Photo: Jean-Pierre Jacquot |
Un, deux,trois soleil...
Dans la cours de récréation qu'est devenue la scène du Périscope ce soir deux musiciennes de haut vol jouent et s'amusent surtout beaucoup.
Entre la flutiste américaine Nicole Mitchell et la contrebassiste italienne Silvia Bolognesi, c'est la marelle, cache cache ou chat perché c'est la création en temps réel de mondes imaginaires merveilleux qu'elles se créent pour un instant.
C'est le dialogue entre deux continents,
- entre le grave et le léger
- entre la terre et ciel, la terre pour la contrebasse ancrée dans la terre et la flute qui s'envole tel le rossignol
- entre la rigueur et la fantaisie
voir le chaos et l'ordre associé à l'une ou l'autre selon les cas.
Au début du set on a l'impression que chacune part pour une improvisation qui lui est propre et puis doucement les possibilités de synchronisation s’effleurent, le jeu s'installe entre elles. Le cadre posé de chaque morceau semble ténu mais il suffit de se laisser aller, de lâcher prise alors on peut partager le plaisir qu'elles ont, elles, à jouer ensemble.
Nous sommes proche de la performance expérimentale avec des artistes cependant qui sont passées maitres en la matière. Chacune utilise son instrument selon toutes les méthodes possibles et elles ne sont pas toutes répertoriées dans les manuels.
Silvia Bolognesi pince, frotte, percute son instrument tant qu'elle peut, le son de sa contrebasse est parfait. Ses solos ne sont jamais ennuyeux, et quand son instrument ne suffit pas elle fait des percussions avec d'autres jouets à elle, voir elle nous harangue des "What's good in music ?"
Nicole Mitchell mélange,elle, allégrement le son de sa flute avec des vocalises, du chant, du souffle bref elle donne tout avec générosité.
Il m'est arrivé de perdre le fil, peut être même l'ont elles perdu elles aussi, rien d'étonnant tellement la prise de risque est importante.
C'est une musique qui, dans tous les cas, convient moins à une écoute d'un enregistrement dans son salon mais plus en live dans une salle de concert voir dans une autre cours de récréation.
Et maintenant on dirait que tu serais un cosmonaute et moi une fleur...
JazzMarc
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