vendredi 5 juin 2015

Humano a Mano : Ça jazzera encore à Francheville

Le vendredi  5 juin à Francheville

"La chute n'est pas un échec. L'échec c'est de rester là où on est tombé"
 Commencer un chronique par une citation de Socrate ça en impose un petit peu, non ?

Je pensais à cette phrase en écoutant les différents discours qui  ont ponctué cette soirée organisée, d'abord  en réaction à l'arrêt brutal du festival "Fort en Jazz" de Francheville. Cette soirée sera en fait, comme l'a annoncé Jean-Paul Boutellier Président d'honneur de la nouvelle association "Ça Jazze Fort  a Francheville", un acte fondateur à un autre projet pour que la ville accueille à nouveau le Jazz autour de nouvelles initiatives.

La fin d'une histoire c'est toujours triste, mais c'est souvent le début d'une autre pleine de promesses, qui sera encore plus forte si la précédente nous a bien appris quelques chose.
En guise de promesses tenues nous avons eu un très beau plateau ce soir avec trois très belles formations qui illustrent parfaitement la diversité du jazz et l’enthousiasme qu'il peut engendrer auprès d'un public lui aussi très hétéroclite.
Après avoir écouté le très bon groupe mené par  Roland Merlinc dans la formation reine du jazz : le trio Piano/basse/batterie place à un duo complètement atypique : Humano a Mano.

D'abord un rythme,  marquée sur une cloche, quoi de plus rudimentaire et traditionnel qu'une cloche, le son d'un saxophone soprano  intervient et puis les machines s'en mêlent....le voyage postmoderne a commencé.

Ils sont deux, Marc Wolff  et Thierry Beaucoup, multi-instrumentistes et bidouilleurs informatique tous les deux, mais c'est plus qu'un duo qui nous est proposé sur scène. Tous les sons sont bien produits en direct sur scène, mais ils sont pour certains enregistrés et relancés dans des boucles avec ou sans effets.
 Le résultat est une succession de paysages sonores denses qui font appel aux musiques traditionnelles, au rock aux musiques électroniques et...au jazz.

La congas scande son rhythme hypnotique, une mélopée est lancée par Thierry Beaucoup puis une ligne de basse:  le morceau "Palestine" est posé maintenant les improvisations délirantes au saxophone et à la batterie peuvent prendre le reste de l'espace.

C'est aussi plus qu'un concert, c'est une vrai performance à laquelle nous assistons, les musiciens se croisent s'échangent les instruments, y compris la basse au milieu d'un morceau   
L'improvisation est là, la prise de risque et la note bleue aussi ...mais alors c'est bien du Jazz !  oui certainement mais peu importe l’étiquette le plaisir lui est entier.

Thierry Beaucoup cite le groupe Buncello comme référence musicale, mais il  aime a penser que la démarche du duo Humano a Mano ressemble à celle de Miles Davis qui n'a cessé  d'aborder différents styles dans le jazz sans jamais se lasser.

Un riff de basse bien grasse, une incantation électronique comme une plainte et c'est "Work to day" un morceau tendance rock; une nappe au synthé une voix aérienne voilà Senza un morceau bien planant.   
 
Les paysages sonores se sont succédés bien trop vite, la place doit être laissée au swing cette fois pour le groupe Spongefingers  .

Nous avons plein de souvenirs des soirées de Fort en jazz,
nous nous sommes rassurés ce soir: Francheville et le jazz nous en réservent d'autres.

Et demain Ça JaZZera encore à Francheville"

JaZZmarc

Sur Jazz-Rhônes-Alpes.com ce billet et les autres chroniques de la semaine

  Marc Wolff Thierry Beaucoup (batterie/percussions, Saxophone, Voix, machines...)



 Spongefingers





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