Le jeudi 23 octobre au radiant
Au Radiant il y a la grande salle, et juste en dessous le Club Bellevue
et c’est là, dans l’obscurité, qu’ils font germer les talents. Ce jeudi
soir nous avons eu la chance d’en voir éclore un : Pat Kalla et son
premier album « La légende d’Eboa ».
Il en est tout ému et nous aussi car ce gars là a de l’empathie. Ses
voisins de palier et sa tata sont là au premier rang, mais pas que, la
salle est pleine. D’entrée sa belle formation chaude et musclée nous
propulse dans son monde poétique rempli de sagesse, de terre rouge, de
marabout et de montagnes. Une musique métissée, comme on dit
aujourd’hui, en fait c’est très simple c’est de la Soul avec un peu de
Jazz, de Rap et de Hip Hop, un doigt de Blues et de Funk Sénégalais… Une
saga africaine ambiance de la Croix Rousse, car il est d’ici et il est
content, ce soir il rentre chez lui à pieds. Et moi je suis content de
retrouver avec surprise Claude Bakubama à la basse rouge et au sourire
irRadiant (croisé au Hot Club avec Zaza lors d’une soirée samba). Mais
il faut bien sûr écouter aussi les textes, Pat Kalla est un conteur
avant tout et l’oralité est son dada. « Il titube mais sa guitare à
toujours le bottleneck, un bluesman a toujours du groove sous la basket
», c’est une spéciale dédicace pour le rédac chef qui adore le blues,
comme chacun le sait…
Le show est bien calé, pro, chemises cravates, on pense à Ben l’Oncle
Soul mais en plus authentique et drôle, on pense aussi à Touré Kunda
bien sûr, et la voix qui vocalise en fin de phrases nous rappelle Aaron
Neville, voilà, ils ont bien fait de venir… Tout le monde est reparti
avec la banane jusqu’aux oreilles et ça c’est déjà une belle
performance. Si l’arrivée du froid vous angoisse cherchez bien dans les
clubs ils peuvent vous réchauffer l’âme. Un jour peut-être monteront-ils
dans la grande salle ?
Formation : Remi Mercier clavier, Jérôme Bartolomé sax, Félicien Bouchot
trompette, Brice Bottin guitare, Claude Bakubama basse (pas lui sur
l’album), aux Drums mille excuses j’ai oublié le nom , dommage il est
bon… et je suis pas certain que ce soit celui de l’album (Gregory
Jouandon), si quelqu'un à la réponse..
En première partie nous avons écouté SoulAyres, c’est le nom de Séverine
qui a une très jolie voix et qui compose, elle est accompagnée de
Myriam Essayan aux percussions improbables (une valise à la place de la
grosse caisse ou encore un tambour de machine à laver) elle est
également douée d’un humour qui tombe à point, de Christophe Jacques à
la guitare et aux chant (il s’occupe un peu du son aussi…), du
violoncelliste Paul Marchand dont j’ai bien aimé l'omniprésence assurant
souvent une ligne de base à défaut de basse, et de Charlie Glad comme
son nom l’indique, aux claviers, violon et costume gris (il m’a bien
fait rire et c’est un compliment). Un peu de mal a décoller puis je me
suis laissé prendre peu à peu par les ambiances folks ou orientales
entêtantes, les inspirations sont hétéroclites, on devine du Lou Reed
ou une intro des Doors ( the End) sur L’heure de se coucher , une
hallucination ?
Un grand bravo pour finir, car on en parle pas souvent, à ces labels
pas toujours très connus (en l’occurrence ici :"C’est Pas des Manières")
qui produisent de jeunes artistes en ces temps compliqués.
JC JazzBof
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