Joshua Redman n'aime rien tant que la formule du quartet. La plus
célèbre regroupe à ses côtés Brad Meldhau (piano), Christian Mac Bride
(basse) et Brian Blade (drums). C'est celle du dernier opus"Round
Again".
Elle reprend à l'identique celle de 1994 pour "Moodswing". Deux œuvres à ne pas manquer.
Mais il en a expérimenté d'autres. Il y a la formule Aaron
Goldberg(p), Reuben Rogers(b) et Gregory Hutchinson (d) que l'on
retrouve sur "Beyond" ou sur l'avant-dernière production du maître,"come
what may"
La formule Aaron Parks(p),Matt Penman (b) et Eric Harland
(d)sur James Farm.
Il peut aussi accompagner un ami, comme le guitariste
Kurt Rosenwinkel, avec Brad Meldhau (p), Larry Grenadier (b) et Jeff
Ballard ou Ali Jackson (d).
Joshua Redman n'hésite pas non plus à rejoindre un trio préexistant
comme Bad Plus (un set mémorable à Vienne) ou Shaï Maestro Trio (un
concert formidable à Evian).
On aimerai bien que la vie ait repris son court normal et aller au concert le cœur léger, bonne nouvelle c'est bien soirée concert au Périscope aujourd'hui, après tant de temps de disette, mais la distanciation physique et le port du masque obligatoire tempèrent un peu notre enthousiasme.
Chic Polymorphie présente sur scène son 3eme album "Claire vénus" le jour de sa sortie. Moi qui l'ai beaucoup écouté en avant première ( voir l'article déjà publié le concernant) j'avais hâte de sentir en vrai l'énergie dégagée sur l'album.
De l'énergie et du talent il y en a revendre sur scène ce soir, avec 30 spectateurs au plus en face, j'ai toujours un sentiment de gêne dans ces cas là: Tant d'effort et tant de qualité sur scène pour seulement quelques happy few :-).
La contrainte pour présenter un album "concept" sur scène c'est de respecter la chronologie du dit album. Ainsi le concert commence par "Louise" sur un poème de Louise L'abbé "Claire vénus" et fini par "Jean" sur un poème de Jean de Sponde "Il est vrai que mon amour..." tout comme l'album. Le groupe déroule alors tout l'album et que l'album mais la scène amplifie tout: les énergies, les émotions, la créativité ...heureusement.
Ce qui frappe en les découvrant sur scène c'est la "Rock Attitude". Pour Damien Cluzel à la guitare c'est plus naturel encore qu'il reste, lui, plutôt discret. Le plus étonnant c'est pour le duo Trombone et Saxophone baryton respectivement pilotés par Simon Girard et Romain Dugelay ( également le compositeur) qui s'éclatent et déploient leur folle énergie.
Léo Dumont à la batterie fait, avec beaucoup de créativité, feu de tout bois pour enflammer le tout et encourager ses camarades.
Et puis Marine Pelligrini au chant et aux textes (certains textes ne sont pas chantés) apporte la poésie et l’émotion voulus pour ce projet. L'album concept à pour thème l'amour, aussi telle Aphrodite, la déesse de l'amour, elle nous fait vivre toutes les émotions du parcours d'un amour passionnel. Tantôt elle est Henri (Miller) tantôt Anaïs (Nin) quand elle lit leur correspondance amoureuse et tumultueuse, et puis elle est Pablo, Anna, Louis, Paul... Au delà de la chanteuse elle nous dévoile ses talents d'actrice. Je l'ai trouvé particulière émouvante dans l'interprétation qu'elle a fait du magnifique poème de Paul Eluard " Ma morte vivante" ( "Paul" sur le disque), en quasi transe, c'est sa propre rupture qu'elle revis. Çà doit être ça le talent d'actrice.
" ...Mes yeux se sont séparés de tes yeux
Ils perdent leur confiance ils perdent leur lumière
Ma bouche s'est séparée de ta bouche
Ma bouche s'est séparée du plaisir
Et du sens de l'amour et du sens de la vie
Mes mains se sont séparées de tes mains
Mes mains laissent tout échapper
Mes pieds se sont séparés de tes pieds
Ils n'avanceront plus il n'y a plus de route..."
Il est presque 22 heures, l'heure du couvre feu pour les bars approche, on redescend sur terre, réajuste son masque, la parenthèse enchantée est trop vite passée.
L'album est disponible désormais sur les plateformes de streaming : Foncez!
Jazz-Marc
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Autant l'avouer j'ai découvert le groupe Polymorphie à l'occasion de la sortie de leur 3 eme Album " Claire Vénus". Même si certains des membres du groupe ne m'étais pas tout à fait inconnus car familiers de la scène jazz lyonnaise.
Aussi j'ai rattrapé mon retard et découvert en même temps les 3 albums.
"Cellule" leur 2 ème opus était déjà un album concept construit, lui, autour de l'univers carcéral avec notamment des textes d'écrivains célèbre(Oscar Wilde, Paul Verlaine...) . Un album tendu, dans l'urgence de tout instant, où on entend les sirènes d'alarmes celles du dehors surement et celles dans leurs têtes : Une très belle réussite.
Avec "Claire vénus" le groupe réitère dans le concept album littéraire sur le thème de l'amour cette fois. Ils est construit autour de grands textes qui vont de Pablo Néruda à léonard Cohen et ponctué dpar des extrait de la correspondance entre Anaïs Nin et Henri Miller.
L'album déroule les émotions des différentes étapes d'une relation amoureuse passionnelle, de l'éblouissement jusqu'au désenchantement en passant par des stades de frustrations, d'incompréhension et souvent de douleur.
"J'étais si près de toi que j'ai froid près des autres" ' Paul Eluard"
La tension est là aussi palpable, c'est celle de la passion magnifiée par la musique de Polymorphie, une énergie rock à l'esprit Jazz toujours mélodieuse mais délicieusement torturée.
Le saxophoniste Romain Dugelay est à l'origine du groupe et aux compositions. Marine Pelegrini dit et chante les textes avec beaucoup de talent et d'émotion, pour ma part je ne l'avais pas entendu depuis sa participation au groupe N'Relax et ça fait très plaisir de la retrouver dans ce projet enthousiasmant.
L'exaltation des sentiments est porté par de brillants musiciens , Simon Girard au trombone, Damien Cluzel à la guitare et Léo Dumont à la batterie. Ils s'assurent quelques dialogues improvisés savoureux qui nous emportent loin...
En ces temps mauvais, de virus et de défiance généralisée que ça fait du bien
Sortie de l'album le 2 octobre Concert au Périscope le même jour
JazzMarc
Sur jazzRhoneAlpes.com ce billet et les autres news de la semaine
En ces derniers jours de juin où Vienne devrait nous passionner, il nous reste les sorties de CD pour stimuler nos sens anesthésiés par un virus culturophage.
Pour ma part, la découverte (sans doute tardive) d'une jeune saxophoniste new-yorkaise issue du peuple de George Floyd m'a ravi les oreilles et rasséréné pour un bon moment.
Car cette fantastique musicienne en costume blanc s'est lancée dans la remise au goût du jour de l’œuvre du couple Coltrane, si tenté qu'elle ait perdu de l'audience,ce que je crois impossible.
Sur son CD elle interprète pas moins de sept œuvres de John et quatre d'Alice,les deux dernières pièces étant nées dans son esprit fécond.
Le choix est de qualité et des musicos chevronnés sont venus lui prêter main forte, parmi lesquels Reggie Workman (bassiste chez John, chez Alice et pour les tournées anniversaires de la famille Coltrane) n'est pas la moindre pointure.
Pour ma part j'avoue avoir un faible pour "Prema" et "Acknowledgement" (le premier de madame Coltrane, le second de monsieur), mais c'est un vieux réflexe d'habitué de soirées mythiques chez un ami où nous devions convaincre en dix minutes que nous avions découvert LE disque de l'année.
En réalité, tous les morceaux sont excellents, et il me tarde que les concerts en public reprennent , même dans une salle à petite jauge, pour aller admirer Lakecia sur une scène.
Savez-vous pourquoi l’entreprise SpaceX a envoyé deux astronautes dans l’espace ? : Pour aller chercher Ludivine Issambourg !
Mais heureusement pour nous elle était déjà revenue sur terre pour nous livrer son dernier album « Outlaws »
Je vous parlais sur ce blog en Août dernier d’une flûtiste
extraterrestre rencontrée à JazzAlbertville, au vue de la pochette, je
ne croyais pas si bien dire.
Je guettais cet album avec attention, car l’extraterrestre m’avait
excité les neurones en me parlant alors de son projet avec Éric Legnini
et Stéphane Huchard (excusez du peu). Puis le confinement est arrivé,
j’ai baissé la garde.
Enfin il est bien là cet album Outlaws, Tribute au flûtiste américain
Hubert Laws, d’où le titre de l’album ( jeu de mots comme aurait dit
Maître Capello).
Cà groove comme on pouvait s’y attendre avec Éric Legnini (il est malin
celui là de l’avoir trouvée) les belles envolées de Ludivine sont de
véritables rampes de lancement à ce groove gai, printanier qui vous
déconfine un homme en 43 minutes et 34 secondes. La basse de Julien
Herné (entendu aux cotés de Vincent Peirani sur Living Being ) est tout
simplement exceptionnelle d’efficacité. Cet instrument de l’ombre que
l’on entend parfois que lorsqu’il se tait. Suivez ces lignes de basse
sur « undecided » , « Guatemala Connection » ou « I had a dream »
(peut-être mon titre préféré), pour ce voyage sidéral.
Un rêve se dessine, revoir Ludivine sur scène bien vite (?) avec cet équipage, le pied !
En attendant... l’album se termine avec « What do you think of this world ? » moi je sais, je monte dans sa soucoupe volante.
Une chronique sur une série : c'est une première!
je crois que je ne l'aurais pas écrit si je n'avais lu et entendu autant de mauvaises critiques chargées d'agressivité. Pourquoi tant de haine?
Si tu n'aimes pas le jazz passe ton chemin les plateformes de streaming débordent de bonnes séries, et de moins bonnes aussi.
Ici le plaisir vient du fait d'être au cœur de ce groupe de jazz en action grâce à une caméra mobile intrusive!
En période de disette de concert, se retrouver grâce à Damien Chazelle (Whiplash, La La Land) cet amoureux du jazz, à côtoyer de près, de très prés, les musicos en répétition ou pendant un set que c'est bon !
OK tout le monde se fout de l'intrigue pseudo policière même le metteur en scène l'a complètement abandonnée en rase campagne et n’essaie même pas de la récupérer à la fin.
C'est tout le reste qui est intéressant les petites histoires dans l'histoire, les relations entre les personnages, l'ambiance... et le jazz partout pour accompagner les moments festifs ou pour supporter les drames.
On écoute les morceaux dans leur longueur, même les séquences improvisations sont captées au plus près de l'endroit ou elles naissent.
OK un tel club n'existe pas à Paris, même le groupe a été monté pour l'occasion ... mais les musicos sont authentiques et le cinéma est là pour les magnifier !
Oui le jazz est ici fantasmé mais pourquoi pas! nous le retrouverons bien vite je l'espère dans les vrais clubs mais en attendant vous pouvez allez au "The Eddy" sur Netflix
JazzMarc
Damian Nueva (Basse), Lada Obradovic ( Batterie), Ludovic Louis ( Trompette), Randy Kerber ( Piano ) Joanna Kulig ( Actrice et chanteuse) ,Glen Ballard et Randy Kerber ( Compositions)
C'est un hasard mais il se trouve que les 2 albums que j'écoute beaucoup en ce moment sont des N° 2 dans des formations de premier plan.
Edward John O'Brien dit Ed O'brien guitariste britannique qui sévit aux côtés de Thom Yorke au sein du groupe Radiohead vient de sortir un album flamboyant qui fait mouche.
Du rock oui du bon, un peu celui de Radiohead, mais aussi celui des Red Hot, de Dépeche mode ou des Flamants roses.
"Shangri_La" ouvre l'album et donne le ton, ça pourrait être Thom Yorke qui chante, et on sent la touche du deuxième de cordée.
L'album est bien équilibré et bon tout le temps mais le morceau qui fait boum c'est "Olympik", ça commence comme un morceau assez convenu lais laissez le aller; donner lui au moins ça chance au delà des 3 premières minutes quand la rhythmique de la guitare vous emporte.
Le deuxième N°2 c'est Magnus Ostrom le magnifique batteur de feu le groupe EST Esbjörn Svensson Trio. Il s'agit d'un disque qu'il a sorti en 2011" Thread of life " que j'avais, je ne sais pour quelle raison snobé à cette époque.
C'est une proposition de Deezer dans une écoute aléatoire qui m'a fait tendre l'oreille j'ai alors découvert cet album magnifique.
Alternance de morceaux musclés et de ballades: tout tout est bon.
C'est bon de retrouver cette pulsation d'urgence, cet univers hybride entre rock et jazz.
J'aime tout dans cet album sauf la pochette, c'est peut être pour ça que je ne l'avais pas écouté avant,
elle est trop sombre, elle suggère la force brut alors que j'entends plutôt un voyage poétique
"Piano Break Song" est un morceau puissant entêtant flamboyant, j'y vois l'évocation d'un des meilleur pianiste du jazz aujourd'hui disparu : Esbjörn Svensson
Ce matin la radio m'annonce une mort qui me touche, même si ce n'est pas
celle d'un parent ou d'un ami. Encore qu'un musicien soit dans votre
inconscient un véritable ami, même si vous ne l'avez jamais rencontré
directement, ni même vu sur une scène.
Christophe était de ces inventeurs d'univers qui vous attirait dans son
monde. Chez Christophe, les mots étaient bleus (chanson éponyme),les
vestes de soie rose ("Les paradis perdus"),les smokings blanc-cassé ("La
Dolce Vita") et les coeurs verts ("Un peu menteur").
Chez Christophe, il y
avait des juke boxes, des flippers, des bars ouverts, une petite fille
du troisième et une petite fille du soleil, une seniorita aussi.
Mais
chez Christophe, il y avait aussi des jours ou rien ne va.Souvenez-vous
...
" Il existe des jours comme ça
On voudrait mieux rester dans les draps
Bien calé dans la tiédeur,
Comme dans le ventre de sa mère
En attendant que s'éteignent Les jours où rien ne va"
François
Jazzbôf
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Le dernier frisson que m'a procuré Christophe c'est cette reprise de "La man" dans son dernier album "Christophe Etc."; album testament donc où il a revisité quelques uns de ces morceaux en duo ici avec la chanteuse libanaise Yasmine Hamdan.
Il creuse et creuse encore son sillon sans jamais se répéter toujours à la recherche de sons et de nouvelles émotions.
"Je veux tant de choses Renverser le ciel Les paupières mi-closes Je veux l'étincelle Et que la nuit se lève encore Dans son cœur (son cœur) Je veux quelque chose de nouveau"
Un des album que je préfère c'est "aimer ce que nous sommes" sortie en 2008, il plein de création, de surprises, de digressions.
Pour rester, si vraiment il le fallait, sur le ton de ce blog il a aussi collaborer aussi avec Erik Truffaz il même venu à Jazz à Vienne.
Une semaine avant le début du confinement, j'ai acquis à la FNAC un CD
de jazz de Carla Bley. La critique qui en avait été faite par jazzmag
m'avait alléché. Je l'ai écouté le soir même et le lendemain. Puis je
l'ai posé dans un coin et je l'ai oublié.
Et puis a commencé cette culbute du monde qui nous a conduit là où nous
sommes: confinés depuis bientôt quatre semaines face à un ennemi
invisible mais meurtrier, le covid 19. J'ai donc eu le temps de
réécouter ce disque. Et ce qui est formidable, c'est qu'il était
prophétique. Jean-François Mondot, le critique du magazine cité
ci-dessus,avait remarqué le premier mouvement de la deuxième suite du
disque intitulée Beautiful Telephones, "duo entre Steve Swallow(basse)
et Carla Bley (piano) qui déchire le coeur. Une sorte d'angoisse à deux
voix s'y exprime..." Il a raison,Jean-François, ce morceau est poignant.
Le critique parle même de "noir désespoir"."Ensuite,peu à peu,la sortie
du tunnel"( deuxième et troisième mouvements).N'est-ce pas ce que nous
vivons en ce moment ? Ou tout au moins ce que nous espérons de tout
coeur vivre le plus tôt possible.
Hasard ou nécessité, le morceau qui entame ce CD est un blues
dépouillé, entamé par Carla et Steve et magnifiée par Andy Sheppard
,entre nous,un fameux saxophoniste que nous avions découvert,
J.C.Jazzbôf et moi, à l'amphijazz quand cette salle faisait honneur à
son nom .Quant à Carla Bley, j'ai souvenir de l'avoir vue jouer à
Vienne, assis sur les gradins (quand reviendra-t-il le temps des
festivals ?)
Bref ! Voilà une sensation que ne m'avait pas encore fait découvrir le
jazz: la prescience. Quand on vous dit que la musique est d'essence pour
le moins divine...
1/ Courtney Barnett,
Un "unplugged live at Melbourne" parfait en cette période, si vous ne la
connaissez pas encore, c'est une porte d’entrée interessante. Sa voix
trainante est faite pour cette reprise magnifique de So Long Marianne
qui me donne la chair de poule.
Ensuite vous pouvez écouter et c’est de circonstance le bel album (rock) "sometimes I sit and think and sometimes I just sit "
2/ Marc Perrenoud Trio ,
L’album Morphée pour tomber dans ses bras quand la soirée anxiogène et
son décompte macabre arrive sur nos chaines de télévision.
Ça commence comme du Brad Meldhau et ça finit... comme du Tord Gustavsen peut-être...
3/ Arbouretum,
Album : Let it all in
Un album qui me rend heureux.
Je ne peux pas m’empêcher de penser à mon pote Neil Young, les amis ça
compte en ce moment… (mais lui ne me quitte jamais de toute façon)
Voilà mes remèdes du moments non pas contre ce satané virus mais contre les effets du confinement.
1: Pour le télétravail en mode ZEN
Une collaboration Fraternelle entre Roger et Brian Eno, je passe et me repasse ce "Mixing colors" qui vient de paraître qui se révèle un excellent antidote à l'ambiance anxiogène du moment.
cool ....
2: Pour la poésie et un peu de réflexion ...prémonitoire
Cyril Mokaeich vient de sortir un nouvel album après un voyage à Beyrouth où il a retrouvé une partie des ses racines.
Un bon dosage de révolte sur notre condition d'humain qui nous déprime et de tendresse qui donne de l'espoir
3: Le Jazz cool du moment
La BO du Film "Brooklyn Affairs" en France ( Brooklyn Motherless ailleurs). Superbe BO comme le film. Un grand moment de cinéma comme un hymne pour l'amour du jazz
Wynton Marsalis en bonne pace mais aussi une pépite chantée par Tom Yorke
Le Jazz le grand remède ... à tous les maux d'ailleurs
En ces temps apocalyptiques où nous nous retrouvons tous sur the
highway to hell, il peut être parfois salutaire de se plonger dans la
musique pour décompresser (bien sûr, cela dépend de chacun).
Et pour
échanger sur autre chose que la catastrophe sanitaire qui nous frappe,
je vous propose ma playlist.
Je sais, c'est bien dérisoire, mais si ça
peut sortir la tête de l'eau...
Ma liste:
-Jon Boutellier ("on both sides of the Atlantic" ) ...titre prémonitoire
- Pierre de Bethmann Trio ("essais,volume 3")... et sa reprise de "Dark Blue" de John Scofield
- Samy Thiebault ("Rebirth") ... pour anticiper l'après-crise
- Chet Baker (tout) ...la trompette adoucit l'anxiété
- Miles Davis ("in the sky")... pour planer un peu
- Oscar Peterson ("the sound of the trio")... le piano aussi,ça détend,surtout à ce niveau de virtuosité,
et une pincée de Jesus Volt (un blues bien lourd comme "I'm a jerk")
En souhaitant ne pas avoir été trop "léger" à tes yeux.
François Jazzbôf
Tel David Vincent cherchant son chemin, votre dévoué chroniqueur était parti ce soir là au club de jazz à la recherche d'un petit bout de mélodie que jamais il ne trouva.
Le périscope accueillait en résidence la saxophoniste Maria Valencia dans le cadre d'un échange avec la Colombie sous les auspices de l'Unesco. Pour l'occasion l’organisation s'est mis au vert, fini les bouteilles en plastiques pour les artistes chacun désormais a sa bouteille en inox avec son prénom dessus : c'est chic non ?
Lors de sa résidence Maria a travaillé avec quelques autres soufflants locaux avec qui elle parle le même langage...pas le notre.
Trombone, Euphonium, clarinettes et sax en tout genre magnifiés par des pointures locales qu'on retrouve au sein d'autres projets tout aussi enthousiasmants comme le Spang ou The Very Big Experimental Toubifri Orchestra.
Ils ont pris forme humaine mais ils sont d'ailleurs, complètement perchés ils font fi de la mélodie, d'un quelconque swing ou d'une trace de groove et ...ça marche.
Les compositions sont majoritairement celles de Maria Valencia, quand il y a composition car l'improvisation c'est leur dope leur nirvana leur trip quoi.
Pour l'avant dernier morceau Maria fait face aux 6 soufflants; pour chacun elle lui indique un chiffre de sa main qui correspond à un module, un mini thème, quelle pourra interchanger au grès de son feeling ou les mettre tous à l'unisson. OUF ! étonnant comme exercice de style et plutôt efficace.
Pour le morceau suivant un nouveau niveau d'abstraction est atteint, oui c'est possible, c'est Benjamin Nid qui propose cette forme de composition en temps réel avec simplement un langage gestuel qui est adressé à chaque musicien : Le Sound Painting.
La création est infinie ... c'était une première pour moi et j'ai trouvé ça très "prometteur".
Maintenant il me faut convaincre un monde incrédule, qu'ils sont là et vont envahir le monde ( du jazz au moins) avec leurs langages et leurs rites.
Et puis ils sont repartis dans leur soucoupe volante,
je les ai accompagné accroc que je suis devenu à leur folie, et c'est d'ailleurs de là bas que je vous écris.
Kisses from Jazz Là bas
Jean-Marc Aguirre
Sur jazzRhoneAlpes.com cette chronique et les autres news de la semaine
María Valencia: Alto Sax, clarinette, clarinette basse
Benjamin Nid: Saxophone Alto
Gregory Sallet: Saxophone alto et soprano
Aymeric Sache: Saxophone ténor et soprano, clarinette basse
Eugéne Gaumeton: Saxophone soprano, ténor, baryton et clarinette
Victor Auffray: Euphonium
Simon Girard: Trombone
Raphaël Ginzburg : Violoncelle ( en première partie)
Entrez, Entrez messieurs dames ! le grand spectacle va commencer !
Venez retrouverez le grand Barnum du Toubifri Orchestra le plus fêlé des grands orchestres,
avec dans ses rangs la femme à barbe qui joue de la guitare, le capitaine Sax avec son bel uniforme et bien d'autres musiciens complètement déjantés eux aussi!
Ils se donnent ce soir à l'Opéra, oui parfaitement, non pas dans les bas fond de l'underground réservé aux jaaazz et musiques du monde, non, non c'est bien dans la grande salle de l'Opéra de Lyon.
N'hésitez pas mesdames ce soir ils sont accompagnés d'un poète rêveur au grand cœur qui va faire chavirer le votre.
Ça pourrait être le mariage de la carpe et du lapin cette association entre cet ensemble surpuissant du Very Big Experimental Toubifri Orchestra qui sous des apparences de légèreté et de déconnade potache cache une maitrise au cordeau de leur art;
et le chanteur poète Loïc Lantoine qui distille des textes souvent tendres, teintés de nostalgie, tantôt impertinents et militants contre les puissants.
Les chansons de Loïc Lantoine pourraient se suffire d'une guitare acoustique pour les accompagner, ça a déjà été le cas , avec succès d'ailleurs, et pourtant confrontées à cette puissance sous contrôle c'est un vrai bonheur.
Le spectacle est total, il faut dire que les artistes se donnent du mal, chants à capella, pas de danse, des tableaux humains en mouvement, ... tout est magnifié avec une grande facilité...apparente.
Le Toubifri Orchestra est né en 2006 à Lyon sous l'impulsion de Grégoire Gensse, musicien et compositeur, qui a été aussi à l'initiative de la rencontre avec Loïc Lantoine avant de disparaitre brutalement en 2016.
De cette rencontre est né un projet "Nous" qui est désormais un double CD avec 25 chansons dont une partie compose le spectacle de ce soir.
Les CD sont très réussis mais rien ne vaut la scène!
C'est vrai, cependant, pendant le concert il est difficile d'entendre tous les mots, il y en a beaucoup, et il y a tant à écouter de l'orchestre et tant à regarder que l'écoute des CD est un complément pour une deuxième couche de plaisir.
Les chansons ont des pouvoirs euphorisant, ici elles font mouche en direction du cœur "tu me vieux?", " La nouvelle" ," Je cours"
Chacun aura sa propre comparaison avec d'autres grands chanteurs français ou belge?
Moi une chanson comme " Décalé tout le temps" qui à fait l'objet d'une grande mise en scène , cotillons, ballons et j'en passe m'a fait beaucoup penser au grand Pierre Vassiliu.
Un grand, grand concert donc où la notion de genre a été complètement oubliée: Rock, jazz, variété, opéra ...Céline Dion ... peu importe c'est du bonheur.
"La vie est belle! c'est un choix." ( Loic Lantoine)