Neil Percival
Young est né le 12 novembre 1945 à Toronto, voilà donc 67 ans jour pour
jour.
« Donc
oui, il y a eu beaucoup de pertes à déplorer. Il faut garder en mémoire
les moments où la vie a brillé de tout son éclat. Ce sont ces moments
qui nous donnent la force d’avancer dans l’obscurité, quand elle tombe »
Je viens de
terminer l’Autobiographie de mon grand frère, elle est fidèle à son
image. Simple, fragile et forte. Noire et lumineuse. Acoustique et
électrique.
Neil Young qui
vient d’arrêter de fumer pour écrire ce livre, coupe l’herbe sous le
pied de ceux qui seraient tenter d’écrire sa légende. Ici pas de
chronologie savante et documentée, les souvenirs s’échappent simplement
de façon aléatoire de ce cerveau qui « recèle bien des
choses qu’une IRM ne peut pas détecter. C’est quoi cette matière
vaporeuse dans mon cerveau ? Je préférerai ne jamais avoir vu cette
image de merde ! »
Cette obscurité
est souvent tombée dans sa vie. Deux fils
lourdement handicapés (Ben et Zéké), ses problèmes de santé à
répétition (polio à 6 ans, épilepsie, anévrisme), la disparition par
overdose des ses proches dont Bruce Berry (he was a working man…) et
Danny Whitten co-guitariste du Crazy Horse qu’il inhuma dans Tonight’s
the night ou plus récemment Ben Keith (c’est lui qui joue de la steel
guitar sur tous les enregistrements depuis Harvest). Mais le Loner
assume ses choix et ses responsabilités. Même si sans l’avouer il ne
s’en est jamais vraiment remis.
La vie a brillé
et c’est là l’essentiel. D’abord grâce à l’amour
qu’il porte à ses enfants et à Pegi sa femme, son port d’attache quand
il revient de ses traversées « Je serai comme une île sans
océan si nos cœurs n’étaient pas unis ». Grâce à la nature,
indispensable à son existence « pour moi marcher en forêt
c’est comme aller à la messe, la forêt est ma cathédrale. De toutes mes
activités, marcher en forêt est l’une de celles qui m’élèvent le plus
l’âme » Comme certains de nos vignerons qui attendent les nuits de
pleine lune pour mettre en bouteilles leur vin, Neil Young programmait
les séances d’enregistrements, avec le Crazy Horse notamment, ces mêmes
nuits de pleine lune…
Grâce à sa
passion pour les voitures (les spécialistes apprécieront) et sa
recherche pour un moteur hybride écolo. Sa passion pour les trains
électriques, « une expérience zen pour
mettre de l’ordre dans le chaos, les chansons, les gens, les souvenirs
d’enfance »… et pour donner des ailes à Ben (tétraplégique)
Grâce à Old
Black bien sûr, sa légendaire guitare (Gibson Les Paul 52) qu’il
chevauche depuis toujours pour les enregistrements de Crazy Horse (Like a Hurricane est sans doute le meilleur exemple du son
d’Old Black ), ce groupe de crétins tel que le
décrivent certains musiciens (jaloux) de leur entourage. Ce ne
sont sans doute pas des virtuoses, mais c’est avec eux néanmoins que
Neil à fidèlement construit une œuvre immense, une légende et une
amitié éternelles.
Et puis le son,
toujours le son, son obsession, depuis toujours. La
musique n’est pas qu’un fichier informatique, c’est une tempête pour
les sens, un orage pour l’âme, plus profond que la profondeur, plus
immense que l’immensité. C’est plus que ce que l’on entend, c’est ce
que l’on ressent. C’est la dimension qui manque à la technologie de la
diffusion musicale de nos jours »
Que l’on ne s’y
méprenne pas, Neil Young n’a rien contre le MP3 comme on peut le lire
ça et là. « iTunes et les autres marchands de MP3 en ligne
ainsi que les services de streaming aident à la création musicale en
mettant la musique à la disposition du public » (et notamment des
jeunes) Il travaille donc à la sortie de son appareil
portable Pono (2013 ?) utilisable partout à la maison, en balade et en
voiture évidemment… Grâce à la conversion
numérique-analogique qui est le cœur de cette technologie, l’interface
utilisateur permettra de comparer l’écoute par rapport au format MP3…
Neil tu es fou
et je t’aime. Tu écris depuis toujours la bande son de mon existence,
je ne peux que te souhaiter l’éternité.
Neil
Young will never die.
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