Sans la musique, la vie serait une erreur. (F. Nietzsche)


samedi 3 septembre 2016

Une semaine à Marciac 2016

 Jazz in Marciac du 30 juillet au  6 aout

 Cette nouvelle édition du festival mythique de Marciac restera marquée par le contexte très particulier de la menace terroriste sur l'hexagone, qui plaça des patrouilles de militaires et de gendarmes aux points stratégiques de la bastide et parmi la foule de la place, et diminua l'afflux de festivaliers .

Ce qui n'empêcha pas ceux qui étaient venus de revoir le trompettiste Julien Alour (omniprésent) et de faire des découvertes sur la scène du off.  Parmi les plus jeunes musiciens, citons le Clément Daldosso trio qui incluait un régional de Rhône-Alpes en la personne du pianiste Bastien Brison, ainsi qu'Oggy & the Phonics dont le premier Cd ,"Atlas" n'est sorti qu'en 2014.

Excellentes prestations aussi de musiciens confirmés comme ceux du Pierre Christophe Quartet ou encore ceux du Benoît Berthe Quartet dont le leader est lui-même un ancien élève du collège de Marciac et le pianiste discret l'excellentissime Jean Kapsa. (que nous connaissons bien à Lyon).

  Si l'on peut déplorer dans le festival "In" l'hermétisme du dernier opus des frères Moutin qui en firent la présentation à l'Astrada ou la tendance à sombrer dans le grand spectacle de Yaron Herman avec M, voire d'Ibrahim Maalouf, la simplicité et l'efficacité d'un Nicolas Folmer ou d'un Avishaï Cohen font encore une fois mouche.
 
En résumé un très bon cru que nous fêtâmes dignement par une inoubliable dégustation d'Armagnac.

 JAZZBOF FROM X ROUSSE

Et puis à l'angle d'une rue une chanteuse et ses deux acolytes nous gardent scotchés sur le bord d'un
trottoir cette année c'est Vanina De Franco qui nous à séduit et que nous aurons l'opportunité de revoir à Lyon ...normalement.
Un festival c'est toujours un mélange de confirmations de déceptions et de découvertes.  Du cru 2016 de Marciac je garderai: Nicolas Folmer dans sa formule "Horny Tonky" Benoit Berthe Quartet et Vanina bien sûr.

JaZZmarc

Nicolas Folmer : Marciac 2016 le In


Benoit Berthe Quartet : Marciac 2016 Le Off
 


Vanina De Franco : Marciac 2016 Le Off du Off



2 commentaires:

  1. Je viens de réentendre les Moutins en trio avec Antoine Hervé le 14 à Aix, ce qui m'a remis en mémoire leur prestation de Marciac.

    J'étais là, moi aussi, et si vous trouvez les frères Moutin hermétiques, c'est que vous êtes insensible à leur capacité à créer un climat musical nouveau toute les vingt secondes. C'est quelque chose de très rare. Certes, Monniot est un peu dur à entendre correctement (personnellement, il m'a fallu 4 ans), mais je vous en conjure, soyez plus prudent dans vos jugements et essayez de réécouter l'album en faisant un petit effort de relaxation, ou peut-être en vous affranchissant des cadres de l'esthétique rock. D'ailleurs effectivement, je comprends que vous ayez préféré Folmer qui, lui, a choisi de sonner hyper électrique mais si ses thèmes sont très sophistiqués, surtout dans les mises en places, lui et ses sidemen sont loin d'avoir égalé la créativité de la Factory. Somme toute, si Folmer est un des meilleurs trompettistes actuels, ses prétentions d'arrangeur sont un peu excessives.
    Bien sur, chacun ses gouts, mais croyez-moi, si vous vous piquez d'aimer le jazz, retournez les voir sur scène en observant cette fabuleuse capacité d'interaction et de mobilité.
    Autant je suis d'accord avec vous sur Malouf, autant je me permets de vous dire que vous avez raté quelque chose. Mais ce n'est pas à cause de l'hermétisme, c'est sans doute parce que ce n'est pas ce que vous n'avez pas "regardé" au bon endroit.
    Ce qui doit certainement m'arriver aussi :)
    Cordialement

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  2. Réponse à notre contradicteur : l'ampleur de notre déception face aux frères Moutin à Marciac en 2016 fut proportionnelle à notre admiration pour ce tandem rythmique unique en France et dans le monde , que nous avions vu et entendu plusieurs fois auparavant dans des formations à géométrie variable. Mais quand le déchiffrage d'un morceau de jazz nécessite un mode d'emploi,il fait retomber ce genre de musique dans un travers qui explique son trop long confinement aux marges de la culture: l'élitisme.Cela me fait penser à cet ami peintre, dont je possède trois toiles dans mon salon, qui m'explique que pour comprendre certaines oeuvres d'art contemporain (en particulier certaines "performances"), il faut connaitre tout ce qui s'est fait avant et juger à l'aune du renouvellement artistique qu'apporte l'artiste en question.

    Trop cérébral, tout ça ! Pour moi, la musique, comme la peinture, ou l'architecture nécessite,certes, une certaine initiation culturelle, mais ne doit jamais se départir d'une règle élémentaire: elle doit se ressentir quasi instinctivement, hors de toute connaissance de codes préétablis et soit disant dépassés par des créateurs géniaux. Et si l'on ne ressent rien au fond de soi face à une oeuvre d'art et qu'il est besoin d'un Champollion du type d'art concerné pour déchiffrer ses hiéroglyphes, alors le but de l'artiste n'est pas atteint.Quand j'étais enfant, mon père me faisait écouter Ray Charles ou Oscar Peterson et sans rien y connaître en jazz, j'avais envie d'en écouter encore et encore.Et c'est cette émotion que j'aime à retrouver dans un concert. Mais peut-être suis-je un béotien pour certains puristes ?


    Jazzbôf from Red Cross

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