A quoi reconnait on un génie ?
- à sa jeunesse ?
- à sa virtuosité, sa créativité ?
- à sa grande capacité de création ?
- à son style reconnaissable entre tous ?
- à l'intensité des émotions qu'il suscite ? ...
Tigran Hamassyan pianiste arménien de 24 ans a tout ça, et bien plus, et quelle chance, il est dans la région encore pour quelques temps. Il sera très présent au festival "Jazz à Vienne" cet été et c'est en "résonance" à cet évènement qu'il était déjà en solo à l'amphi jazz vendredi dernier et ce soir en quintet à l'ouverture du Festival "Fort en Jazz" de Francheville.
Ce concert est particulièrement excitant, car Tigran et son Groupe Aratta Rebirth ont été invités toute la semaine précédente à Francheville, en résidence, pour préparer le deuxième album du groupe. Ce soir en ouverture du festival "Fort en Jazz" ils présentaient donc, en avant première, le fruit de leur travail avant de rentrer en studio la semaine suivante pour l'enregistrement.
Les spectateurs, ( quelques "happy few" à peine 200 personnes) se trouvent comme dans l'atelier de l'artiste, la peinture est encore fraiche, d'ailleurs les morceaux n'ont pas tous de titres définitifs.
Tigran annonce en début de concert qu'ils joueront 12 morceaux, ceux qui composeront le futur album, et c'est parti pour un voyage flamboyant entre Jazz, Folklore arménien et Rock.
Ce voyage passe par un jardin où une explosion de sensations nous attend : des couleurs, des senteurs, et un rossignol qui chante. Le rossignol c'est cette magnifique chanteuse, Areni Agbadian, une sorte de madone en jupe longue a qui Tigran laisse beaucoup d'espace dans ses nouvelles compositions pour notre plus grand plaisir. Les mélopées portées à trois avec Tigran et Areni au chant et le saxophone de Ben Wendel sont sublimes. A la batterie Nate Wood est toujours aussi efficace dans ses rythmes improbables souvent en contretemps, il participe grandement aux ambiances syncopées qui parsèment les compositions de Tigran. Outre des compositions originales Tigran revisite des musiques du folklore arménien, il reprend notamment un chant religieux, ce fut un des moments fort du spectacle, la voix de diva d'Arena Agbadian est à tomber à genoux devant tant de beauté et d'élévation spirituelle. A la fin du morceau les applaudissements se font attendre, personne n'osant rompre le charme: c'est un signe.
Cet album à venir sera moins Rock que le précédant "Red Hail" datant de 2009 qui sentait bon les influences de groupes comme Led Zeppelin ou Deep Purple que Tigran a beaucoup écoutés. Ce nouvel opus garde cet équilibre exigeant entre tradition et modernité, laissant la part belle au chant, une dose d'electro y a même été introduite.
La source créative de Tigran semble loin d'être tarie, nul doute qu'il saura encore pas mal nous surprendre.
Les 12 morceaux sont passés trop vite, Tigran revient au rappel seul au piano avec une nouvelle interprétation de "mother where are you" tiré de Fable qui passe par de délicieuses digressions improvisées.
Chapeau le tigre!
Le Festival " Fort en jazz" de Francheville est parfaitement bien lancé, et le programme de la semaine prochaine est alléchant alors foncez !.
"Fort en Jazz" ne se déroule plus dans un fort celui du Bruissin (snif), ils ont gardé le Jazz et cette année il semble qu'ils fassent très Fort.
JaZZmarc
Sur jazz-rhone-alpes.com ce billet et les autres chroniques sur les concerts de la semaine
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