jeudi 14 mars 2019
Nicolas Folmer: So Miles
Un nouvel hommage à Miles Davis, et pas des moindres
C'est un trompettiste qu'on aime à jazz&rock.com: Nicolas Folmer. Sur ce CD il se produit avec à peu près le même groupe que celui qui l'accompagnait à Marciac en 2016, à l'exception du batteur (Damien Shmitt cédant la place à Yoann Serra) et de la variété des saxophonistes (Antoine Favennec ne jouant que sur un titre, Stéphane Guillaume et Rick Margitza officiant sur les autres).
Il y a même du cor (sur quatre titres).
Notre "trumpet hero" réinterprête à sa manière de la musique jouée par son mentor: un collage de "Blue in green" (Bill Evans) et de "Nefertiti", un "Pinocchio" de Wayne Shorter, un hommage aux arrangements de Gil Evans, une reprise de "Human nature" de Michael Jackson.
Je me rends compte que Nicolas aime les mêmes disques que moi quand il compose un "Miles from the sky" visiblement inspiré du Miles in the sky de ma discothèque. Nicolas imagine aussi ce que Miles aurait fait d'un succès de Daft Punk ("Get Lucky") s'il avait vécu assez longtemps pour les rencontrer. C'est culotté et ça fait du bien entre les deux oreilles.
Comme toujours, Julien Herné assure à la basse et Laurent Coulondre est de plus en plus créatif aux claviers, tout comme Olivier Louvel aux guitares.
Folmer nous gratifie même d'une reprise du solo de trompette de "So what" dans Kind of blue. Sa musique est résolument branchée sur le temps présent et l'on reconnait entre mille le son de trompette qu'il a mis au point dans ses opus précédents (plus funky).
J'avais aimé l'hommage à Chet Baker rendu par Eric Le Lann. Je m'incline devant celui rendu à Miles par Nicolas Folmer. Et pour clore cette revue de styles, je me repasse Lee Morgan interprétant "the sidewinder" et Clifford Brown jouant "Daahoud ".
François Jazzbôf
mardi 12 mars 2019
Kenny Garrett à l'Espace Novarina, Thonon-les-bains, 9 mars 2019
Le 9 mars 2019 à Thonon-les-bains,
Oserai-je l'écrire ? Je suis déçu par ce concert.
Pourtant Kenny Garrett est un champion du saxophone alto dont il a joué aux côtés de Miles Davis de 1987 à 1991.
Il met en place un groove d'enfer en quintet
(avec Vernell Brown : piano, Corcoran Holt : contrebasse, Samuel Laviso : batterie ,Rudy Bird : percussions), case un solo explosif et termine un morceau en fading avec une précision redoutable.
Il a plein d'idées, manipule les airs latinos ou africains avec brio, mélange les influences et les rythmes, chante au besoin.
Alors , d'où vient cette insatisfaction ? Peut-être de l'absence de contact avec le public (à part un "good evening" et l'énonciation du nom de ses musiciens).
Kenny joue souvent de profil ou de dos, ne donne aucun titre de chanson, aucune référence discographique, aucun commentaire sur les sources de son inspiration.
Les applaudissements du public sont polis,convenus. On s'ennuie un peu.
Et puis ... Dans les trois derniers titres, il invite les gens à se lever, à danser sur des mélodies mémorisables (enfin), apostrophe l'assemblée gagnée par une transe soudaine.
Pourquoi si tard ?
François Jazzbôf