Quel est le film où l'on peut à la fois écouter du hang, instrument 
suisse de la famille des idiophones ( Instrument fétiche du Portico Quartet ), et une chanson d'Elvis Presley, 
sans oublier diverses musiques orientales et même un blues de la plus 
belle facture? 
Et bien, c'est un OVNI, un film "Canada Dry" (ça ressemble à... mais 
c'en est pas), un "eastern" (néologisme pour désigner un western qui se 
déroulerait à l'Est).
Vous aimez les histoires qui commencent dans une bourgade poussiéreuse 
au milieu des montagnes, les hommes armés portant des chapeaux à larges 
bords, les faciès mal rasés et les moustaches tombantes, les bars 
improbables peuplés uniquement d'hommes où la beauté d'une belle jeune 
femme semble incongrue,les réglements de compte à coups de flingue,ceux 
qui en ont et celles qui leur en remontrent. 
Alors,ruez vous sur " My Sweet Pepperland", le film d'Hiner Saleem
 : ça se passe en pays Kurde, côté irakien mais tout près de la 
frontière turque, de nos jours. Korkmaz Arslan joue le rôle du "shérif" (
 un nouveau commandant de police chargé de faire régner l'ordre dans ce 
trou perdu) et la belle Golshifteh Farahani y est l'institutrice venue 
lutter contre l'obscurantisme dans une société patriarcale qui la 
rejette.
 C'est excellemment bien joué et, en plus, exprimant un message 
malheureusement toujours actuel : trop de sociétés traditionnelles 
placent l'honneur dans la virginité et la soumission des jeunes femmes, 
tout en tolérant sans sourciller tous les trafics imaginables, la 
collaboration avec des régimes corrompus et la violence gratuite. 
A cet égard, le film d'Hiner Saalem traduit bien le malaise de la 
jeunesse proche-orientale qui étouffe dans un carcan moral dont elle 
voudrait sortir ( ce qu'a fait, dans la vraie vie, la courageuse 
Golshifteh ).
                                            François Jazzéfilmbôf
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
 
 
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire