Sans la musique, la vie serait une erreur. (F. Nietzsche)


lundi 12 janvier 2015

Sangoma Everett trio à l'Amphijazz avec Grégoire Maret

Le jeudi 8 janvier à L'Amphijazz

Habituellement c'est le cœur léger que je me rends à l'Amphijazz, mais ce soir c'est plutôt avec l'esprit grave, encombré par les évènements dramatiques de la veille à Charlie Hebdo.
Ma consolation c'est de considérer que venir écouter du jazz est un acte de résistance face aux islamistes qui exècrent la musique et l'art en général.

 Moi qui ne crois pas en Dieu, ce que je regrette parfois, c'est pourtant en écoutant certaines musiques que je me sens proche du divin; comme invité à une communion spirituelle.
C'est dans une ambiance lourde que François Postaire, directeur de l'Amphi de l'Opéra de Lyon, nous accueille en déclarant que c'est notre liberté qui a été attaquée cette semaine, que le jazz est une musique de liberté, s'il en est, et en rappelant que Cabu était un grand amoureux du jazz et surtout du swing.
Il a dédié le concert aux victimes de Charlie Hebdo.

Place donc à la première des trois soirées consacrées à la résidence du batteur Sangoma Everrett.
Pour cette soirée il a choisi de présenter son trio.
Sangoma Everett est d'origine américaine, il a sillonné les scènes jazz en sideman, il est en France depuis 1979, et a décidé il y a quelques années de former son propre trio. Bastien Brison est au piano,  bien connu de la scène locale, du haut de ses 23 ans il démontre désormais une grande assurance et une belle créativité,    Christophe Lincontang est à la contrebasse un autre local de l'étape puisqu'il a été formé à l'école nationale de musique de Villeurbanne.
Le trio démontre une grande complicité et dispose d'un répertoire déjà fournis, beaucoup de compositions de Bastien et quelques unes de Sangoma, elles sont très percusives et embrassent des ambiances rythmiques très différentes : Aériennes, tropicales, syncopées
Sangoma affiche toujours un grand sourire, et ce soir il est particulièrement heureux, d'abord parce qu'il est en résidence ici, et qu'il a attendu ce moment depuis longtemps, nous dit il, et surtout parce qu'il a pu inviter l'harmoniciste : Grégoire Maret.


Ce dernier nous a fait grosse, grosse... impression, avec son petit jouet qui tient dans la main il crée à lui tout seul des ambiances sonores magnifiques qui sont quelques fois proches des cuivres. Avec un grand sens de la mélodie, une économie de notes et une grande inspiration dans les improvisations, il a scotché le public de l'Amphi.

On comprend qu'il soit un des harmonicistes les plus demandés de la planète, et qu'il ait déjà tourné avec Pat Metheny et Marcus Miller pour ne citer qu'eux. On compare son style à celui de Stevie Wonder et effectivement quand il reprend sur scène "Overjoy" un morceau du maître il est bluffant.

Le monsieur à l'allure taciturne, est d'origine suisse, il vit depuis longtemps aux Etats Unis, alors comme une partie de sa famille est en suisse, son frère Nicolas est venu sur scène pour les accompagner au udu, un instrument de percussion traditionnel d'origine africaine, rare dans le jazz et pas très suisse pour le coup.
Alors quand ils reprennent " The man i love" de Gershwin dans cette formation nos sombres pensées se sont pour un moment évanouies.

La soirée se terminera au rappel par un morceau de circonstance "Right back to bed", alors on y ait allé avec la conviction renforcée qu'il est essentiel de se battre pour la culture, pour les musiques libres autant que les dessins et les paroles libres.      

CharlieJazzMarc
Sur jazz-rhone-alpes.com ce billet et les autres chroniques sur les concerts de la semaine  

   
  

 

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