Sans la musique, la vie serait une erreur. (F. Nietzsche)


jeudi 26 janvier 2012

Lars Danielsson : Liberetto. Tigran chez les suédois


On aurait dit que Tigran Hamasyan irait en Suède et mélange son talent à l'univers fantastique du Jazz scandinave, et puis on aurait dit qu'on y mettrait un peu de EST ce groupe de jazz suedois devenu mythique, décapité alors qu'il était au zénith de son art et de sa popularité.( voir ici)

Bingo: Ils l'ont fait!
Voilà "Liberetto"
Lieberetto est un projet mené par Lars Danielsson Contre-bassiste suédois très talentueux et expérimenté qui a rencontré Tigran.

Lars Danielsson explique : « Nous nous sommes retrouvés sur la même scène presque par coïncidence. Dès la première note jouée, nous nous sommes regardés et j'ai tout de suite senti que le dialogue que nous allions nouer serait intense ! Tigran ressent et interprète ma musique de façon spontanée et naturelle, et il compose lui-même exactement comme je pourrais le faire. Après le concert, nous sommes tout de suite convenus de partager cette magie au plus vite en studio ; une semaine après, nous étions de nouveau réunis devant les micros. C'était tout simplement fantastique d'enregistrer ce disque avec lui »

On retrouve dans cette album la pulsation vitale qui commençait à nous manquer, celle du Batteur de feu EST: Magnus Öström
Les autes musicos :Arve Henriksen à la Trompette et John Parricelli à la guitare.
Le tout est la bonne surprise du début d'année, avec des compositions de Tigran très typées.

Bon, pour moi c'est bon, cette année je vais en Suède.
JaZZmarc

dimanche 22 janvier 2012

Ibrahim Maalouf - Le concert au fil

Dimanche 22 janvier Le Fil Saint Etienne.

Parmi la débauche de climats différents présents sur l'album Diagnostic, Ibrahim Maalouf en a choisi un pour la scène : Le ROCK.

Un bon gros son de Jazz Rock tout au long du concert qui nous a bien dégagé derrière les oreilles.
Le sextet est composé en plus d'Ibrahim à la trompette, de Laurent David à la Basse (au look de Rick Wakeman), de François Delporte à la guitare électrique, de Xavier Rogé à la batterie et de Frank Woeste au Fender Rhode, et d'un autre trompettiste; et ça envoie du lourd.
Xavier Rogé à la batterie m'a fait grosse impression il est un peu freluquet mais derrière ses 7 futs c'est lui le patron, il assure pour créer des ambiances avec des sonorités très variées. Nul besoin d'un percussionniste supplémentaire, il paraît qu'il fait tout ça tout seul.
Côté répertoire, des morceaux du dernier album "diagnoqtic", notamment Beirut ( en live c'est encore mieux), mais pas seulement; il ouvre les hostilités avec le morceau "Speed Dating" qui pose bien le décor.
Le voici lors d'un concert à la cigale à Paris en janvier pour ce donner une idée.

Ibrahim Maalouf sait bien mettre le public dans sa poche, en le faisant participer, et en parlant ( beaucoup) avec lui, ceci n'enlève rien à son talent.
Les indiscrétions l'annonce à Vienne cette année, il y serait tout à fait à son aise et à sa place.
JaZZmarc
Une autre chronique sur ce concert sur JazzRhoneAlpes.com

vendredi 20 janvier 2012

Le Mâle entendu: Les mots du Jazz

A l'amphiJazz le 21/1/12

Pour leur 2eme jour de résidence à l'AmphiJazz Edouard Ferlet (piano) et Jean-Philippe Viret présente "Le Mâle entendu"
Je n'étais pas très convaincu en allant à ce spectacle: du jazz mélangé à du texte dit sur scène; en fait nous allions voir un excellent trio de jazz perturbé par une narratrice !
Et puis très vite j'ai été complétement envahi par l'émotion et la poésie qui se dégageait de la scène.

Le thème du spectacle: les mots et les maux des hommes racontés par une femme:
leur attitudes face à leur virilité, à l'image qu'ils sont sensés projeter, à leur différents stratagèmes pour gérer leur sensibilité et leur faiblesses.

"lorsqu'on séduit on n'est que force, mais quand on est amoureux on laisse une place à la faiblesse"

La femme qui dit ces mots c'est Nancy Huston, auteure et récitante j'aurais bien dit comédienne.
Les mots ce sont ceux des musiciens qui l'accompagnent, ils disent leur cheminement pour se construire, devenir un homme et un musicien, et c'est encore plus fort quand c'est une femme habillée en garçon qui les dit.
Le fait que tout puisse arriver sur cette scène est assez jubilatoire: la narratrice pourrait se mettre elle aussi au piano et le batteur pourrait alors faire une petite confession au micro.
Les hommes ne se livrent pas facilement aussi ces textes en sont d'autant plus impudiques.

"face à une femme volage, tu te sens abandonné, comme un petit garçon qui attend sa maman"

Des frissons m'ont traversés le visages vers la fin du spectacle: du plaisir brut.
Merde c'est déjà la fin.

Un petit aperçu ici

Nancy Huston Voix, Jean-Philippe Viret Contrebasse, Édouard Ferlet Piano, Fabrice Moreau Batterie.
Sur jazz-rhone-alpes.com ce billet et les autres chroniques sur les concerts de la semaine.
JaZZmarc

jeudi 19 janvier 2012

Le "George Benson Sound"


Le 17 Janvier au conservatoire de LYON

Après le projet très réussi du "Motown revival", 9 jeunes du département Jazz du conservatoire de Lyon nous présentent leur nouveau spectacle: le "George Benson Sound".
D'abord le son y est, celui de la guitare très caractéristique de M. Benson.

Le répertoire est partagé entre standards Hyper-connus de la star: "On Brodway" ou "Give me the nigth" et des morceaux plus confidentiels comme "Moody's mood" qu'on a beaucoup de plaisir à découvrir.

Ils ont monté le spectacle en trois mois et le résultat est, ma foi, tout à fait enthousiasmant.
Les musiciens sont un peu hésitants et restent collés aux partitions, aller encore quelques représentations et ils arriveront à se lâcher.
Les chanteurs de leur côté, 2 garçons et 2 filles sont assez bluffants ils font preuve d'assurance, et de personnalité, du haut de leur probable 20 ans.
Les arrangements sont réjouissants quand les chœurs font des : Wap Dou Ba,Wap Dou Ba ..., ils ont même réussi a y introduire un peu de Hip Hop.

Bref le grand Monsieur du Jazz ne les a pas impressionné mais plutôt inspiré.

Si vous avez envie de les écouter ils se produiront à l'ouverture de AvaulxJazz.

A leur age moi je découvrais l'album "In fligth" de M. George et c'était le choc, quelques années plus tard, ils reprennent "Nature Boy" avec gourmandise: Quel plaisir!

Nature Boy by George Benson on Grooveshark
Sur jazz-rhone-alpes.com ce billet et les autres chroniques sur les concerts de la semaine.

Alors Freddy "Show must go on " toujours ?
JaZZmarc

lundi 16 janvier 2012

Le sourire d'Hélène

Hélène, a décidé d'arrêter son traitement, pour s'en aller dignement et a souhaité dire au revoir a ceux qu'ils l'ont aimée.
Elle tire sa révérence et nous... ?
...nous ne pouvons que nous incliner devant sa lucidité et son courage.
Une pensée affectueuse pour elle, et une trace sur ce blog.
La bande son de ce message, elle aurait pu la choisir, nous écoutions ça, quand nous étions, ensemble, au lycée Brossolette.
Elle aidera ceux qui restent encore un moment.
JM


Paroles et traduction de The Great Gig In The Sky

The Great Gig In The Sky (Le Grand Evenement Dans Le Ciel)

And I am not frightened of dying, any time will do, I
Et je ne suis pas effrayé de mourir, les choses se feront, Je
Don't mind. Why should I be frightened of dying ?
M'en fiche. Pourquoi devrais-je être effrayé de mourir ?
There's no reason for it, you've gotta go sometime.
Il n'y a pas de raison à cela, des fois tu dois partir. .

If you can hear this whispering you are dying.
Si tu peux entendre ce chuchotement tu es en train de mourir.

I never said I was frightened of dying.
Je n'ai jamais dit que j'étais effrayé de mourir

mercredi 11 janvier 2012

Ibrahim Maalouf - Diagnostic: Une santé contagieuse

Voilà un bon exemple de jazz fusion très excitant, Ibrahim Maalouf vient de sortir la dernière pièce de sa trilogie avec son CD "Diagnostic" les deux précédents étant "Diasporas" et "Diachronism"
Son jazz sent bon les influences orientales de ses racines mais aussi pop, rock et classique. Le slam et aussi présent avec la participation d' Oxmo Puccino sur le morceau "Douce".

Je vous propose une magnifique illustration avec ce morceau, Beirut, hommage à sa ville natale. Je vous conseille de vous laisser bercer et enivrer par le son chaud de la trompette en déambulant les rues de la ville, et surtout d'écouter jusqu'au bout pour se faire surprendre par la part de violence de cette ville et de cette musique.






JaZZmarc

mardi 20 décembre 2011

Riccardo Del Fra: Chet à l'amphi Jazz

Grande soirée à l'amphijazz ce samedi 17 décembre avec la présentation à Lyon du "My Chet My Song" créé à Marciac cet été avec Roy Hargrove à la trompette. Bien entendu l'artiste américain n'est pas là, mais il est remplacé par une trompettiste remarquable, "métal mais âme" selon Riccardo himself, je veux parler de la déchirante Airelle Besson. Et l'émotion est au rendez-vous tout autant que le swing énoncé dès le premier morceau, sur un tempo assuré par le jeune Ariel Tessier ( 24 ans !) aux "cymbales et peaux" (dixit again le maestro), le tout aussi sémillant Paul Lay aux "percussions sur 88 touches" (bon mélodiste également)et les chorus de saxophone de Pierrick Pédron ( que je rêvais d'entendre, je n'ai pas été déçu). Bien entendu, Riccardo est à la baguette autant qu'à la contrebasse (la caisse usée par les années de bons et loyaux services). Sur son pupitre des partitions, mais aussi des poèmes qu'il susurre en hommage à Chet qu'il a bien connu, puisqu'il l'a accompagné pendant neuf années.Un premier set de qualité, un second set époustouflant. C'était la 19e fois que je venais à l'amphi, mais des concerts comme celui-là, on les compte sur les doigts d'une seule main.Et l'on en ressort avec l'envie de réécouter tout Chet Baker.

François Jazzbôf

dimanche 11 décembre 2011

My Blueberry nights: Le désenchantement musical

Bon aller on va dire qu'il n'est jamais trop tard pour bien faire, mais j'avoue que j'étais passé à côté de ce film sortie en 2007 jusqu'à peu, et je ne comprend pas pourquoi.
J'avais adoré "In the Mood for Love" un précédent film de Wong Kar-Wai réalisateur chinois, ce film baignait déjà dans une bande son somptueuse pour ne retenir que cet aspect des choses. Avec "My blueberry nigth" Wong Kar-Wai embarquait en plus pour la première fois au cinéma, Norah Jones, La chanteuse de jazz superstar : OK je l'ai raté.
Pour l'histoire, on peu dire que l'on suit le parcours de différents personnages qui doivent faire face à une rupture amoureuse, avec pour chacun une stratégie différente pour se protéger : Oublier dans l'alcool; rester sidérer dans la même position en attendant le retour de l'être aimé; fuir pour oublier, oublier les lieux, les dates d'anniversaire et tout le reste si c'est possible; et même le suicide pour un autre.
Le parti pris esthétique de Wong Kar-Wai dans ce film est troublant avec les couleurs douces de la nuit ou les ralentis très originaux.
Enfin la bande son qui accompagne ce film est superbe, Norah jones "the story", Casandra Wilson "Harvest moon", Cat Power " The greatest" et j'en passe.
Si vous l'avez raté aussi, courez chercher le DVD.
JM

La bande annonce

vendredi 9 décembre 2011

Festen ausecond souffle: Pêchu

Question? : Comment faire pour qu'un groupe comme Festen pratiquant un Jazz plutôt pêchu vienne jouer dans une restaurant feutré, même si le patron est au demeurant un amoureux de jazz ?
Réponse : Prendre un jour habituel de fermeture et n'ouvrir que le bar !
Ainsi quelques "Happy few" sirotant leur bières ont pu en prendre plein leurs oreilles, d'un jazz énergique et énergisant.
Sur la petite scène que propose le Second Souffle, Festen est en formation serrée, avec le batteur tournant le dos au public; et loin d'être gênante cette configuration renforçait leur symbiose.
De concerts en concerts je trouve qu'ils gagnent en assurance et en cohésion avec ce qui fait leur singularité : Un jazz moderne aux influences rock et electro; un jazz qui sait frapper fort mais aussi nous emmener délicatement dans de délicieuses mélodies.
Jean Kapsa au piano est l'élément modérateur de la bande, il distille les intermèdes d'improvisations, participant à l'organisation en "stop and go" de certains morceaux, il nous fait planer dans ses vagabondages inspirés. Damien Feau au saxophone est omniprésent il donne l'impression de se lâcher complètement, de tout donner dans ses envolées jouissives. Ajouter à cela une rythmique hyper-tonique avec Maxime Fleau à la batterie et Oliver Degabriele à la Contrebasse et ça donne un jazz-band nerveux encré dans la modernité.

Le répertoire est ce soir constitué essentiellement de compositions du groupe tirées de leur très bon premier album sorti en 2010 ( voir ici) avec notamment le superbe "Hoping_Light" tout en montée progressive et d'autres titres qui apparaitront dans leur prochain qui vient d'être enregistré et qui sortira en en 2012.
Au vu de la qualité de ce que nous avons entendu, ce deuxième album est très prometteur des compositions comme "Starfish Prime" ou "Sound Nation" font mouche.
Oh mais c'est bientôt 2012!, oui mais alors quand exactement en 2012 ? ça y est j'ai hâte.
Festen a été très présent dans la région ces derniers jours, avec une date au Périscope et au Perce-Oreille en Haute Savoie, ils nous ont confié qu'ils aimaient particulièrement jouer ici, alors on a envie de les croire et on les attend avec enthousiasme pour la suite.
Sur jazz-rhone-alpes.com ce billet et les autres chroniques sur les concerts de la semaine.

JaZZmarc

dimanche 4 décembre 2011

Billie Holiday -Lady sings the blues: Théâtre musical

Le Samedi 3 Décembre Salle Paul Garcin Lyon 1er
La compagnie "Après le déluge" reprenait Salle Paul Garcin son spectacle " Lady sings the blues" évocation théâtro-musicale de la vie et l'œuvre de Billie Holiday.
"Oui, faut que je vous dise tout de suite, je suis morte!... Et oui, je sais, on dirait pas comme ça, et pourtant..."
Agnes Fournière commence la pièce en ces termes, elle est blanche, morte et pourtant c'est bien "Lady day" qu'elle campe, qui nous raconte sa courte vie faite d'épreuves, d'amour, de gloire et de descentes aux enfers.
Sur fond de ségrégation et de prohibition déroule devant nous le parcours chaotique de la dame: son passage dans les bordels de harlem où les blancs découvraient le Jazz des noirs; ses premières expériences de chanteuse dans les clubs new-yorkais "parce qu'il fallait bien vivre", et enfin la révélation aux monde de son talent.
Elle a eu droit au meilleur et au pire: Le meilleur c'est aussi sa relation avec le saxophoniste Lester Young, son âme sœur. Le pire c'est, entre autre, son addiction aux drogues et son séjour en prison pour possession de stupéfiants.
Sur scène pour ce spectacle, Agnès Fournière joue et chante. Le passage du monologue à la chanson, semble être un exercice difficile, elle s'en sort, elle, haut la main. Sa voix est parfaitement posée et puissante.
En fermant les yeux on pouvait par moment entendre la voix de cette étoile filante que fut Billie Holiday.
Elle est accompagné de deux musiciens: Gauvain Gamon à la contrebasse et Sylvain Félix au sax. Ils sont omniprésents, dans les séquences parlés pour poser élégamment l'ambiance et pour accompagner les chansons, ils sont très justes dans le régistre des années 60, toujours très mélodieux et présents sans gêner l'actrice.

Quelques bémols à la représentation de samedi, les techniciens n'avaient pas eu le temps de finir leur réglages, aussi l'éclairage de la scène était approximatif et nous n'avons pas eu droit au diaporama sensé illustrer le spectacle par des images d'archive.
Une frustration aussi: j'aurais volontiers écouté plus de chansons.

...que d'excellentes motivations pour y retourner dès que ce spectacle se reproduira à nouveau à Lyon.
Sur jazz-rhone-alpes.com ce billet et les autres chroniques sur les concerts de la semaine.

JaZZmarc