mardi 26 juin 2012

Our Zoo DB Project : David Bowie au Peristyle ?

Le mercredi 20 juin au Peristyle.

Le Jazz dans la ville l'été c'est beau non ?
Le péristyle sous les arcades de l'opéra est à nouveau toutes portes ouvertes pour nous faire découvrir toutes les variations du jazz et ceci jusqu'au mois de septembre. Un cadeau pour tous, les amoureux du genre et ceux qui ne demande qu'à découvrir.
En deuxième semaine voici "Our Zoo DB project" un projet monté pour l'occasion par 4 musiciens talentueux de la région qui se sont retrouvés pour reprendre et détourner quelques célèbres morceaux de David Bowie. Leur style : il l'ont nommé le zoo jazz, du jazz fusion aux fortes influences rock qui préserve sa spontanéîté animale.
Ce groupe avait déjà assuré en 2004 les premières parties de Magma et de Nguyên Lê (encore lui) avec leur propres compositions, et ils revendiquent des influences du côté de "Weather Report" et "Uzeb" c'est dire si nous étions en bonne compagnie.
Ça commence par les notes de piano très reconnaissables de  "China girl" et c'est parti pour un vagabondage jazzistique très rythmé et ponctué d'improvisations très convaincantes d'Antoine Bost au Saxophone ou de David Rivière au piano. Lors du set auquel j'ai assisté nous avons revisité  "loving the alien" et "Heroes" notamment. J'ai particulièrement apprécié  "This is not America" qui progresse vers une désarticulation de la mélodie emmené par une rythmique "sauvage", Cid Samatino  assure à la basse 6 cordes au son rond, ici avec un slap d'enfer et Cedric Sanjuan à la batterie très en verve avec son jeu syncopé  qui sied à merveille à ce style.
"Let's dance" pour finir le set à bien mis le feu, le morceau dérive délicieusement vers des rythmes sud américains propice à bouger son popotin.
Décidément le rock des années 70/80 inspire pas mal les Jazzmen, et qui s'en plaindrait, il existe de nombreux projets dans cet esprit très réussis: le récent projet de NGuyên Lê avec "Songs of freedom" ( voir ici), le groupe  "Crimson jazz trio" dédié au groupe King Crimson, le projet récent du pianiste allemand Jens Thomas avec son  " tribute to AC-DC" et j'en passe.      

Merci au Peristyle pour cette belle découverte,
le jazz dans la ville l'été c'est beau oui !
 JaZZmarc

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Voici la version de Silje Nergaard de "This is not America" avec Tord Gustavsen au piano.

et celle de Pat Metheny

lundi 11 juin 2012

Ngyen Lê : Songs of freedom à Saint Genis Laval

Le vendredi  8 juin Centre Culturel de Saint Genis Laval
Peace & love chez les Saint-Genois,
ce soir là l'association musicale de Saint Genis Laval clôturait son 20ème festival Jazz, cet évènement dure 3 jours et cette année l'invité de prestige pour la dernière soirée est Nguyen Lê.   

Nguyen Lê, guitariste d'exception, incarne avec éclat la notion de jazz "fusion", avec lui la musique vient de partout. Elle vient du passé, dans son dernier album "Songs of Freedom" sorti en 2011, il réinvestit des morceaux Rock cultes des années 70,  mais elle vient aussi de tous les continents, il y introduit des ambiances asiatiques, africaines ou Indiennes. Pour les styles musicaux le rock y est bien sûr très présent mais aussi le funk le R'n B et l'electro et tout ça sans effet de juxtaposition mais réellement de ...Fusion.

Pendant le premier set, Nguyen lê, partage de très bonne grâce la scène et une partie de son répertoire  avec L'Harmonie de l'Association Musicale, l'occasion de présenter le résultat de leur travail autour de 4 morceaux d'anthologie."Voodoo Child" de Jimmy Hendrix, ou "I Wish" de Stevie Wonder par exemple, servis par une cinquantaine de musiciens, une chanteuse et la guitare de Nguyen Lê; c'est impressionnant, mais une harmonie de cette taille c'est aussi un paquebot alors ça manque un peu de "tonicité". En tout cas le travail est notable et l'expérience doit être riche d'enseignement pour tous les musiciens.
Place au 2ème set, et alors là c'est la claque Majuscule, le groupe autour de Nguyen Lê est pour le coup hyper-tonique. Les influences Rock très fortes, sont pour beaucoup dues aux jeux du batteur, tout terrain,  Stéphane Galland, et du bassiste Linley Marthe, une montagne noire qui dégage une énergie folle. La présence d'un vibraphoniste de grand talent Illya Amar accentue le caractère percussif  de l'ensemble. La cerise sur le plateau c'est la chanteuse Himiko Paganotti, à l'aise dans toutes les ambiances tantôt très Jazz, plus tard Rap ou Rock, elle donne de la chaleur au groupe, elle est tout en énergie maitrisée et se lâche à bon escient. 
"Songs of freedom"  constitue le répertoire du soir, les morceaux sont repris du sol au plafond,  "Pastime Paradise" de Stevie Wonder  est planant à souhait et tourne vers des rythmes africains, la version de "Come together" des Beatles est un déluge funk qui vaut bien la version qu'en à fait Marcus Miller.
Pour moi le point culminant fut la reprise du cultissime  "Black dog"  de Led Zeppelin, un gros son rock qui alterne avec des ambiances mystiques Indiennes: juste jouissif. Je vais pas mal en concert mais ça faisait longtemps que je n'avais pris un "pied" pareil. Jean-Christophe Averty disait que nos goûts musicaux se construisaient à partir de la musique que l'on écoute à 18/20 ans, ceci expliquant certainement une partie de mon enthousiasme.

Tout au long du show Nguyen Lê, le grand sorcier de la soirée, distille ses solos inspirés, et invente des sons avec ses manettes magiques.
Et alors au rappel, pour nous achever complètement ?
Euh moi j'aurais bien mis "Whole lotta love" de Led Zep dans le juke box : Bingo ! 
Alors la prochaine fois vous viendrait ?
JaZZmarc

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Whole Lotta Love de Led Zep avec Youn Sun Nah au chant



Facebook - Ben Zeppelin & Black Dog -- Nguyên Lê &  dhafer youssef 
Pour ce donner une idée du concert à St Genis Laval voir ici


lundi 4 juin 2012

Tigran Hamassyan très "Fort en Jazz"

A quoi reconnait on un génie ?
- à sa jeunesse ?
- à sa virtuosité, sa  créativité ?
- à sa grande capacité de création ?
- à son style reconnaissable entre tous ?
- à l'intensité des émotions qu'il suscite ? ...

Tigran Hamassyan pianiste arménien de 24 ans a tout ça, et bien plus, et quelle chance, il est dans la région encore pour quelques temps. Il sera très présent au festival "Jazz à Vienne" cet été et c'est en "résonance" à cet évènement qu'il était déjà en solo à l'amphi jazz vendredi dernier et ce soir en quintet à l'ouverture du Festival "Fort en Jazz" de Francheville. 
Ce concert est particulièrement excitant, car Tigran et son Groupe Aratta Rebirth  ont été  invités toute la semaine précédente à Francheville, en résidence, pour préparer le deuxième album du groupe. Ce soir en ouverture du festival "Fort en Jazz" ils présentaient donc, en avant première, le fruit de leur travail avant de rentrer en studio la semaine suivante pour l'enregistrement.
Les spectateurs, ( quelques "happy few" à peine 200 personnes) se trouvent comme dans l'atelier de l'artiste, la peinture est encore fraiche, d'ailleurs les morceaux n'ont pas tous de titres définitifs.
Tigran annonce en début de concert qu'ils joueront 12 morceaux, ceux qui composeront le futur album, et c'est parti pour un voyage flamboyant entre Jazz, Folklore arménien et Rock.

 Ce voyage passe par un jardin où une explosion de sensations nous attend : des couleurs, des senteurs, et un rossignol qui chante. Le rossignol c'est cette magnifique chanteuse, Areni Agbadian, une sorte de madone en jupe longue a qui Tigran laisse beaucoup d'espace dans ses nouvelles compositions pour notre plus grand plaisir. Les mélopées portées à trois  avec Tigran et Areni au chant et le saxophone de Ben Wendel sont sublimes. A la batterie Nate Wood est toujours aussi efficace dans ses rythmes improbables souvent en contretemps, il participe grandement aux ambiances syncopées qui parsèment les compositions de Tigran. Outre des compositions originales Tigran revisite des musiques du folklore arménien, il reprend notamment un chant religieux, ce fut un des moments fort du spectacle, la voix de diva d'Arena Agbadian est à tomber à genoux devant tant de beauté et d'élévation spirituelle. A la fin du morceau les applaudissements se font attendre, personne n'osant rompre le charme: c'est un signe.
Cet album à venir sera moins Rock que le précédant "Red Hail" datant de 2009 qui sentait bon les  influences de groupes comme Led Zeppelin ou Deep Purple que Tigran a beaucoup écoutés. Ce nouvel opus garde cet équilibre exigeant entre tradition et modernité, laissant la part belle au chant, une dose d'electro y a même été introduite.
 La source créative de Tigran semble loin d'être tarie, nul doute qu'il saura encore pas mal nous surprendre.
Les 12 morceaux sont passés trop vite, Tigran revient au rappel seul au piano avec une nouvelle interprétation de "mother where are you" tiré de Fable qui passe par de délicieuses digressions improvisées.
Chapeau le tigre! 
 Le Festival " Fort en jazz" de Francheville est parfaitement bien lancé, et le programme de la semaine prochaine est alléchant alors foncez !.
"Fort en Jazz" ne se déroule plus dans un fort celui du Bruissin (snif), ils ont gardé le Jazz et cette année il semble qu'ils fassent très Fort.
JaZZmarc
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