Sans la musique, la vie serait une erreur. (F. Nietzsche)


jeudi 25 août 2011

M.S Quartet : Au péristyle

Le 24 Août M.S Quartet au Peristyle
Le Peristyle: c'est bientôt fini pour la saison alors il faut vite en profiter avant le 10 septembre date du dernier concert.
Moi j'avoue j'en abuse, j'en ai encore profité cette semaine pour faire une découverte mercredi au set de 22h et bien m'en a pris. Derrière ce nom énigmatique de M.S Quartet se cache un trio classique pour le jazz: Piano/Contrebasse/batterie avec Michel Samoïlikoff au piano, plus une violoniste en la présence de Caroline Bugala. L'ensemble est apparu très cohérent, les deux leaders Piano et violon se relancent avec beaucoup de complicité et ça donne un très bon moment de jazz. Je pense que l'heure y était pour beaucoup, mais le public du peristyle était particulièrement attentif et enthousiaste, les pieds et les têtes qui donnent le rythme: c'est bon, nous sommes tous sur la même longueur d'onde Jazzistique.
Pour ma part j'aurais aimé un peu plus de punch dans la rythmique et de "lâcher prise".
Caroline Bugala est très convaincante, au violon elle est inspirée dans ses solos,à l'aise dans tous les registres : manouche,classique, oriental. Elle varie bien ses effets, et elle est certainement très stimulante pour le groupe, on reconnait quelquefois l'influence d'un de ses illustres professeurs: Didier Lockwood. Une de ses compositions, très enlevée, était même au programme lors de ce set. Pour le reste du répertoire on trouve un thème de Gabriel Fauré réinventé,des reprises de standards du jazz, une excellente interprétation de "O que sera" de Chico Buarqueou ( ou "Tu verras" quand c'est Claude Nougaro qui l'interprétait). Le très bon public ce soir a beaucoup insisté pour qu'il y ait un rappel et ce fut : "Someday my prince will come" Fabuleux pour finir un concert, Non ?

Michel Samoïlikoff: piano/Caroline Bugala: violon/Eric Surmenian: contrebasse/Frédéric Jeanne: batterie

JaZZmarc
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Petrucciani le film

Tu prends un piano tu mets Monk devant, t'entends du Monk, tu prends un piano tu mets Bill Evans devant, t'entends du Bill Evans, tu prends un piano, tu mets Michel devant et t'entends du Petrucciani, tu prends un piano tu mets les autres devant, t'entends un piano... (c'est dans le film)
Ce film est un bel hommage à ce Grand pianiste dont mon seul regret est bien sûr de ne pas avoir assisté à un de ses concerts, encore plus aujourd'hui depuis que j'ai vu le film, très bien monté (comme Petrucciani apparemment...)
C'est assez troublant de penser que sans son handicap (la démonstration est donnée dans le film) ce petit homme de la Drôme de 99cm n'aurait jamais été le premier non Américain a signer chez Blue Note et marquer de son empreinte le Jazz New Yorkais de l'époque. Un beau message d'espoir. Petrucciani y est émouvant, drôle et Rockn'Roll ....inutile d'en rajouter il n'y a pas les mots, c'est juste à voir et écouter avec délectation , sans hésiter.

JC JazzBof

lundi 22 août 2011

Buika: La piel que habito

Quel plaisir immense que cette apparition de Buika dans le dernier film d'Almodovar, "La piel que habito".
D'abord le film est superbe, Almodovar nous surprend toujours, la recherche d'une certaine esthétique porte sa signature; et l'histoire se révèle dérangeante à souhait . Pedro filme les femmes comme personne aujourd'hui.
Et Buika arrive comme une évidence dans l'univers de Pedro Almodovar, l'Espagne, les excès, l'exagération des sentiments, les couleurs chaudes...
Buika entre folklore Hispanique et Jazz Flamenco, nous avait fait fort impression à AvaulxJazz en 2008 où elle avait présenté son premier album.
Dans "talon aiguille" c'était Luz Cazal qui chantait "Piensa en mi", aussi la vidéo qui suit est comme un passage de relais, Buika est toujours impressionnante. Elles chantent : Sombras.
Cuando tu te hayas ido
me envolveran las sombras.



Une autre vidéo sympa ici
Celle ci est vraiment pas mal non plus :ici
Mise à jour du 13/12/2011:
Je viens de finir le roman de Thierry Jonquet "Mygale" qu'Almodovar a adapté pour créer "La piel que Habito" et j'ai réellement passé un bon moment.
C'est un polar; les bases de l'histoire sont les mêmes mais pas mal de choses sont différentes si bien que le suspens reste entier jusqu'à la fin...alternative.
Thierry Jonquet auteur Français est mort à l'âge de 55 ans en 2009 il a écris pas mal de romans noirs que je vais m'empresser de découvrir.

JaZZmarc

jeudi 4 août 2011

Roberto negro Trio : Au Peristyle

Le 4 Août Roberto Negro trio au Peristyle
Aujourd'hui c'est Jazz moderne au Peristyle, content de revoir Roberto Négro trio, je redoutais cependant que ce genre de jazz soit plus difficile à apprécier ailleurs que dans un club où l'écoute est plus ...attentive.
Ça commence doucement, quelques notes qui semblent incohérentes,...ça ne va pas marcher... , et puis ça prend, tout s'organise, la rythmique se fait plus présente et puis quoi: c'est bon.
Ce groupe nous bluffe, il nous désoriente pour mieux nous captiver un peu plus tard.
La complicité entre Roberto Negro au piano et Adrien Chennebault à la batterie semble particulièrement forte, ces deux là s'observent, se surveillent pour être complètement en osmose même au plus fort des moments d'improvisation les plus périlleux. A la basse Jérome Arrighi propose des effets originaux, cependant la sonorisation de son instrument n'est pas assez bonne pour nous permettre d'apprécier les subtilités de son jeu; c'est un point faible déjà observé lors d'autres concert au péristyle.
Roberto Negro lui est très spectaculaire lors de ses prestations,très souvent debout,il fait de grands gestes et pas mal de mimiques tant il est concentré dans son art.
Il est tout à son aise en ce lieu, on le sent tout a fait détendu. Avec beaucoup d'humour il s'adresse au public pour qu'il reste au prochain set ou qu'il achète son album le premier : "Downtown Sorry" .
C'est donc cet album qui constituera l'essentiel du répertoire du concert, des morceaux très originaux, aux bases mélodiques et aux rythmes divers notamment classique et rock.
Le groupe reprend aussi un morceau de Jeff Buckley " Grace" délicieusement méconnaissable.
La créativité dont fait preuve le trio Roberto Negro nous engage à le suivre de prêt à l'avenir, pour notre plus grand plaisir.
JaZZmarc

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mardi 2 août 2011

Marcus Malte : Les Harmoniques

Avis aux amateurs de polars Jazz , Marcus Malte vient de sortir une perle certainement la meilleure du moment.
Extrait " Bob essaya de se concentrer sur la musique. Nat Adderley était en plein chorus. Un tempo à filer des crampes, mais ça n'avait pas l'air de le gêner. Il déboulait trompette en tête et si ça dérape tant pis.Tant mieux.C'était le principe même de l'improvisation: à l'intérieur d'un cadre donné, tout remettre en question. Tout chambouler. Tout recréer. Une fraction de seconde avant d'être lâchées à l'air libre, les notes n'existaient pas encore. Leur histoire n'était pas écrite. Et une fois libérées, leur tracé ne pouvait suivre que sa propre logique, au fur et à mesure. En dehors de la pure technique instrumentale, cet exercice requérait spontanéité et sensibilité, ainsi qu'une bonne dose d'inconscience. Aucune espèce d'élément rationnel ne pouvait rivaliser avec ça."
Marcus Malte écrivain français né en 1967, a derrière lui déjà quelques publications de polar et de roman de jeunesse. Il écrit, tout simplement, très bien, il pourrait écrire dans n'importe quel genre; il a adopté le polar car c'est dans ce genre qu'il a été le plus entendu ( c'est lui qui le dit). Il a obtenu notamment, avec son précédent roman le fabuleux " Garden of love" le premier prix au festival Sang d'encre à Vienne.
Je me surprend à relire plusieurs fois un passage par pur plaisir de la musique de la phrase et de l'émotion qui s'en dégage (Comme le jazz)
Marcus aime le jazz et il en parle comme personne.
Extrait d'un dialogue ou les protagonistes doivent choisir un musicien de jazz à écouter: "- Il va de soit qu'il s'agit là de la différence entre le beau et le sublime. Entre l'éphémère et l'éternel. Tu me suis?
- De loin."

"Les Harmoniques" raconte une enquête, comme tout polar, mais c'est aussi une quête pour comprendre un amour perdu, une réflexion sur la création artistique, une évocation poignante de la guerre en Ex Yougoslavie, sur le désenchantement vis à vis de la nature humaine et sur l'innocence balayée.
Le tout baigne dans une ambiance constante de Jazz; pour exemple, pratiquement tout un chapitre est consacré à choisir la bonne version à écouter de " Every time we say goodbye" de Cole Porter à cet instant de l'histoire.
L'art de la construction de son roman et un point essentiel de la qualité de son projet, c'est vrai pour chaque chapitre et pour l'ensemble du roman.Il commence dans la candeur et la beauté et petit à petit la menace d'un corbeau de malheur se fait plus présente et finit par prendre toute la place.
"Bye bye BlackBird"


JaZZmarc

Roman à écouter ici
Le site de Marcus Malte ici
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David Bressat trio au Peristyle

Le 30 Juillet David Bressat trio au Peristyle
Avec un brin de soleil le Peristyle est vraiment un lieu superbe, l'organisation a du y penser ce samedi: Bravo.

David Bressat et son trio s'y produisait pour sa troisième journée, l'occasion pour le groupe de présenter son album fraîchement sorti : French Connection Vol2.
David Bressat est un local de l'étape,et son trio est très rodé et très complice.
Une des spécialités de groupe est de partir d'une chanson française et de la réinventer pour le jazz, au menu : "L'orage" de Brassens, "La pluie fait des claquettes" de Nougaro. J'ai particulièrement apprécié "le petit jardin" de Jacques Dutronc qui part très vite en rythme Latino où Charles Clayette à la batterie nous fait des merveilles. Mais le répertoire est aussi constitué de reprises de standards du jazz comme "Solar" de Miles Davis, de reprise de pièces classiques comme le requiem de Gabriel Faure "Libera me domine" et de compositions personnelles. Beau cocktail, d'autant plus qu'il est porté par un trio brillant. Florent Nisse à la contrebasse signe quelques compositions et prend facilement le leadership sur certains morceaux. David Bressat est toujours à son aise, est arrive à trouver la sensibilité qu'il convient à son jeu malgré un contexte sonore pas toujours bienveillant. Au péristyle le jazz porté au cœur de la ville est un peu en résistance : Klaxonnes, motos qui pétaradent, conversations un peu fortes du public; c'est cependant une magnifique vitrine pour découvrir des talents et aller les écouter plus tard dans des conditions d'écoutes plus favorables. Allons vite réécouter David Bressat Trio.
JaZZmarc

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