mercredi 31 octobre 2012

Yaron Herman Au Trianon

 Une salle connue, boulevard Rochechouart : le Trianon ( ça ressemble un peu à la salle Molière à Lyon).
Un pianiste d'exception : Yaron Herman . Des musiciens remarquables : Emile Parisien au sax soprano, Ziv Ravitz à la batterie , Stephane Kerecki à la contrebasse, Avishai Cohen à la trompette ( l'homonyme du célèbre bassiste).

 Le concert démarre en trio ( piano-basse-batterie), se poursuit en quartet ( Emile Parisien au tenor, pour une fois), continue en quintet ( Parisien au soprano avec son inimitable style de charmeur de serpents, Cohen à la trompette) et atteint même le sextet avec l'entrée d'un autre saxophoniste, Logan Richardson.

Ce combo exceptionnel oscille entre les morceaux rythmés, nerveux, puissants et les ballades mélodieuses, profondes, magnifiques ( j'ai cru reconnaître un certain jardin d'hiver). Il laisse une salle enthousiaste après une heure et demie de concert et nous offre pas moins de trois rappels : d'abord un "Lamidbar" endiablé en trio, puis retour du sextet pour une dernière vérification de la virtuosité de chacun, et pour finir une version émouvante du "No surprises" de Radiohead. (voir ici)
Ah ! La délicatesse du touché de Yaron sur le clavier ... J'en suis encore tout chose.

 En première partie, nous avions entendu une voix étonnante , Virginie Teychené, reprendre avec beaucoup d'assurance des standards comme " Don't explain". Bref !
Une belle soirée.
FrançoisJaZZbof

mardi 30 octobre 2012

Le Trio Inception au théâtre de Vienne

Mardi 23 octobre au théâtre de Vienne
C'est comme un retour sur les lieux du délit, le théâtre de Vienne qui accueille pendant le festival les concerts du " jazz de minuit", fait de la résistance en plein mois d'octobre en proposant une soirée en co-production avec le Rhino Jazz(s). Jean-Paul Boutellier,  himself, ancien président de festival, présente la soirée. Au menu:  la vision du jazz par deux batteurs Américains d’exception.

 Et sa commence par le Trio Inception.
Lorsqu'on a posé la question à Chistopher Nolan, le réalisateur du film d'anticipation "Inception", Croyez vous qu'un jour nous pourrons partager des rêves ? il a répondu : mais c'est déjà le cas et ça s'appelle le cinéma.
Le propos du trio Inception semble être de même nature, nous proposer de partager un voyage onirique  avec une musique subtile et fluide.
Léon Parker, batteur américain, chercheur de sons, qui a partagé bon nombre d'émotions musicales avec quelques cadors  de la scène jazz dont Stefano Di Battista, Herbie Hancock, Brad Mehldau, Madeleine Peyroux, Jacky Terrasson et j'en passe vient se frotter à deux jeunes musiciens en toute simplicité.
Avec sa batterie au format "minimum" il sort des sons et des rythmes incroyables, avec un raffinement qui signe sa singularité et le niveau de son talent.
Au répertoire, quelques unes de ses  compositions et des standards. Les morceaux swinguent où s'engagent vers des ambiances originales comme sur  "It is what it is" où Matéo Bortone à la contrebasse maintient le socle mélodique, le piano de Fred Nardin vagabonde avec légèreté et Léon Parker laisse aller sa créativité avec finesse et retenue. Le morceau est comme suspendu et nous restons un moment, trop court, en apesanteur.
Les deux jeunes musiciens en question, sont tout à fait au niveau et à leur place, les doigts de Fred Nardin glissent sur le piano avec tout autant de subtilité que le maître à sa batterie. Matéo Bortone apporte, lui aussi, beaucoup de créativité à ce trio, dans ses solos et dans ses accompagnements.
Le son de la contrebasse se fait léger, léger...léger. Mince je crois que c'est la fin... la fin du rêve.
" Non rien de rien...non je ne regrette rien"
JaZZmarc
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Sangoma Everett Quartet au théâtre de Vienne

Le Mardi 23 octobre au théâtre de Vienne
Autre vision du Jazz, par un autre grand batteur américain : Sangom Everett.

Installé en France depuis quelques années il a été le batteur du Golden Gate Quartet, et a collaboré lui aussi avec de grands noms parmi lesquels : Philip Catherine, Dizzy Gillespie, Liz Mc Comb, Dee Dee Bridgewater,  Erik Truffaz ou encore Claude Nougaro.
Ce soir il est en quartet ou plutôt en trio plus un.
Le trio c'est celui qu'il compose avec ses vieux complices américains Kirk Lightsey au piano et Darryl Hall à la contrebasse. Ses trois là semblent s'entendre comme larrons en foire, ils sont hilares en se relançant sur les échanges ou en se félicitant après un chorus.
Kirk Lightsey, n'est plus une jeune pousse, il a collaboré, lui, avec Dexter Gordon et Chet Baker, ça impose le respect. Il semble complètement rompu aux échanges musicaux "spontanés"de la scène devenus chez lui des automatismes; un vieux de la vieille encore vert.
Le show est ainsi très démonstratif, peut être au dépend de la créativité, de la prise de risque et de la subtilité.
Le jeu de Samgom Everette et très percussif, l’Afrique et l’Amérique du sud sont parmi les ambiances qu'il privillégie.
Le quatrième protagoniste, le jeune saxophoniste de 26 ans Jon Boutellier apporte de la fraicheur à cet ensemble, ces interventions sont toujours à propos même si il donne l'impression de chercher sa place dans ce presque quartet . Il rit beaucoup moins d'ailleurs.
Au répertoire des standards  parmi lesquels "In your own sweet"de Dave Brubeck ou "Good bye M.Evans" de Phil Woods.
Festival ou pas, ce beau théâtre à l'italienne de Vienne en aura encore entendu du bon Jazz à l'américaine.
Que c'est loin juillet 2013!
JaZZmarc
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samedi 20 octobre 2012

Muse Sign O the Times


                       
                       
                       
                       

A l'occasion de la sortie de leur dernier album "The 2nd law" Muse fait sa promo et nous livre en bonus une reprise d'une chanson de Prince: Dé-coiffante.
JeanMarock
  

lundi 15 octobre 2012

Jacky Terrassson : Gouache

La métaphore avec la peinture pour décrire l'univers d'un artiste est souvent très appropriée.
L'artiste nous livre dans un tableau, ce qu'il est, ce qu'il a à dire, ses obsessions, ses amours, la traduction des ses émotions.
Il n'est point besoin d'explication logique ou de raisonnement seul l'œuvre compte.
Alors peut être devrais-je arrêter là ma chronique, en vous conseillant d'écouter  "Gouache" le dernier album de Jacky Terrasson.

Mais quelle est l'univers de Jacky Terrasson qui devrait vous inciter à le découvrir  ?
Ce pianiste Franco-Américain, a gagné le prestigieux prix Thelonious Monk en 1993, depuis il construit son œuvre et a collaboré à des projets enthousiasmants avec notamment : Cassandra Wilson, Michael Brecker, Dee Dee Bridgewater, Dianne Reeves, Jimmy Scott, Charles Aznavour, Ry Cooder...
Avec "Gouache" il nous résume ses 20 dernières années musicales, et cet homme aime la musique toutes les musiques. Quand il reprend des thèmes connus il s'agit bien d'un travail de déstructuration et de re-création; au final ce sont aussi ses enfants.
En quelques coups de pinceau il "recolorise"  "take 5" ou " c'est si bon" avec des couleurs cubaine,
mais il métamorphose aussi des univers où on ne l'attendait pas forcément "Baby" de Justin Bieber ou "Rehab" de Amy Winehouse
Je donne une mention spécial à la reprise de "Oh my love" de John Lennon que je trouve somptueuse, la belle voix de Cécile McLorin y est voluptueuse. 
Dans tous les coins du tableau  ça swing, ça groove et même les rythmes latino y sont conviés .
Jacky Terrasson s'est parfaitement bien entouré on y croise la clarinette de Michel Portal et la trompette de Stéphane Belmondo bouleversante dans " la part des anges " ou "mother".

Accrochez la toile et laisser vous emporter et attention de ne pas vous faire happer des cas d'accoutumances ont été signalés...ou alors c'est moi.    
JaZZmarc
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mardi 9 octobre 2012

Light Blazer : La poésie Groovale

Le Vendredi 5 octobre au Périscope
Youpi ! ce soir c'est Jazz-Rock au périscope,
Première impression à l'arrivée : la scène s'est elle rétrécie pendant l'été ?
Ah non, c'est seulement qu'ils sont 8 sur scène ce soir alors ça fait du volume,
et tout de suite ça fait aussi du volume sonore: LA PATATE !
Ça envoie du lourd, et c'est juste ce qu'il nous fallait pour un vendredi soir,  pour nous dégager les oreilles, et la tête après une semaine de turbin: Un bon jazz-Rock des familles,  Groove, Funk, soul...
Ouf c'est bon de retrouver les clubs !

Les Light Blazer est un groupe d'énervés mené par Jonas Muel au saxophone ténor et aux compositions. Ils viennent d'un peu partout en France mais le groupe s'est formé en 2010 à Paris ( incontournable?), le régional de l'étape ici c'est le batteur Julien Goepp.
Les ingrédients gagnants de Light Blazer
- Des super musicos : Sax ténor, Sax Alto, Trompette, Vibraphone, Batterie, Guitare électrique, Basse
- un Tchatcheur, black dégingandé au grand coeur
- des compositions originales aux multiples ambiances
- et de l'humour     

Les titres des morceaux sont souvent énigmatiques; en début de set sur " Histoire d'un ruisseau mélancolique sur fond blancJulien Soro, prend la main au saxophone Alto pour un solo ébouriffant qui donne le ton et le niveau de leurs prétentions.    
"Laboratoire" est un titre emblématique du groupe confie Jonas Muel, un Jazz-Rock-Fusion ouvert à différentes influences : de la poésie groovale nous dit il.
Les soufflants sont très en avant, et donnent cette impression de puissance sous contrôle, la rythmique délivre une pulsation syncopée délicieuse, et le vibraphoniste et guitariste participent tour à tour à créer des ambiances Rock ou électro.     
 " Une autre direction" est un titre très original, avec des séquences qui tournent à la Philip Glass propice aux déambulations des différents solistes.
Jonas Muel présente un morceau , basé sur l'histoire d'une rencontre amoureuse magnifique plein de promesses mais qui au final s'arrête en laissant des souvenirs indélébiles : "Verrue génitale" 
Le talent et l'humour s'accorde a merveille.   
Le dernier titre "Cul d'oursin" est l'occasion d'un duel Trompette et sax alto qui nous laisse ...sur le cul.

Le groupe est parti pour une tournée qui comptera 7 dates et qui a commencé par LYON (bon choix madame), un album est annoncé pour l'année prochaine: Nous, nous surveillerons leurs lumières.

Jonas Muel : sax ténor, compositions / Julien Soro : sax alto / Julien Silvand : trompette / Julien Goepp : batterie  / Stephan Caracci : vibraphone / Guillaume Marin : basse / Yoann Kempst : guitare / Edash: Tchatcher 

JaZZmarc
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mardi 2 octobre 2012

L'ONJ et "Anatomy of a murder" à l"amphi Jazz

Le Samedi 29 septembre à L'AmphiJazz.

Du jazz à 16 heures à l'amphi jazz c'est inhabituel, mais il fallait commencer tôt car le programme de l'Orchestre National de Jazz, invité du week-end , était chargé : soit 4 sets entre 16 h et minuit avec 4 répertoires différents.
L'ONJ à priori ça ne me faisait pas rêver,  un orchestre de jazz subventionné par le ministère de la culture, ça véhicule un vieil à priori d'académisme et de déficit de créativité. Les projets annoncés étaient cependant très originaux alors au diable les a priori.
La volonté de Daniel Yvinec, directeur artistique de l'ONJ est de proposer des sujets à ses musiciens  en petites formations, pour faciliter leur représentation dans des petites salles. Avec l'AmphiJazz les conditions sont idéales.

A 16 heures donc le premier de ces projets était la reprise sur scène de l' album " Anatomy of a murder" de Duke Elington, album qu'il a composé pour la bande originale du film du même nom d'Otto Preminger sorti en 1959.
Le Jazz et le Polar fricotaient déjà pas mal à cette époque, Miles Davis et Louis Malle avaient, un an plus tôt pris l'"ascenseur pour l'échafaud".
Pour "Anatomy of murder" le grand Duke avait frappé fort, et il apparait même à l'écran tout sourire avec son grand orchestre aux côtés du non moins grand James Stewart.
Daniel Yvinec prévient en début de concert, le défit de ce projet est de faire revivre ces compositions écrites pour grand orchestre avec seulement 4 musiciens: 3 soufflants et un batteur.  Allez les gars...Jouez !
Le Challenge fut relevé haut la main par ce jeune quartet de grand talent !
Cette contrainte a obligé le groupe a faire preuve d'un trésor de créativité dans les arrangements et les force, lors de l'interprétation, à changer d'instrument très souvent au cours d'un même morceau pour élargir la palette de sonorités. La valse des saxophones, clarinettes et flûtes s'opère avec fluidité pour notre plus grand plaisir.
La musique très écrite est exigeante elle nécessite une maitrise et une cohérence parfaite entre les musiciens, le tout se révèle plein d'harmonie et de fantaisie.
Un moment fort de ce concert fut l'interprétation d'un morceau très enlevé; la scène du film correspondante se situe dans un club de jazz où les gens dansent, et oui le jazz se dansait à cette époque.
Ce fut alors l'occasion pour le batteur de prendre le leadership et nous montrer avec un son très années 50 l'étendu de son talent et la grande cohésion du groupe: Splendide.

Au final qui d'autre que l'ONJ aurait pu se plier à cet exercice de style, et nous le livrer avec autant de bonheur ?   

Rémi Dumoulin, saxophones, clarinettes/ Sylvain Bardiau, trompette, trombone,bugle / Matthieu Metzger, saxophones, samples / Yoann Serra, batterie, glockenspiel, flûte

JaZZmarc
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L'ONJ et "Dark side of moon" à l'Amphi Jazz

Le Samedi 29 septembre

A 18 heures un autre défit doit être relevé par l'ONJ. Daniel Yvinec son directeur artistique, dresse le cadre général : s'attaquer à un autre album mythique en y introduisant une contrainte et pour l'heure c'est " Dark side of moon". Album mythique s'il en est.
En 1972 cet album de Pink Ployd fit l'effet d'une bombe, une musique très élaborée dans le monde des rockeux.  Les mélodies y étaient planantes on parlait de musique psychédélique. C'est un album léché démontrant une qualité d'enregistrement, une  créativité et une ouverture au monde fantastique. On écoutait ça religieusement sur des platines vinyles en manipulant la galette avec précaution, car en effet les vinyles s'usaient quand on s'en servait et avec le mien, à un moment, on pouvait écouter les deux faces en même temps :-)  Dark side of moon est un album concept ou chaque face composée de cinq chansons reprend les phases de la vie de son commencement à sa fin, illustrées par un battement de cœur.
         
 Les contraintes pour la représentation du soir :
- 1 trio de Jazz ( Claviers, guitares et flute )
- utiliser d'autres instruments que les originaux,  

La formation se révèle très électro: séquenceurs, synthétiseurs, effets de pédales et ordinateur.
Le parti pris est de suivre l'ordre des morceaux de l'album et de se servir de l'original comme d'un canevas, vers lequel ils se rapprochent ou s'en s'éloignent. Pour "speak to me" au début les arrangements sont très proches de ceux connus, et puis les envolées à la flute traversière ou les cheminements au piano nous en éloignent et c'est très bien comme ça. Nous ne sommes pas dans une réplique d'un concert mais bien dans un exercice de style ou l'album est le prétexte à la création.
On tourne le disque et c'est "money", tube interplanétaire, transformé en ritournelle enfantine qui tourne au  Kalimba, accompagnée d'un vagabondage au piano et d'un solo de guitare électrique au son bien rock.
La version de "Us and then" reste planante à souhait, l'ambiance est électro mais la mélodie est portée par la flute traversière.
Ce concert a déjà été donné quelques fois aussi les musiciens maitrisent complètement leur sujets.
 Nous étions en excellente compagnie, et la fin que nous redoutions arrive déjà, cet album est trop court!. J'assisterais bien à une deuxième représentation pour apprécier davantage la valeur ajoutée de ces jeunes musiciens. A priori aucun enregistrement de ce voyage n'est prévu, alors merci pour cet instant de jazz éphémère.    

Vincent Lafont, piano, claviers, électronique / Joce Mienniel, flûte, guitare, kalimba, électronique / Pierre Perchaud, guitare

JaZZmarc
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Illustration du côté sombre ici 
et un petit aperçu là