mardi 3 mai 2011

Kurt Rosenwinkel à Lyon : Le Jazz en liberté

Le 7 mai 2011 Salle Molière
C'est dans le cadre du festival 2011 du Hot Club de Lyon et dans le décor un peu Kitch de la salle Molière que se déroulait cette soirée.
Il y avait foule ce soir là, beaucoup de musiciens et amoureux de jazz étaient venus pour Kurt Rosenwinkel rare dans notre région voir même dans l'hexagone
En première partie le groupe "Midnight Voyage", quintet du hot club, a eu la bonne idée de présenter un spectacle en hommage à Michael Brecker. Ce saxophoniste magnifique, figure du Jazz Fusion des années 80/90, mort en 2007 à 57 ans. Il avait été notamment le co-leader du fameux groupe Steps Ahead, joué avec les plus grands du genre : Billy Cobham, Franck Zappa, Pat Metheny..;et fait une belle carrière en solo ou avec son frère Randy et leur groupe les "Brecker Brothers" et gagné quelques Grammy Awards au passage. (Voici une idée du son Step Ahead )
Le quintet "Midnight Voyage" assure bien le job, ils ne sont pas beaucoup aidés par une sonorisation "perfectible". Eric Prost au saxophone a bien sûr la part belle, et il est très solide, on assiste à quelques belles envolées notamment sur un morceau comme "Slings and arrows" ou de très beaux solos sur la ballade " The cost of living". Le tout reste cependant très académique et un tantinet guindé.
Derrière le quartet du guitariste Kurt Rosenwinkel, pour le coup c'est le jazz en liberté, c'est le jazz qui se lâche. Ils terminaient avec ce concert à Lyon leur tournée en Europe qui avait commencé à Genève un mois auparavant, avant de s'envoler pour l'Australie.
C'est un quartet de haut vol dont nous avons eu droit,
Aaron Parks au piano; qui à chaque solo nous emmène dans son univers n'hésitant pas à ralentir le rythme et mieux capter notre attention,
Eric Revis à la basse, et "le jeune, fantastique Justin Faulkner à la batterie" comme la présenté Kurt Rosenwinkel lui même. Ce batteur a fait forte impression, et je pèse mes mots, son jeu est varié, inspiré, et puissant. Il a des gestes amples et il participe grandement à la couleur de chaque morceau: l'afrique, le club de jazz, la bossa nova... Il nous a fait un solo de batterie époustouflant, pendant lequel il à réussi à crever la grosse caisse quand même( Du jamais vu de mémoire de Jazzfan).
Kurt Rosenwinkel, lui, est tout à son art, il est tellement concentré, fermé sur sa musique, qu'il semble autiste au reste du monde, il a mis son ego en veilleuse pour nous livrer le meilleur. Les compositions sont riches, certaines d'entre elles extraites du dernier album "Our secret Word" (et il sait de quoi il parle). Ils ont carrément mis le feu pendant le morceau juste avant le rappel, alors toute la salle debout leur a fait une ovation.
Aller un bémol, malgré l'armada de pédales dont est équipé, Kurt Rosenwinkel le son reste souvent uniforme d'aucun diront que c'est aussi ce qui fait sa singularité.

JazzMarc
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