Une semaine avant le début du confinement, j'ai acquis à la FNAC un CD
de jazz de Carla Bley. La critique qui en avait été faite par jazzmag
m'avait alléché. Je l'ai écouté le soir même et le lendemain. Puis je
l'ai posé dans un coin et je l'ai oublié.
Et puis a commencé cette culbute du monde qui nous a conduit là où nous
sommes: confinés depuis bientôt quatre semaines face à un ennemi
invisible mais meurtrier, le covid 19. J'ai donc eu le temps de
réécouter ce disque. Et ce qui est formidable, c'est qu'il était
prophétique. Jean-François Mondot, le critique du magazine cité
ci-dessus,avait remarqué le premier mouvement de la deuxième suite du
disque intitulée Beautiful Telephones, "duo entre Steve Swallow(basse)
et Carla Bley (piano) qui déchire le coeur. Une sorte d'angoisse à deux
voix s'y exprime..." Il a raison,Jean-François, ce morceau est poignant.
Le critique parle même de "noir désespoir"."Ensuite,peu à peu,la sortie
du tunnel"( deuxième et troisième mouvements).N'est-ce pas ce que nous
vivons en ce moment ? Ou tout au moins ce que nous espérons de tout
coeur vivre le plus tôt possible.
Hasard ou nécessité, le morceau qui entame ce CD est un blues
dépouillé, entamé par Carla et Steve et magnifiée par Andy Sheppard
,entre nous,un fameux saxophoniste que nous avions découvert,
J.C.Jazzbôf et moi, à l'amphijazz quand cette salle faisait honneur à
son nom .Quant à Carla Bley, j'ai souvenir de l'avoir vue jouer à
Vienne, assis sur les gradins (quand reviendra-t-il le temps des
festivals ?)
Bref ! Voilà une sensation que ne m'avait pas encore fait découvrir le
jazz: la prescience. Quand on vous dit que la musique est d'essence pour
le moins divine...
François Jazzbôf
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