Le 3 Février à L'Hexagone Meylan.
A l'extérieur un froid digne des pays nordiques - 9°,
à l'intérieur, l'Hexagone à Meylan a eu la bonne idée d'inviter Tord Gustavsen pianiste Norgégien atypique qui est très rare en France. Son passage en France se limite, pour cette tournée, à Meylan puis 2 jours au Sunside à Paris.
Cette tournée est destinée a présenter son tout dernier Album "the well" en quartet.
Miles Davis disait que "la véritable musique est le silence et toutes les notes ne font qu'encadrer ce silence", alors nous avons trouvé un dompteur de silences. Tord Gustavsen est un adepte de la lenteur, il impose un rythme paisible. C'est un virtuose mais, il privilégie l'émotion. Ses mélodies semblent évidentes, comme si on les connaissaient déjà, ses musiques ne sont que douceurs et voluptés alors attention lorsqu'on tombe dedans on peut en devenir accroc ( J'en connais).
Ce soir il est un quartet. Il est accompagné de Jarle Vespestad à la batterie, compagnon de longue date, il connait par cœur l'univers de son leader, il effleure les peaux avec ses balais délicatement, il lui arrive même de simplement battre dans l' air comme s'il gardait le rythme sans aucun bruit. Tore Brunborg est au saxophone, c'est lui qui a accompagné Manu Katche dans son dernier album, il est très agréable et me fait penser à chaque fois au son de Jan Garbarek un autre norvégien et Mats Eilertsen est à la contrebasse.
Tord Gustavssen a longtemps joué en trio, il a produit 3 albums dans cette formation, dont le magnifique "Changing Places", pour son précédent album "Restored return" il avait déjà intégré un saxophone et la voix de Kristin Asbjornsen: Envoutant!.
Avec "the well" peut être ajoute-t-il une dose de spiritualité; celle ci est revendiquée, puisqu'il fait lui même le lien avec la musique d'église dans ses interviews :" Dans cette optique percevoir le déroulement d'un concert ou d'un album comme une sorte de voyage liturgique prend tout son sens"
Tord Gustavsen fait l'effort et tente de parler français,sa voix, elle aussi est calme et douce, je ne sais pas ce qu'il prend mais j'essayerais bien pour rester dans son monde de mélancolie extrême et de zénitude.
Il se plie avec beaucoup de simplicité aux rappels par trois fois. Après le concert il ira admirer les dessins que les élèves de 6 à 15 ans de l'école de Montessori ont réalisés en écoutant sa musique: quelle belle idée!
Bon il nous fallait bien la chaleur du jazz norvégien pour retourner affronter nos températures scandinaves.
Sur jazz-rhone-alpes.com ce billet et les autres chroniques sur les concerts de la semaine.
JaZZmarc
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