autres chroniques de la semaine.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire