" Trois chambres à Manhattan" de l'immense Marcel Carné est un film
fait pour les amateurs de jazz qui fréquentent ce site.
Non seulement
parce que la bande originale est signée Mal Waldron ( pianiste, qui fut
un temps accompagnateur de Billie Holiday et ami de Steve Lacy ), et
Martial Solal ( qu'on ne présente plus).
Mais encore parce que le film
tout entier baigne dans une ambiance jazz : les 38 premières minutes
sont nocturnes, on y fume beaucoup et on y consomme force whisky.
On,
c'est François (Maurice Ronet), acteur déglingué par le départ inopiné
de sa femme (Geneviève Page) qui rencontre Vera (Annie Girardot),
magnifique, prix d'interprétation féminine à Venise en 1965), tout
aussi paumée que lui.
Les 3 chambres sont celle du héros, sordide,
celle de l'héroïne, partagée avec un couple branlant dont on n'apercevra
que l'élément masculin,et celle que loue le nouveau couple pour entamer
une relation intime.
Le jazz est omniprésent, dans le restaurant où ils
se rencontrent, dans la rue où ils déambulent, dans les boîtes où ils
tuent le temps.Quand le ciel s'éclaire enfin d'un soleil matinal, on
devine que l'idylle est promise à un avenir.
Mais la nuit revient,
chacun des amoureux a son secret à confesser et la confiance est longue
à établir entre ces deux écorchés de la vie. Surtout quand des
personnages ambigus ( le producteur de télévision , l'ex-mari
rancunier, la starlette éblouie ) s'ingénient à la mettre en péril.
Ne
ratez pas ce film, beau noir et blanc paru en DVD chez Gaumont.
François Jazzbôf
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