Tout le monde connait ce moment-là : vous rentrez du boulot, épuisé
physiquement et psychologiquement. Si on vous faisait un
électro-encéphalogramme, il ne serait pas plus haut que la plaine germano-polonaise.
Vous ouvrez un can de bière d'abbaye, vous mettez un C.D. sur la platine et vous vous avachissez dans un fauteuil.
Et là ... survient le miracle. Le dernier Joshua Redman, accompagné
des fidèles Larry Grenadier (bass), Brian Blade (drums) et Brad Meldhau
(piano) qui assure aussi les arrangements.
En plus,un ensemble d'instruments à cordes sous la direction de Dan Coleman ( j'ignore qui c'est, mais il est bon).
Et vous écoutez "Lush Life" de Billy Strayhorn, l'alter-ego du Duke,
repris par cette formation de rêve (dream team).
Vous enchainez par
"Stop this train" de John Mayer et Pino Palladino.
Le piano est léger, la section rythmique juste palpable et le saxo de Joshua sonne comme une voix humaine.
Et soudain, vous êtes au Paradis, ou plutôt au Nirvana, celui de
Bouddha. Plus rien ne vous pèse.Votre esprit est serein. Joshua
enchaîne sur un Adagio de Bach. Dieu que c'est bon ! Au moment ou
j'écris ce texte, il est arrivé à "Let it be" de qui vous savez, et là
encore, c'est une fête,une symphonie, une re-création.
La félicité existe en ce bas-monde.
Je l'ai rencontrée.
François Jazzbôf
samedi 18 mai 2013
Trois Chambres à Manhattan: Un film Jazz
" Trois chambres à Manhattan" de l'immense Marcel Carné est un film
fait pour les amateurs de jazz qui fréquentent ce site.
Non seulement parce que la bande originale est signée Mal Waldron ( pianiste, qui fut un temps accompagnateur de Billie Holiday et ami de Steve Lacy ), et Martial Solal ( qu'on ne présente plus).
Mais encore parce que le film tout entier baigne dans une ambiance jazz : les 38 premières minutes sont nocturnes, on y fume beaucoup et on y consomme force whisky.
On, c'est François (Maurice Ronet), acteur déglingué par le départ inopiné de sa femme (Geneviève Page) qui rencontre Vera (Annie Girardot), magnifique, prix d'interprétation féminine à Venise en 1965), tout aussi paumée que lui.
Les 3 chambres sont celle du héros, sordide, celle de l'héroïne, partagée avec un couple branlant dont on n'apercevra que l'élément masculin,et celle que loue le nouveau couple pour entamer une relation intime.
Le jazz est omniprésent, dans le restaurant où ils se rencontrent, dans la rue où ils déambulent, dans les boîtes où ils tuent le temps.Quand le ciel s'éclaire enfin d'un soleil matinal, on devine que l'idylle est promise à un avenir.
Mais la nuit revient, chacun des amoureux a son secret à confesser et la confiance est longue à établir entre ces deux écorchés de la vie. Surtout quand des personnages ambigus ( le producteur de télévision , l'ex-mari rancunier, la starlette éblouie ) s'ingénient à la mettre en péril.
Ne ratez pas ce film, beau noir et blanc paru en DVD chez Gaumont.
François Jazzbôf
Non seulement parce que la bande originale est signée Mal Waldron ( pianiste, qui fut un temps accompagnateur de Billie Holiday et ami de Steve Lacy ), et Martial Solal ( qu'on ne présente plus).
Mais encore parce que le film tout entier baigne dans une ambiance jazz : les 38 premières minutes sont nocturnes, on y fume beaucoup et on y consomme force whisky.
On, c'est François (Maurice Ronet), acteur déglingué par le départ inopiné de sa femme (Geneviève Page) qui rencontre Vera (Annie Girardot), magnifique, prix d'interprétation féminine à Venise en 1965), tout aussi paumée que lui.
Les 3 chambres sont celle du héros, sordide, celle de l'héroïne, partagée avec un couple branlant dont on n'apercevra que l'élément masculin,et celle que loue le nouveau couple pour entamer une relation intime.
Le jazz est omniprésent, dans le restaurant où ils se rencontrent, dans la rue où ils déambulent, dans les boîtes où ils tuent le temps.Quand le ciel s'éclaire enfin d'un soleil matinal, on devine que l'idylle est promise à un avenir.
Mais la nuit revient, chacun des amoureux a son secret à confesser et la confiance est longue à établir entre ces deux écorchés de la vie. Surtout quand des personnages ambigus ( le producteur de télévision , l'ex-mari rancunier, la starlette éblouie ) s'ingénient à la mettre en péril.
Ne ratez pas ce film, beau noir et blanc paru en DVD chez Gaumont.
François Jazzbôf
mardi 14 mai 2013
Denise King & Olivier Hutman et Stephane Huchard Les CD du printemps
On pourrait appeler ça les C.D. du printemps tant ils sont plus ensoleillés que le ciel d'avril-mai le premier "Give Me The High Sign" est signé du pianiste Olivier Hutman qui, par galanterie, fait figurer la chanteuse Denise King avant lui sur la pochette ;
le second du batteur "Panamerican" Stephane Huchard qui, non content de s'entourer de requins de studio à New-york ( où il a enregistré), s'est adjoint les services d'Eric Legnini au mixage.
Autour de Denise et Olivier, j'avoue que la présence de Darryl Hall à la basse et d'un autre Olivier ( Temime) au sax m'ont convaincu d'acheter le C.D.,
alors que celle de Matt Penman à la basse et de Jim Beard souvent au Fender Rhodes m'ont fortement incité à acquérir le "Panamerican" ( de Paname + American) de Stephane.
Et depuis, je prends plaisir à groover , seul dans mon séjour ou à plusieurs en prenant l'apéro. J'ajouterai que ces achats prodigieux sortent de la boutique Harmonia Mundi qui fait face au C.N.P. Terreaux, et que je vous conseille d'aller signer la pétition pour éviter que ce magasin ne ferme ses portes, le Net portant le coup de grâce à la distribution du jazz par des disquaires indépendants autant qu'il assassine leurs plus gros rivaux comme Virgin."Let them survive !" a-t-on envie de crier.
Allez, à bon entendeur ( avec les oreilles, bien sûr !).
François Jazzbôf
le second du batteur "Panamerican" Stephane Huchard qui, non content de s'entourer de requins de studio à New-york ( où il a enregistré), s'est adjoint les services d'Eric Legnini au mixage.
Autour de Denise et Olivier, j'avoue que la présence de Darryl Hall à la basse et d'un autre Olivier ( Temime) au sax m'ont convaincu d'acheter le C.D.,
alors que celle de Matt Penman à la basse et de Jim Beard souvent au Fender Rhodes m'ont fortement incité à acquérir le "Panamerican" ( de Paname + American) de Stephane.
Et depuis, je prends plaisir à groover , seul dans mon séjour ou à plusieurs en prenant l'apéro. J'ajouterai que ces achats prodigieux sortent de la boutique Harmonia Mundi qui fait face au C.N.P. Terreaux, et que je vous conseille d'aller signer la pétition pour éviter que ce magasin ne ferme ses portes, le Net portant le coup de grâce à la distribution du jazz par des disquaires indépendants autant qu'il assassine leurs plus gros rivaux comme Virgin."Let them survive !" a-t-on envie de crier.
Allez, à bon entendeur ( avec les oreilles, bien sûr !).
François Jazzbôf
Le TALC Ensemble invite Mario Stantchev au Hot Club de Lyon
Vendredi 10 mai
Ce sont "Les nuits sonores" à Lyon, aussi dans les rues de la presqu'île de Lyon une faune bigarrée et polyglotte de jeunes gens déambule joyeusement. Ça chante, ça danse , c'est presque le printemps alors ya de la joie !!
C'est le moment pour moi de descendre dans une cave pour une autre "soirée sonore",
la cave voutée c'est celle du Hot Club, et la soirée sonore c'est celle que propose le trio TALC entendez, Trio A La Corde mené par le guitariste Philippe Roche.
Alors combien de cordes sur scène ? La guitare plus celles du violoncelle de Quentin Andreoulis, plus celles du contre-bassistes Benoit Nicolas et enfin celle du piano de Mario Stantchev qu'ils ont décidé d'inviter ce soir. Oui au fait combien de corde dans un piano ? "Quand on aime on ne compte plus" nous dit Mario, bon on va se contenter de cette pirouette,...mais seulement parce qu'on aime !
Philippe Roche a côtoyé pendant plusieurs années Michel Petrucciani, il est le créateur et responsable du Département Jazz à l'Ecole Nationale de Musique de Villeurbanne, qu'il invite Mario Stantchev lui même professeur au Conservatoire de Lyon où il a créé le département de jazz n'est pas surprenant et ça donne forcément une très belle scène et une belle soirée.
Une guitare et un violon jazz et tout de suite on pense au duo Stéphane Grappelli et Django Reinhard et effectivement le premier morceau, sans le piano d'abord, est une ballade très entrainante un peu à "la manière de", pour notre plus grand plaisir.
Mais Philippe Roche nous rassure il se tiendra à distance du jazz manouche, et effectivement nous serons plus ce soir dans registre du swing.
Les compositions sont celles de de Phillippe Roche ou de Mario Stantchev et quelques reprises.
J'ai noté un joli blues écrit par Philippe Roche en hommage à un de ses amis " Blues For JD", pendant lequel Quentin Andreoulis nous a fait une démonstration très convaincante du violon pincé qui se joue sans archet comme une guitare.
Belle soirée donc avec de très bons musiciens dans un joli écrin qu'est le "hot club" lieu historique du jazz à Lyon.
Et alors?
Et alors si j'osais, car il faut oser toucher à des monuments, au final le tout me semble un peu convenu, il a manqué pour moi, ce soir, un peu d'audace et de folie.
Ce soir la créativité et la folie était peut être ailleurs, en sortant du club point de musique électronique à portée d'oreille pour en juger, et pas mal de viande saoul en revanche qui cheminait.
La promesse de l'insolence créatrice devra encore attendre.
JaZZmarc
Philippe Roche: guitare ; Mario Stantchev: piano ; Quentin Andreoulis: violon ; Benoit Nicolas: contrebasse
Sur Jazz-rhone-alpes.com ce billet et les autres chroniques de la semaine
Ce sont "Les nuits sonores" à Lyon, aussi dans les rues de la presqu'île de Lyon une faune bigarrée et polyglotte de jeunes gens déambule joyeusement. Ça chante, ça danse , c'est presque le printemps alors ya de la joie !!
C'est le moment pour moi de descendre dans une cave pour une autre "soirée sonore",
la cave voutée c'est celle du Hot Club, et la soirée sonore c'est celle que propose le trio TALC entendez, Trio A La Corde mené par le guitariste Philippe Roche.
Alors combien de cordes sur scène ? La guitare plus celles du violoncelle de Quentin Andreoulis, plus celles du contre-bassistes Benoit Nicolas et enfin celle du piano de Mario Stantchev qu'ils ont décidé d'inviter ce soir. Oui au fait combien de corde dans un piano ? "Quand on aime on ne compte plus" nous dit Mario, bon on va se contenter de cette pirouette,...mais seulement parce qu'on aime !
Philippe Roche a côtoyé pendant plusieurs années Michel Petrucciani, il est le créateur et responsable du Département Jazz à l'Ecole Nationale de Musique de Villeurbanne, qu'il invite Mario Stantchev lui même professeur au Conservatoire de Lyon où il a créé le département de jazz n'est pas surprenant et ça donne forcément une très belle scène et une belle soirée.
Une guitare et un violon jazz et tout de suite on pense au duo Stéphane Grappelli et Django Reinhard et effectivement le premier morceau, sans le piano d'abord, est une ballade très entrainante un peu à "la manière de", pour notre plus grand plaisir.
Mais Philippe Roche nous rassure il se tiendra à distance du jazz manouche, et effectivement nous serons plus ce soir dans registre du swing.
Les compositions sont celles de de Phillippe Roche ou de Mario Stantchev et quelques reprises.
J'ai noté un joli blues écrit par Philippe Roche en hommage à un de ses amis " Blues For JD", pendant lequel Quentin Andreoulis nous a fait une démonstration très convaincante du violon pincé qui se joue sans archet comme une guitare.
Belle soirée donc avec de très bons musiciens dans un joli écrin qu'est le "hot club" lieu historique du jazz à Lyon.
Et alors?
Et alors si j'osais, car il faut oser toucher à des monuments, au final le tout me semble un peu convenu, il a manqué pour moi, ce soir, un peu d'audace et de folie.
Ce soir la créativité et la folie était peut être ailleurs, en sortant du club point de musique électronique à portée d'oreille pour en juger, et pas mal de viande saoul en revanche qui cheminait.
La promesse de l'insolence créatrice devra encore attendre.
JaZZmarc
Philippe Roche: guitare ; Mario Stantchev: piano ; Quentin Andreoulis: violon ; Benoit Nicolas: contrebasse
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samedi 11 mai 2013
Les Buttshakers au Periscope
Le Vendredi 10 mai au Péroscope
Comment remplir une salle un vendredi de pont en mai ?
Il suffit de jouer une soul survitaminée à la manière des sixties et/ou des seventies et d'avoir une chanteuse d'origine américaine dont l'énergie fantastique fait danser tout le monde.
Vous aurez reconnu Ciara Thompson, la voix charismatique des Buttshakers qui, après leur premier CD "headaches and heartaches", nous jouait ce soir-là leur nouveau six titres intitulé "Wicked woman".
Moulée dans sa courte robe ébène et tilleul, la jeune femme se lance à corps perdu dans l'interprétation de tubes en puissance tout en secouant sa crinière blonde et bouclée sur des rythmes funkys.
Aussitôt, la chaleur monte dans la salle comble. Elle remercie sa mère de lui avoir donné le virus en l'emmenant à l'age de dix ans voir et écouter Chubby Checker, et lui envoie un baiser car la dame est venue des U.S. pour soutenir ce soir sa progéniture.
Au break, elle précise qu'elle va maintenant chanter les morceaux qui permettent de "pécho". Et après ce ralentissement provisoire, rattaque de plus belle avec des morceaux du premier CD.
Il fait soif, la bière coule à flot. Le rappel est conséquent.
Que demande le peuple !
François Soulbôf
Comment remplir une salle un vendredi de pont en mai ?
Il suffit de jouer une soul survitaminée à la manière des sixties et/ou des seventies et d'avoir une chanteuse d'origine américaine dont l'énergie fantastique fait danser tout le monde.
Vous aurez reconnu Ciara Thompson, la voix charismatique des Buttshakers qui, après leur premier CD "headaches and heartaches", nous jouait ce soir-là leur nouveau six titres intitulé "Wicked woman".
Moulée dans sa courte robe ébène et tilleul, la jeune femme se lance à corps perdu dans l'interprétation de tubes en puissance tout en secouant sa crinière blonde et bouclée sur des rythmes funkys.
Aussitôt, la chaleur monte dans la salle comble. Elle remercie sa mère de lui avoir donné le virus en l'emmenant à l'age de dix ans voir et écouter Chubby Checker, et lui envoie un baiser car la dame est venue des U.S. pour soutenir ce soir sa progéniture.
Au break, elle précise qu'elle va maintenant chanter les morceaux qui permettent de "pécho". Et après ce ralentissement provisoire, rattaque de plus belle avec des morceaux du premier CD.
Il fait soif, la bière coule à flot. Le rappel est conséquent.
Que demande le peuple !
François Soulbôf
lundi 29 avril 2013
Buika y Chucho Valdes : El ultimo trago
Certes ce disque est sorti en octobre 2009, aussi nous pourrions inscrire ce billet dans la série "il n'est jamais trop tard pour bien faire".
Cependant une information ravive son actualité: Chucho Valdes est annoncé à Jazz à Vienne le 10 Juillet et il a invité Buika.
Alors si ça peut vous donner envie!!
La France a découvert la chanteuse espagnole Buika en 2006 avec son album "mi niña Lola", autant dire que j'avais déjà beaucoup aimé cet album, pas très jazz pour tout dire, mais la voix de Concha Buika m'avais emballé par sa force, et son ancrage dans le réel. On est loin des petites filles BCBG qui susurrent plus qu'elles ne chantent, Buika porte, elle, tout les excès de l’Espagne, et son art est chargé des ses débuts difficiles dans la vie .
Alors cette collaboration avec le pianiste jazz cubain Chucho Valdes c'est du pur bonheur pour moi
"El ultimo trago" ( la dernière gorgée) est un cri de douleur pendant 12 chansons, la déchirure de la rupture ou de l'amour impossible. Buika chante "l'absence" la plaie encore béante.
Dans un pays ou une fille peut s’appeler Dolores c'est à dire "Douleur" on comprend que la souffrance soit intégrée à cette tradition Judéo-chrétiennes portée à son extrêmes : il faut souffrir sur cette terre, c'est notre destin. Il faut savoir aussi que Concha est le diminutif de Maria Conception ( Il faut assumer après)
Au début on se dit : bon c'est peut être un peut trop larmoyant pour nos esprits pas très habitués à tant d'épanchement, et puis, très vite on se délecte dans cette poésie exubérante.
Cette chanteuse magnifique est accompagnée ici par un ensemble qui ne l'est pas moins, celui du maître Chucho Valdes ( le fils de feu Bebo, celui "Chico et Rita").L'album baigne dans des ambiances jazz latinos, aux percussions omniprésentes. Le piano nous accompagne avec beaucoup de fantaisie sur toutes les plages, et outres ses envolées improvisées on trouve celles du trompettiste Carlos Sarduy et celle de la guitare Flamenco de Javier Limon. C'est ce dernier, fidèle de Buika, qui produit l'album, et qui laisse ici largement la vedette à Chucho Valdes.
Pedro Almodovar témoigne de son admiration pour cette artiste sur la pochette du disque, et c'est incontestable que leurs univers sont proches.
"Les plus désespérés sont les chants les plus beaux" disait Musset qui n'avait pas entendu Buika, lui, et je suis bien d'accord avec lui.
JaZZmarc
Sur Jazz-rhone-alpes.com ce billet et les autres chroniques de la semaine
Voici deux extraits "Vamonos" et "Somos"
( j'ai l'impression que si on traduit les mots perdent de leur force)
"Y vámonos
donde nadie nos juzgue
donde nadie nos diga que hacemos mal
y vámonos
alejados del mundo
donde no haya justicia, ni leyes, ni nada, nomas nuestro amo "
Somos un sueño imposible que busca la noche
J'avais déjà posté un billet avec un duo superbe avec Luz Casal d'un autre extrait de cet album Sombra a voir ici
Cependant une information ravive son actualité: Chucho Valdes est annoncé à Jazz à Vienne le 10 Juillet et il a invité Buika.
Alors si ça peut vous donner envie!!
La France a découvert la chanteuse espagnole Buika en 2006 avec son album "mi niña Lola", autant dire que j'avais déjà beaucoup aimé cet album, pas très jazz pour tout dire, mais la voix de Concha Buika m'avais emballé par sa force, et son ancrage dans le réel. On est loin des petites filles BCBG qui susurrent plus qu'elles ne chantent, Buika porte, elle, tout les excès de l’Espagne, et son art est chargé des ses débuts difficiles dans la vie .
Alors cette collaboration avec le pianiste jazz cubain Chucho Valdes c'est du pur bonheur pour moi
"El ultimo trago" ( la dernière gorgée) est un cri de douleur pendant 12 chansons, la déchirure de la rupture ou de l'amour impossible. Buika chante "l'absence" la plaie encore béante.
Dans un pays ou une fille peut s’appeler Dolores c'est à dire "Douleur" on comprend que la souffrance soit intégrée à cette tradition Judéo-chrétiennes portée à son extrêmes : il faut souffrir sur cette terre, c'est notre destin. Il faut savoir aussi que Concha est le diminutif de Maria Conception ( Il faut assumer après)
Au début on se dit : bon c'est peut être un peut trop larmoyant pour nos esprits pas très habitués à tant d'épanchement, et puis, très vite on se délecte dans cette poésie exubérante.
Cette chanteuse magnifique est accompagnée ici par un ensemble qui ne l'est pas moins, celui du maître Chucho Valdes ( le fils de feu Bebo, celui "Chico et Rita").L'album baigne dans des ambiances jazz latinos, aux percussions omniprésentes. Le piano nous accompagne avec beaucoup de fantaisie sur toutes les plages, et outres ses envolées improvisées on trouve celles du trompettiste Carlos Sarduy et celle de la guitare Flamenco de Javier Limon. C'est ce dernier, fidèle de Buika, qui produit l'album, et qui laisse ici largement la vedette à Chucho Valdes.
Pedro Almodovar témoigne de son admiration pour cette artiste sur la pochette du disque, et c'est incontestable que leurs univers sont proches.
"Les plus désespérés sont les chants les plus beaux" disait Musset qui n'avait pas entendu Buika, lui, et je suis bien d'accord avec lui.
JaZZmarc
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Voici deux extraits "Vamonos" et "Somos"
( j'ai l'impression que si on traduit les mots perdent de leur force)
"Y vámonos
donde nadie nos juzgue
donde nadie nos diga que hacemos mal
y vámonos
alejados del mundo
donde no haya justicia, ni leyes, ni nada, nomas nuestro amo "
Somos un sueño imposible que busca la noche
J'avais déjà posté un billet avec un duo superbe avec Luz Casal d'un autre extrait de cet album Sombra a voir ici
jeudi 25 avril 2013
Aldo Romano Trio au théâtre Novarina
Le mardi 23 Avril Théâtre de Novarina à Thonon-les-Bains
Eclectisme et virtuosité, tels sont les deux mots qui viennent à l'esprit pour qualifier cette excellente prestation d'Aldo Romano, que plus de trente ans d'âge séparent de son pianiste surdoué, Baptiste Trotignon.
Le troisième compère n'est autre que Rosario Bonaccorso qui , outre le gratin du jazz transalpin, collabora aussi avec des pointures comme Benny Golson ou Lee Konitz.
Le programme que nous propose ce trio mélange compositions du maître ( "Pasolini" ou "Il camino"), standards du jazz (du Dave Brubeck, du Charlie Parker, du Gerry Mulligan -le célèbre "Bernie's tune"-, du Nougaro ) et reprises de morceaux pop qui ouvrent le concert ( " Mr Tambourine Man" de Dylan ) et le ferment ("Black dog" de Led Zeppelin ).
Aldo bat plus vite qu'il ne marche . Rosario solise comme un chef. Mais c'est Baptiste qui leur vole la vedette : par sa vitesse d'éxécution, par sa précision, par la conviction qu'il met dans le placage de ses accords autant que la finesse de ses phrasés mélodiques, Trotignon s'affirme comme l'un des plus grands pianistes français de notre époque.
Le Trio salue le public en liesse qu'Aldo remercie " d'être venu et surtout d'être resté" (allusion je pense au dernier morceau du set qui aurait pu froisser les puristes).Il fera un rappel pour le satisfaire.Et repartira en toute humilité.
François Jazzbôf
Eclectisme et virtuosité, tels sont les deux mots qui viennent à l'esprit pour qualifier cette excellente prestation d'Aldo Romano, que plus de trente ans d'âge séparent de son pianiste surdoué, Baptiste Trotignon.
Le troisième compère n'est autre que Rosario Bonaccorso qui , outre le gratin du jazz transalpin, collabora aussi avec des pointures comme Benny Golson ou Lee Konitz.
Le programme que nous propose ce trio mélange compositions du maître ( "Pasolini" ou "Il camino"), standards du jazz (du Dave Brubeck, du Charlie Parker, du Gerry Mulligan -le célèbre "Bernie's tune"-, du Nougaro ) et reprises de morceaux pop qui ouvrent le concert ( " Mr Tambourine Man" de Dylan ) et le ferment ("Black dog" de Led Zeppelin ).
Aldo bat plus vite qu'il ne marche . Rosario solise comme un chef. Mais c'est Baptiste qui leur vole la vedette : par sa vitesse d'éxécution, par sa précision, par la conviction qu'il met dans le placage de ses accords autant que la finesse de ses phrasés mélodiques, Trotignon s'affirme comme l'un des plus grands pianistes français de notre époque.
Le Trio salue le public en liesse qu'Aldo remercie " d'être venu et surtout d'être resté" (allusion je pense au dernier morceau du set qui aurait pu froisser les puristes).Il fera un rappel pour le satisfaire.Et repartira en toute humilité.
François Jazzbôf
mercredi 24 avril 2013
The Rich Tailors : Le jazz de l'Europe
Le mercredi 17 Avril au Périscope,
On a enfin trouvé le fameux tailleur riche qui nous a donné tant de souci à l'école pendant nos cours d'anglais.
C'est un groupe de jazz qui réunis des musiciens Français, Anglais et Allemands; ce quintet s'est formé de la réunion de deux trio, un anglais Blink et l'autre français Médiums.
Alors je ne connais pas leur niveau en anglais, mais concernant les mathématiques j'ai un doute, car sous prétexte qu'un des membres est commun au deux trios, 3+3 ne font pas 6. Bon passons !
Que du beau monde sur scène, d’excellents musiciens qui pour la plupart ont déjà derrière eux un beau parcours et quelques projets marquants.
On a vu par exemple récemment à A vaulx Jazz le saxophoniste Robin Fincker avec le groupe Das Kapital, et la présence de Vincent Courtois au violoncelle est un atout formidable dans un ensemble de jazz
Et pourtant au final je n'ai pas eu accès aux plaisir que doit procurer leur art avec ce projet.
La mélodie se refuse et se refuse sans cesse, pour s'accrocher à la moindre phrase mélodique il faut faire beaucoup d'effort.
Cet ensemble m'a fait penser au difficultés qu'à l'union européenne pour s'entendre, aucun membre ne veut que ça tourne rond, et j'ai trouvé que l'allemand n'y mettait vraiment pas du sien :-)
A part quelques moments éphémères je suis passé,certainement, à côté du sujet, aussi je vais me remettre à l'espagnol et écouter Chucho Valdes et Buika y vamonos !
Robin Fincker : saxophone ténor/ Daniel Erdmann : saxophone ténor et clarinette/Vincent Courtois : violoncelle/Alcyona Mick : piano/Paul Clarvis : batteur
JaZZmarc
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On a enfin trouvé le fameux tailleur riche qui nous a donné tant de souci à l'école pendant nos cours d'anglais.
C'est un groupe de jazz qui réunis des musiciens Français, Anglais et Allemands; ce quintet s'est formé de la réunion de deux trio, un anglais Blink et l'autre français Médiums.
Alors je ne connais pas leur niveau en anglais, mais concernant les mathématiques j'ai un doute, car sous prétexte qu'un des membres est commun au deux trios, 3+3 ne font pas 6. Bon passons !
Que du beau monde sur scène, d’excellents musiciens qui pour la plupart ont déjà derrière eux un beau parcours et quelques projets marquants.
On a vu par exemple récemment à A vaulx Jazz le saxophoniste Robin Fincker avec le groupe Das Kapital, et la présence de Vincent Courtois au violoncelle est un atout formidable dans un ensemble de jazz
Et pourtant au final je n'ai pas eu accès aux plaisir que doit procurer leur art avec ce projet.
La mélodie se refuse et se refuse sans cesse, pour s'accrocher à la moindre phrase mélodique il faut faire beaucoup d'effort.
Cet ensemble m'a fait penser au difficultés qu'à l'union européenne pour s'entendre, aucun membre ne veut que ça tourne rond, et j'ai trouvé que l'allemand n'y mettait vraiment pas du sien :-)
A part quelques moments éphémères je suis passé,certainement, à côté du sujet, aussi je vais me remettre à l'espagnol et écouter Chucho Valdes et Buika y vamonos !
Robin Fincker : saxophone ténor/ Daniel Erdmann : saxophone ténor et clarinette/Vincent Courtois : violoncelle/Alcyona Mick : piano/Paul Clarvis : batteur
JaZZmarc
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lundi 15 avril 2013
Remi Gaudillat:"le chant des possibles" au Periscope
Le Vendredi 12 Avril au Periscope
C'est la foule des grands soirs au Périscope,
aux habitués et autres aficionados du Jazz s'ajoute la famille et les amis, et les amis des amis d'un groupe local mené par le trompettiste Rémi Gaudillat.
Un quartet qui ne manque pas d'air, ce "Chant des possibles" étant constitué de 4 soufflants, deux trompettes, une clarinette Basse et un Trombone alors ça souffle mais pour faire beaucoup plus que du vent.
Un quartet qui ne manque pas d'allure non plus,
cette formation est originale dans sa constitution, pas de batterie ni contrebasse, mais au delà de l'exercice de style le résultat est tout a fait réussi.
Avec tant de soufflants on s'attend à une ambiance Fanfare ou Big Band et c'est parfois le cas quand les musiciens sont à l'unissons, mais ils le sont rarement la plupart du temps chacun semble évoluer en pleine liberté et en complète cohérence avec les autres. Au final il s'agit bien d'un jazz moderne, ouvert à beaucoup de climat y compris les musiques de chambre ou le rock.
Les compositions sont celles du leader, Remi Gaudillat essentiellement extraites de l'album récemment disponible. Elles sont plutôt intimistes, exactement comme il l'avait annoncé, avec un humour pince sans rire, en début de concert, il regrettait qu'il y ait trop de monde pour ce type de musique. Il a du se rassurer ensuite car malgré le caractère mélancolique et parfois sombre de ses compositions le public est resté très attentif, la qualité de l'écoute était notable et réconfortante.
De très beaux morceaux et parmi eux j'ai retenu "l'armée des poètes" ou "la marieuse".
Rémi Gaudillat fait preuve d'une grande sensibilité dans ses solos, tous les musiciens auront tous leur moment de gloire, j'ai trouvé le jeu de Laurent Vichard à la clarinette basse très spectaculaire, cette instrument décidément offre une palette impressionnante de possibilités.
Loïc Bachevillier au Trombone et Fred Roudet à la deuxième trompette ne sont pas en reste, et complète à merveille l'entreprise de soufflerie.
En fin de concert, un choix étonnant pour un dernier morceau "Lune triste", jolie, mais qui plombe particulièrement l'atmosphère , heureusement au rappel notre équipe propose une fantaisie autour d'une valse bien connue " Le beau Danube bleu". C'était aussi dans le champ des possibles.
JaZZmarc
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C'est la foule des grands soirs au Périscope,
aux habitués et autres aficionados du Jazz s'ajoute la famille et les amis, et les amis des amis d'un groupe local mené par le trompettiste Rémi Gaudillat.
Un quartet qui ne manque pas d'air, ce "Chant des possibles" étant constitué de 4 soufflants, deux trompettes, une clarinette Basse et un Trombone alors ça souffle mais pour faire beaucoup plus que du vent.
Un quartet qui ne manque pas d'allure non plus,
cette formation est originale dans sa constitution, pas de batterie ni contrebasse, mais au delà de l'exercice de style le résultat est tout a fait réussi.
Avec tant de soufflants on s'attend à une ambiance Fanfare ou Big Band et c'est parfois le cas quand les musiciens sont à l'unissons, mais ils le sont rarement la plupart du temps chacun semble évoluer en pleine liberté et en complète cohérence avec les autres. Au final il s'agit bien d'un jazz moderne, ouvert à beaucoup de climat y compris les musiques de chambre ou le rock.
Les compositions sont celles du leader, Remi Gaudillat essentiellement extraites de l'album récemment disponible. Elles sont plutôt intimistes, exactement comme il l'avait annoncé, avec un humour pince sans rire, en début de concert, il regrettait qu'il y ait trop de monde pour ce type de musique. Il a du se rassurer ensuite car malgré le caractère mélancolique et parfois sombre de ses compositions le public est resté très attentif, la qualité de l'écoute était notable et réconfortante.
De très beaux morceaux et parmi eux j'ai retenu "l'armée des poètes" ou "la marieuse".
Rémi Gaudillat fait preuve d'une grande sensibilité dans ses solos, tous les musiciens auront tous leur moment de gloire, j'ai trouvé le jeu de Laurent Vichard à la clarinette basse très spectaculaire, cette instrument décidément offre une palette impressionnante de possibilités.
Loïc Bachevillier au Trombone et Fred Roudet à la deuxième trompette ne sont pas en reste, et complète à merveille l'entreprise de soufflerie.
En fin de concert, un choix étonnant pour un dernier morceau "Lune triste", jolie, mais qui plombe particulièrement l'atmosphère , heureusement au rappel notre équipe propose une fantaisie autour d'une valse bien connue " Le beau Danube bleu". C'était aussi dans le champ des possibles.
JaZZmarc
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jeudi 11 avril 2013
Yasmina Sana et Billie à Chassieu
Le 29 mars au Karavan de Chassieu
Soirée chanson française au Karavan de Chassieu. À propos, le Karavan est quand même un lieu très sympa, cela mériterait peut être un festival jazz / blues !!
En guise de préambule, 2 jeunes chanteuses du conservatoire de Chassieu se produisent dans le hall d'entrée. 3 petites chansons, Clapton et Léonard Cohen, accompagnées par une guitare acoustique. Jolies voies, sympathique entrée en matière !
Autant vous prévenir tout de suite : j'étais venu pour voir Yasmina Sana (et accompagner mes acolytes qui ne la connaissaient pas encore), c'était la 5eme fois que je la voyais !!
Pas sur que cette chronique soit d’une objectivité absolue !
Yasmina : elle est "longue", maigre même, une crinière qu'elle essaie de maîtriser, des bras et des mains qui n'en finissent pas et un sourire ...
Et quelle voie, quelle présence !!
Sa musique est métissée, mélange d'oriental, de rock, de reggae, ...
Yasmina est née à Lyon, mais a très vite "migrée" vers Chassieu. Elle a fréquenté l'école de musique locale ou elle a appris le violon. Ce soir, c'est un peu un retour aux sources !
Le groupe : La rythmique habituelle (Basse, contrebasse : Brice Berrerd, Batterie, percussions : Renaud Burdin), mais un nouveau guitariste (dont j’ai oublié le nom).
JcJazzBof "kiffe" le bassiste, moi j'ai un faible pour le percussionniste.
Yasmina est heureuse d'être là, même si elle semble un peu impressionnée par le lieu.
Il est vrai qu'elle est plus habituée à de toutes petites salles (les fois précédentes, je l'avais vu dans des lieux plus intimes, tel le Périscope, ou elle est beaucoup plus "au contact" du public, ce qui semble mieux lui convenir).
Après une attaque rythmée ("Catégorique"), on revient à du plus intimiste. Au 3ème morceau ("Le Sol"), elle fait chanter le public.
Yasmina nous présente ensuite la quasi intégralité de son 1er album, "Animale Ordinaire".
Elle nous gratifie également d'une reprise de Baschung ("La Nuit Je Mens"). C'est une petite surprise : mais force est de constater qu’elle a la voie et le feeling pour ! Le public est conquis.
Elle parle beaucoup entre les morceaux, elle est sur scène pour partager !
La complicité avec ses musiciens est évidente, elle les aime ! Un peu comme une famille (l'intégralité du disque est composé par le groupe, Yasmina se chargeant principalement des textes).
Décidément, je suis fan (je repars avec une affiche dédicacée)! J'ai lu quelque part qu'on disait d'elle qu'elle était une "humaine de scène", ça me plait bien !
J'ai encore passé un super moment. Et il m’a semblé que cet avis était partagé.
Philblues
Yasmina, c'est ça
Billie en première partie
Nous venions écouter Yasmina évidemment, sur les conseils légèrement appuyés de PhilBlues (et il avait raison), mais il y avait aussi Billie, qui mérite bien un petit mot. Elle s’appelle donc Billie en hommage à la grande Eléonore de Baltimore comme elle le chante et cette belle voix française, même si elle n’est pas dans le même registre, mérite le respect. Nous avons donc eu deux belles voix pour le prix d’une en cette belle soirée au Karavan de Chassieu.
Billie est un trio un peu baroque qui s’inspire ouvertement de rythmes des années 80, pour cela il faut des claviers, une boite à rythme et des boutons que l’on tourne dans tous les sens (un mystère pour moi) mais le machiniste assure et c’est l’essentiel, il s’appelle Teddy Elbaz et nous fait de belles intros qui nous rappelle Cure ou Kraftwerk (il parait que Depeche Mode revient…). Il faut aussi une blonde au regard étrange, elle s’appelle Theodora King et c’est la reine du Violoncelle qu’elle épousé, planté sur son pic pour jouer debout (il se fait plus gros par instant et joue à la basse). Et puis il faut Billie qui nous fait voyager avec ses beaux textes et nous enveloppe de sa voix qu’elle met souvent en boucle. La nuit elle ne dort pas elle vole avec Peter Pan dans Londres ou bien fait l’amour avec Marilyn à Brooklyn et fait rimer Fred Astair avec les Rolling Pierres, à suivre non ?
JC JazzBof
Soirée chanson française au Karavan de Chassieu. À propos, le Karavan est quand même un lieu très sympa, cela mériterait peut être un festival jazz / blues !!
En guise de préambule, 2 jeunes chanteuses du conservatoire de Chassieu se produisent dans le hall d'entrée. 3 petites chansons, Clapton et Léonard Cohen, accompagnées par une guitare acoustique. Jolies voies, sympathique entrée en matière !
Autant vous prévenir tout de suite : j'étais venu pour voir Yasmina Sana (et accompagner mes acolytes qui ne la connaissaient pas encore), c'était la 5eme fois que je la voyais !!
Pas sur que cette chronique soit d’une objectivité absolue !
Yasmina : elle est "longue", maigre même, une crinière qu'elle essaie de maîtriser, des bras et des mains qui n'en finissent pas et un sourire ...
Et quelle voie, quelle présence !!
Sa musique est métissée, mélange d'oriental, de rock, de reggae, ...
Yasmina est née à Lyon, mais a très vite "migrée" vers Chassieu. Elle a fréquenté l'école de musique locale ou elle a appris le violon. Ce soir, c'est un peu un retour aux sources !
Le groupe : La rythmique habituelle (Basse, contrebasse : Brice Berrerd, Batterie, percussions : Renaud Burdin), mais un nouveau guitariste (dont j’ai oublié le nom).
JcJazzBof "kiffe" le bassiste, moi j'ai un faible pour le percussionniste.
Yasmina est heureuse d'être là, même si elle semble un peu impressionnée par le lieu.
Il est vrai qu'elle est plus habituée à de toutes petites salles (les fois précédentes, je l'avais vu dans des lieux plus intimes, tel le Périscope, ou elle est beaucoup plus "au contact" du public, ce qui semble mieux lui convenir).
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Yasmina et son Fan club |
Après une attaque rythmée ("Catégorique"), on revient à du plus intimiste. Au 3ème morceau ("Le Sol"), elle fait chanter le public.
Yasmina nous présente ensuite la quasi intégralité de son 1er album, "Animale Ordinaire".
Elle nous gratifie également d'une reprise de Baschung ("La Nuit Je Mens"). C'est une petite surprise : mais force est de constater qu’elle a la voie et le feeling pour ! Le public est conquis.
Elle parle beaucoup entre les morceaux, elle est sur scène pour partager !
La complicité avec ses musiciens est évidente, elle les aime ! Un peu comme une famille (l'intégralité du disque est composé par le groupe, Yasmina se chargeant principalement des textes).
Décidément, je suis fan (je repars avec une affiche dédicacée)! J'ai lu quelque part qu'on disait d'elle qu'elle était une "humaine de scène", ça me plait bien !
J'ai encore passé un super moment. Et il m’a semblé que cet avis était partagé.
Philblues
Yasmina, c'est ça
Billie en première partie
Nous venions écouter Yasmina évidemment, sur les conseils légèrement appuyés de PhilBlues (et il avait raison), mais il y avait aussi Billie, qui mérite bien un petit mot. Elle s’appelle donc Billie en hommage à la grande Eléonore de Baltimore comme elle le chante et cette belle voix française, même si elle n’est pas dans le même registre, mérite le respect. Nous avons donc eu deux belles voix pour le prix d’une en cette belle soirée au Karavan de Chassieu.
Billie est un trio un peu baroque qui s’inspire ouvertement de rythmes des années 80, pour cela il faut des claviers, une boite à rythme et des boutons que l’on tourne dans tous les sens (un mystère pour moi) mais le machiniste assure et c’est l’essentiel, il s’appelle Teddy Elbaz et nous fait de belles intros qui nous rappelle Cure ou Kraftwerk (il parait que Depeche Mode revient…). Il faut aussi une blonde au regard étrange, elle s’appelle Theodora King et c’est la reine du Violoncelle qu’elle épousé, planté sur son pic pour jouer debout (il se fait plus gros par instant et joue à la basse). Et puis il faut Billie qui nous fait voyager avec ses beaux textes et nous enveloppe de sa voix qu’elle met souvent en boucle. La nuit elle ne dort pas elle vole avec Peter Pan dans Londres ou bien fait l’amour avec Marilyn à Brooklyn et fait rimer Fred Astair avec les Rolling Pierres, à suivre non ?
JC JazzBof
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