dimanche 19 avril 2020

Un paradis perdu




Ce matin la radio m'annonce une mort qui me touche, même si ce n'est pas celle d'un parent ou d'un ami. Encore qu'un musicien soit dans votre inconscient un véritable ami, même si vous ne l'avez jamais rencontré directement, ni même vu sur une scène.

 Christophe était de ces inventeurs d'univers qui vous attirait dans son monde. Chez Christophe, les mots étaient bleus (chanson éponyme),les vestes de soie rose ("Les paradis perdus"),les smokings blanc-cassé ("La Dolce Vita") et les coeurs verts ("Un peu menteur").
Chez Christophe, il y avait des juke boxes, des flippers, des bars ouverts, une petite fille du troisième et une petite fille du soleil, une seniorita aussi.
Mais chez Christophe, il y avait aussi des jours ou rien ne va.Souvenez-vous ...

  " Il existe des jours comme ça
   On voudrait mieux rester dans les draps
   Bien calé dans la tiédeur,
   Comme dans le ventre de sa mère
   En attendant que s'éteignent Les jours où rien ne va" 


François Jazzbôf
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Le dernier frisson que m'a procuré Christophe c'est cette reprise de "La man" dans son dernier album "Christophe Etc."; album testament donc où il a revisité quelques uns de ces morceaux en duo ici avec la chanteuse libanaise Yasmine Hamdan.
Il creuse et creuse encore son sillon sans jamais se répéter toujours à la recherche de sons et de nouvelles émotions.

"Je veux tant de choses
Renverser le ciel
Les paupières mi-closes
Je veux l'étincelle
Et que la nuit se lève encore
Dans son cœur (son cœur)
Je veux quelque chose de nouveau"


Un des album que je préfère c'est "aimer ce que nous sommes" sortie en 2008, il plein de création, de surprises, de digressions.


Pour rester, si vraiment il le fallait, sur le ton de ce blog il a aussi collaborer aussi avec Erik Truffaz il même venu à Jazz à Vienne.


JazzMarc

mardi 14 avril 2020

L'ultime achat: Carla Bley - La vie continue !

Une semaine avant le début du confinement, j'ai acquis à la FNAC un CD de jazz de Carla Bley. La critique qui en avait été faite par jazzmag m'avait alléché. Je l'ai écouté le soir même et le lendemain. Puis je l'ai posé dans un coin et je l'ai oublié.

 Et puis a commencé cette culbute du monde qui nous a conduit là où nous sommes: confinés depuis bientôt quatre semaines face à un ennemi invisible mais meurtrier, le covid 19. J'ai donc eu le temps de réécouter ce disque. Et ce qui est formidable, c'est qu'il était prophétique. Jean-François Mondot, le critique du magazine cité ci-dessus,avait remarqué le premier mouvement de la deuxième suite du disque intitulée Beautiful Telephones, "duo entre Steve Swallow(basse) et Carla Bley (piano) qui déchire le coeur. Une sorte d'angoisse à deux voix s'y exprime..." Il a raison,Jean-François, ce morceau est poignant. Le critique parle même de "noir désespoir"."Ensuite,peu à peu,la sortie du tunnel"( deuxième et troisième mouvements).N'est-ce pas ce que nous vivons en ce moment ? Ou tout au moins ce que nous espérons de tout coeur vivre le plus tôt possible.

 Hasard ou nécessité, le morceau qui entame ce CD est un blues dépouillé, entamé par Carla et Steve et magnifiée par Andy Sheppard ,entre nous,un fameux saxophoniste que nous avions découvert, J.C.Jazzbôf et moi, à l'amphijazz quand cette salle faisait honneur à son nom .Quant à Carla Bley, j'ai souvenir de l'avoir vue jouer à Vienne, assis sur les gradins (quand reviendra-t-il le temps des festivals ?)

 Bref ! Voilà une sensation que ne m'avait pas encore fait découvrir le jazz: la prescience. Quand on vous dit que la musique est d'essence pour le moins divine...

                                                                François Jazzbôf