dimanche 31 janvier 2016

Le Silence

Avant le verbe était Le silence !

Si comme le dit Miles Davis “La véritable musique est le silence et toutes les notes ne font qu'encadrer ce silence.”
pourquoi ne ferions nous pas ici l'éloge du silence;

- Le silence comme une mise en  lumière de la musique,
- le silence plutôt que le bruit et l'agitation inutile
- le silence qui s'impose devant la peine et le recueillement

Et si nous faisions une minute de lui en son hommage ...à lui ???

Je peux quand même écrire, car  même si je hurle ici ... le silence est respecté, l'écriture est silence et même sur ce blog consacré à la musique 

On juge la qualité d'écoute d'un public à sa propension à faire silence;
il s'agira alors d'un silence relatif ?... le silence absolu étant pour nous inatteignable nos propres vibrations venant le perturber ?
et si nous nous en tenions dans tous les cas à distance ... par peur du vide?

promis silence je ferais quand je n'aurais plus rien à dire
... avant le silence éternel


en attendant ...pour le rompre appuyez sur l'image et vous aurez "La minute de silence" arrangée par Marcus Miller; quand même !



Marcus

mardi 26 janvier 2016

Isaac's Mood au festival Saint-Fons Jazz

Le vendredi 22 janvier au Théâtre Jean-Marais à Saint Fons

Le festival de saint Fons ne se refuse rien cette année le tout nouveau groupe Isaac's Mood est programmé en deuxième partie de soirée,
Isaac's Mood: déjà le nom fleure bon les guitares "cocotte"  à la Shaft d'Isaac Hayes et le groove des années 70,
Eh bien nous y sommes !!

Le pianiste David Bressat à laissé pour un temps son trio acoustique, pour un projet plus electro Jazz Funk; le batteur qu'il connait bien, Charles Clayette,  est aussi de l'aventure  et c'est Benjamin Gouhier le guitare héro de la bande et leader du groupe.


Le premier morceau nous met tout de suite dans l'ambiance c'est une reprise de Joshua Redman, et la guitare sonne comme celle de Georges Benson à l'époque où il nous faisait planer avec "In flight"(avant qu'il anime les thés dansants pour le 4 ème age):  ça groove gravissime !
 Le son est bien péchu, David est entouré de trois claviers électroniques et d'une boite à bidouille qu'il manipule avec gourmandise, Charles frappe fort, peut être trop, mais c'est le style "jazz rock" qui l'impose, avec la guitare qui se lâche  complètement ça donne un jazz pour le coup très débridé.   

Les autres morceaux seront des compositions originales certaines aux titres évocateurs du climat souhaité: " Grooving days"  "Isaac's Private Club" ou "Jean club" et d'autres plus énigmatiques "Sorti par la fenêtre, rentré par le hublot".
"Grooving days" est un morceau hyper tonique du style jazz Rock festif,  là le son de la guitare et la composition me font penser au guitariste Michel Cusson du groupe Uzeb.

Hervé Salamone viendra, en bonus, les rejoindre à la trompette sur deux morceaux, notamment sur une balade aérienne "in love" bien chaloupée pendant laquelle on souffle un peu avant que la folie du groove nous reprenne.    

Isaac's  Mood a sorti un premier CD en 2015 ils se donneront, n'en doutons pas, sur d'autres scènes de la région pour vous rendre complètement Groove.  

JaZZmarc
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 Benjamin Gouhier - Guitare / David Bressat - Piano / Charles Clayette – Batter

Hervé Salamone nonet « Suite » au festival de Saint-Fons

 Vendredi 22 janvier Théatre Jean Marais à Saint-fons
 
Pour la soirée d'ouverture du festival de Saint-Fons 2016 les organisateurs ont choisi de présenter deux créations issues de la scène jazz locale.

Par ordre d'arrivée; Hervé Salamone ouvre les réjouissances avec son nonet "suite". C'est un nouveau projet pour le trompettiste donné pour la première fois en octobre 2015 dans le cadre du festival Rhino Jazz.
L'originalité de "suite" est la réunion d'un quintet de jazz et d'un quartet à cordes. Alors c'est bien sûr la confrontation de styles mais aussi d'époques et de lieux; tantôt nous sommes dans un club de jazz dans une ambiance très swingue et à d'autres moments dans en auditorium hors du temps bercés par une mélodie classique.
 Hervé Salamone fait preuve avec ce projet d'une grande connaissance de l'histoire du jazz dans ses compositions et une grosse maitrise de la direction d'orchestre. Neuf sur scène sur un tel projet c’est  beaucoup de travail de mise au point et de discipline.
Au sein du quintet de jazz on trouve quelques pointures de la scène locale qui dégagent une grande sérénité.
Le quartet à corde lui n'est pas là simplement pour le décor, on échappe complètement aux nappes de violons sirupeux derrière un thème de jazz comme on trouve bien trop souvent à mon goût dans les productions américaines. Non ici Hervé Salamone leur a écris de vrais arrangements pour qu'ils viennent se fritter aux jazzeux.
 La Trompette et la contrebasse de Ben Guyot sont très en avant elles font souvent le lien entre les deux ensembles avec beaucoup de légèreté dans les enchainements. 

Le bémol à ce bel ouvrage c'est qu'il reste un peu trop sage à mon gout, tout est bien rangé presque trop "proprouné" c'est peut être la contre partie de cet exercice de style difficile.

L'association de ces deux univers ébranle nos habitudes et nos certitudes, c'est bien la mission de l'artiste que de nous empêcher d'écouter en rond. 
Alors créez, créez mesdames et messieurs les artistes, nous adorons être surpris et si le résultat est d'aussi bonne qualité alors  .....  surtout continuez!     

 JaZZmarc

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Hervé Salamone : trompette, direction, compositions / Trial Gilles : guitare / Ben Guyot :contrebasse / Romain Nassini : Piano /  Charles Clayette : batterie / Gaël Rassaert : violon /  Vincent Soler : violon / Vanessa Borghi : alto /  Valerie Dulac : violoncelle / Olivier Biffaud : sonorisateur


  
   

mercredi 20 janvier 2016

Nos héros des seventies

ECLECTIQUES ! Nous l'étions à la fin des seventies.


Et c'est pour ça que ce début d'année 2016 nous fait tant souffrir. Quoi ? Lemmy, David et aujourd'hui Glenn ?

Parmi tant d'anonymes aussi chers à notre coeur...
Lemmy Kilmister, c'était du brutal. Mais de l'humain, y'en avait."Overkill" !

David Bowie,c'était "l'homme venu d'ailleurs",avec un talent sidérant : il suffit d'écouter Rick Wakeman vous expliquer l'originalité de la partition de "Life on Mars" pour comprendre.

Et Glenn Frey c'était "Take it easy " ( on essaye, mon gars) maissurtout ce standard des standards, "Hotel California", qu'on a passé aux quarante balais du beauf (entre autres).

Alors, quoi ? Tout fout le camp ? Non messieurs. Nos héros ( David savait en parler) entrent dans l'éternité.



Ils laissent leur empreinte sur le monde des vivants et vont jammer avec Janis, Jimmy, Miles et tous les autres.

Et moi, je pose sur ma platine de vieux vinyles et j'écoute ces voix magiques qui nous font encore vibrer ...

                                           Eclectic'bôf


 "Take it easy" my friend !

mardi 19 janvier 2016

Bruno Ruder et Jeanne Added à l'Amphi Jazz : Yes is à pleasant country

Samedi  16 Janvier à l'amphi Jazz
C'est la troisième soirée du pianiste Bruno Ruder en résidence à l'amphi jazz, et la salle est comble;
ni les premiers flocons de neige de l'hiver ni les ombres encore menaçantes du 13 novembre n'auront retenus les amoureux de musique.

L'affiche est dans tous les cas fort alléchante car ce soir Bruno Ruder s'est entouré de son trio " Yes is a pleasant country" créé il a quelques 14 ans avec ses compagnons rencontrés au conservatoire de musique de Paris, le Saxophoniste Vincent Lê Quang et la chanteuse désormais bien connue Jeanne Added. Cette dernière a commencé comme violoncelliste puis elle a trouvé sa "voix" et a accompagné bon nombre de projets jazz menés par des leaders comme Vincent Courtois, Pierre de Bethmann ou encore Baptiste Trotignon. Avec son incursion réussie dans la "Pop rock tourmentée",  elle a été révélation aux Transmusicales de Renne en 2014 et a sorti en 2015 son premier album  "Be sensational" très bien accueilli par la critique et le public.

Retour au trio du soir " Yes is a pleasant country" un projet original et ambitieux;
un piano un sax et une voix ça donne une scène dépouillée  comme le projet artistique lui même, on est tout de suite à l'os. J'ai comme  la sensation qu'il faut faire preuve d'une impudeur folle pour s'exposer comme ça et se mettre en danger de cette façon 
Le ton est donné tout de suite avec une reprise d'un standard de Gordon Jenkins " Good bye"  (pour commencer c'est original),   une chanson désarmante et déchirante sur le thème d'une rupture  "kiss me as you go, Good-bye, Good-bye....";

Le groupe se tient toujours à l'écart des mélodies, comme en apesanteur, en apprivoisant les silences; il  nous tient, nous, en suspension, la gorge sérrée.

Le répertoire est constitué de reprises de standards et de compositions originales, les morceaux s'enchainent avec des fondus enchainés, ils se mélangent quelques fois comme si le spectacle se créait en même temps sous nous yeux. L'improvisation est présente même pour la chanteuse qui s'amuse à brouiller les pistes.
On a entendu quelques mesures de "i've got you under my skin" la chanson immortalisée par Franck Sinatra mélangée avec un autre morceau, ce thème à l'origine plutôt léger se retrouve ici plutôt emprunt de mélancolie, elle ou il est certainement parti malgré tout dans cette version.

J'ai retenu deux instants particulièrement marquants;
la reprise d'une chanson de Gainsbourg pas très connue " la noyée" elle aussi passablement sombre  et tellement belle.
"Tu t'en vas à la dérive
Sur la rivière du souvenir
Et moi, courant sur la rive,
Je te crie de revenir " 

 Et puis un instrumental, "Réincarnation" de Charles Ningus ou c'est Jeanne Added qui donne la première note est vocalise comme un instrument de précision qu'elle est vraiment en accord parfait avec ses deux compères : Bluffant.

Bruno Ruder est très discret ce soir; une originalité: il tourne complètement le dos au public;
 et on n'a pas entendu le son de sa voix pendant ce set qui clôturait pourtant sa résidence à l'amphi.
C'est un pianiste percussif qui aime les arrêts brutaux, les silences et le dépouillement il était davantage ce soir dans l'accompagnement de la chanteuse, il a toutefois bien montré qu'il sait imposer son univers.     
Même si Jeanne Added a pris pas mal la lumière ce soir  le saxophoniste Vincent Lê Quang a prouvé lui aussi qu'il était parfaitement dans le ton quand il a eu des espaces de liberté, torturé à souhait comme ses complices.
Le concert se termine comme il avait commencé
"kiss me as you go, Good-bye, Good-bye....";

Yes it was a pleasant evening!
JaZZmarc
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samedi 16 janvier 2016

Bowie dans son monde parallèle

Alors ce n'est pas un cauchemar ni une mauvaise blague David Bowie est mort .. vraiment!

Alors s'il fallait choisir parmi ses projets ce sont ceux qui l'a mené en collaboration avec Brian Eno j'ai adoré "Low" et je vénère "1.Outside"












1.Outside
La folie furieuse ici avec Nine Inch Nails 

Même David Lynch y a pioché une parti de la BO de son film "Lost Highway"


Low pour le rejoindre dans son monde parallèle


JeanMarock

dimanche 10 janvier 2016

Paco di Lucia, légende du Flamenco

Le film documentaire de Corro Sanchez (fils de Paco) n’a jamais pu être terminé.
 Le coeur de Paco de Lucia a lâché face à la mer avant la fin du reportage.
Longtemps une fin fût cherchée.... Très beau reportage que le Toboggan nous offrit en cette fin d’année, un dimanche en fin d’après midi, quelle belle idée.

Fils de guitariste flamenco, Paco le fils de Lucia (sa mère) nous raconte sa jeunesse pauvre à Algésiras. Très tôt il doit gagner sa vie avec son frère, simplement pour manger, jouant dans les bars.
Il n’a pas 15 ans quand il rejoint son frère guitariste alors en tournée aux USA en tant accompagnateur du danseur José Greco. Sa carrière végète jusqu’au jour où il comprend qu’il doit jouer sa musique et donc composer.
Il devient alors un génial guitariste de Flamenco travaillant sans relâche. Mais la célébrité ne viendra que lorsqu’il comprendra une deuxième chose, sa musique doit s’ouvrir, quitte à trahir les puristes du flamenco, vers d’autres musiques et le Jazz notamment.
Cette transition est particulièrement émouvante et douloureuse pour Paco coincé entre deux cultures, le flamenco populaire et le jazz élitiste. Il ne sait pas improviser et John MacLauglin le rassure " tu n’as pas besoin de savoir joues ! " Aldi Meola lui explique et alors sa carrière devint exceptionnelle, enchaînant les concerts et festivals à travers le monde entier.
Nous avions rencontré "l’âme de l’Espagne" aux Nuits de Fourvière en 2006 et ce fut évidemment un moment inoubliable. On le retrouve dans sa maison face à la mer en fin de reportage, seul, il avoue avoir passer 80% de sa vie seul, est-il heureux ? On se pose la question, il lâche au détour d’une phrase « la pauvreté aide à rendre heureux » car elle force au partage, à l’échange… Je recommande vivement ce reportage sorti en octobre 2015 en pensant particulièrement à notre rédac chef JazzMarc,
 il sait pourquoi.

Longtemps une fin fût cherchée...puis l’évidence s’imposa, Paco est immortel.

JC JazzBof