Sans la musique, la vie serait une erreur. (F. Nietzsche)


lundi 5 novembre 2012

Baptiste Trotignon: Song, Song Song

Quelle belle surprise, après "Gouache" de Jacky Terrasson voilà un autre grand pianiste de la scène Jazz française, Baptiste Trotignon qui sort un coup de maitre avec "Song song song".
Ce jazz est en liberté, au diable les chapelles bien gardées, avec ce projet  Trotignon  démontre son amour pour les chansons, et n’hésite pas à mélanger les genres pour nous offrir simplement de la bonne musique originale.

C'est un jazz flamboyant, un jazz"champagne", qui pétille  et qui fait un bien fou. C'est un peu ce que j'avais écris pour l'album de Brad Melhdau Higtway Rider de 2010 et par certain côté il m'y fait penser;
peut être le côté "piano,piano, piano", la qualité de la production, ou la présence d'un quatuor à corde voir même l'esprit métissé de certaines compositions.

Les chansons, Trotignon les aborde de deux façons.

Il rend hommage, d'abord à quelques monuments de la chanson française dont nous connaissons les paroles par cœur, où il est inutile de faire appel à un chanteur, comme "Une petite fille" de Nougaro, ou "Ma plus belle histoire d'amour" de Barbara. Trotignon les réinvestit complétement, il en crée une œuvre à part entière. La meilleure illustration pour moi est le traitement qu'il fait de "Ne me quitte pas", ( oui il a osé) les paroles ont les entend dans notre tête mais le piano ajoute un autre niveau d'interprétation, la douceur, la supplication désespérée, puis le "pétage de plomb" intérieur et enfin comme un flash back en fondu enchainé on entend la javanaise, et dans notre tête ça fait : "...Nous nous aimions, le temps d'une chanson".     

Et puis pour d'autres chansons, des créations cette fois,  il s'est entouré de magnifiques interprètes, et entre autre Mélody Gardot comme on l'aime qui susurre délicieusement "Mon fantôme", ou Miossec pour "Palavas les flots" que j'avais du mal à écouter jusqu'à lors je l'avoue, ou encore Jeanne Added  qui vocalise à merveille sur deux morceaux.
 Si je ne devais qu'en garder un, je choisirais "Gone", morceau flamboyant, qui illustre bien à lui tout seul le projet, une ballade joyeuse et métissée.    

Ce disque est d'un accès facile, il devrait attirer un public plus large, au delà des seuls amateurs de jazz, et  faire grincer les dents de certains puristes.
Si on se laissait aller il pourrait même participer à nous rendre heureux.

JaZZmarc

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