Samedi 12 mai à la clef de Voute
et Jeudi 18 mai à l'Amphi Jazz
Le passage de l'excellent Pierre de Bethmann en quartet à l'amphi fut
l'occasion hier de faire une comparaison avec un petit club privé local,
je veux bien sûr parler de la Clef de Voûte où j'avais passé la soirée
de samedi dernier à écouter une chanteuse , locale elle aussi,
Clémentine Vacher et son Ella Quintet.
Le répertoire était dans les deux cas constitué de standards. Bien
entendu la virtuosité des musiciens faisait pencher la balance du côté
de l'amphi.
Mais l'ambiance dans la salle était nettement plus froide sous l'opéra que dans la cave voûtée de la place Chardonnet.
Question de moyenne d'âge du public ? Sans doute.
De chaleur soporifique ? Peut-être aussi.
De cadre ?
Clémentine Vacher
Notre pianiste préféré insista sur l'historicité du lieu pour le jazz (
il est vrai que la première fois que je l'avais vu, c'était en sideman
de Stéphane Huchard en 2003, quatorze ans déjà !), il y enregistra une
session live de la reformation du groupe mythique Prysm, il y revint en
différents équipages (entre autres les frères Moutin) et hier, il
rassemblait Sylvain Romano à la contrebasse,Tony Rabeson à la batterie
et Mark Turner au sax.
Du beau monde, reprenant entre autres Miles Davis, John Coltrane ou
Wayne Shorter ! Mais d'où venait alors cette langueur monotone...
Retour à la Clef de voûte avec Stephane Vincenza au piano, Cedric
Perrot et fils à la ryhmique, Bubu au sax et ce soir (29 avril) Hervé
Salamone (ce dernier à la trompette, les autres n'ont pas changé
d'instrument) pour réviser nos bases, à savoir Clifford Brown, Nat
Aderley et autres.
A chaque fois l'occasion de redécouvrir un classique.
Ce soir, ce sera "Killer Joe" de Benny Golson.
Petite anecdote de
Stephane sur ce vieux monsieur du saxo devenu parrain du lieu qui était
venu en personne jouer sur place. Concert mémorable que j'avais vécu où
les intros de morceaux (où ? quand ? comment? pourquoi? ) étaient
quasiment encyclopédiques, Mr Golson étant aussi bavard que bon
compositeur. A propos de ce morceau, il avait dit que dans toutes les
villes des U.S.A., il y avait toujours un type à la sortie du club de
jazz nanti d'une belle bagnole, de beaux costards (comme Fillon) et de
nanas superbes et qu'invariablement, il s'appelait Joe. Et le standard en
question était absolument réussi, Heliodore (le bassiste de quinze ou
seize ans) détenant le secret du swing.
Le Rasteau était bon, la
concentration maximale et le moment inoubliable. So long, friends !
Au cœur du quartier branché de Confluence un nouveau lieu, branché lui aussi, le Docks 40 accueille ce soir China Moses pour un premier Showcase.
Il faudra compter désormais sur le Docks 40 car tous les mercredis Jazz Radio, qui est partie prenante du lieu, proposera un plateau Jazz.
Mes biens chers Jazz-frères mes biens chères Jazz-sœur, réjouissons-nous tous en cœur !
Oui, souhaitons un grand succès à cette initiative qui nous l’espérons attirera un nouveau public vers la musique que nous chérissons.
Un Showcase, c'est court ! le nombre de musiciens est souvent réduit ! et l'environnement n'est pas toujours facile, en l’occurrence ici l'auditoire mange et bois avec force bruit ! ( oui on est très bien accueillis au Dock 40)
China Moses uniquement accompagnée par Luigi Grasso au piano, dans un premier temps, telle une Show Woman expérimentée gagne la partie dès le premier morceau "Running" qui ouvre aussi son dernier album "Nightintales" qu'elle est venue présenter ce soir.
La version Show case de ce morceau Soul très nerveux est ici forcément plus intimiste, mais avec une chanteuse aussi percutante il ne perd pas de son efficacité.
Pour son 6 ème album China Moses n'a retenu que des compositions personnelles; une suite d'histoires vraies ou fausses; des contes qu'elle semble avoir beaucoup de plaisir à interpréter dans son univers entre soul, jazz et funk
Luigi Grasso, qui est aussi le directeur musical de ce nouveau projet; à repris son saxophone dès le deuxième morceau pour laisser le piano au légendaire Alain Jean-Marie qui a notamment accompagné longtemps la maman de China : Dee Dee Bridgewater
Du haut de ses 71 printemps, Alain Jean-Marie nous donne une leçon d'agilité même si le piano droit qu'on lui a mis à disposition ce soir n'était pas au mieux de sa forme lui.
Parmi les histoires fausses, China Moses s'éclate avec légèreté en interprétant un morceau qui pourrait faire partie d'une comédie musicale "Blame Jerry".
J'ai pour ma part été très sensible à une histoire qu'elle semble vraiment avoir vécue, sur le thème de l'état de vulnérabilité que peut engendrer le sentiment amoureux "Whatever", cette ballade sensible aurait mérité une meilleure qualité d'écoute, mais nous assistions seulement à un Showcase, alors il faudra écouter son album ou la revoir sur scène pour un vrai "concert".
"Showcase must go on" quand même.
JaZZmarc
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Samedi 18 mars.
Samedi soir à la Clef de Voûte Julien Bertrand nous a présenté sa «
nouvelle mouche » "New flight" fraîchement sortie du pavillon de sa
trompette, et ce n’est pas une Tsé Tsé ! c’est une mouche, comme
illustrée sur la belle pochette, aux deux réacteurs bien chargés au Hard
Bop et Funk , et nous avons volés très haut avec elle.
Julien Bertrand est un musicien généreux et sympa et il nous a tout
donné ce samedi soir avec son nouveau groupe New Fly : Thibaud Saby au
piano /Rhodes à la fluidité remarquable, son intro sur "Uncle Chesnut
II" nous a littéralement embarqué.
Uncle Chesnut est le surnom donné par le fils de Julien au
contrebassiste Ardéchois François Gallix, de retour au pays, l’album a
été enregistré à Alboussière. Il s’est bien amusé avec son compère
Arthur Declercq à la batterie offrant une rythmique dynamique parfaite à
la trompette éclatante (mon oreille droite bourdonne encore) et au
bugle bien chaud de Julien Bertrand.
Julien Bertrand écrit pour les gens qu’il aime, « a lilltle one for a
little one » pour son fils (dans la salle), « Blues sister » pour sa
sœur. A part un titre du trompettiste Russel Gunn qu’il nous invite à
découvrir et qui semble l’inspirer, tous les titres joués sont ses
compos et déjà ça c’est remarquable.
A la mi-temps le temps d’une bière ou d’un St Joseph (soirée Ardéchoise
oblige) nous retrouvons les musiciens pour échanger quelques mots,
Julien nous confie toute la difficulté qu’ont les artistes comme lui,
sans producteur, à vendre leur musique (sans vendre leur âme). Pas
encore un festival à l’horizon pour eux cet été, quel dommage. Quand je
pense au bonheur et à la fraîcheur qu’apporte cette musique, les
nombreux jeunes présents samedi en témoignent ainsi que tous les
festivals qui nous accompagnent toute l’année et de partout dans le
pays, je ne suis hélas pas étonné de ce constat mais plutôt du désert
culturel où nous entraine les programmes de la plupart de nos candidats
politiques.
La deuxième mi-temps sera plus Funky et se terminera avec la visite
surprise de l’excellent Vincent Perrier au sax tenor (un habitué lui
aussi de la Clef de Voûte) sur une compo de Julien Bertrand encore.
Quelle belle soirée.
Dans le Chapeau des artistes chacun glisse une pièce ou un billet selon
ses moyens, seule rémunération des musiciens. On peut donner un revenu
universel ou préférer offrir des costards. C'est selon.
François Gallix nous rattrape sur les marches au moment de quitter la
place Chardonnet pour nous demander notre adresse email afin de nous
envoyer ses dates de concerts dans la région cet été, l’œil plein
d’étoiles. C’est aussi ça le Jazz.
Salut Julien et bon vent.
Aujourd'hui Pierre Bouteiller est mort, animateur sur France Inter, il a pendant des années partagé avec gourmandise et enthousiasme son amour pour le Jazz.
"Quoi qu'il en soit" aller écouter le quintet de Christophe Moniot ce soir c'est un peu démontrer que "Jazz must go on".
C'est la deuxième soirée de sa résidence à l'amphi et le saxophoniste a réuni ce soir autour de lui une espèce d'équipe de rêve du jazz moderne français. Franck Vaillant à la batterie prend la direction des opérations dès le début du concert, c'est lui qui va structurer le premier mouvement du premier morceau, et il fait feu de tout bois depuis son poste de pilotage: casserole, feuilles en plastique, clochettes et j'en passe; pendant ce temps ses acolytes ont tout loisir de vagabonder sur un thème mener tambour battant ( plutôt batterie battante et vaillante même)
Ouff, le morceau va durer 20 minutes et il donne le ton de la soirée : de la haute voltige
La composition de Christophe Moniot "serait" un détournement du "Quatuor pour la fin du Temps" d’Olivier Messiaen.
Nous avons à faire à une machine de haute précision bourrée de fantaisie; un vrai défi relevé haut la main.
Tous les musiciens participent aux compositions elles sont interprétées toujours avec beaucoup de recherche de sons, Christophe Moniot n'hésite pas à utiliser l’électronique pour triturer le son de son saxophone ou en utilisant un clavier numérique.
Aussi l'ensemble est résolument moderne.
Merci Pierre
Marc Ducret à la guitare varie ses interventions, alternant les séquences planantes avec des riffs rocks distordus. Bruno Chevillon à la contrebasse est d'une implacable solidité, proposant un son proche de la perfection ( si jamais elle existe)
Je m'étonne tout au long de la soirée de tant de liberté apparente pour une telle cohérence
La composition du pianiste Stéphan Oliva est une magnifique ballade qui sera tournée en dérision par la fantaisie de Marc Ducret et Franck Vaillant : une vrai réussite.
Le morceau de rappel sera de Franck Vaillant "C'est cool d'être ami" une composition jouissive se terminant en une montée en apothéose.
Le voyage proposé par ces techniciens de haut niveau, improvisateurs, poètes, rêveurs, pour la seule beauté éphémère d'une soirée, nous aura paru bien court.
Liberté, impertinence, humour et finesse : tout Bouteiller quoi !
JazzMarc
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Christophe Monniot :saxophones, Marc Ducret: guitare, Stéphan Oliva: piano, Bruno Chevillon: contrebasse, Franck Vaillant : batterie
On a l'impression de se retrouver à la maison en arrivant à la Clef de
voûte. Stéphane Vincenza nous serre la main avec un grand sourire.
Ce soir, il accompagne avec Cédric Perrot (batterie) et fils
(contrebasse) une section cuivres composée de Michel Buathois (sax) et
Aurélien Joly (trompette).
Standards à l'honneur avec "Bernie's tune", "Night in Tunisia", "What's new" et autres.
Bon son, beaucoup de swing et une salle comble et éclectique (des
jeunes,des moins jeunes,des musicos,de simples mélomanes).
La douceur
printanière a sans doute incité les jazzophiles à sortir.
Le jeune contrebassiste est concentré sur son sujet et n'hésite pas à
faire sa part de soli, y compris à l'archet. Chacun des soufflants nous
offre sa ballade.
Mais sur "Move", c'est Cédric qui assure avec brio. Stéphane s'éclate
sur son clavier et nous remercie, avant d'entamer le dernier morceau, de
faire vivre la musique en venant l'écouter en club.
Nous laissons les musiciens finir entre eux par une jam dont ils se réjouissent à l'avance.
La semaine prochaine, nous essaierons le Saint-Georges.
Mais ,si vous passez par la Clef de voûte, c'est l'excellent Julien Bertrand qui sera là (en quartet).
Ne serait-ce que parce que le héros incarné par Ryan Gosling, Seb , est
un pianiste puriste qui rêve de réouvrir un club de jazz où jouèrent
les plus grands, ce film mérite notre attention.
La musique du film, composée par Justin Hurwitz (et qui lui a valu un oscar), est d'ailleurs fondamentalement jazzy.
Mais rien que la scène où Seb explique à Mia, qui lui a avoué détester
le jazz, tout ce qu'il faut comprendre dans le morceau que joue sous
leurs yeux un quartet au fond d'un club appelé "Ligthouse", rien que ça
vous dis-je, mérite le déplacement.
D'ailleurs Mia est convaincue et commence à apprécier cette musique en
voie d'extinction aux States d'après Keith (incarné par le chanteur de
soul John Legend),le tentateur pop qui dévie Seb de sa route initiale et
lui fait
trahir son rêve.
Car ce film parle aussi de rêves, de confiance en soi, d'amour et des
différents chemins que peut suivre une vie.
Le tout filmé avec une
maestria confondante (regardez les couleurs,les éclairages,les
cadrages,le montage,les références à Fred Astaire ou Jacques Demy).
Bref ! J'aime. Et j'espère que vous aimerez aussi.
Electrophazz a 10 ans et ce soir au Jack Jack ils ne sont pas peu fiers de présenter leur troisième album "Electric city".
Le groupe a de grosses ambitions et met beaucoup de moyens et d’énergie dans ce nouveau projet.
Ils seront jusqu'à 10 sur scène en comptant tous les chanteurs et les 3 soufflants.
La composition du groupe a évoluée autour du noyau dur depuis les débuts, au fil du temps et des nouveaux projets.
Ce soir, Keven Smith, un rappeur américain, est très en avant; dommage ce n'est pas forcément ce que je préfère pour être politiquement correcte, et Trump n'a rien à y voir.
Le concert a un peu de mal à décoller me semble t'il, les cuivres sont un peu timide, le batteur un peu simpliste derrière les vociférations du rappeur.
Et puis chacun des membres trouve ses marques et toute l'originalité et la richesse du groupe se déploie : Un jazz funk Soul efficace et lumineux. David Marion en grand sorcier du projet, qui assure la majorité des compositions, impulse son groove derrière ses claviers, il est soutenu dans cette tache par les deux magnifiques chanteuses Célia Kaméni et Thaïs Lopes de Pina qui transmettent leur enthousiasme à un public conquis.
Les compositions sont souvent propices à faire bouger les popotins, mais d'autres comme "love is my choice" nous prennent aux tripes; Celia est au chant principal accompagnée simplement par le saxophone: tout va bien !
En invité presque surprise le rappeur Nota Bene interviendra pour quelques morceaux et à chaque fois avec beaucoup d’efficacité et de succès.
Le nouvel album "Electric city" sera disponible le 24 février nous lui souhaitons beaucoup de succès et un belle tournée à Electrophazz.
Avis aux amateurs (et j'en connais) le Jack Jack propose désormais des apéro-jazz un mercredi par mois de 19 à 21heures sous la thématique " About Jazz and Wine": un moment pour déguster du vin et écouter du jazz. What else ?
http://jackjack.fr/concerts/
JaZZmarc
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Tim Campanella (batterie), Yann Phayphet (Basse), David Marion
(claviers), Antoine Viallefont (sax alto/soprano), Jean-Alain Proviste
(sax ténor), Thaïs Lopes de Pina (Chant), Célia Kaméni (Chant), NotaBene
(Rap), Keven Smith (rap), ?(Trompette )
Le Jack Jack a su attirer du monde un jeudi, soir de pluie, en donnant une carte blanche au groupe ElectroPhazz qui lui a choisi pour ouvrir la soirée le duo Loop Deluxe.
C'est un duo original qui associe la belle voix de Lisa Caldognetto à la guitare basse 6 cordes de Cristophe Garaboux et à quelques assistants électroniques.
Dans la lignée d'un Tuck and Patti des temps modernes Loop Deluxe reprend quelques chansons pop du moment des Maroon Five ou de katy Perry dans un univers personnel ou se mêlent le jazz et l' électronique.
Mais le duo nous livre aussi quelques compositions de Christophe Garaboux d'un très bon calibre comme " Just do it now"; le titre cogne comme une standard Funky.
La grosse maitrise de leur compagnons électroniques permet de garder la fluidité d'un concert acoustique avec une multitude de possibilités. Les loop se superposent, ainsi on peut passer d'une chanson intimiste voix/guitare à un groupe de choristes avec batteurs et nombre de guitares.
Une mention spéciale pour la repris de Rihanna " Diamond", que Lisa reprend à son compte avec beaucoup de talent, en la transformant en balade tendre sans aucune surenchère vocale.
Le groupe est a découvrir sur internet ou en écoutant leur récent EP; mais mais ...rien ne vaut la scène
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Christophe Garaboux/basse/ loop et Lisa Caldognetto chants/loop