Encore une occasion de vérifier le pouvoir d'attraction de la planète
jazz parisienne. Je lisais il y a un mois Jazz Magazine numéro 700 et à
la page 108, la célèbre revue recommandait le passage au rayon import de
Gibert Joseph du quartier latin. Qu'à cela ne tienne ! J'étais à Paris
ce mardi 12 décembre.
Direction le 34 du boulevard St Michel, au
sous-sol. Et là ,c'est la caverne d'Ali Baba. Chaque artiste a droit à
un ensemble de CD proprement hallucinant. En particulier des imports
japonais. Impossible de ne pas craquer (j'ai trouvé sous le label Hi Hat
trois perles - deux Tony Williams, conseillés d'ailleurs par Jazzmag, et
un Oscar Peterson live ).Et si je n'avais pas été accompagné, j'y
aurais passé l'après-midi.
Ensuite, soirée rue des Lombards avec apéro sur la terrasse chauffée
du Sunset/Sunside, puis concert du saxophoniste Samy Thiebault au Duc
des Lombards (qui nous interprète en quintet et même sextet son dernier
opus, Carribbean Stories). Si les deux concerts ne s'étaient pas
chevauchés, j'aurais pu écouter Christophe Wallemme au Sunset en
sortant.
Vous me direz qu'à Lyon, on n'a pas à se plaindre, entre l'Amphi et
les petits clubs. C'est ce qu'on a dit à un type de La Rochelle qui
déplorait les carences jazzistiques des Charentes.
On a aussi un Gibert
Joseph, même s'il est moins fourni en imports que celui de Paris (ah, le
plaisir de chiner).
Mais enfin, y'a pas à dire: Paris sera toujours
Paris.
De la mélancolie encore !
des mots
de la poésie
de la musique envoutante
Avec son album "cristal automatique" Babx musicien, compositeur et chanteur nous prend à la gorge avec un art qu'il invente.
Il redonne vie à des poèmes majeurs qu'on avait trop vite vitrifié par dévotion ou crainte de ne pas être à la hauteur.
Lui il les prend et les interprète avec la musique qui leur colle parfaitement et nous les offre à déguster: Alors on n'a plus qu'à déguster
Baudelaire, Genet, Miron, Tom Waits....
Enjoy!
JazzMarc
"Parfois je m'assois par pitié de moi J'ouvre mes bras à la croix des sommeils Mon corps est un dernier réseau de tics amoureux Avec mes doigts à la ficelle des souvenirs perdus Je n'attends pas demain... je t'attends Je n'attends pas la fin du monde... je t'attends Dégagé de la fausse auréole de ma vie".
Gaston Miron
C'est un petit bouquiniste situé rue d'Algérie à Lyon, tout près des
Terreaux. "Temps Livre", tel est le nom de la boutique. Eté comme hiver,
le bouquiniste veille et propose des livres de poche et des BD (beaucoup
de comics) dans un espace réduit.
Et là, je pousse la porte (une fois de plus), dis bonjour, tourne la
tête à gauche et mon regard tombe sur un petit bouquin, style série
noire, intitulé "Blue Polar". Auteur: collectif. Date d'édition: mai
1999.4e de couv :"ce recueil de nouvelles vous est offert par Blue Note"
pour tout achat de 2 CD de sa collection."
Suit la liste des auteurs des nouvelles en question: Jerome
Charyn,Jean-Claude Izzo,Jean-Bernard Pouy, Michel Le Bris,Peter
Guralnick, Luc Baranger,James Crumley,Pierre Willi, Hervé Prudon. Super
! J'en connais 6 sur 9, et ce ne sont pas des manches. Je soulève la
couverture et regarde le prix inscrit au crayon à papier: 2 euros. Elle
est pas belle,la vie ?
Je paye illico et sors de la boutique.Je lis immédiatement les
premiers mots de la première nouvelle. "On l'appelait le Kid, le Kid de
Cleveland, parce qu'il n'avait pas grandi dans un cimetière comme
nous,qu'il n'avait pas mangé des ordures et pompé ses vitamines à même
la terre.Il n'avait pas dix ans qu'il jouait du sax dans l'orchestre de
l'église de son père, comme un petit ange noir."
C'est bien parti. Je sens que je vais me régaler.Il fait gris et
froid, c'est l'hiver mais il suffit de se caler au coin de la cheminée
pour déguster ce plateau digne d'un écailler de luxe.Y'a des jours comme
ça ...
François Jazzbôf (pour faire écho à l'interview sur Jazz Chorus à propos des liaisons -dangereuses ?- entre jazz et polar).
Tous les mercredis entre 20 heures à 21heures Philippe Simonci anime une émission consacrée au Jazz sur Crock Radio 89,5 station située à Vienne.
Sur la bande FM la reception n'est pas toujours facile depuis Lyon mais vous pouvez vous rattraper sur le Web. http://crockradio.com/?
Crock Radio affiche une vocation: " la musique pas comme les autres"... avec tendance rock affirmée.
Philippe Simonci, lui, avec une grande décontraction défend toutes les semaines la musique qu'il chérit, sa une grande culture Jazzistique et son enthousiasme indéfectible participe à faire de "Jazz Chorus" un moment privilégiée pour ceux qui aime le jazz et son rayonnement dans la région.
Votre serviteur y a été invité le 22 novembre pour parler de l'expérience de chroniqueur de jazz évoquer ce blog et mes goûts musicaux du moment.
Vous pouvez la réécouter ici : Jazz Chorus - Emission 10 du 22 11 2017
J'ai réussi à placer : Neil Young, Marcus Malte, Esbjorn Svensson, Jean Kapsa ..et pas mal d'autres de mes compagnons de musiques.
A nouveau invité le 28 février 2018, j'ai proposé de se poser la question de "est ce bien du jazz ?" une question éminemment inutile, mais qui nous a donné l'occasion d'écouter de la bonne Zique à la marge du jazz : Tendances rock, folk, contemporain, Classique, electro, variété ...
Ci ça vous tente c'est ici: Jazz Chorus - Émission 22 du 28 02 18
C'est sur le haut plateau Arménien, que démarre le concert; le flutiste Tosha Vukmirovic nous y accompagne avec son Kaval, instrument traditionnel des Balkans; il nous transporte sans somation vers ce pays fantasmé entre folklore et onirisme, il est rejoint rapidement par les autres membres du quintet tous décidés à nous faire planer béatement.
C'est donc la bouche ouverte que nous accueillons le groupe qu'à réuni autour d'elle Macha Gahribian, pour ce concert à Annecy dans le cadre du festival "Jazz au carré".
La jeune pianiste, chanteuse et compositrice prouve tout l'étendu de son talent, dans cette formule en quintet où elle laisse de vastes espaces instrumentaux teintés d'improvisations.
Après "Marmashen" un instrumentale issu du folklore Arménien... La voix!
Sur le son cristallin de son "Steinway & Sons" Macha pose sa voix ample et forte "I Who Have Nothing" le voyage ne fait que commencer.
Le style de son jeu au piano est souvent percussif, elle est soutenu dans cette effort par une pointure à la batterie Dré Pallemaerts.
Tous les musiciens sont présents aussi sur l'album y compris le guitariste David Pothaux-Razel qui balance ses riffs atmosphériques sans
économie de grimaces explicites participant ainsi à sa façon au
spectacle.
Les morceaux instrumentaux ou chantés se succèdent, ils sont essentiellement tirés du deuxième album "Trans Extended" sorti l'année dernière.
J'ai un petit faible pour les chants en arménien comme "Anoushes" une mélopée envoutante; alors même si nous ne comprenons pas forcément les paroles elle nous emplie de mélancolie bienfaisante. "La mélancolie c'est le bonheur d'être triste" disait Hugo (Victor de son prénom) alors profitons!
Délicatesse,volupté et légèreté sont les sensations qui me restent du concert, quand la plupart des groupes proposent des prestations sur scène plus énergiques que leurs enregistrements en studio, Macha Gharibian, elle, invite son public à un voyage paisible et plein d'harmonie après quoi on se sentirait meilleur.
Quel ambition!
JazzMarc Macha Gharibian Piano/voix ; Théo Girard Contrebasse ; Dré Pallemaerts
Batterie ; David Pothaux-Razel Guitare ; Tosha Vukmirovic
Clarinette/Kaval
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Le concert qui bouscule, l'originalité psychédélique dans les sons et
les projections d'images , les mélodies hypnotiques, une patate pas
possible et une joie de vivre communicative, voilà tout ce que contenait
cette soirée du 19 octobre au Ninkao.
Daevid Allen est mort en 2015,
mais Gong fête cette année son cinquantième anniversaire avec une toute
nouvelle formation : Fabio Golfetti à la guitare, Ian East à la flûte et
au saxophone, Dave Sturt à la basse , Orlando Alen à la batterie et
surtout un vrai leader, Kavus Torabi à la guitare.
Frisé comme un
Hendrix blanc, facétieux, déjingandé, convivial, Kavus est LE chainon
manquant à la saga Gong.
Et la salle ne s'y est pas trompée, peuplée
certes de quinqua et de sexagénaires,mais aussi de jeunes qui dansent
sur cette musique incroyable qui décoiffe,c'est le moins qu'on puisse
dire.
Leur dernier disque s'intitule "Rejoice ! I'm dead".C'est dire ...
3 octobre 2017: il pleut sur la ville. Hier, Tom Petty s'est éteint à
l'âge de 66 ans. Crise cardiaque. L'hecatombe continue dans le monde de
nos musicos favoris.
C'était mon ami Christian, le guitariste,qui me
l'avait fait découvrir en 1979.Pourtant,curieusement,j'ai attendu 1985
pour acheter mon premier vinyle de Tom Petty "Pack up the plantation",
un live qui rassemblait ses meilleurs titres.
Tom Petty et ses
heartbreakers venaient de Floride. Ils faisaient partie de ces groupes
du sud qui vous pondent un morceau de bravoure chaque année. Le genre de
zique qui vous redonne la pêche quand vous avez le blues.
Moi, j'avais un
faible pour "Runnin' down a dream" et "Into the great wide open".
Mais je conclurai cet épitaphe par un vers d'un de ses plus grands succès
,"Free falling" ,qui résume bien le bonhomme:
I'm a bad boy for breakin' her heart
Aujourd'hui c'est à nous que tu brises le coeur ...
François Jazzbôf
Le film "Good time" des frères Safdie se distingue par bien des
références positives:un vrai scénario de film noir (entre Goodis et
Chester Himes), New-York comme lieu de l'action (on pense à Scorcese),
des éclairages violents de néons rouges,verts ou bleus ( un peu à la
Winding Refn),des gros plans multiples (à la Leone) et une camera
souvent portée à l'épaule qui donne du mouvement au film.
Un regret cependant: la musique électro de Oneohtrix Point Never,
redondante et parfois même bruyante. On se prend à regretter le rock des
Stones dans "Mean Streets", d'autant que le morceau final (excellent)
est chanté par Iggy.
Heureusement ! C'est Pattinson qui joue à merveille
le rôle principal: rien que pour lui, on peut craquer ...
Vous êtes en vacances ? le jazz vous suit !
Après une bonne journée de randonnée dans le Beaufortain le AlbertVille Jazz Festival nous donne l’opportunité de passer la soirée en compagnie de quelques pointures du jazz international.
Ce festival existe depuis 3 ans, il est passé de 3 à 5 jours cette année, et le programmateur et jazzman Nicolas Folmer nous a bien gâté pour cette édition.
La soirée du samedi commence sur la scène gratuite du jardin , excusez du peu, avec une de nos chouchous Macha Gharibian qui se présente ici dans une formule en duo avec seulement son contrebassiste Matyas Szandai.
La jeune pianiste et chanteuse d'origine arménienne a sorti son deuxième très bel album "Trans Extended" fin 2016; en studio elle est particulièrement entourée en quintet ou sextet.
Ce soir elle nous livre la version épurée de quelques uns des morceaux de l'album, où ne garde que l'essentiel de sa singularité: son histoire bercée par le folklore arménien, une voix ample propice aux mélopées, et un touché de piano percussif dont les notes sont autant de perles cristallines aux senteurs orientales. Les compositions chantées comme "I Who Have Nothing" gagnent en ampleur sur scène, les instrumentaux eux sont centrés sur le piano pendant lesquels l'artiste laisse aller sa créativité.
Cette musique plutôt intimiste se prêterait plus volontiers à l'ambiance feutrée des club, pour autant le silence de la ville d'Albertville est de qualité, Macha en a pris certainement possession pour quelques instants.
On entendra aussi des chansons traditionnelles arméniennes en version personnalisées comme "Saskatchewan" on s'y croirait alors que nous sommes au pied des massifs alpins.
J'ai retenu aussi le très beau "Byzance" extrait de son premier album "Mars".
Elles sera le 3 novembre à Annecy avant le New Morning de Paris alors foncez!
JazzMarc
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Sous le chapiteau de 1200 places c'est Erik Truffaz qui intervient en voisin à l'entame de la programmation de prestige.
Il est un peu chez lui ici, d'ailleurs il nous présente ses parents qui sont au premiers rangs.
Concernant
le volet artistique de sa prestation, il est ce soir avec son quartet
habituel Marcello Giuliani à la basse et Benoît Corboz aux claviers,
Yoann Serra ayant lui rejoint le groupe à la batterie.
N'ayant
pas d'actualité de sorti d'album récent mais disposant d'un énorme
répertoire, le trompettiste va picorer dans sa discographie pour
établir sa setlist du soir. "African Mist" et "Istambul Tango" de
l'album "el tiempo de la revolucion", "mechanic cosmetic" de l'album
"in Between" et même
"the walk of the giant turtle" titre et album de 2003.
Ce
vagabondage discographique fait un bien fou aux aficionados, les autres
diront que cette musiques inclassable entre jazz, rock et musique
atmosphérique manquait d'émotion et de chaleur.
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Avec Roberto Fonseca c'est le choc des
cultures, après la musique un tantinet froide d'Erik Trufazz le
bouillonnant pianiste cubain affiche la température : Calienté,
Calienté.
C'est une armada de 7 musiciens qui l'accompagne qu'il dirige avec maestria,
tous
en costumes trois pièces et nœuds pap on les croirait directement
sortie de l'école hôtelière, mais ce qu'ils nous servent mama mia ça
chaloupe et ça danse.
Les percussions et les cuivres qui
définissent le jazz latin sont et bien là, et Roberto sait
parfaitement bien faire monter la mayonnaise vers de grands moments
d'emphase.
J'ai pour ma part préféré la première partie du
spectacle pendant laquelle les compositions de Fonseca sont plus mises
en valeurs, des morceaux même plus lents nous ont fait chavirer.
La
deuxième partie est elle destinée à faire danser tout le monde en
mélangeant les chansons traditionnelles et les compositions: Mambo,
salsa, Cha-cha-cha
et ça fonctionne furieusement.
C'est ça aussi les vacances !
JazzMarc
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Au début j'ai eu peur de m'être trompé de type de film: bande annonce
diffusée en boucle dans le métro, public d'ado- et d'adu-lescents, début
de film ultra-classique (le chauffeur qui attend les braqueurs dans sa
voiture garée devant la banque ). Et puis ... Je me rends compte que
l'action se déroule sur un air de rythm'n blues,sans paroles.
Car le
héros du film,"Baby"(Ansel Elgort, remarquable), est un garçon d'une
vingtaine d'années affligé d'un acouphène permanent suite à un accident
automobile dans lequel ses parents ont perdu la vie. Et pour le
supporter, il écoute en permanence ses morceaux préférés.C'est là qu'est
tout l'intérêt du film: Baby a besoin de la musique pour vivre. Il fait
tout en rythme:conduire,mettre la table,préparer le breakfast, aller au
fast food. Je vous laisse imaginer toute la musique qu'on peut entendre
dans le film.D'autant que le tuteur de Baby est muet et parle avec lui
la langue des signes.Or c'est un vieux noir qui possède une discothèque
d'enfer que l'on entend partiellement dans le film.
La trame du film est simple: Baby est exploité par un sinistre chef de
bande (l'excellent Kevin Spacey) mais trouve l'amour( Debora, alias Lily
James) et veut décrocher. Ce qui s'avère impossible.Il se trouve alors
confronté à la brutalité de ses acolytes et obligé de protéger sa petite
amie.Rien de bien nouveau,si ce n'est la BANDE SON: Dave Brubeck
("Unsquare dance"), les Damned ("Neat,Neat,Neat"), T.Rex ("Debora",
prénom de la jeune fille dont s'est emmouraché le héros), Alexis Korner
("Early in the morning"), Martha & the Vandellas etc.
Avec une mention spéciale pour le groupe Focus ("Hocus Pocus"), pour
Queen et son "Brighton rock" et pour Simon et Garfunkel dont le
titre"Baby driver" a inspiré celui du film.Bref ! On se régale au niveau
musical. Notre héros enregistre aussi des conversations sur son
dictaphone dont il tire des raps qui jouent un rôle important dans le
film.Si l'on ajoute les belles bagnoles,les courses infernales, les
caricatures de gangsters incarnées par Jamie Foxx et Jon Bernthal, on ne
s'ennuie pas !
Une bonne surprise en fait,et qui a l'air de marcher: ayant acquis la
B.O. du film à la FNAC, je me suis fait hêler par des jeunes à une
terrasse de café qui pointaient le ciel de l'index en criant "Baby
driver"!
François Jazzbôf
Quelle bonne surprise de découvrir sur la scène du festival des enfants
du jazz à Barcelonnette un directeur artistique que nous avions
rencontré à Marciac à l'époque où il faisait tourner Jazz à Vienne ! Je
veux parler bien sûr de Stéphane Kochoyan, nous présentant trois soirs
de suite un programme éclectique (c'est le moins qu'on puisse dire): De
Luxe , Yuri Buenaventura et Zucchero.
Sûr que c'est pas du jazz pour les
amateurs de la Moutin Factory ! Peut-être même pas du jazz du tout pour
certains. Et pourtant ...
Le festival de Barcelonnette, qui en est cette année à sa 23e édition,
renouvelle intelligemment le concept de festival musical, en offrant à
des jeunes venus de la France entière deux semaines de stage. Ils ont
entre 12 et 18 ans et consacrent leurs matinées à la pratique de
l'instrument qu'ils ont choisi et leurs après-midi à des répétitions par
groupes de standards du jazz. Régulièrement, ils viennent se produire
sur la scène baptisée Marcus Miller montée sur la place principale de la
petite ville de Haute-Provence.
Et le stage se termine les 3 derniers
jours par des master classes avec les artistes invités, qui vont même
jusqu'à inviter les plus doués à jouer avec eux sur la grande scène du
parc de la Sapinière.
Le visiteur a donc l'occasion de croiser ces jeunes en ville et de les
écouter jouer. C'est ainsi qu'on découvre de jeunes talents dont la
dextérité peut surprendre. Bien entendu, tout n'est pas parfait: les
fausses notes ou les voix mal posées, ça existe aussi. Mais il est
rassurant de voir ces jeunes générations interprétant toute sorte de
jazz, de Count Basie à Stevie Wonder, avec autant de conviction et si
peu de moyens (pas de table de mixage, pas de retours). Et quand ils se
présentent, c'est uniquement par leurs prénoms. C'est ainsi qu'on
remarque le petit Timothée et sa trompette , le grand Enzo et son
trombone, l'habile Gabriel à la guitare et la belle voix de Rose (entre
autres).Mais je n'ai pas la place de vous donner tous les musiciens en
herbe de ce cru 2017.
L'apothéose du stage, c'est en première partie des 3 spectacles
vedettes: nos jazzchildren forment alors soit un brass band qui chauffe
le public, soit un big band capable d'avoir un swing d'enfer. Yuri
Buenaventura l'a dit lui-même ce vendredi 28 juillet 2017 : ces
jeunes,c'est l'avenir de la musique, un espoir de paix dans ce monde si
compliqué.
Jazzbôf from Red Cross
PS: Et je ne parle pas du plaisir d'écouter du jazz au milieu des magnifiques montagnes qui entourent Barcelonnette ...
Le mardi 18 juillet à l'Odéon des Nuits de Fourvière.
Les nuits de Fourvière programme comme chaque année quelques soirées jazz, aussi nous sautons de Vienne à Lyon avec le même enthousiasme Romain.
Ce soir la soirée "italienne" se rabat sur le petit amphithéâtre de l’Odéon adjacent au grand qui peut accueillir quand même jusqu'à 1200 places contre 4400 pour le grand Théâtre; Stephano Bollani et Richard Galiano n'ayant pas attirés assez de spectateurs.
On s'en réjouirait presque en constatant la vue plongeante que nous offre cet endroit, une perspective sur Lyon avec au premier plan Stephano Bollani seul au piano qui ouvre cette douce soirée d'été.
Quel ambition et quelle prétention faut il avoir pour imaginer pouvoir captiver l'attention du public pendant une heure et demi seul au piano sur sa seule capacité à refaire vivre la musique qu'il a dans sa tête ou a l'inventer en temps réel le moment venu !
Lui c'est avec beaucoup d'assurance et de décontraction qu'il entre en scène, et à chaque fois que je le vois sur scène je pense a un professeur espiègle qui nous donne la leçon du maestro au piano.
Il commence son set par deux morceaux aux climats très différents mais qui nous transportent tous les deux dans un imaginaire cinématique grand format.
Ces morceaux n'ont pas de titre, le compositeur un certain Bollani n'en a pas trouvé nous dit l'interprète avec un humour ravageur.
Maintenant qu'il a démontré son professionnalisme de compositeur et d'interprète, l'artiste peut alors dérouler avec sa fantaisie habituelle d'autres répertoire du swing à la musique classique en passant par des grand standards du jazz.
Il nous sert notamment un somptueux "Tico Tico No Fuba" un standard de la musique Brésilienne,
qu'il triture dans tous les sens et ravi le public.
Tel un grand show-man qu'il est le voilà qu'il emballe tout le monde en démontrant comment supprimer quelques notes ça et là dans quelques mélodies bien connues.
Le voilà aussi chanteur, plutôt convaincant en italien, ce n'est pas grave si vous ne comprenez pas les paroles nous dit il: vous comprendrez le sens quand même.
Richard Galiano le rejoindra pour deux morceaux bien connus de son répertoire : "Waltz for nicky " et "Tango pour claude " : un grand moment !
En fin de concert Stephano Bollani se livre à son exercice préféré et dans lequel il excelle, où il demande au public 10 titres de chansons qu'il va ensuite mélanger avec un brio et un humour toujours déconcertant combinant pour l'occasion "Bella Ciao" à "Stairway to heaven".
Un artiste complet et sans esbroufe .
JazzMarc
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Le dimanche 9 juillet au Théâtre antique à Jazz à Vienne
Youn Sun Nah est de retour à Vienne,
après une pause de 4 ans pendant laquelle elle est retournée dans son pays d'origine, la Corée du sud, où elle s'est ressourcée nous a t'elle dit; son retour artistique a pris lui une voie inattendue
C'est aux États-Unis aux contact de Jammie Saft, musicien multi-instrumentiste, compositeur et producteur qu'elle a retrouvé le chemin des studios pour enregistrer à New-York un album qu'elle nous présente ce soir : "She moves on"
Après deux albums réussis construits en partenariat étroit avec le guitariste suédois Ulf Wakenius, deux albums essentiellement constitués de compositions originales et très créatifs, "She moves on" qui vient de sortir est lui majoritairement un ensemble de reprises de chansons Folk et Rock enregistré avec des musiciens américains.
Présenté comme ça on peut se dire: Un de plus quoi!
Sur scène c'est une autre affaire la voix ample et chaude magnifierait n'importe quelle composition,
alors quand elle reprend " The Dawntreader" de Joni Mitchell pour moi c'est déjà gagné.
J'ai retenu la très belle adaptation de "Drifting"de Jimi Hendrix tout en vocalise et solo de guitare aérienne. Sur l'album c'est le très demandé Marc Ribot qui assure les partitions de guitare sur 5 morceaux mais qui ne suit pas sur la tournée, trop demandé je vous dis, il laisse la place à Clifton Hyde qui fait bien le job quand même.
Pour la chanson du folklore traditionnelle américaine "Black is the color of my true love's hair" les accompagnements sont épurés seulement la voix et très peu de chose autour. Youn Sun Nah nous dit que c'est la version de Nina Simone qui l'a inspirée et c'est très réussi.
D'autres morceaux m'en semblait cependant un peu vides, même avec tous les efforts de la chanteuse je m'y suis ennuyé je pense à " She moves" de Paul Simon ou "A sailor life" un interminable Folksong anglais.
Une grande chanteuse qui se remet en question c'est bien normal et salutaire,
espérons qu'elle gardera sa singularité et peut être trouvera t'elle un nouveau Pygmalion.
JazzMarc
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Le samedi 8 juillet au Théâtre antique à Jazz à Vienne
36°C mesurés et 150°C ressentis ( oui aucune objectivité n'est requise à JRA.com);
la canicule est tombée sur le théâtre antique alors que la soirée Funk s'annonce et ne manquera pas de mettre le feu: Caramba Que calor !
Samedi soir oblige, l'amphi théâtre est plein comme un œuf d'autant plus que cette soirée "hommage à Prince" est assez fédératrice même si notre homme n'est jamais venu Vienne.
Et ça commence par Juan Rozoff surnommé le petit Prince Français.
...euh désolé mais je n'en avais jamais entendu parler, il faut dire que le Monsieur mène une carrière discrète il a 51 ans et 3 albums à son actif en 25 ans de carrière on peut parler ici d'une pression artistique ...légère !
- Costume léopard
- le groove du Prince
- la voix nasillarde du kid de Minneapolis
- l'entrée à l'américaine pour faire monter la sauce doucement
- et même le chauffeur de salle est là ( ça y est ça leur reprend: faites du bruit !)
L'illusion est éphémère mais le groove efficace.
Le groupe est cohérent, les morceaux sont tantôt en anglais tantôt en français, des compositions et de reprise du prince; il osera même" Girls and boys" l'insolent.
L'exercice pourrait tourner à la pâle copie s'il n'y avait pas l'humour et le second degré en effet Juan Rozoff tout en prouvant son professionnalisme garde beaucoup de recule sur sa performance.
Il est le plus authentique quand il chante en français sur un bon groove une chanson comme: " J'ai envie de te ..."
On peut regretter qu'il ne soit pas plus connu comme d'autres groupes français de la même génération et sur le même registre qui ont eu une notoriété fugitive comme par exemple "Peter and the electro Kitsch band" qui avait même enregistré à 20 ans dans les studios de Prince son album en 92 avec le tube très passager " Dad laisse moi conduire la Cad".
Juan Rozoff a proposé un bel hommage à Prince depuis la culture française, avec beaucoup efficacité et de sincérité.
Le public l'a bien compris et lui, a bien montré qu'il était aux anges d'être sur cette scène: "51 ans que j'attends ça!"
Merci Jazz à Vienne!
JazzMarc
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Le Mercredi 5 juillet sur la scène de Cybèle à Jazz à Vienne
Les 4 musiciens de Festen sont pour la première fois à Jazz à Vienne pour délivrer leur jazz nerveux. Tels les "men in black" tout de noir vêtus ils entament leur concert avec "Day one" le premier morceau de leur 4ème album "Mad System" une reprise d'un thème de Hans Zimmer pour la BO de Interstellar.
Le cadre est posé c'est une musique plein d'énergie dont Maxime Fleau à la batterie est le principal pourvoyeur; son enthousiasme est communicatif et ses duos avec Jean Kapsa au piano ou Damien Fleau au saxophone se révèlent complètement jouissifs.
Le 4ème homme à la basse Olivier Degabriele complète l'ossature rythmique et renforce l'influence rock.
Une musique très cinématique annonce Damien Fléau; ils avaient déjà repris des thèmes de BO dans le précédents albums notamment le très réussi "In motion" la BO de Social Network de Trent Reznor.
La tendance se confirme ce soir avec des thèmes de la BO de "Il était une fois l'Amérique" d'Enio Morricone et un premier morceau de leur futur album qui sortira en Mai "Spartacus" qui sera organisé autour de la filmographie de Stanley Kubrick : Ambitieux non?
Ce groupe possède une vrai singularité dans leur équilibre Jazz et rock , reprises et compositions , énergie et recul créatif.
Nous espérons les revoir très vite dans le clubs de la région.
JaZZmarc
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Enfin une scène à sa mesure ! j'écrivais en décembre 2014 que la scène de la Clef de Voute était un peu étriquée pour elle, et en 2017 Anne Sila est sur la grande scène du théatre antique de Vienne.
Un peu de chemin a été parcouru depuis, sa participation à The Voice y est pour beaucoup, mais le talent devait éclore tôt ou tard.
Il y a quelques années le trio Magnétic Orchestra invitait Anne Sila , aujourd'hui c'est bien elle qui les embarque sur une scène majeures du jazz en France.
Et alors...? et alors ...?
Alors elle assure grave et elle en a encore sous ses talons.
Ces trois quart d'heures de show sont passé comme une flèche:
- Quelques standards de jazz américains ponctués de scat;
- Une délicieuse version de "demain dès l'aube" qui commence a cappella et progresse par des variantes inattendues : Un grand moment;
- L'incontournable et magnifique " Tends moi les bras"
- "l'hymne à l'amour" en version anglaise
..et puis c'est déjà fini Snif.
Effectivement elle en a encore sous les talons, j'aimerais notamment bien l'écouter chanter son album jazz en hommage à Barbara de 2011 que l'on a peu vu sur scène.
Nous espérons qu'elle n’abandonne pas le jazz qu'elle reste humble et qu'elle se présente encore sur les scènes de la région.
JazzMarc
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Décidément il y a des journées où la succession de moments de joie font qu'au final, si on osait, on pourrait parler de pur bonheur !
Le soleil se coucherait doucement derrière la scène de Vienne les pierres du théâtre antique seraient encore bien chaudes,Yaron Herman ce jeune pianiste Franco-Israélien entamerait alors son concert par une douce introduction aérienne pour une mise en bouche délicate avant de dérouler avec son trio ses dernières pépites.
Pince moi pour voir !
En effet Yaron Herman présente ce soir essentiellement les titres de son dernier Album "Y" son deuxième chez " Blue Note Record ". Il reconduit surtout dans cet enregistrement son duo hyper-créatif avec le batteur Ziv Ravitz déjà présent dans le très réussi " Everyday" sorti en 2015.
Ces deux là forment un projet à eux deux, quand ils sont ensembles ils sont comme en fusion totale, un peu comme le sont Brad Mehldau et Mark Guiliana qui ont nommé leur duo du même genre "Mehliana" illustrant ainsi leur fusion.
Bastien Burger complète le trio à la basse , mais aussi au clavier électronique et aux chants, c'est lui qui assure les parties chantées par Mathieu Chédid et Hugh Coltman dans l'album en les reprenant à son compte avec beaucoup d'originalité.
Curieusement c'est la première fois que Yaron Herman est présent à Jazz à Vienne alors que c'est un habitué de Marciac, l'année dernière son concert là bas avait été largement vampirisé par Mathieu Chédid qu'il avait invité, me laissant totalement sur ma faim.
Ce soir c'est la revanche! le vrai Yaron Herman est sur scène délivrant un pur jazz plein de fantaisie , d'improvisation et d'électronique: Un jazz des temps modernes.
"Legs to run" est un morceau electro-acoustique étalon me semble t'il fait de boucles qui s’emballent propice à des envolées improvisées.
Une heure c'est court pour cet artiste créatif, lumineux et sans concession;
la lumière du jour est encore présente quand il sort de scène ...
mais il y a encore deux concerts à venir et quels concerts! qui viendront compléter la sensation du jour: Happy !
JazzMarc
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Fête de la musique. Exceptionnellement, je fais une sortie
sur mon quartier, la Croix-Rousse. Déception. Les musiques proposées ne
sont pas toutes de qualité: pour certains bars, un type devant sa sono
qui reprend en play-back quelques tubes, c'est de la musique !
Autour de
la place de la Croix-Rousse, trois batucadas (pas moins) font trembler
les murs dans un périmètre de 200 mètres de côté. Je redescends le
boulevard: voilà deux orchestres de rock qui empiètent l'un sur l'autre,
séparés par un DJ qui fait tourner ses platines !
Un peu plus bas, au
bar des 7 marches, une fille seule avec une guitare met tout son coeur à
chanter. Mais elle est bien seule.
Encore plus loin, un autre groupe
reprend des succès du répertoire français: "Amsterdam"de Brel,"
Emmenez-moi" d'Aznavour, etc. Au moins, le public participe.
J'avance
encore. Rue Chazière, dans le parc, un chanteur de reggae sur une sono
fait danser des badauds. Les basses font vibrer les arbres.
C'est ça, la fête de la musique ? Fête de la cacophonie plutôt. Quand
est-ce qu'un vrai mélomane prendra la direction de l'opération, exigera
que seuls des musiciens soient autorisés à participer, fixera des
distances raisonnables entre les groupes pour qu'on puisse les entendre
vraiment ? A qui profite cette anarchie ? Le but est-il de faire
entendre de la bonne musique ou de vendre des litres de bière et de coca
?
J'en ai marre. Je rentre chez moi et je me mets un disque, un vinyle,
un bon : Chet Baker "Alone together". Voilà de la musique !
Cyril Mokaïesh ce chanteur atypique, accroché au réel, qui chante "utile", toujours prêt à lever le poing (le gauche de préférence) pour défendre des idées ou luter contre des injustices;
quand il ne brandi pas le drapeau ( rouge plutôt) aime à partager les mots et les mélodies d'autres écorchés de la vie qui sont passés à côtés des spot-lights.
Pour ce projet il a trouver un autre poète, du jazz celui ci, un pianiste subtil et délicat, Giovani Mirabassi, amoureux lui aussi de ces "naufragés" de la chanson française, artistes "à cœur ouvert"que la vie n'a pas toujours épargné et qui n'ont pas toujours trouvé le succès qu'ils méritaient.
J'ai découvert cet album sorti en 2015 récemment, et je suis resté un peu coincé quelques temps, à écouter d'abord les textes portés par Mokaïesh comme ses propres bébés, à réécouter ensuite uniquement pour les vagabondages inspirés du pianiste et puis à réécouter encore ...pour rien, juste pour rester en bonne compagnie.
Alors puisque le plaisir est plus grand lorsqu'il est partagé : Voilà je partage avec vous!
Parmi les naufragés retenus on trouve des types que j'adorais déjà:
- Pierre Vassiliu dans un registre qu'on lui connait peu: "Parler aux anges"
- Mano Solo avec le magnifique : " Les enfants rouges" "Adieu beauté je saigne encore de ma bêtise
Et j'ai beau essorer mon âme
Qu'il en coule toujours le jus de nos méprises"
- l'émouvant Phillippe Léotard : " Poor lonesone piéton"
et d'autres que j'ai découvert
- Jacques Debroncart : " écoutez, vous ne m'écoutez pas" "D'abord écoutez moi.
D'après vous, est-ce que c'était mieux avant, il y a trois siècles, ou quatre, quand on savait vivre et se battre ?
Quand on avait pas tué Dieu."
- Bernard Dimet : "Chanson pour terminer" "...avant d'aller sauter, bon dieu, par ma fenêtre, pour aller jusqu'au bout des risques du métier"
Cyril Mokaïesha a sorti récemment un nouvel album de compositions cette fois "Clôture", toujours au bord du chaos, il l'a présenté déjà au radiant le 8 avril en petit comité; c'était bon!
vous avez une deuxième chance aux nuits de Fourvière le 25 juillet.
"...j'ai grave besoin de dessiner un mouton! " Cyril M.
Samedi 12 mai à la clef de Voute
et Jeudi 18 mai à l'Amphi Jazz
Le passage de l'excellent Pierre de Bethmann en quartet à l'amphi fut
l'occasion hier de faire une comparaison avec un petit club privé local,
je veux bien sûr parler de la Clef de Voûte où j'avais passé la soirée
de samedi dernier à écouter une chanteuse , locale elle aussi,
Clémentine Vacher et son Ella Quintet.
Le répertoire était dans les deux cas constitué de standards. Bien
entendu la virtuosité des musiciens faisait pencher la balance du côté
de l'amphi.
Mais l'ambiance dans la salle était nettement plus froide sous l'opéra que dans la cave voûtée de la place Chardonnet.
Question de moyenne d'âge du public ? Sans doute.
De chaleur soporifique ? Peut-être aussi.
De cadre ?
Clémentine Vacher
Notre pianiste préféré insista sur l'historicité du lieu pour le jazz (
il est vrai que la première fois que je l'avais vu, c'était en sideman
de Stéphane Huchard en 2003, quatorze ans déjà !), il y enregistra une
session live de la reformation du groupe mythique Prysm, il y revint en
différents équipages (entre autres les frères Moutin) et hier, il
rassemblait Sylvain Romano à la contrebasse,Tony Rabeson à la batterie
et Mark Turner au sax.
Du beau monde, reprenant entre autres Miles Davis, John Coltrane ou
Wayne Shorter ! Mais d'où venait alors cette langueur monotone...
Retour à la Clef de voûte avec Stephane Vincenza au piano, Cedric
Perrot et fils à la ryhmique, Bubu au sax et ce soir (29 avril) Hervé
Salamone (ce dernier à la trompette, les autres n'ont pas changé
d'instrument) pour réviser nos bases, à savoir Clifford Brown, Nat
Aderley et autres.
A chaque fois l'occasion de redécouvrir un classique.
Ce soir, ce sera "Killer Joe" de Benny Golson.
Petite anecdote de
Stephane sur ce vieux monsieur du saxo devenu parrain du lieu qui était
venu en personne jouer sur place. Concert mémorable que j'avais vécu où
les intros de morceaux (où ? quand ? comment? pourquoi? ) étaient
quasiment encyclopédiques, Mr Golson étant aussi bavard que bon
compositeur. A propos de ce morceau, il avait dit que dans toutes les
villes des U.S.A., il y avait toujours un type à la sortie du club de
jazz nanti d'une belle bagnole, de beaux costards (comme Fillon) et de
nanas superbes et qu'invariablement, il s'appelait Joe. Et le standard en
question était absolument réussi, Heliodore (le bassiste de quinze ou
seize ans) détenant le secret du swing.
Le Rasteau était bon, la
concentration maximale et le moment inoubliable. So long, friends !
Au cœur du quartier branché de Confluence un nouveau lieu, branché lui aussi, le Docks 40 accueille ce soir China Moses pour un premier Showcase.
Il faudra compter désormais sur le Docks 40 car tous les mercredis Jazz Radio, qui est partie prenante du lieu, proposera un plateau Jazz.
Mes biens chers Jazz-frères mes biens chères Jazz-sœur, réjouissons-nous tous en cœur !
Oui, souhaitons un grand succès à cette initiative qui nous l’espérons attirera un nouveau public vers la musique que nous chérissons.
Un Showcase, c'est court ! le nombre de musiciens est souvent réduit ! et l'environnement n'est pas toujours facile, en l’occurrence ici l'auditoire mange et bois avec force bruit ! ( oui on est très bien accueillis au Dock 40)
China Moses uniquement accompagnée par Luigi Grasso au piano, dans un premier temps, telle une Show Woman expérimentée gagne la partie dès le premier morceau "Running" qui ouvre aussi son dernier album "Nightintales" qu'elle est venue présenter ce soir.
La version Show case de ce morceau Soul très nerveux est ici forcément plus intimiste, mais avec une chanteuse aussi percutante il ne perd pas de son efficacité.
Pour son 6 ème album China Moses n'a retenu que des compositions personnelles; une suite d'histoires vraies ou fausses; des contes qu'elle semble avoir beaucoup de plaisir à interpréter dans son univers entre soul, jazz et funk
Luigi Grasso, qui est aussi le directeur musical de ce nouveau projet; à repris son saxophone dès le deuxième morceau pour laisser le piano au légendaire Alain Jean-Marie qui a notamment accompagné longtemps la maman de China : Dee Dee Bridgewater
Du haut de ses 71 printemps, Alain Jean-Marie nous donne une leçon d'agilité même si le piano droit qu'on lui a mis à disposition ce soir n'était pas au mieux de sa forme lui.
Parmi les histoires fausses, China Moses s'éclate avec légèreté en interprétant un morceau qui pourrait faire partie d'une comédie musicale "Blame Jerry".
J'ai pour ma part été très sensible à une histoire qu'elle semble vraiment avoir vécue, sur le thème de l'état de vulnérabilité que peut engendrer le sentiment amoureux "Whatever", cette ballade sensible aurait mérité une meilleure qualité d'écoute, mais nous assistions seulement à un Showcase, alors il faudra écouter son album ou la revoir sur scène pour un vrai "concert".
"Showcase must go on" quand même.
JaZZmarc
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Samedi 18 mars.
Samedi soir à la Clef de Voûte Julien Bertrand nous a présenté sa «
nouvelle mouche » "New flight" fraîchement sortie du pavillon de sa
trompette, et ce n’est pas une Tsé Tsé ! c’est une mouche, comme
illustrée sur la belle pochette, aux deux réacteurs bien chargés au Hard
Bop et Funk , et nous avons volés très haut avec elle.
Julien Bertrand est un musicien généreux et sympa et il nous a tout
donné ce samedi soir avec son nouveau groupe New Fly : Thibaud Saby au
piano /Rhodes à la fluidité remarquable, son intro sur "Uncle Chesnut
II" nous a littéralement embarqué.
Uncle Chesnut est le surnom donné par le fils de Julien au
contrebassiste Ardéchois François Gallix, de retour au pays, l’album a
été enregistré à Alboussière. Il s’est bien amusé avec son compère
Arthur Declercq à la batterie offrant une rythmique dynamique parfaite à
la trompette éclatante (mon oreille droite bourdonne encore) et au
bugle bien chaud de Julien Bertrand.
Julien Bertrand écrit pour les gens qu’il aime, « a lilltle one for a
little one » pour son fils (dans la salle), « Blues sister » pour sa
sœur. A part un titre du trompettiste Russel Gunn qu’il nous invite à
découvrir et qui semble l’inspirer, tous les titres joués sont ses
compos et déjà ça c’est remarquable.
A la mi-temps le temps d’une bière ou d’un St Joseph (soirée Ardéchoise
oblige) nous retrouvons les musiciens pour échanger quelques mots,
Julien nous confie toute la difficulté qu’ont les artistes comme lui,
sans producteur, à vendre leur musique (sans vendre leur âme). Pas
encore un festival à l’horizon pour eux cet été, quel dommage. Quand je
pense au bonheur et à la fraîcheur qu’apporte cette musique, les
nombreux jeunes présents samedi en témoignent ainsi que tous les
festivals qui nous accompagnent toute l’année et de partout dans le
pays, je ne suis hélas pas étonné de ce constat mais plutôt du désert
culturel où nous entraine les programmes de la plupart de nos candidats
politiques.
La deuxième mi-temps sera plus Funky et se terminera avec la visite
surprise de l’excellent Vincent Perrier au sax tenor (un habitué lui
aussi de la Clef de Voûte) sur une compo de Julien Bertrand encore.
Quelle belle soirée.
Dans le Chapeau des artistes chacun glisse une pièce ou un billet selon
ses moyens, seule rémunération des musiciens. On peut donner un revenu
universel ou préférer offrir des costards. C'est selon.
François Gallix nous rattrape sur les marches au moment de quitter la
place Chardonnet pour nous demander notre adresse email afin de nous
envoyer ses dates de concerts dans la région cet été, l’œil plein
d’étoiles. C’est aussi ça le Jazz.
Salut Julien et bon vent.
Aujourd'hui Pierre Bouteiller est mort, animateur sur France Inter, il a pendant des années partagé avec gourmandise et enthousiasme son amour pour le Jazz.
"Quoi qu'il en soit" aller écouter le quintet de Christophe Moniot ce soir c'est un peu démontrer que "Jazz must go on".
C'est la deuxième soirée de sa résidence à l'amphi et le saxophoniste a réuni ce soir autour de lui une espèce d'équipe de rêve du jazz moderne français. Franck Vaillant à la batterie prend la direction des opérations dès le début du concert, c'est lui qui va structurer le premier mouvement du premier morceau, et il fait feu de tout bois depuis son poste de pilotage: casserole, feuilles en plastique, clochettes et j'en passe; pendant ce temps ses acolytes ont tout loisir de vagabonder sur un thème mener tambour battant ( plutôt batterie battante et vaillante même)
Ouff, le morceau va durer 20 minutes et il donne le ton de la soirée : de la haute voltige
La composition de Christophe Moniot "serait" un détournement du "Quatuor pour la fin du Temps" d’Olivier Messiaen.
Nous avons à faire à une machine de haute précision bourrée de fantaisie; un vrai défi relevé haut la main.
Tous les musiciens participent aux compositions elles sont interprétées toujours avec beaucoup de recherche de sons, Christophe Moniot n'hésite pas à utiliser l’électronique pour triturer le son de son saxophone ou en utilisant un clavier numérique.
Aussi l'ensemble est résolument moderne.
Merci Pierre
Marc Ducret à la guitare varie ses interventions, alternant les séquences planantes avec des riffs rocks distordus. Bruno Chevillon à la contrebasse est d'une implacable solidité, proposant un son proche de la perfection ( si jamais elle existe)
Je m'étonne tout au long de la soirée de tant de liberté apparente pour une telle cohérence
La composition du pianiste Stéphan Oliva est une magnifique ballade qui sera tournée en dérision par la fantaisie de Marc Ducret et Franck Vaillant : une vrai réussite.
Le morceau de rappel sera de Franck Vaillant "C'est cool d'être ami" une composition jouissive se terminant en une montée en apothéose.
Le voyage proposé par ces techniciens de haut niveau, improvisateurs, poètes, rêveurs, pour la seule beauté éphémère d'une soirée, nous aura paru bien court.
Liberté, impertinence, humour et finesse : tout Bouteiller quoi !
JazzMarc
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Christophe Monniot :saxophones, Marc Ducret: guitare, Stéphan Oliva: piano, Bruno Chevillon: contrebasse, Franck Vaillant : batterie
On a l'impression de se retrouver à la maison en arrivant à la Clef de
voûte. Stéphane Vincenza nous serre la main avec un grand sourire.
Ce soir, il accompagne avec Cédric Perrot (batterie) et fils
(contrebasse) une section cuivres composée de Michel Buathois (sax) et
Aurélien Joly (trompette).
Standards à l'honneur avec "Bernie's tune", "Night in Tunisia", "What's new" et autres.
Bon son, beaucoup de swing et une salle comble et éclectique (des
jeunes,des moins jeunes,des musicos,de simples mélomanes).
La douceur
printanière a sans doute incité les jazzophiles à sortir.
Le jeune contrebassiste est concentré sur son sujet et n'hésite pas à
faire sa part de soli, y compris à l'archet. Chacun des soufflants nous
offre sa ballade.
Mais sur "Move", c'est Cédric qui assure avec brio. Stéphane s'éclate
sur son clavier et nous remercie, avant d'entamer le dernier morceau, de
faire vivre la musique en venant l'écouter en club.
Nous laissons les musiciens finir entre eux par une jam dont ils se réjouissent à l'avance.
La semaine prochaine, nous essaierons le Saint-Georges.
Mais ,si vous passez par la Clef de voûte, c'est l'excellent Julien Bertrand qui sera là (en quartet).
Ne serait-ce que parce que le héros incarné par Ryan Gosling, Seb , est
un pianiste puriste qui rêve de réouvrir un club de jazz où jouèrent
les plus grands, ce film mérite notre attention.
La musique du film, composée par Justin Hurwitz (et qui lui a valu un oscar), est d'ailleurs fondamentalement jazzy.
Mais rien que la scène où Seb explique à Mia, qui lui a avoué détester
le jazz, tout ce qu'il faut comprendre dans le morceau que joue sous
leurs yeux un quartet au fond d'un club appelé "Ligthouse", rien que ça
vous dis-je, mérite le déplacement.
D'ailleurs Mia est convaincue et commence à apprécier cette musique en
voie d'extinction aux States d'après Keith (incarné par le chanteur de
soul John Legend),le tentateur pop qui dévie Seb de sa route initiale et
lui fait
trahir son rêve.
Car ce film parle aussi de rêves, de confiance en soi, d'amour et des
différents chemins que peut suivre une vie.
Le tout filmé avec une
maestria confondante (regardez les couleurs,les éclairages,les
cadrages,le montage,les références à Fred Astaire ou Jacques Demy).
Bref ! J'aime. Et j'espère que vous aimerez aussi.
Electrophazz a 10 ans et ce soir au Jack Jack ils ne sont pas peu fiers de présenter leur troisième album "Electric city".
Le groupe a de grosses ambitions et met beaucoup de moyens et d’énergie dans ce nouveau projet.
Ils seront jusqu'à 10 sur scène en comptant tous les chanteurs et les 3 soufflants.
La composition du groupe a évoluée autour du noyau dur depuis les débuts, au fil du temps et des nouveaux projets.
Ce soir, Keven Smith, un rappeur américain, est très en avant; dommage ce n'est pas forcément ce que je préfère pour être politiquement correcte, et Trump n'a rien à y voir.
Le concert a un peu de mal à décoller me semble t'il, les cuivres sont un peu timide, le batteur un peu simpliste derrière les vociférations du rappeur.
Et puis chacun des membres trouve ses marques et toute l'originalité et la richesse du groupe se déploie : Un jazz funk Soul efficace et lumineux. David Marion en grand sorcier du projet, qui assure la majorité des compositions, impulse son groove derrière ses claviers, il est soutenu dans cette tache par les deux magnifiques chanteuses Célia Kaméni et Thaïs Lopes de Pina qui transmettent leur enthousiasme à un public conquis.
Les compositions sont souvent propices à faire bouger les popotins, mais d'autres comme "love is my choice" nous prennent aux tripes; Celia est au chant principal accompagnée simplement par le saxophone: tout va bien !
En invité presque surprise le rappeur Nota Bene interviendra pour quelques morceaux et à chaque fois avec beaucoup d’efficacité et de succès.
Le nouvel album "Electric city" sera disponible le 24 février nous lui souhaitons beaucoup de succès et un belle tournée à Electrophazz.
Avis aux amateurs (et j'en connais) le Jack Jack propose désormais des apéro-jazz un mercredi par mois de 19 à 21heures sous la thématique " About Jazz and Wine": un moment pour déguster du vin et écouter du jazz. What else ?
http://jackjack.fr/concerts/
JaZZmarc
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Tim Campanella (batterie), Yann Phayphet (Basse), David Marion
(claviers), Antoine Viallefont (sax alto/soprano), Jean-Alain Proviste
(sax ténor), Thaïs Lopes de Pina (Chant), Célia Kaméni (Chant), NotaBene
(Rap), Keven Smith (rap), ?(Trompette )
Le Jack Jack a su attirer du monde un jeudi, soir de pluie, en donnant une carte blanche au groupe ElectroPhazz qui lui a choisi pour ouvrir la soirée le duo Loop Deluxe.
C'est un duo original qui associe la belle voix de Lisa Caldognetto à la guitare basse 6 cordes de Cristophe Garaboux et à quelques assistants électroniques.
Dans la lignée d'un Tuck and Patti des temps modernes Loop Deluxe reprend quelques chansons pop du moment des Maroon Five ou de katy Perry dans un univers personnel ou se mêlent le jazz et l' électronique.
Mais le duo nous livre aussi quelques compositions de Christophe Garaboux d'un très bon calibre comme " Just do it now"; le titre cogne comme une standard Funky.
La grosse maitrise de leur compagnons électroniques permet de garder la fluidité d'un concert acoustique avec une multitude de possibilités. Les loop se superposent, ainsi on peut passer d'une chanson intimiste voix/guitare à un groupe de choristes avec batteurs et nombre de guitares.
Une mention spéciale pour la repris de Rihanna " Diamond", que Lisa reprend à son compte avec beaucoup de talent, en la transformant en balade tendre sans aucune surenchère vocale.
Le groupe est a découvrir sur internet ou en écoutant leur récent EP; mais mais ...rien ne vaut la scène
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Christophe Garaboux/basse/ loop et Lisa Caldognetto chants/loop
Cela pourrait être le titre d'une belle histoire d'amour. Roger qui
n'est ni musicien ni amateur de Jazz découvre Terez Montcalm il y a 10
ans à Avaulx Jazz (et nous y étions aussi avec le redac chef, je me
souviens encore de cet étonnant Voodoo Child) , de là naquit une passion
pour le Jazz qui le conduira à ouvrir plus tard le club St Georges, il
y a 5 ans.
Aujourd'hui Terez est la marraine du St Georges et pour l'occasion nous a
gratifié de 2 sets ce samedi 21 Janvier à 19 h et 21h devant 2 fois 45
personnes , quel bonheur ! "Une salle comme il y en existe plus à Québec
" nous confie Terez, du "Jazz comme dans les Années 50" . Elle se
présente en trio, exit la batterie et le clavier, "c'est bien aussi,
plus chaleureux" et quelle surprise de voir Christophe Walleme à la
contrebasse. Sans doute un de nos meilleurs contrebassiste (regretté
Prysm... ) au jeu fluide et élégant . Je l'avais laissé sur son bel
album Time Zone, et c'est un vrai plaisir de le retrouver ici au côté de
Jean-Marie Ecay à la guitare Jazz. Un virtuose que je ne me souviens
pas avoir vu, il enfile les notes comme il respire pour envelopper le
chant de Terez si caractéristique et généreux mais ne rechigne pas à
lâcher un blues sur Voodoo Child ( et oui elle nous la refait...)
Quand à Terez elle aime la chanson française on le sait, ses albums en
sont parsemés , elle attaque avec deux titres de son nouvel album, Quand
on s'aime (Aznavour) et la belle vie (Sacha Distel) puis un Black
Trombone bien trempé. Il n'y a pas de batteur mais la batterie est là et
Roger ne résiste pas à venir jouer des balais comme il aime bien le
faire. Pendant qu'il s'installe Terez nous raconte avec son bel accent
qu'elle a " mangé la pizza tantôt avec Roger", My baby just cares for
me, Terez lui a fait un beau cadeau.
Puis nous aurons "Les feuilles mortes ", "Love " et "Docteur" la
version de Fever par Nougaro. Un hommage à Shirley Horn sa chanteuse
préférée et enfin en rappel Ashes to Ashes , un autre hommage sans
doute.
Nous retrouvons ensuite Terez à l'étage pour les dédicaces, accessible
et sympa, une belle marraine pour ce lieu que j'apprécie de plus en
plus. Elle pourrait revenir une fois par an parait-il mais chut
n'ébruitons pas.
Bonsoir Roger, et merci pour cette belle histoire.
JC JazzBof