Le mardi 10/12/13 au théâtre de Vienne
Pour la première fois sur une même scène "Jazz à vienne" nous donne à voir les deux frères Enhco successivement avec leur formation propre.
David, le frère à la trompette, ouvre le concert avec son Quartet gagnant.
Roberto Negro est au piano, bien connu du public régional, ce musicien fantasque ronge son frein pour se mettre, comme tous les autres, au service du groupe et du projet de
David Enhco.
Une rythmique de course complète le quartet où l'on trouve
Florent Nisse à la contrebasse et
Gautier Garrigue à la batterie, leur son est clair et leurs interventions au cordeau.
Le projet de ce quartet est un Jazz résolument moderne, une musique dynamique, élégante , et exigeante aux enchainements complexes.
Le répertoire est tiré du premier album de la formation sorti cette année " La horde", et d'un album
à venir avec des titres qui sentent encore la peinture fraiche : "Mai 2013, "345" , "Keep it simple"; et qui ont l'air déjà très aboutis et enthousiasmants.
David Enhco assure sa position de leader bienveillant, il dompte son instrument avec assurance, il n'utilise aucun effet d'aucune sorte avec sa trompette, seule sa technique et son inspiration du soir produisent des émotions bienfaisantes.
Pour le passage de flambeau Thomas au piano rejoint David pour un duo et une ballade enlevée. Ces deux là ont un plaisir évident à jouer ensemble leur plaisir est communicatif. Ils se connaissent comme 2 frères et sont sur scène unis par une passion "familiale" commune.
Et puis c'est le tour de Thomas le frère au piano.
Lui il se présente en trio, et ses deux compères sont eux aussi des numéros gagnants:
Nicolas Charlier, un compagnon de longue date, est à la batterie et
Matéo Bortone esthète de la contrebasse, toujours dans les bons coups, assure la partition habituellement réalisée par Chris Jenning
La musique de
Thomas Enhco est toute en délicatesse, en quelques morceaux il nous dévoile l'étendue de son talent en abordant dans un jazz moderne des ambiances très différentes: Des ballades langoureuses comme " You're just a ghost" , des senteurs orientales venues du désert avec "Wadi Rum" , du swing avec "Morning blues" il y a même eu un morceau qui a tourné Rock .
Ces titres sont tirés de son album sorti en octobre 2012 "Fireflies", constitué uniquement de compositions personnelles, excepté une reprise de l'Opus 15 de Robert Schumann pour la fusion entre le jazz et musique classique.
Sans qu'il soit démonstratif on comprend vite que nous sommes en présence d'un artiste majeur de sa génération. Il a, à peine, 25 ans et il démontre déjà beaucoup d'assurance et de personnalité
David rejoint enfin son frère pour constituer le temps d'un morceau un nouveau quartet pour un final en beauté.
Avec une soirée comme celle là nous pouvons être confiant avec la jeune scène Jazz, elle est pleine de talents formidables.
Quarté ou tiercé il n'y aura pas de gagnant ce soir ou plutôt si il y en a un: Le public.
JaZZmarc
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