Le Jeudi 25 à l'épicerie Moderne de Feyzin.
L'Orchestre National de Jazz qui se présente en deuxième partie de soirée, fête ses trente ans et paradoxalement c'est un orchestre éphémère , puisqu'il se renouvelle tous les 3 ou 4 ans.
Olivier Benoit en a pris la tête en 2014 avec un projet d'ouverture à l'international. Le nouveau groupe va pendant les 4 ans rendre hommage à quelques grandes villes Européennes; à l'issue de chaque résidence des compositions auront été écrites et un album viendra rendre compte de leur travail.
En 2014 sortait l'album "Europa Paris" et c'est "Europa Berlin" publié en 2015 que le groupe présente ce soir en soirée d'ouverture d' "A Vaulx Jazz 2016"
Tout de suite l'ambition du projet s'impose à nous:
ils sont 11 sur scène, les compostions sont amples, les arrangements audacieux et quand ils envoient ça touche juste!
L'album et le concert commencent par "L’effacement des traces" et finit par "Persistance de l'oubli" ça pourrait ressembler à un plaidoyer pour l’éphémère, et pourtant même si une soirée de jazz est par définition unique ce projet gagnerait à être connu et à rester dans les mémoires .
Le son de la guitare distordue ouvre le premier morceau, inquiétante, elle invitera tous les musiciens à rentrer progressivement dans cette composition qui monte crescendo.
" Métonymie" le deuxième morceau est une marche funèbre dans un matin brumeux, le violon de Théo Ceccaldi lutte contre les éléments de son son plaintif, c'est une progression vers quelques chose inéluctablement tragique et puis c'est l'enchainement vers une composition jubilatoire : " Révolution" C'était donc ça qui couvait : une révolution capable de faire tomber les murs.
Une boucle s'installe d'abord au synthé, puis au piano; la batterie, elle, est toujours présente, puis la trompette de Fabrice Martinez se lance dans un solo qui nous amènera dans un paroxysme sauvage, puis tout le monde entre dans ce morceau qui se révèle hyper jouissif.
La batterie ronde est lourde d'Eric Echampard, très efficace, participe grandement à la cohérence de l'ensemble me semble t'il.
Ce n'était peut être pas l'intention d'Olivier Benoit quand il l'a composé mais ce "Berlin" de l'ONJ me fait penser à la période Berlinoise de David Bowie une des périodes les plus créatives de l'artiste.
Résolument moderne, loin des académismes, l'ONJ n'est pas le musée du
jazz français mais un vrai laboratoire artistique, il est à l'avant
garde du jazz et donc complètement adaptée à une soirée d'ouverture
JaZZmarc
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Composition, guitare : Olivier Benoit / Clarinettes : Jean Dousteyssier /
Saxophones : Alexandra Grimal, Hugues Mayot / Trombone : Fidel
Fourneyron / Trompette : Fabrice Martinez / Violon : Théo Ceccaldi /
Piano : Sophie Agnel / Fender rhodes, synthétiseur basse : Paul
Brousseau / Basse : Sylvain Daniel / Batterie : Eric Echampard
Révolution
Concert en entier
mardi 1 mars 2016
CHROMB ! A Vaulx Jazz !
Le Jeudi 25 à l'épicerie Moderne de Feyzin
A Vaulx Jazz 2016 c'est parti !
Le clap de début à eu lieu jeudi à l’Épicerie Moderne de Feyzin,
avec pour cette soirée d'ouverture du festival "Hors les murs" du jazz oui! mais du jazz contemporain Mesdames et Messieurs.
En première parti le groupe Chromb! m'avait été annoncé comme proposant un Jazz Rock Noisy;
si ça veut dire musique forte c'est bon; ça joue très fort,
mais si la musique sans passion c'est du bruit, et ce quelques soit la musique, eux ils en débordent de passion aussi ils nous livrent avec sincérité et enthousiasme un projet musical inclassable.
Ici le jazz c'est plutôt l'origine et pas l'objectif, les musiciens du groupe viennent du jazz mais pour le projet Chromb! leur musique brutale est plus proche de l'esprit Rock, voir Rock Progressif par certains côtés: Ruptures de rythme, saccades, mélodie chantée à plusieurs voix.
Ils s'autorisent tout ces effrontés, aussi ce jazz dégénéré ( qui a évolué en s'éloignant considérablement de sa forme d'origine) vagabonde sur des terrains allant des envolées Crimsoniennes ( King Crimson) aux riffs violents du punk décadent des Sex pistol.
Le groupe fait preuve d'une vrai recherche de sons et d'enchainements inattendus, il entraine son public avec bonheur dans des délires proche du psychédélique.
Encore une illustration d'un chemin très personnel que suit ce groupe loin des standards attendus.
Merci A vaulx jazz de les mettre en lumière !!!! et !
JaZZmarc
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Batterie: Léo Dumont! / Claviers, piano, chœurs : Camille Durieux! / Basse, effets, chœurs : Lucas Hercberg! / Sax alto, voix, synthés : Antoine Mermet!
A Vaulx Jazz 2016 c'est parti !
Le clap de début à eu lieu jeudi à l’Épicerie Moderne de Feyzin,
avec pour cette soirée d'ouverture du festival "Hors les murs" du jazz oui! mais du jazz contemporain Mesdames et Messieurs.
En première parti le groupe Chromb! m'avait été annoncé comme proposant un Jazz Rock Noisy;
si ça veut dire musique forte c'est bon; ça joue très fort,
mais si la musique sans passion c'est du bruit, et ce quelques soit la musique, eux ils en débordent de passion aussi ils nous livrent avec sincérité et enthousiasme un projet musical inclassable.
Ici le jazz c'est plutôt l'origine et pas l'objectif, les musiciens du groupe viennent du jazz mais pour le projet Chromb! leur musique brutale est plus proche de l'esprit Rock, voir Rock Progressif par certains côtés: Ruptures de rythme, saccades, mélodie chantée à plusieurs voix.
Ils s'autorisent tout ces effrontés, aussi ce jazz dégénéré ( qui a évolué en s'éloignant considérablement de sa forme d'origine) vagabonde sur des terrains allant des envolées Crimsoniennes ( King Crimson) aux riffs violents du punk décadent des Sex pistol.
Le groupe fait preuve d'une vrai recherche de sons et d'enchainements inattendus, il entraine son public avec bonheur dans des délires proche du psychédélique.
Encore une illustration d'un chemin très personnel que suit ce groupe loin des standards attendus.
Merci A vaulx jazz de les mettre en lumière !!!! et !
JaZZmarc
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Batterie: Léo Dumont! / Claviers, piano, chœurs : Camille Durieux! / Basse, effets, chœurs : Lucas Hercberg! / Sax alto, voix, synthés : Antoine Mermet!
mardi 16 février 2016
Andy Emler en Impro-Land à l'amphi Jazz
Le jeudi 11 février à l'Amphi Jazz.
Au deuxième set Andy Emler nous a pris par la main pour un voyage enchanté en Impro-Land.
C'est une expérience sensorielle qui nous a été offerte un moment d'extase à vivre si on accepte de lâcher prise. Rien que ça !
Andy Emler s'est entouré pour ce nouveau trio de Xavier Desandre-Navarre aux percussions et Emmanuelle Zagoria à la voix; oui Andy Emler n'aime pas les chanteuses mais il aime les voix, et Emmanuelle improvise et utilise sa voix comme une vraie soliste.
Pour commencer le set Emmanuelle psalmodie en utilisant le piano à queue comme caisse de résonance, c'est un chant sacré venu d'on sait où peut être des hautes montagnes tibétaines. C'est une musique mystique, de transe, qui se lance et nous prend; les deux instrumentistes suivent et alimentent la montée progressive, je me tiens moi même à ma chaise pour ne pas décoller ( sans blague ?) et les frissons de plaisir m'envahissent (et ça c'est vrai).
Actrice, adepte de l’improvisation, compositrice et chanteuse la toute jeune Emmanuelle Zagoria se livre sur scène sans retenue avec un naturel déconcertant.
Xavier Desandre-Navarre aux percussions utilise un "kit batterie" personnalisé, il a agencé un poste de pilotage à lui, il est assis sur un Cajon et se sert d'une pédale de grosse caisse à l'envers, le reste est constitué de trucs et de machins qu'il utilise avec enthousiasme et beaucoup de créativité.
A l'issue des deux premiers morceaux Andy Emler nous confie qu'il nous avait emmenés dans des mondes lointains où on ne savait même pas si on avait pieds; c'est dire si on est parti loin.
Il y a même cassé une corde de piano c'est dire s'il a tout donné.
Un espace de liberté est laissé alors à Emmanuelle, qui se transforme en une pseudo handicapée du langage, qui veut dire des choses mais qui ne peut pas, qui s’interrompt, qui chante , qui reprend qui rechante
"Comment tu me trouv..?; chut!.. on prends des vacances.. , Chut!..je t'aim... "
Est ce une scène de ménage, une déclaration d'amour qui dégénère et se transforme en hystérie à moitié chantée en tout cas c'est beau !
Suivront une chanson plus légère et pour finir un délire autour de la chanson de Grace Jones "Slave to the Rhythm"
C'est une sacrée expérience de spectacle vivant, ces artistes font preuve d'une audace folle et dégagent quelques chose de très euphorisant et de rassurant quand à la création loin des modèles tout fait du mainstream.
Euh ! Monsieur; Monsieur Euh c'était quoi exactement ce qu'on a vu là ?
Ché pas! tais toi et rêve!
JaZZmarc
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Xavier Desandre-Navarre, batterie/percussions / Emmanuelle Zagoria, Voix / Andy Emler, piano
Au deuxième set Andy Emler nous a pris par la main pour un voyage enchanté en Impro-Land.
C'est une expérience sensorielle qui nous a été offerte un moment d'extase à vivre si on accepte de lâcher prise. Rien que ça !
Andy Emler s'est entouré pour ce nouveau trio de Xavier Desandre-Navarre aux percussions et Emmanuelle Zagoria à la voix; oui Andy Emler n'aime pas les chanteuses mais il aime les voix, et Emmanuelle improvise et utilise sa voix comme une vraie soliste.
Pour commencer le set Emmanuelle psalmodie en utilisant le piano à queue comme caisse de résonance, c'est un chant sacré venu d'on sait où peut être des hautes montagnes tibétaines. C'est une musique mystique, de transe, qui se lance et nous prend; les deux instrumentistes suivent et alimentent la montée progressive, je me tiens moi même à ma chaise pour ne pas décoller ( sans blague ?) et les frissons de plaisir m'envahissent (et ça c'est vrai).
Actrice, adepte de l’improvisation, compositrice et chanteuse la toute jeune Emmanuelle Zagoria se livre sur scène sans retenue avec un naturel déconcertant.
Xavier Desandre-Navarre aux percussions utilise un "kit batterie" personnalisé, il a agencé un poste de pilotage à lui, il est assis sur un Cajon et se sert d'une pédale de grosse caisse à l'envers, le reste est constitué de trucs et de machins qu'il utilise avec enthousiasme et beaucoup de créativité.
A l'issue des deux premiers morceaux Andy Emler nous confie qu'il nous avait emmenés dans des mondes lointains où on ne savait même pas si on avait pieds; c'est dire si on est parti loin.
Il y a même cassé une corde de piano c'est dire s'il a tout donné.
Un espace de liberté est laissé alors à Emmanuelle, qui se transforme en une pseudo handicapée du langage, qui veut dire des choses mais qui ne peut pas, qui s’interrompt, qui chante , qui reprend qui rechante
"Comment tu me trouv..?; chut!.. on prends des vacances.. , Chut!..je t'aim... "
Est ce une scène de ménage, une déclaration d'amour qui dégénère et se transforme en hystérie à moitié chantée en tout cas c'est beau !
Suivront une chanson plus légère et pour finir un délire autour de la chanson de Grace Jones "Slave to the Rhythm"
C'est une sacrée expérience de spectacle vivant, ces artistes font preuve d'une audace folle et dégagent quelques chose de très euphorisant et de rassurant quand à la création loin des modèles tout fait du mainstream.
Euh ! Monsieur; Monsieur Euh c'était quoi exactement ce qu'on a vu là ?
Ché pas! tais toi et rêve!
JaZZmarc
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Xavier Desandre-Navarre, batterie/percussions / Emmanuelle Zagoria, Voix / Andy Emler, piano
Andy Emler et les tubistes à l'amphi Jazz
Le Jeudi 11 février à l'Amphi Jazz
Andy Emler compositeur, chef d'orchestre et pianiste est un gros gourmand... de musiques et de créations.
En résidence à l'amphi jazz pendant quatre jours il nous propose chaque soir 2 trios différents ce qui est une vrai performance et une première.
Il annonce qu'il s'agit d'un hommage qu'il se fait à lui même, mais malgré ses propos on sait que ce n'est nullement son égo qui le motive mais la passion pour son art et la volonté de mettre en avant d'autres artistes avec qui il aime travailler; il n'a en effet plus grand chose à prouver tant il a déjà été reconnu par ses pairs et son public.
Pour le premier set de cette première soirée, Andy Emler nous invite à découvrir un trio original constitué du piano du maître de cérémonie et de deux tubas celui François Thuiller et celui d'Anthony Caillet ce dernier étant un tuba ténor ou Euphonium.
En voyant ces deux instruments au physique de pachyderme on se dit que la musique pourrait être, elle aussi, lourdingue, c'est sans compter l'agilité de ses deux experts et la richesse des compositions d' Andy Emler.
La grande difficulté du chroniqueur à ce stade est de vouloir catégoriser le style de musique proposée par notre héros du soir; elle est a ranger, si vraiment il faut s'y résoudre, parmi les musiques improvisées sans nul doute, mais au delà de cette formulation il y a tant de références à des univers sonores différents qu'il vaut mieux s'en tenir là: Andy Emler est un gourmand... insatiable.
Les projets proposés ce soir sont uniques, ils n'ont jamais étaient présentés sur scène avant, c'est de la création "in vivo", pleine de fantaisie, d'humour et de prise de risque.
L'humour est partout, dans les titres " 2 toubibs pour un pianiste", dans les intros délirantes aussi, voir dans les parenthèses musicales où on entend "le boléro" de Ravel, "ne me quitte pas" et j'en passe.
Un morceau est annoncé entre Folk et musique de la Renaissance ce qui semble à priori être vraiment un grand écart cependant à l'écoute on se dit qu'après tout s'était bien vu, on a même entendu du heavy métal avec deux Tubas ça fait rêver quand même.
La musique est tout de même très écrite mais quand Andy Emler part en impro tout seul le spectateur bienveillant le sent bien passé : virtuosité mais aussi énergie, créativité et lâcher prise.
Mais ça c'était avant, c'était seulement le premier set...
JaZZmarc
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François Thuillier, tuba / Anthony Caillet, euphonium / Andy Emler, piano
Andy Emler compositeur, chef d'orchestre et pianiste est un gros gourmand... de musiques et de créations.
En résidence à l'amphi jazz pendant quatre jours il nous propose chaque soir 2 trios différents ce qui est une vrai performance et une première.
Il annonce qu'il s'agit d'un hommage qu'il se fait à lui même, mais malgré ses propos on sait que ce n'est nullement son égo qui le motive mais la passion pour son art et la volonté de mettre en avant d'autres artistes avec qui il aime travailler; il n'a en effet plus grand chose à prouver tant il a déjà été reconnu par ses pairs et son public.
Pour le premier set de cette première soirée, Andy Emler nous invite à découvrir un trio original constitué du piano du maître de cérémonie et de deux tubas celui François Thuiller et celui d'Anthony Caillet ce dernier étant un tuba ténor ou Euphonium.
En voyant ces deux instruments au physique de pachyderme on se dit que la musique pourrait être, elle aussi, lourdingue, c'est sans compter l'agilité de ses deux experts et la richesse des compositions d' Andy Emler.
La grande difficulté du chroniqueur à ce stade est de vouloir catégoriser le style de musique proposée par notre héros du soir; elle est a ranger, si vraiment il faut s'y résoudre, parmi les musiques improvisées sans nul doute, mais au delà de cette formulation il y a tant de références à des univers sonores différents qu'il vaut mieux s'en tenir là: Andy Emler est un gourmand... insatiable.
Les projets proposés ce soir sont uniques, ils n'ont jamais étaient présentés sur scène avant, c'est de la création "in vivo", pleine de fantaisie, d'humour et de prise de risque.
L'humour est partout, dans les titres " 2 toubibs pour un pianiste", dans les intros délirantes aussi, voir dans les parenthèses musicales où on entend "le boléro" de Ravel, "ne me quitte pas" et j'en passe.
Un morceau est annoncé entre Folk et musique de la Renaissance ce qui semble à priori être vraiment un grand écart cependant à l'écoute on se dit qu'après tout s'était bien vu, on a même entendu du heavy métal avec deux Tubas ça fait rêver quand même.
La musique est tout de même très écrite mais quand Andy Emler part en impro tout seul le spectateur bienveillant le sent bien passé : virtuosité mais aussi énergie, créativité et lâcher prise.
Mais ça c'était avant, c'était seulement le premier set...
JaZZmarc
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François Thuillier, tuba / Anthony Caillet, euphonium / Andy Emler, piano
dimanche 7 février 2016
Ange : L’Ode à Emile au Karavan de Chassieu
Le vendredi 5 Fevrier 2016 au Karavan de Chassieu
Mai 1977, Ange au Palais des Sports de Lyon, je m’en souviens comme si c’était hier, 10.000 personnes, Ange au sommet, disques d’or etc… et Christian Descamps qui pestait contre le son (échos, larsens etc…)
Un ange est immortel, Février 2016, Ange au Karavan de Chassieu, nous fait « Emile Jacotey Résurrection » et avec PhilBlues nous sommes venus à la messe, retrouver un peu de notre jeunesse.
Ange aujourd’hui c’est Christian Descamps qui peste toujours, le physique imposant à la Orson Welles, il ressemble désormais carrément ou plutôt rondement à son nain Stanilas qu’il a tellement chanté. Gros bide, longs cheveux blancs et barbe assorti. La voix puissante et le geste toujours aussi théâtral.
C’est aussi le petit Tristan, fils de Christian, qui aux claviers à la place de Francis donne aussi de la voix très belle et puissante comme celle du papa. Mais c'est aussi trois autres musiciens remarquables : Benoit Cazzulini à la batterie, une grande envergure dans le geste, il n’a pas fait le déplacement pour rien, le travail abattu est colossal. A son flanc droit Thierry Sudhoum, un bassiste qui n’est pas sur la réserve comme souvent, il alterne son jeu et fait le spectacle. Hassai Hadji à la guitare, nourri au biberon Jimi Hendrix, nous gratifie de quelques envolées de belles factures. Sur une belle intro de Tristan Descamps à la Rick Wright il sait aussi amusé à nous servir du Gilmour pur jus.
Nous avons donc eu droit à un Emile Jacotey bien péchu et revisité avec bonheur. Rien à redire si ce n’est le break du milieu qui présente deux ou trois morceaux actuels ou extensions ( ?) dont une compo de Tristan qui ne restera pas dans les annales malgré sa voix magnifique. Heureusement Ego et Deus nous replonge rapidement dans l’album, et c’est là qu’on réalise ce qu’est un grand album. Un univers, un son, des textes…uniques, on s’y sent bien, on a envie d’y rester.
Le rappel se fait sur Fils de Lumières, nous sommes alors dans l’Au-delà du Délire, résurrection prochaine ?
Descamps est un péquenot, un bouseux, il a de la terre sur les godasses et se mouche dans un mouchoir en tissus à carreaux, mais il est vivant, énorme, on irait bien boire un pot avec lui, il nous remercie d’être venu au spectacle vivant et de ne pas être resté devant la « lucarne à blaireaux » puis on entend une dernière fois avec bonheur Emile le maréchal-ferrant Franc-Comtois nous dire à l’oreille : « Maint'nant à c’tâge … qu’est-ce vous v'lez…. On se r'pose…. »
Un Ange passe.
JC RockBof
Mai 1977, Ange au Palais des Sports de Lyon, je m’en souviens comme si c’était hier, 10.000 personnes, Ange au sommet, disques d’or etc… et Christian Descamps qui pestait contre le son (échos, larsens etc…)
Un ange est immortel, Février 2016, Ange au Karavan de Chassieu, nous fait « Emile Jacotey Résurrection » et avec PhilBlues nous sommes venus à la messe, retrouver un peu de notre jeunesse.
Ange aujourd’hui c’est Christian Descamps qui peste toujours, le physique imposant à la Orson Welles, il ressemble désormais carrément ou plutôt rondement à son nain Stanilas qu’il a tellement chanté. Gros bide, longs cheveux blancs et barbe assorti. La voix puissante et le geste toujours aussi théâtral.
C’est aussi le petit Tristan, fils de Christian, qui aux claviers à la place de Francis donne aussi de la voix très belle et puissante comme celle du papa. Mais c'est aussi trois autres musiciens remarquables : Benoit Cazzulini à la batterie, une grande envergure dans le geste, il n’a pas fait le déplacement pour rien, le travail abattu est colossal. A son flanc droit Thierry Sudhoum, un bassiste qui n’est pas sur la réserve comme souvent, il alterne son jeu et fait le spectacle. Hassai Hadji à la guitare, nourri au biberon Jimi Hendrix, nous gratifie de quelques envolées de belles factures. Sur une belle intro de Tristan Descamps à la Rick Wright il sait aussi amusé à nous servir du Gilmour pur jus.
Nous avons donc eu droit à un Emile Jacotey bien péchu et revisité avec bonheur. Rien à redire si ce n’est le break du milieu qui présente deux ou trois morceaux actuels ou extensions ( ?) dont une compo de Tristan qui ne restera pas dans les annales malgré sa voix magnifique. Heureusement Ego et Deus nous replonge rapidement dans l’album, et c’est là qu’on réalise ce qu’est un grand album. Un univers, un son, des textes…uniques, on s’y sent bien, on a envie d’y rester.
Le rappel se fait sur Fils de Lumières, nous sommes alors dans l’Au-delà du Délire, résurrection prochaine ?
Descamps est un péquenot, un bouseux, il a de la terre sur les godasses et se mouche dans un mouchoir en tissus à carreaux, mais il est vivant, énorme, on irait bien boire un pot avec lui, il nous remercie d’être venu au spectacle vivant et de ne pas être resté devant la « lucarne à blaireaux » puis on entend une dernière fois avec bonheur Emile le maréchal-ferrant Franc-Comtois nous dire à l’oreille : « Maint'nant à c’tâge … qu’est-ce vous v'lez…. On se r'pose…. »
Un Ange passe.
JC RockBof
dimanche 31 janvier 2016
Le Silence
Avant le verbe était Le silence !
Si comme le dit Miles Davis “La véritable musique est le silence et toutes les notes ne font qu'encadrer ce silence.”
pourquoi ne ferions nous pas ici l'éloge du silence;
- Le silence comme une mise en lumière de la musique,
- le silence plutôt que le bruit et l'agitation inutile
- le silence qui s'impose devant la peine et le recueillement
Et si nous faisions une minute de lui en son hommage ...à lui ???
Je peux quand même écrire, car même si je hurle ici ... le silence est respecté, l'écriture est silence et même sur ce blog consacré à la musique
On juge la qualité d'écoute d'un public à sa propension à faire silence;
il s'agira alors d'un silence relatif ?... le silence absolu étant pour nous inatteignable nos propres vibrations venant le perturber ?
et si nous nous en tenions dans tous les cas à distance ... par peur du vide?
promis silence je ferais quand je n'aurais plus rien à dire
... avant le silence éternel
en attendant ...pour le rompre appuyez sur l'image et vous aurez "La minute de silence" arrangée par Marcus Miller; quand même !
Marcus
Si comme le dit Miles Davis “La véritable musique est le silence et toutes les notes ne font qu'encadrer ce silence.”
pourquoi ne ferions nous pas ici l'éloge du silence;
- Le silence comme une mise en lumière de la musique,
- le silence plutôt que le bruit et l'agitation inutile
- le silence qui s'impose devant la peine et le recueillement
Et si nous faisions une minute de lui en son hommage ...à lui ???
Je peux quand même écrire, car même si je hurle ici ... le silence est respecté, l'écriture est silence et même sur ce blog consacré à la musique
On juge la qualité d'écoute d'un public à sa propension à faire silence;
il s'agira alors d'un silence relatif ?... le silence absolu étant pour nous inatteignable nos propres vibrations venant le perturber ?
et si nous nous en tenions dans tous les cas à distance ... par peur du vide?
promis silence je ferais quand je n'aurais plus rien à dire
... avant le silence éternel
en attendant ...pour le rompre appuyez sur l'image et vous aurez "La minute de silence" arrangée par Marcus Miller; quand même !
Marcus
mardi 26 janvier 2016
Isaac's Mood au festival Saint-Fons Jazz
Le vendredi 22 janvier au Théâtre Jean-Marais à Saint Fons
Le festival de saint Fons ne se refuse rien cette année le tout nouveau groupe Isaac's Mood est programmé en deuxième partie de soirée,
Isaac's Mood: déjà le nom fleure bon les guitares "cocotte" à la Shaft d'Isaac Hayes et le groove des années 70,
Eh bien nous y sommes !!
Le pianiste David Bressat à laissé pour un temps son trio acoustique, pour un projet plus electro Jazz Funk; le batteur qu'il connait bien, Charles Clayette, est aussi de l'aventure et c'est Benjamin Gouhier le guitare héro de la bande et leader du groupe.
Le premier morceau nous met tout de suite dans l'ambiance c'est une reprise de Joshua Redman, et la guitare sonne comme celle de Georges Benson à l'époque où il nous faisait planer avec "In flight"(avant qu'il anime les thés dansants pour le 4 ème age): ça groove gravissime !
Le son est bien péchu, David est entouré de trois claviers électroniques et d'une boite à bidouille qu'il manipule avec gourmandise, Charles frappe fort, peut être trop, mais c'est le style "jazz rock" qui l'impose, avec la guitare qui se lâche complètement ça donne un jazz pour le coup très débridé.
Les autres morceaux seront des compositions originales certaines aux titres évocateurs du climat souhaité: " Grooving days" "Isaac's Private Club" ou "Jean club" et d'autres plus énigmatiques "Sorti par la fenêtre, rentré par le hublot".
"Grooving days" est un morceau hyper tonique du style jazz Rock festif, là le son de la guitare et la composition me font penser au guitariste Michel Cusson du groupe Uzeb.
Hervé Salamone viendra, en bonus, les rejoindre à la trompette sur deux morceaux, notamment sur une balade aérienne "in love" bien chaloupée pendant laquelle on souffle un peu avant que la folie du groove nous reprenne.
Isaac's Mood a sorti un premier CD en 2015 ils se donneront, n'en doutons pas, sur d'autres scènes de la région pour vous rendre complètement Groove.
JaZZmarc
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Benjamin Gouhier - Guitare / David Bressat - Piano / Charles Clayette – Batter
Le festival de saint Fons ne se refuse rien cette année le tout nouveau groupe Isaac's Mood est programmé en deuxième partie de soirée,
Isaac's Mood: déjà le nom fleure bon les guitares "cocotte" à la Shaft d'Isaac Hayes et le groove des années 70,
Eh bien nous y sommes !!
Le pianiste David Bressat à laissé pour un temps son trio acoustique, pour un projet plus electro Jazz Funk; le batteur qu'il connait bien, Charles Clayette, est aussi de l'aventure et c'est Benjamin Gouhier le guitare héro de la bande et leader du groupe.
Le premier morceau nous met tout de suite dans l'ambiance c'est une reprise de Joshua Redman, et la guitare sonne comme celle de Georges Benson à l'époque où il nous faisait planer avec "In flight"(avant qu'il anime les thés dansants pour le 4 ème age): ça groove gravissime !
Le son est bien péchu, David est entouré de trois claviers électroniques et d'une boite à bidouille qu'il manipule avec gourmandise, Charles frappe fort, peut être trop, mais c'est le style "jazz rock" qui l'impose, avec la guitare qui se lâche complètement ça donne un jazz pour le coup très débridé.
Les autres morceaux seront des compositions originales certaines aux titres évocateurs du climat souhaité: " Grooving days" "Isaac's Private Club" ou "Jean club" et d'autres plus énigmatiques "Sorti par la fenêtre, rentré par le hublot".
"Grooving days" est un morceau hyper tonique du style jazz Rock festif, là le son de la guitare et la composition me font penser au guitariste Michel Cusson du groupe Uzeb.
Hervé Salamone viendra, en bonus, les rejoindre à la trompette sur deux morceaux, notamment sur une balade aérienne "in love" bien chaloupée pendant laquelle on souffle un peu avant que la folie du groove nous reprenne.
Isaac's Mood a sorti un premier CD en 2015 ils se donneront, n'en doutons pas, sur d'autres scènes de la région pour vous rendre complètement Groove.
JaZZmarc
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Benjamin Gouhier - Guitare / David Bressat - Piano / Charles Clayette – Batter
Hervé Salamone nonet « Suite » au festival de Saint-Fons
Vendredi 22 janvier Théatre Jean Marais à Saint-fons
Pour la soirée d'ouverture du festival de Saint-Fons 2016 les organisateurs ont choisi de présenter deux créations issues de la scène jazz locale.
Par ordre d'arrivée; Hervé Salamone ouvre les réjouissances avec son nonet "suite". C'est un nouveau projet pour le trompettiste donné pour la première fois en octobre 2015 dans le cadre du festival Rhino Jazz.
L'originalité de "suite" est la réunion d'un quintet de jazz et d'un quartet à cordes. Alors c'est bien sûr la confrontation de styles mais aussi d'époques et de lieux; tantôt nous sommes dans un club de jazz dans une ambiance très swingue et à d'autres moments dans en auditorium hors du temps bercés par une mélodie classique.
Hervé Salamone fait preuve avec ce projet d'une grande connaissance de l'histoire du jazz dans ses compositions et une grosse maitrise de la direction d'orchestre. Neuf sur scène sur un tel projet c’est beaucoup de travail de mise au point et de discipline.
Au sein du quintet de jazz on trouve quelques pointures de la scène locale qui dégagent une grande sérénité.
Le quartet à corde lui n'est pas là simplement pour le décor, on échappe complètement aux nappes de violons sirupeux derrière un thème de jazz comme on trouve bien trop souvent à mon goût dans les productions américaines. Non ici Hervé Salamone leur a écris de vrais arrangements pour qu'ils viennent se fritter aux jazzeux.
La Trompette et la contrebasse de Ben Guyot sont très en avant elles font souvent le lien entre les deux ensembles avec beaucoup de légèreté dans les enchainements.
Le bémol à ce bel ouvrage c'est qu'il reste un peu trop sage à mon gout, tout est bien rangé presque trop "proprouné" c'est peut être la contre partie de cet exercice de style difficile.
L'association de ces deux univers ébranle nos habitudes et nos certitudes, c'est bien la mission de l'artiste que de nous empêcher d'écouter en rond.
Alors créez, créez mesdames et messieurs les artistes, nous adorons être surpris et si le résultat est d'aussi bonne qualité alors ..... surtout continuez!
JaZZmarc
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Hervé Salamone : trompette, direction, compositions / Trial Gilles : guitare / Ben Guyot :contrebasse / Romain Nassini : Piano / Charles Clayette : batterie / Gaël Rassaert : violon / Vincent Soler : violon / Vanessa Borghi : alto / Valerie Dulac : violoncelle / Olivier Biffaud : sonorisateur
Pour la soirée d'ouverture du festival de Saint-Fons 2016 les organisateurs ont choisi de présenter deux créations issues de la scène jazz locale.
Par ordre d'arrivée; Hervé Salamone ouvre les réjouissances avec son nonet "suite". C'est un nouveau projet pour le trompettiste donné pour la première fois en octobre 2015 dans le cadre du festival Rhino Jazz.
L'originalité de "suite" est la réunion d'un quintet de jazz et d'un quartet à cordes. Alors c'est bien sûr la confrontation de styles mais aussi d'époques et de lieux; tantôt nous sommes dans un club de jazz dans une ambiance très swingue et à d'autres moments dans en auditorium hors du temps bercés par une mélodie classique.
Hervé Salamone fait preuve avec ce projet d'une grande connaissance de l'histoire du jazz dans ses compositions et une grosse maitrise de la direction d'orchestre. Neuf sur scène sur un tel projet c’est beaucoup de travail de mise au point et de discipline.
Au sein du quintet de jazz on trouve quelques pointures de la scène locale qui dégagent une grande sérénité.
Le quartet à corde lui n'est pas là simplement pour le décor, on échappe complètement aux nappes de violons sirupeux derrière un thème de jazz comme on trouve bien trop souvent à mon goût dans les productions américaines. Non ici Hervé Salamone leur a écris de vrais arrangements pour qu'ils viennent se fritter aux jazzeux.
La Trompette et la contrebasse de Ben Guyot sont très en avant elles font souvent le lien entre les deux ensembles avec beaucoup de légèreté dans les enchainements.
Le bémol à ce bel ouvrage c'est qu'il reste un peu trop sage à mon gout, tout est bien rangé presque trop "proprouné" c'est peut être la contre partie de cet exercice de style difficile.
L'association de ces deux univers ébranle nos habitudes et nos certitudes, c'est bien la mission de l'artiste que de nous empêcher d'écouter en rond.
Alors créez, créez mesdames et messieurs les artistes, nous adorons être surpris et si le résultat est d'aussi bonne qualité alors ..... surtout continuez!
JaZZmarc
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Hervé Salamone : trompette, direction, compositions / Trial Gilles : guitare / Ben Guyot :contrebasse / Romain Nassini : Piano / Charles Clayette : batterie / Gaël Rassaert : violon / Vincent Soler : violon / Vanessa Borghi : alto / Valerie Dulac : violoncelle / Olivier Biffaud : sonorisateur
mercredi 20 janvier 2016
Nos héros des seventies
Et c'est pour ça que ce début d'année 2016 nous fait tant souffrir. Quoi ? Lemmy, David et aujourd'hui Glenn ?
Parmi tant d'anonymes aussi chers à notre coeur...
Lemmy Kilmister, c'était du brutal. Mais de l'humain, y'en avait."Overkill" !
David Bowie,c'était "l'homme venu d'ailleurs",avec un talent sidérant : il suffit d'écouter Rick Wakeman vous expliquer l'originalité de la partition de "Life on Mars" pour comprendre.
Et Glenn Frey c'était "Take it easy " ( on essaye, mon gars) maissurtout ce standard des standards, "Hotel California", qu'on a passé aux quarante balais du beauf (entre autres).
Alors, quoi ? Tout fout le camp ? Non messieurs. Nos héros ( David savait en parler) entrent dans l'éternité.
Ils laissent leur empreinte sur le monde des vivants et vont jammer avec Janis, Jimmy, Miles et tous les autres.
Et moi, je pose sur ma platine de vieux vinyles et j'écoute ces voix magiques qui nous font encore vibrer ...
Eclectic'bôf
"Take it easy" my friend !
mardi 19 janvier 2016
Bruno Ruder et Jeanne Added à l'Amphi Jazz : Yes is à pleasant country
Samedi 16 Janvier à l'amphi Jazz
C'est la troisième soirée du pianiste Bruno Ruder en résidence à l'amphi jazz, et la salle est comble;
ni les premiers flocons de neige de l'hiver ni les ombres encore menaçantes du 13 novembre n'auront retenus les amoureux de musique.
L'affiche est dans tous les cas fort alléchante car ce soir Bruno Ruder s'est entouré de son trio " Yes is a pleasant country" créé il a quelques 14 ans avec ses compagnons rencontrés au conservatoire de musique de Paris, le Saxophoniste Vincent Lê Quang et la chanteuse désormais bien connue Jeanne Added. Cette dernière a commencé comme violoncelliste puis elle a trouvé sa "voix" et a accompagné bon nombre de projets jazz menés par des leaders comme Vincent Courtois, Pierre de Bethmann ou encore Baptiste Trotignon. Avec son incursion réussie dans la "Pop rock tourmentée", elle a été révélation aux Transmusicales de Renne en 2014 et a sorti en 2015 son premier album "Be sensational" très bien accueilli par la critique et le public.
Retour au trio du soir " Yes is a pleasant country" un projet original et ambitieux;
un piano un sax et une voix ça donne une scène dépouillée comme le projet artistique lui même, on est tout de suite à l'os. J'ai comme la sensation qu'il faut faire preuve d'une impudeur folle pour s'exposer comme ça et se mettre en danger de cette façon
Le ton est donné tout de suite avec une reprise d'un standard de Gordon Jenkins " Good bye" (pour commencer c'est original), une chanson désarmante et déchirante sur le thème d'une rupture "kiss me as you go, Good-bye, Good-bye....";
Le groupe se tient toujours à l'écart des mélodies, comme en apesanteur, en apprivoisant les silences; il nous tient, nous, en suspension, la gorge sérrée.
Le répertoire est constitué de reprises de standards et de compositions originales, les morceaux s'enchainent avec des fondus enchainés, ils se mélangent quelques fois comme si le spectacle se créait en même temps sous nous yeux. L'improvisation est présente même pour la chanteuse qui s'amuse à brouiller les pistes.
On a entendu quelques mesures de "i've got you under my skin" la chanson immortalisée par Franck Sinatra mélangée avec un autre morceau, ce thème à l'origine plutôt léger se retrouve ici plutôt emprunt de mélancolie, elle ou il est certainement parti malgré tout dans cette version.
J'ai retenu deux instants particulièrement marquants;
la reprise d'une chanson de Gainsbourg pas très connue " la noyée" elle aussi passablement sombre et tellement belle.
"Tu t'en vas à la dérive
Sur la rivière du souvenir
Et moi, courant sur la rive,
Je te crie de revenir "
Et puis un instrumental, "Réincarnation" de Charles Ningus ou c'est Jeanne Added qui donne la première note est vocalise comme un instrument de précision qu'elle est vraiment en accord parfait avec ses deux compères : Bluffant.
Bruno Ruder est très discret ce soir; une originalité: il tourne complètement le dos au public;
et on n'a pas entendu le son de sa voix pendant ce set qui clôturait pourtant sa résidence à l'amphi.
C'est un pianiste percussif qui aime les arrêts brutaux, les silences et le dépouillement il était davantage ce soir dans l'accompagnement de la chanteuse, il a toutefois bien montré qu'il sait imposer son univers.
Même si Jeanne Added a pris pas mal la lumière ce soir le saxophoniste Vincent Lê Quang a prouvé lui aussi qu'il était parfaitement dans le ton quand il a eu des espaces de liberté, torturé à souhait comme ses complices.
Le concert se termine comme il avait commencé
"kiss me as you go, Good-bye, Good-bye....";
Yes it was a pleasant evening!
JaZZmarc
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C'est la troisième soirée du pianiste Bruno Ruder en résidence à l'amphi jazz, et la salle est comble;
ni les premiers flocons de neige de l'hiver ni les ombres encore menaçantes du 13 novembre n'auront retenus les amoureux de musique.
L'affiche est dans tous les cas fort alléchante car ce soir Bruno Ruder s'est entouré de son trio " Yes is a pleasant country" créé il a quelques 14 ans avec ses compagnons rencontrés au conservatoire de musique de Paris, le Saxophoniste Vincent Lê Quang et la chanteuse désormais bien connue Jeanne Added. Cette dernière a commencé comme violoncelliste puis elle a trouvé sa "voix" et a accompagné bon nombre de projets jazz menés par des leaders comme Vincent Courtois, Pierre de Bethmann ou encore Baptiste Trotignon. Avec son incursion réussie dans la "Pop rock tourmentée", elle a été révélation aux Transmusicales de Renne en 2014 et a sorti en 2015 son premier album "Be sensational" très bien accueilli par la critique et le public.
Retour au trio du soir " Yes is a pleasant country" un projet original et ambitieux;
un piano un sax et une voix ça donne une scène dépouillée comme le projet artistique lui même, on est tout de suite à l'os. J'ai comme la sensation qu'il faut faire preuve d'une impudeur folle pour s'exposer comme ça et se mettre en danger de cette façon
Le ton est donné tout de suite avec une reprise d'un standard de Gordon Jenkins " Good bye" (pour commencer c'est original), une chanson désarmante et déchirante sur le thème d'une rupture "kiss me as you go, Good-bye, Good-bye....";
Le groupe se tient toujours à l'écart des mélodies, comme en apesanteur, en apprivoisant les silences; il nous tient, nous, en suspension, la gorge sérrée.
Le répertoire est constitué de reprises de standards et de compositions originales, les morceaux s'enchainent avec des fondus enchainés, ils se mélangent quelques fois comme si le spectacle se créait en même temps sous nous yeux. L'improvisation est présente même pour la chanteuse qui s'amuse à brouiller les pistes.
On a entendu quelques mesures de "i've got you under my skin" la chanson immortalisée par Franck Sinatra mélangée avec un autre morceau, ce thème à l'origine plutôt léger se retrouve ici plutôt emprunt de mélancolie, elle ou il est certainement parti malgré tout dans cette version.
J'ai retenu deux instants particulièrement marquants;
la reprise d'une chanson de Gainsbourg pas très connue " la noyée" elle aussi passablement sombre et tellement belle.
"Tu t'en vas à la dérive
Sur la rivière du souvenir
Et moi, courant sur la rive,
Je te crie de revenir "
Et puis un instrumental, "Réincarnation" de Charles Ningus ou c'est Jeanne Added qui donne la première note est vocalise comme un instrument de précision qu'elle est vraiment en accord parfait avec ses deux compères : Bluffant.
Bruno Ruder est très discret ce soir; une originalité: il tourne complètement le dos au public;
et on n'a pas entendu le son de sa voix pendant ce set qui clôturait pourtant sa résidence à l'amphi.
C'est un pianiste percussif qui aime les arrêts brutaux, les silences et le dépouillement il était davantage ce soir dans l'accompagnement de la chanteuse, il a toutefois bien montré qu'il sait imposer son univers.
Même si Jeanne Added a pris pas mal la lumière ce soir le saxophoniste Vincent Lê Quang a prouvé lui aussi qu'il était parfaitement dans le ton quand il a eu des espaces de liberté, torturé à souhait comme ses complices.
Le concert se termine comme il avait commencé
"kiss me as you go, Good-bye, Good-bye....";
Yes it was a pleasant evening!
JaZZmarc
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