Sans la musique, la vie serait une erreur. (F. Nietzsche)


dimanche 28 décembre 2014

Whiplash : Un thriller musical ?

Charlie Parker est devenu le saxophoniste que l’on connaît parce que Jo Jones  le batteur lui a balancé une cymbale à la tête pendant un concert. Il ne faisait pas le « Good Job ». Humilié  Bird  revint sur scène plus tard, après avoir bossé, la rage au cœur.
C’est le thème du film. Peut-on devenir un Charlie Parker sans souffrir, sans être poussé hors de soi et de ses limites. Il existe plein d’exemples bien sûr dans d’autres domaines que la musique pour le démontrer. En tout cas Fletcher (J.F. Simmons)  y croit, il dirige un Jazz Band et fait germer (en tout cas le croit-il) dans la sueur et le sang des futurs grands du Jazz. De son côté le jeune Andrew (Miles Teller) rêve de devenir batteur. Le duel ou plutôt combat qui s’installe entre ces deux là est assez vertigineux et tourne vite au thriller. Les séances de répétitions dans un décor sombre improbable sont assez extraordinaires, JF Simmons, magnifique en T-shirt noir, mène d’un bras musclé les jeunes musiciens, les humiliant tour à tour. Son jeu d’acteur est indéchiffrable, à la fois pervers et paternel. Le jeune Andrews lui se pose des questions, doit-il suivre les conseils de ses proches où la notion de réussite est différente ? Finalement il préfère se poser des sparadraps sur les doigts comme un boxeur des bandes sur les mains, et de monter sur le ring.

Mais qui sortira vraiment vainqueur de ce combat ? Le lieutenant Fletcher ou le soldat Andrew ? si au cours de  la dernière scène, mémorable, au son du fameux  «Caravan » cela semble évident, cela le devient moins pendant que le morceau se termine, qui prend vraiment la main ? Puis on se retrouve dans la rue et là on a l’impression que Fletcher ricane en coulisse dans notre dos.  

Damien Chazelle le réalisateur voulait être batteur et s’est inspiré de son expérience, Miles Teller a bossé la gestuelle du batteur pendant des mois et son travail est remarquable, même si c’est un pro sur la bande son on y croit vraiment à l'image (ce qui n’est pas toujours le cas) et tous les autres musiciens sont des « vrais », étudiants pour la plupart. Le montage est bien sûr très rythmé et les gros plans sur les instruments et musiciens très évocateurs.

Bref un régal, et pour les oreilles aussi.

JC JazzBof
Morale du film : "Si tu ne travailles pas tu finiras dans un groupe de rock !" 




Caravan avec Jo jones


jeudi 25 décembre 2014

Une voix de rocker: Joe Cocker

Personnellement,je connais plus de gens qui se sont éclatés en dansant sur "In a high time we went" que d'auditeurs de l'émission "Radioscopie".


Serais-je un cas unique ? Car ce matin, autant les commentateurs confiaient leur émotion à l'annonce de la mort de Jacques Chancel,en particulier sur France-inter (où officia le chroniqueur), autant leur silence était assourdissant sur le décès de Joe Cocker,


 LA voix de la soul britannique des seventies. Un tel traitement me semble bien indigne. Mais peut-être est-ce parce  que Joe chantait "You can leave your hat on"?

Alors, ils ont gardé leur chapeau sur la tête au lieu de l'enlever pour saluer ce grand bonhomme !

                                      F.S.P. Jazzbôf


 Et s'il n'y en avait qu'une ?

Pour F.S.P Jazzbof: sans conteste, "In a high time we went", avec la foule de souvenirs
de rocks endiablés à la fin des seventies




Pour JC rockBOf : mon coup de Coeur pour deux souvenirs inoubliables celui de Woodstock où je n'étais pas pour With a little help from my friends devant cette belle foule immense et celui à la Halle Tony Garnier où nous étions en 97 et où seuls quelques eux pouvaient comprendre...  "nous n'oublierons jamais."




Pour JMpasleblues: En 82 j'aimais bien écouter "Talking Back To The Night" en boucle.



Pour Philblues, comme pour JC Rockbof, "s'il n'en restait qu'une ?" sera un doublé :
      * Woodstock avec "With a little help from my friends" tout simplement "d’un autre monde", mais pour lequel j'étais trop jeune ;-)



      * Et bien sur l'inoubliable "Unchain My Heart" de 1987



Note: Oh on avait dit "s'il n'en restait qu'une"

mardi 23 décembre 2014

Anne Sila à la Clef de voute: D'une urgente intensité

Samedi 20 Décembre à la clef de voute.

Bonne nouvelle à la veille de Noël, Anne Sila nous est revenue, et c'est un vrai cadeau qu'elle nous offre ce soir à la Clef de voute.

Nous l'avions quittée chanteuse de jazz au sein de l'ensemble "Magnetic Orchestra", la voilà toute seule au piano pour un projet tout personnel et intimiste.

Sa version a capella de " If you love me, realy love me" ( version anglaise de"l'hymne à l'amour") nous cueille pour commencer, les longs silences entre les phrases intensifient l'émotion qui monte.

On retrouve cette urgence dans la voix d'Anne Sila, une intensité maitrisée dont elle use avec beaucoup de talent.
Elle déroule ensuite les chansons de son nouveau projet dans un registre entre pop américaine, chanson française et Jazz.
Et pourquoi choisir ?  Elle semble avoir tellement d'appétit, de gourmandise et d'enthousiasme à embrasser tous ces styles; pourquoi faudrait il choisir ? Nous allons gérer facilement notre frustration de ne pas lui coller tout de suite une étiquette.
Les chansons sont dépouillées juste un piano et une voix mais elles emplissent tellement l'espace qu'on se dit que cette artiste possède un énorme potentiel, que cette salle destinée à quelques chanceux est finalement un peu étriquée pour elle.

En showwoman expérimentée elle contrôle son set parfaitement,  fait participer le public qui n'en demande pas plus pour  scater avec elle, voir chanter le refrain  a capella de "Hallelujah" de Léonard Cohen.

Ses chansons sont plutôt des chansons d'amour et comme il n'a pas, parait il d'amour heureux, elles sont mélancoliques voir déchirantes. Anne Sila nous plonge facilement dans des ambiances sombres et avec tout autant de facilité nous en sort par un pied de nez, un clin d’œil qui dédramatise tout.          
 
Et pour les reprises:  De magnifiques chansons d'amour tristes avec entre autre une superbe version de  "T'es beau" de Pauline Croze ou encore " Dis quand reviendras-tu" de Barbara à qui elle avait consacré un album : "Tu ne te souviendras pas" en 2011.
     
La nouvelle Anne Sila est arrivée elle arbore désormais un look garçonne à la Sinead O'Conor, mais elle a toujours un cœur gros comme ça,
un nouvel album serait bienvenue aussi en guise de prochain cadeau!
JaZZmarc
Sur jazz-rhone-alpes.com ce billet et les autres chroniques sur les concerts de la semaine  



jeudi 18 décembre 2014

CHET BAKER by JOHN HARVEY




La poésie donne souvent des réponses aux énigmes les plus folles, comme celle de la mort de Chet Baker par exemple, dont on a déjà parlé ici (polar de Bill Moody).

Voici un poème de John Harvey (Recueil : Bluer than this) que je viens de découvrir en lisant The Drop un polar de Mickael Conelly de 2011

( "Ceux qui tombent" en français) .








Chet Baker

Looks out from this hotel room
across the Amstel to the girl
cycling by the canal who lifts
her hand and waves and when
she smiles he is back in times
when every Hollywood producer
wanted to turn his life
into that bittersweet story
here he falls badly, but only
in love with Pier Angeli
Carol Lynley, Natalie Wood;
That day he strolled into the studio
Fall of fifty-two and played
those perfect lines across
the chords of My Funny Valentine
and now when he looks up from
his window and her passing smile
into the blue of a perfect sky
he knows this is one of thoser
are days when he can truly fly.

Voilà, ça me plait bien !

JC JazzBof

Et pour finir, une chanson douce pour endormir le petit Timéo et pour son JMAbuelo