Enregistré en août 1977, le LP (comme on disait alors) de Surya est
celui d'un super groupe de jazz-fusion comprenant outre Didier Lockwood
au violon, son frère Francis aux claviers ,Sylvain Marc à la basse,
Jean-My Truong à la batterie , Luc Plouton au synthé et Jean-Claude
Agostini à la guitare.
Enregistré au studio Damiens de Boulogne par Luis
Clos-Garcia, ce disque renferme plusieurs pépites jazz-rock et même une
trilogie funky de cinq minutes en fin de face deux.
Sa pochette est on ne peut plus simple: un cercle d'or sur fond blanc
surmonté du nom du groupe en capitales d'imprimerie. Quelle bonne
surprise de tomber dessus en fouillant les bacs de la convention du
disque qui s'est tenue ce dimanche 11 mars 2018, à l'Espace Tête d'Or à
Lyon.
Signalons au passage l'amélioration de l'organisation de l'événement
(davantage de place,la présence d'une célébrité - en l'occurrence
Philippe Manoeuvre venu dédicacer son dernier guide et qui ne dédaigne
pas chiner avec les collectionneurs ).Précisons aussi que le disquaire
qui m'a vendu l'objet à un tarif raisonnable (15 euros) vu son excellent
état (à peine une demi trace de doigt) est un local,puisqu'il s'agit de
Music Avenue qui est établi aux Puces du Canal tous les dimanche de
9h30 à 14h30.
Mais revenons à notre disque. Quasiment quarante ans après sa
sortie, il reste d'une modernité étonnante.Sans aucun doute un tel
groupe serait l'une des attractions majeures de n'importe quel festival
actuel.Malheureusement,sa reformation ne pourra jamais avoir lieu comme
vous le savez tous. Ecoutons donc ce vinyle magique à défaut de
l'entendre en live.
François Jazzbôf
mardi 13 mars 2018
Théo Ceccaldi et Freaks au périscope Monstreux !
Le 9 mars au Périscope.
Monstrueux !
Oui, Freaks, le nouveau groupe du violoniste Théo Ceccaldi est tout simplement monstrueux, même s'il faut prononcer "freuacs" s'il on en croit son leader.
Sur scène en effet c'est une entité hybride entre un groupe de Heavy Métal et un sextet de jazz raffiné.
Un déluge de son s'abat dès l'entame du concert; un gros son produit par une bande de doux dingues bourrés de talent et d'énergie.
Le batteur Etienne Ziemniak participe grandement à cette apocalypse maitrisée, c'est un vrai batteur de rock façon John Bonham le regretté batteur de Led Zeppelin tout en puissance et en groove, et ça frappe dure, mais que c'est bon !
C'est peut être un plaisir régressif, pourquoi pas ?! en tout cas c'est un vrai contentement de sentir ce bouillonnement de créativité et d'engagement.
Théo Ceccaldi a obtenu une victoire de la musique jazz comme révélation de l'année 2017; il participe à l'Orchestre National de Jazz, pour autant, loin de se reposer sur cette reconnaissance le voilà qui vient nous secouer dans nos certitudes sur l'ordre établi:
"tchou tchou , train train... bienvenue dans ta boite en sapin"
"Tchou tchou" c'est le premier morceau de leur album "Amanda Dakota" sorti en février qu'ils présentent ce soir: après ça les oreilles sont biens dégagées merci!
Les premiers moments de surprises passés, on se détend, de toute façon on sait désormais que tout peut arriver n'importe quand !
Le morceau " Coquette Rocket" arrive en fondu enchaîné comme pour nous achever avec un solo remarquable du saxophoniste Quentin Biardeau.
Le tout est d'une maitrise au cordeau comme si tout ça n'était que facilité et légèreté.
Il y a eu quelques moments d'anthologie avec des explications musclées entre saxophone, celui de Benjamin Dousteyssier cette fois, et batterie ou entre violon et batterie: des vrais performances où l'économie d’énergie n'est pas une option.
Le Périscope nous a gâté pour fêter ses dix ans, ce choix illustre bien ces dix ans de défenses de talents iconoclastes et de prises de risques.
De là haut Didier Lockwood doit être ravi de voir que des talents reprennent le flambeau du Violon jazz et abordent de nouveaux horizons comme lui n'a cessé de le faire.
JazzMarc
Sur Jazz-Rhone-alpes.com ce billet et les autres news de la semaine
Théo Ceccaldi (violon, claviers, voix), Benjamin Dousteyssier (saxophones alto & baryton), Quentin Biardeau (saxophone ténor, claviers), Giani Caserotto (guitare électrique), Etienne Ziemniak (batterie), Valentin Ceccaldi (violoncelle, horizoncelle)
Monstrueux !
Oui, Freaks, le nouveau groupe du violoniste Théo Ceccaldi est tout simplement monstrueux, même s'il faut prononcer "freuacs" s'il on en croit son leader.
Sur scène en effet c'est une entité hybride entre un groupe de Heavy Métal et un sextet de jazz raffiné.
Un déluge de son s'abat dès l'entame du concert; un gros son produit par une bande de doux dingues bourrés de talent et d'énergie.
Le batteur Etienne Ziemniak participe grandement à cette apocalypse maitrisée, c'est un vrai batteur de rock façon John Bonham le regretté batteur de Led Zeppelin tout en puissance et en groove, et ça frappe dure, mais que c'est bon !
C'est peut être un plaisir régressif, pourquoi pas ?! en tout cas c'est un vrai contentement de sentir ce bouillonnement de créativité et d'engagement.
Théo Ceccaldi a obtenu une victoire de la musique jazz comme révélation de l'année 2017; il participe à l'Orchestre National de Jazz, pour autant, loin de se reposer sur cette reconnaissance le voilà qui vient nous secouer dans nos certitudes sur l'ordre établi:
"tchou tchou , train train... bienvenue dans ta boite en sapin"
"Tchou tchou" c'est le premier morceau de leur album "Amanda Dakota" sorti en février qu'ils présentent ce soir: après ça les oreilles sont biens dégagées merci!
Les premiers moments de surprises passés, on se détend, de toute façon on sait désormais que tout peut arriver n'importe quand !
Le morceau " Coquette Rocket" arrive en fondu enchaîné comme pour nous achever avec un solo remarquable du saxophoniste Quentin Biardeau.
Le tout est d'une maitrise au cordeau comme si tout ça n'était que facilité et légèreté.
Il y a eu quelques moments d'anthologie avec des explications musclées entre saxophone, celui de Benjamin Dousteyssier cette fois, et batterie ou entre violon et batterie: des vrais performances où l'économie d’énergie n'est pas une option.
Le Périscope nous a gâté pour fêter ses dix ans, ce choix illustre bien ces dix ans de défenses de talents iconoclastes et de prises de risques.
De là haut Didier Lockwood doit être ravi de voir que des talents reprennent le flambeau du Violon jazz et abordent de nouveaux horizons comme lui n'a cessé de le faire.
JazzMarc
Sur Jazz-Rhone-alpes.com ce billet et les autres news de la semaine
Théo Ceccaldi (violon, claviers, voix), Benjamin Dousteyssier (saxophones alto & baryton), Quentin Biardeau (saxophone ténor, claviers), Giani Caserotto (guitare électrique), Etienne Ziemniak (batterie), Valentin Ceccaldi (violoncelle, horizoncelle)
mardi 6 mars 2018
Fred Nardin à l'Amphi Jazz
Le Samedi 3 Mars 2018 à l'Amphi jazz de Lyon
Fred Nardin, on le suit depuis dix ans, depuis qu'il s'est produit à la Clef de voûte avec son acolyte Jon Boutellier au saxo. Fred est pianiste, comme vous le savez tous, et maîtrise à la fois la mélodie et le swing. C'est même un virtuose.
Ce samedi 3 mars 2018, il rassemble autour de lui ses"friends".Lequel va nous étonner le plus ? Le batteur Leon Parker qui pratique"l'embodirythm" (je n'invente pas, c'est sur la pochette de leur CD,"Opening"), c'est à dire qu'il rythme non seulement avec ses caisses et sa cymbale, mais aussi avec sa voix, ses paumes et sa poitrine.
Le percussionniste Inor Sotolongo, son parfait complice.Le bassiste new-yorkais Or Bareket, qui semble jouer sans forcer, naturellement.
La saxophoniste Sophie Alour, que nous suivons elle aussi depuis dix ans, et dont l'élégance se manifeste autant dans son allure que dans le phrasé de son jeu.
Ou enfin la chanteuse Raphaëlle Brochet, tantôt à l'oeuvre en portugais sur des musiques brésiliennes, tantôt éructant onomatopées et syllabes, quand elle ne vocalise pas sur une mélopée orientale.
C'est peut être cette dernière qui remporte la palme quand elle répond au défi de Leon Parker dans un fascinant dialogue improvisé en scat,par lequel se révèle l'universalité de la phonétique et toute la créativité d'une musique vivante.En fait, on avait décollé au premier morceau du set, mais là on arrive à 8000 pieds d'altitude.
Fred n'a que trente ans.Il a l'air très jeune comme ça. Mais quand on l'écoute,il est indubitable qu'il a déjà presque tout compris. Il dédicace le premier titre de son dernier album,intitulé "the Giant", à Mulgrew Miller,preuve qu'il respecte ses prédécesseurs. Mais il est de plus en plus actif avec ses contemporains dans l'Amazing Keystone Big Band. C'est un homme à ne pas lâcher d'une semelle.La suite de sa carrière promet d'être encore plus belle.
François Jazzbôf
Un autre billet sur Jazz Rhône Alpes.com ici
samedi 3 mars 2018
Didier Lockwood :L'âme d'un violon s'est brisée
L'âme d'un violon s'est brisée.
Sol Ré La Mi quatre cordes ont lâché.
Dans l'indifférence médiatique générale, Didier Lockwood, un de nos plus grands musiciens s'en est allé rejoindre Petrucciani et Grappelli. De lui on ne parlera pas de son héritage... pourtant si grand.
Nous avions échangé quelques mots à la sortie d'un concert, Il m'avait dédicacé Storyboard, nous étions de la même année.
Il s'est endormi sur sa pédale Loop et son violon tourne en boucle dans ma tête à tout jamais.
JC JazzBof
Il n'en restait qu'un exemplaire à la FNAC République en ce début d'après-midi. Je l'ai acheté. Quoi ? Le dernier CD de Didier Lockwood, enregistré avec Antonio Farao (piano), Darryl Hall (basse) et Dédé Cerarelli (batterie).
Nous l'avions écouté pour la dernière fois en live le 13 janvier 2017 à l'AmphiOpéra de Lyon. Une sacrée soirée ! Et je le retrouve,là, sur ma chaîne alors qu'il est au Paradis. Certes il jamme avec du beau monde (je ne vous rappellerai pas tous ces musicos qui nous ont quitté l'an passé, et avant).
Mais j'ai quand même du mal à imaginer que nous ne le reverrons jamais "en live".Il était si "vivant", plein d'humour et d'énergie ce soir-là,en totale connivence avec le reste du groupe et avec son public.
On l'avait vu à Chassieu en 2000 et à Vienne pour ses trente ans de scène en 2004. Il faisait partie de notre panthéon.On l'avait écouté avec Magma et Surya. J'avais acheté des vinyles de lui dans les années quatre-vingt.Et je concluerai en reprenant le titre du 11e morceau de son dernier album: "now, I really got the blues".
François Jazzbôf
Comment ça parti ?
Il m'a accompagné sur le chemin du jazz depuis quasiment le début,
la première fois sur scène c'était à Jazz à Vienne fin des années 80 avec Uzeb, je me faisais une fête de les voir réunis en live et quand ils sont rentrés sur scène un déluge de pluie s'est abattu sur le théâtre antique m'obligeant à battre retraite. Je me suis rattrapé depuis à Vienne et ailleurs avec à chaque fois le même plaisir de se laisser charmer par ses improvisations.
J'ai adoré la période du DLG Didier Lockwood Group dans les années 90 très jazz Rock et puis il a abordé avec son violon voyageur des tas de paysages sonores que nous suivions avec bonheur.
Partis ? surement pas ! il m'accompagnera encore... avec un brin de jazz nostalgie désormais
JazzMarc