Le Lundi 15 juillet Théâtre antique de Vienne
HEY HEY MY MY : Neil Young "Blowing in the Wind" par JC RockBôf
Jazz à Vienne est fini, la pierre est encore chaude et ce n’est pas ce
soir qu’elle va refroidir. L’emblème du Crazy Horse flotte sur la
scène si caractéristique des concerts de
Neil Young avec son bric à brac de vieilles et bonnes enceintes et un vieux piano dans un coin, sorti d’on ne sait où.
Out of the blue, into the dark, Neil apparaît de noir vêtu, stetson
noir sur la tête et Tshirt CBC radio-canada, déjà il saisit comme pour
se rassurer sa vieille compagne Old Black et son vibrato légendaire
(depuis 68). L’attaque est lourde, rien de tel qu’une bonne vieillerie
pour prendre ses repères acoustiques, « Love and only love », NY jette
des regards dans l’amphi mais le regard est ailleurs, qui écoute, le
son est bon, « Powderfingers », c’est parti. Le concert est filmé et
c’est bien pour ceux d’en haut, surtout que c’est remarquablement bien
fait, mais c’est plus dur pour les chairs, les biceps de
Poncho Sampedro sont flasques et ce n’est pas son T shirt de Jimmy Hendrix qui arrange son look…le menton de Neil a pris du bide,
Ralphie fait le jeune sous sa casquette à l’envers, et
Billy Talbot
à la vue basse. Qu’importe ça le fait ! Ils enchaînent avec le nouvel
album, « Psychedelic pills » et « Walk like a giant » que j’aime
beaucoup et qui se termine ici dans un long délire électrique tel que
les affectionne NY, mais c’est dans l’esprit de la chanson, un vent
apocalyptique souffle sur la lande. Billy se fait botter le train et ça
repart sur « Hole in the sky ».
C’est déjà l’heure du quart d’heure Harvestien, avec l’inévitable «
Heart of gold », NY marche sur scène l’harmonica aux lèvres, on ferme
les yeux et rien n’a changé. La surprise vient d’une reprise émouvante
de Dylan « Blowin’ in the wind » et si Dylan a perdu sa voix, celle de
NY est toujours là. Ne rouille pas. Enfin le loner se dirige vers le
piano bastringue et nous offre ce moment magique et poétique en
interprétant « Singer without a song » de ses doigts un peu boudinés,
la silhouette plus épaisse que jadis mais la voix toujours aussi
limpide et fragile.
Bon on n’est pas là pour rêvasser et ceux qui sont venus avec la
pochette d’Harvest sous le bras peuvent repartir. Quelle idée
d’ailleurs, le meilleur est à venir.
Le deuxième set redémarre avec le dernier album « Ramada Inn » puis les
premiers rangs s’excitent, enfin, sur un « Sedan delivery » bien pêchu.
Enchaînement « Mr Soul » et l’inévitable « My My Hey Hey », la
version électrique, sans le fameux "it’s better to burnt out than to
fade away" car c’est la fête ce soir, la fête au Crazy Horse. Alors
pour le rappel on termine la soirée avec un étonnant et délirant «
Fuckin’ up ». Poncho s’éclate, doigts d’honneur aux filles du premier
rang, NY se marre. J’aurai bien aimé un petit mot d’adieu de mon grand
frère, mais le loner est reparti nonchalamment, en présentant des
équipiers qu’on ne présente plus…
Reverrons nous NY et son Crazy Horse sur scène ? J’ai ma petite idée
mais je crois que " the answer, my friend, is blowin’ in the wind
JC RockBôf
Allez, petit retour en arrière….
MY MY HEY HEY : Neil Young "Out of the blue" par JeanMaRock
En fin de programme de "Jazz à Vienne" l'organisation a eu la bonne idée d'inviter
Neil Young. J'aime à penser que cette légende sur pied est à sa place partout, tant il a visité de mouvements musicaux avec bonheur, preuve de sa curiosité et de son obsession à se renouveler.
The Loner est de retour, pour quelques dates en France qu'on se le dise. Il était déjà sur cette scène de Vienne en 1996 avec en première partie une Alanis Morissette, encore peu connue à l'époque, qui avait mis le feu, tant bien qu'on se faisait du soucis pour la performance de notre héros, et il avait déjà assuré et haut la main.
17 ans plus tard, le sujet ne se pose pas, un groupe français de rock primitif, les "backstage rodéo" auront certainement beaucoup de mal a réaliser qu'ils étaient en première partie de Neil Young devant 7000 personnes en 2013.
Lecteur, cette chronique ne sera pas objective. Neil Young fait partie de ma carte génétique musicale. Comme beaucoup j'ai transpirer, adolescent, en gratouillant "The needle and the damage done" à la guitare, et j'écoutais " love in mind" quand j'avais une peine de cœur. I Love NY voilà.
Alors évacuons tout de suite les aspects négatifs de ce concert: avec des places entre 67,50 € et 122,50 € on n"est loin du poète et du "flower power", Neil Young est aussi un homme d'affaire averti.
Et après ça on peut dire que c'était un excellent concert, cette tournée 2013 est un très bon cru. Le spectacle est parfaitement articulé en piochant dans la discographie foisonnante de l'artiste; du tout neuf avec des extraits de son dernier album " Psychedelic Pill" sortie en 2012 (un double album très bien accueilli par les spécialistes) et du très vieux avec par exemple le fameux "Heart of gold" extrait du non moins fameux album "Harvest". Malgré sa discographie impressionnante il trouve le moyen de reprendre une chanson de Bob Dylan "Blowing in the wind" : Un grand moment !
La voix du champion est intacte, sa créativité enthousiaste aussi. Ce qui m'a frappé ce soir c'est la cohésion inaltérable du groupe, "
Crazy Horse" ce ne sont pas seulement des musiciens qui accompagnent Neil Young, c'est un vrai groupe, leur complicité et leur complémentarité est évidente, tous chantent et ensemble ils produisent un gros son de guitares saturées magnifiquement maitrisé.
Pour le dernier morceau ils entament le morceau légendaire : Hey Hey My My ( into the black) et ça donne: ..."Out of the blue and into the black...Rock and roll can never die"
C'est l'apothéose dans le théâtre antique. Gros succès pour un immortel.
Neil Young can never die!
JeanMaRock
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