Trois jours "pianissimo" à l'Amphi, pour découvrir trois pianistes Italiens et ce soir là, vendredi 30 septembre, Stephano Bollani nous est apparu comme un grand escogriffe talentueux, chaussures bicolores et catogan sauvage voilà pour le rapide portrait auquel il faut ajouter un charme tout italien.
Les conditions étaient optimum, sono parfaite comme d'habitude à l'Amphi Jazz, le piano seul au milieu de la salle, un public averti et attentif, il fallait qu'il assure tout seul pendant un peu moins de 2 heures.
Et pour assurer, il a assuré et plus que ça, pour moi ce fut une révélation.
Il a démarré avec un morceau "désarticulé" pas encore du jazz, plus près de la musique contemporaine, tout de suite il a frappé un grand coup pour nous montrer que nous avions à faire à un virtuose qui maitrise totalement cet exercice en gardant le public accroché à ces mélodies enchainées.Il faut dire que la première partie du concert fut constituée de longues plages ou différents thèmes se succédaient dans une sorte de "blind test" géant : un "Lady madona" endiablé, une superbe évocation du "bolero" de Ravel des thèmes plus jazz comme "It's wonderful i'ts marvelous" de George Gershwin tout ça enveloppé de compositions et d'improvisations de notre champion italien du soir. Superbe.
Il nous a joué les hommes orchestres utilisant différents éléments pour l'accompagner : les cordes et le couvercle du piano, ses propres jambes pour ajouter des percussions et puis ...la voix. Tout d'abord un petit murmure qui est devenu une chanson type bluette italienne : "Senza te" Sors de ce corps Lucio Battisti !:)
Il a par la suite montré tout son talent de chanteur lorsqu'il a inversé les rôles et demandé au public de proposer des chansons,les titres italiens ont fusés ; Con te partiro !, Azuro !, via con me ! , Ancora tu!.. et il a ainsi constitué une liste et ensuite ressorti tout les titres à la sauce Bollani avec énormément d'humour. Nous étions au cabaret
Stefano Bollani est réellement un virtuose,qui propose des compositions ambitieuses et qui montre dans l'interprétation tantôt une rigueur extrême tantôt une légèreté et de l'humour qui donne parfois dans la caricature très réussie quand il nous joue les Paolo Conte grandiloquent: Via con me.
Sympathique, il est revenu plusieurs fois aux rappels pour finir avec une déambulation sur "The man I love" George Gershwin: superbe.
Le lien vers son site
et puis on peut écouter ça pour l'occasion.
JaZZmarc
Photo:Christophe Charpenel
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